Une nouvelle rébellion d’un Front de libération du Congo s’organise à partir de Bukavu avec les officiers Kunda et Bora encadrés par des experts rwandais
Une nouvelle rébellion d’un Front de libération du Congo s’organise à partir de Bukavu avec les officiers Kunda et Bora encadrés par des experts rwandais
(Digitalcongo.net 10/01/2004)
Des sources de l’Est de la RDC révèlent la présence à Bukavu de quatre experts rwandais logés à l’Hôtel Résidence d’où ils ont des contacts avec les officiers Kunda et Bora pour lancer une nouvelle rébellion congolaise d’ores et déjà dénommée Front de libération de l’Est du Congo, Flec
Kinshasa , 10.01.2004 | Politics
La crise politique apparue la semaine dernière à Bukavu entre le gouverneur Xavier Ciribanya et le président de l’Assemblée régionale de cette région. Prosper Mushobekwa, est loin d’avoir livré tous ses secrets. Certes ce dernier vient d’être libéré le mercredi 7 janvier dernier après avoir passé trois jours en prison, mais le conflit ne semble pas pour autant réglé, assurent différentes sources dans le chef-lieu du Sud-Kivu. La situation semble prendre même un autre développement avec l’arrivée à Bukavu, le même jour des trois fameux officiers « rebelles » du Rcd en provenance de Goma.
En effet, selon nos sources, le général Laurent Nkunda et le colonel Eric Gishondo désignés à l’Etat-major de la nouvelle armée nationale et qui avaient refusé, en août dernier de joindre Kinshasa, séjournent depuis trois jours à Bukavu, après avoir été aperçus, au début de la Semaine à Kigali. On précise que les deux chefs militaires qui en principe attendent avec le général Bora Uzima, leur affectation à d’autres postes au sein de la nouvelle armée nationale, ont débarqué à Bukavu dans une embarcation appartenant au général Laurent Nkunda flanqués d’un nombre impressionnant de gardes de corps. Depuis, ils multiplient des réunions avec le gouverneur Ciribanya, cité dans le dossier de l’assassinat de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Désiré Kabila et donc banni de séjour à Kinshasa.
L’arrivée à Bukavu, de ces trois officiers fichés au Rcd comme des faucons inquiéterait nombre de responsables de ce mouvement, qui ne semblent pas avoir un quelconque contrôle sur ce groupe à qui divers milieux attribuent des préparatifs d’une nouvelle dissidence armée à l’Est du pays.
Nos sources dans la ville montagneuse rapportent avec détails la présence aux côté de ces trois officiers de l’ex- armée du Rcd de quatre colonels rwandais logés à l’hôtel Résidence. Agirait-ils en accord avec les autorités rwandaises ou de leur propre initiative ? On ne sait pas avec précisions.
Déterminés à défier les autorités de la transition, le général Laurent Nkunda et ses amis procéderaient déjà au recrutement pour le compte de leur mouvement politico-militaire dénommé « FLEC », Front pour la libération de l’Est du Congo. Au moment où nous bouclions cet article tard la nuit, une de nos sources à Bukavu, a laissé entendre que les dissidents auraient franchis hier soir l’étape de la clandestinité en annonçant la création de la nouvelle rébellion.
Le mouvement qui comprendrait deux branches, politique et militaire, serait place sous le commandement du général Laurent Nkunda. On ignore, Cependant le nom de l’autorité politique, même si certaines langues évoquent la présence ou du moins la bénédiction du gouverneur Xavier Cinbanya. Collaborateur du feu commandant Masasu, Ciribanya était accuse depuis plusieurs semaines comme autrefois son collègue du Nord-Kivu. Eugène Serufuli qui, lui, collabore plutôt bien avec les nouvelles institutions d’entretenir des milices tribales.
Indésirable à Kinshasa, Xavier Ciribanya, contrairement à ses autres collègues des provinces dites réunifiées, n’avait jamais été convié par les nouvelles autorités à participer à une quelconque rencontre dans la capitale. Le ministre de l’Intérieur, Théophile Mbemba ou Celui du Plan, Alexis Thambwe Mwamba, lui avaient préféraient ses adjoints, ce qui pourrait expliquer la mauvais humeur qu’il ne cessait d’afficher à l’endroit du gouvernement l’union national.
Signe de ce malaise, le 31 décembre dernier dans son message de fin d’année à la population le gouverneur n’a pas pris de gant pour fustiger ce qu’il a qualifié de promesses fallacieuses du gouvernement concernant la paie des fonctionnaires. « Le gouvernement n’a pas envoyé le salaire des fonctionnaires, a-t-il déploré alors que nous l’avions programmé et on nous la interdit. Si rien n’est fait pour la paie, nous prendrons nos responsabilités », menaçait-il.
Attendu dans cette partie du pays dans les prochaines semaines dans le cadre de sa consacrée à l’évaluation du processus de la réunification. Le Vice- président Azarias Ruberwa a du pain sur la planche pour tenter de rame raison ses anciens collaborateurs devenus une véritable épine pour la transition.
Félix Kabwizi Baluku | La Référence Plus
