GPRS : Vodacom fait du neuf avec du vieux
Dès le début de la Coupe d’Afrique des Nations, les téléspectateurs kinois ont assisté à grand renfort de publicité à l’annonce des innovations de l’Opérateur de Téléphonie mobile VODACOM et son système dit d’Internet Mobile à Grande Vitesse(GPRS)
Bien que par excès de zèle certains présentateurs télé et publiciste payés par la Société ont décrit le GPRS comme une innovation sans précédent au Congo, la réalité cache une évidence toute autre. En fait, le GPRS actuel qui est dépeint comme une innovation ou une nouveauté existe depuis plus de 5 ans et avait déjà montré ses limites.
Déjà à cette époque, VODACOM s’était lié en partenariat avec une Société SAPROCOM pour rendre disponible le Gnet Internet Service Access permettant de réaliser une connexion à Internet via un portable GSM Vodacom.
Les optionalités actuelles comme le VodaNet ou le Voda Mail était déjà disponible, mais à quel coût ?
Grâce à des partenariats croisés, Vodacom assurait pouvoir grâce à cette technologie mettre à la disposition de tout ses abonnés au Congo d'un débit de 9600 bps.
Théoriquement ce débit est suffisant pour une connexion via le WAP à un serveur Web et peut également rendre disponible des accès FTP pour télécharger et échanger des fichiers ( le fameux VodaLive par exemple). Pourtant la réalité n’a toujours pas été la même.
Très souvent, le constat lors des diverses investigations ont prouvé que le débit se situait bien en deçà tombant parfois sous la barre des 2000 bps. Résultat :l’accès à un serveur de messagerie électronique devient le remake de Mission Impossible 2 (Autant dire carrément une peine perdue). De plus, les prix d’une exorbitance sans commune mesure avec le service rendu étaient des plus inacceptable (une carte prépayée de 5 dollars ne fournissant que 15 à 17 minutes de connexion) et encore, nous ne répéterons jamais assez, à quelle vitesse ?
Devant un service peu efficace en terme de qualité/prix, les congolais abonnés au GPRS avaient imaginé une méthode assez subtile pour s’en sortir. Les missionnaires enclavés du Bandundu par exemple disposant d’une couverture réseau suffisante et dont le débit allait au delà des 2400 bps configuraient par exemple leur boites de messagerie à Outlook.
Ainsi les messages envoyés par leurs partenaires extérieures sous leur compte @yahoo.fr, transitait par le serveur de messagerie de Yahoo et atterrissait dans Outlook. Quelle est l’avantage de la technique qui m’a été rapporté par un Ingénieur du Bandundu; et bien c’est qu’avec Outlook vous pouvez consulter votre boite aux lettres électroniques même en n'étant pas connecté (Mode hors connexion), contrairement à d’autres services uniquement accessible par Webmail comme Yahoo , Hotmail ou Caramail, qui nécessitent implicitement un travail en ligne.
On ne pourrait alors se connecter à la passerelle WAP uniquement pour envoyer un message (facile). Cela évite des réprimandes vis-à-vis de l’opérateur et de la qualité de son service.
De plus, que dire de cette déclaration assez osé de l’ADG de VodaCom lors de la Conférence de presse du lancement du GPRS qui fièrement affirmait sans ambage que le débit de connexion du système était de 40 Kbps, et que ce dernier était largement supérieur à celui de la majorité des Cyber café de la ville. Nous ne voulons pas nous lancer dans une campagne de rectification à outrance, mais nous voudrions tout juste signalait à l’ADG qu’en faisant un léger tour d’Horizon de nos ISP locaux à Kinshasa, l’on constatera que le débit que ceux-ci fournissent à leur abonnés des Cyber cafés de la ville est de loin largement supérieur à celle annoncé par VODACOM :
Interconnect (environ 56Kbps)
OrionCom ( environ 64Kbps)
Microcom (Près de 100 Kbps)
C’est quelques exemple montrent à suffisance qu’en voulant chercher à trop bien faire Vodacom a plutôt mis la charrue avant les bœufs et au lieu de prendre une longueur d’avance sur son principal rival, a plutôt pris du recul qui risque de largement compromettre son image et sa crédibilité vu les insuffisances qui auront à caractériser sans nul doute son système GPRS.
Les 40 Kbps de VodaCom sont de loin inférieurs à ceux des Fournisseurs d’Accès décrit ci-haut, et risquent d’affecter l’ Image du Groupe auprès des Internautes avertis qui risqueraient de prendre du recul.
Si VodaCom dont on devrait tout de même reconnaître la clairvoyance et l’esprit d’initiative et d’entreprise voulait vraiment innover, et bien il aurait frappé un grand coup en étant le premier Organe en RDC à se connecter au câble marin Sat-3/Wasc/Safe qui passe au large des côtes de Banana et qui va du Portugal en Malaisie. Cela aurait sans nul conteste était une innovation de grande envergure si l’Opérateur s’était lancé dans cette lignée, devançant ainsi les Autorités congolaises qui tardent encore à s’y connecter.
Les avantages que pourraient nous rapportaient la connexion à ce câbles sont quasi inédits. Avec une capacité maximale de 120 Gigabits, soit l’équivalent en terme de téléphonie de 6 millions de conversations téléphoniques simultanées, et une bande passante pour Internet non moins négligeable.
KALONJI BILOLO Trésor Dieudonné
Assistant à la Recherche en Informatique et TIC
tresorkalonji@yahoo.fr
en Collaboration avec le CRT
