Etat des lieux des NTIC en Afrique : la RDC déphasé

Dans un Rapport émanant de la CIA, l’un des Services de Renseignement Américain, une cartographie technologique du Monde nous a permis de situer l’état d’avancement de la RD Congo dans deux domaines clé à savoir : les Télécommunications et l’Accès à Internet.
Contrairement à ce que laisserait planer l’imagination populaire sur le Taux de pénétration élévé des Télécoms en RDC par rapport au reste du continent africain, le fossé est encore grand et tout reste à faire.
Déjà, le 16 mai 2005, la Ministre en charge du secteur le Docteur Gertrude Kitembo avait declaré dans une allocution télévisé que malgré les apparences, la population de la RDC n’accedait qu’à hauteur de 3% aux services offert par les NTIC.
Ce Rapport Américain ne vient que conforter cette thèse.

Les Chiffres parlent d’eux même. Le nombre de Téléphones fixes en RDC qui avoisinent les 10.000 postes positionne la RDC à la 44ème place sur 50 pays repertoriés. Le secteur de la Téléphonie Mobile n’est pas en reste. Au niveau sous régional, cette faiblesse la relègue au 5ème Rang loin derrière le Cameroun avec 110900 postes en actvités qui prend la tête au niveau de la sous region Afrique Centrale. Au niveau Africain, c’est l’Egypte qui ravit la première place avec près de 9.600.000 postes actifs devant l’Afrique du Sud deuxième et l’Algérie troisième avec respectivement ( 4844000 et 2199600). Le premier pays d’Afrique Centrale le Cameroun se positionne à la 17ème place et c’est un autre pays d’Afrique Centrale, le Congo Brazzaville qui ferme la marche à la dernière position avec 7000 postes actifs.

Du côté de la Téléphonie mobile, plusieurs surprises également au rendez vous. Les Congolais ont longtemps cru représenter l’un des plus grand marché de téléphonie mobile au niveau africain, il n’en est rien. Dans ce domaine l’Afrique du Sud qui est l’exemple le plus abouti en terme de perfectionnement technologique en afrique trône seul en tête à la première place avec 16086000 téléphones cellulaires
recensé devant deux pays magrebhins, l’Egypte et le Maroc avec respectivement 8 583 940 et 7 332800. le premier pays d’afrique centrale, le Cameroun arrive à la 9ème place avec 1077.000 portables suivi de la RDC 10ème avec 1000.000 de portables. La Guinée Bissau ferme la marche avec 1300 téléphones.
Du côté d’Internet également, la tendance reste quasiment la même que pour les autres secteurs avec l’Egypte qui chapote la première place avec 4200.000 internautes suivi de l’Afrique du Sud 3.100.000 et du Maroc 800.000.
Côté Afrique Centrale, à l’instar des Téléphones fixes et mobiles, c’est encore le Cameroun qui prend la tête en se positionnant à la 22ème position avec 60.000 internautes, la RDC n’est que 24ème avec 50.000 à peine malgré sa démographie supérieure. Le Liberia ferme la marche du classement avec 1000 internautes tout juste.

Au regard de tout ceci, le constat qui s’en dégage est le suivant. Les pays du magrehb compte parmi les mieux équipés et les mieux nantis du continent africain. L’Egypte et le Maroc font figure de tête d’affiche dans l’Intégration des NTIC dans cette partie du Continent. L’Afrique du Sud quand à elle est sans nul doute le seul pays en Afrique qui affiche un degré de maturité au niveau des infrastructures technologiques comparable à celle de l’Europe Occidentale. Du côté de l’Afrique Subsaharienne c’est le Nigeria qui mène la danse avec 750.000 internautes(4ème), 853100 téléphones fixes(7ème), et 3149500 téléphones portables(4ème).

En Afrique Centrale, l’Hégémonie Camerounaise est sans appel. Ce pays rafle la première place de tout les trois classement au niveau de la sous région
Au regard de ce qui précède, il serait plus que temps de rectifier le tir et de demander humblement à la Ministre des PTT avant que la transition politique congolaise ne mette fin à ses fonctions, qu’elle puisse consacrer tout ses derniers efforts à la consolidation d’une politique nationale pour la promotion des NTIC, afin que son application effective échoit au prochain gouvernement de la troisième République. Son Excellence ne l’a t’elle pas affirmé lors de la Rencontre de Tunis en novembre 2005 en marge du SMSI.
Nous la prenons donc au mot et espérons qu’elle balisera le chemin afin que cette fragilisation du Congo dans le domaine des NTIC ne puisse plus perdurer longtemps. Il est en effet ridicule qu’un pays aussi peuplé que le nôtre affiche des résultats aussi dérisoires.

KALONJI BILOLO Trésor Dieudonné
Assistant à la Recherche en Informatique et TIC
tresorkalonji@yahoo.fr
en Collaboration avec le CRT