Les Accords de Bretton Woods: BM et FMI

A cette conférence 44 Etats constituant les Alliés avaient pris part. A la fin de la conférence un nouveau système monétaire international dénommé "Gold Exchange Standard" voit le jour et deux Institutions sont créées: La Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Le Gold Exchange Standard remplace le système de l'étalon-or en vigueur depuis le 19e siècle. Ce système permettait la parité des différentes monnaies nationales avec l'or. Dans le dernier système, le dollar US devient, d'une part la seule monnaie convertible en or au taux de 1 once pour 35 dollars US, d'autre part le moyen de paiement dans les changes internationaux.

En 1976, les Accords de la Jamaïque mettent fin au système de Gold Exchange Standard. Le dollar connaît une dévaluation de 10%. L'unité de valeur des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) remplace l'or dans la définition des unités monétaires nationales et devient l'unité de compte du Fonds Monétaire International.
Au départ, les objectifs de la banque Mondiale et du Fonds Monétaire International étaient le contrôle de la fixité des taux de change et la reconstruction de l'Europe. Une fois ces objectifs atteints en Europe, ces deux Institutions les ont réorientés dans le Tiers-Monde. Elles se sont d'abord intéressées au développement de politique des besoins essentiels: modernisation agricole, investissement en infrastructure, appui aux Etats pour les programmes d'investissements publics en matière industrielle et enfin dans le développement régional. Aussi, la gestion de la crise de la dette dans les pays du Tiers-Monde leur fut confiée. C'est ainsi qu'elles mirent en place les politiques d'Ajustement Structurel et autres politiques de redressement économique.

Après cette brève historique et introduction, le représentant résident de la Banque Mondiale a circonscrit la place de son Institution en République démocratique du Congo, le bilan des activités et les projets inscrits pour l'avenir.
D'après le professeur Onno Rühl, la Banque Mondiale a été invitée en RDC en 2001 par les autorités de ce pays après une rupture de plusieurs années. Malgré la guerre et trouvant que la RDC était un partenaire et un pays important au sein de l'Afrique, elle a dû accepter l'invitation du Président de la République de l'époque à reprendre ses activités. Au départ timides dans les années 2001, les activités de l'Institution connaissent aujourd'hui un élan vers la hausse.

A l'arrivée, la banque Mondiale a trouvé le pays très pauvre, une situation économique très difficile: hyper-inflation, infrastructures économiques non fonctionnelles, voies de communication endommagées, infrastructures sociales hors-service, etc. il y avait des problèmes de santé, la coopération structurelle coupée, dettes et arriérés gigantesques. Bref, la RDC avait perdu l'habitude de travailler avec des partenaires sérieux.
La banque Mondiale avait de ce fait une perception très négative autour de la gestion dans ce pays, surtout qu'il y avait encore la guerre, une situation horrible.

En 2003, la BM a donné l'espace au Gouvernement de Transition de créer des bases concrètes de croissance. Car, si la paix n'est pas accompagnée d'une croissance économique, la guerre risque de reprendre, a dit Mr. Onno Rühl. De ce fait, le premier rôle de la BM était entre autres d'alléger la charge de la dette, de résoudre le problème des arriérés, de convaincre les bailleurs des fonds et de les discipliner.

Ceci a porté des fruits, car les grands acquis sont visibles: accession de la RDC au point de décision de l'initiative Pays Pauvres très Endettés (PPTE), crédit de 120.000.000 USD pour la compétitivité et le développement du secteur privé, 214.000.000 USD de soutien au Projet de réunification économique et sociale, ainsi que de l'enveloppe de 172.000.000 USD (quote-part de la RDC) dans le projet pour le marché d'électricité de l'Afrique Australe.
Il est aussi à noter que la dernière promesse des bailleurs des fonds d'octroyer 3.900.000.000 USD à l'issue de la réunion du Groupe consultatif des Bailleurs de fonds de la RDC est un acquis de la BM.

En 2004, la BM s'attellera à ce que la RDC (Gouvernement de Transition) exécute rapidement les programmes en cours avec transparence et imprime un nouvel élan dans les actions. Pour cette année, la BM est en train de négocier un appui budgétaire supplémentaire d'environ 200.000.000 USD pour le budget de réunification 2004. En plus, elle interviendra pour soutenir le projet MAPE ( projet multisectoriel de lutte contre le SIDA) et s'impliquera dans la concrétisation du programme DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion).

Mr. Onno Rühl de conclure. Toutes ces actions ciblées de la BM en faveur de la RDC ont pour but d'épargner le processus politique déjà entamé de tout blocage pour manque de financement.

Dans les discussions qui ont suivi, les participants ont été édifiés sur l'implication réelle de ces projets sur la croissance économique, le développement,... A titre d'exemple l'inflation a cessé, la restructuration des entreprises est en cours, le Projet NEPAD avec le marché d'électricité seront d'ici peu quelque chose de réel, la RDC a la confiance de la communauté internationale et des bailleurs des fonds,...

Pour le DECIDI, la rencontre avec le représentant résident de la BM en RDC était nécessaire et a porté ses fruits. Car les Députés et les Sénateurs se sont convenus désormais de travailler dans la transparence avec toutes les Institutions de Bretton Woods.
Aussi, nous avons été informés que pour relever le défi actuel, il faut travailler. Pour le moment le PIB (Produit Intérieur Brut) de notre pays est de l'ordre de 100 USD par habitant et par an. Soit 8,33 USD par mois/habitant, et 0,28 USD par jour/habitant. Ce qui équivaut à 106 FC par habitant/jour.
Il n'y a que par le travail productif que nous pouvons améliorer les conditions de vie sociales de la population congolaises.

Qu'avons-nous fait jusque-là?

Bha-Avira Mbiya Michel-Casimir
Coordinateur DECIDI.-
Kinshasa, le 26 février 2004.