TUJUWE ZAIDI ou SAVOIR PLUS N° 11
Ils sont nombreux à travailler dans des conditions infra- humaines en R D Congo. L’Est du pays regorge un nombre important d’enfants soumis au travail en bas age. La pauvreté extrême et persistance des familles n’ont pas permis à des nombreux parents de satisfaire les besoins essentiels de leurs enfants, en matière notamment le droit à l’éducation parce que l’Etat congolais les ayant abandonnés.
Les guerres qui se sont succédées en R D Congo ont facilité l’exploitation des enfants dans les forces et groupes armés en les utilisant dans différentes taches.
Aujourd’hui ils se retrouvent en difficulté après des années de travail passées dans l’armée. Des blessés, des morts, des traumatisés, des malades, des filles devenues mères précocement et infectées .
La prostitution enfantine bat son plein en tant que travail forcé et les enfants majoritairement des filles sont souvent trompées et utilisées par les vieilles femmes qui les exploitent dans les bordels clandestins ou elles sont livrées à toutes sortes d’abus et d’exploitation.
D’autres par contre sont amenées par des réseaux des femmes actifs dans la ville de Bukavu à des vols en dehors de la R D Congo, ce qui les exposent à des risques.
Les carrières des mines à Shabunda, à Kalonge,…sont pleines d’enfants qui ne vont plus à l’école pour travailler dans les carrés au compte des exploitants et acheteurs.
Les maisons pleines des enfants domestiques profitent de leur état d’enfance et de pauvreté pour les exploiter en les mettant dans des conditions difficiles : longues heures de travail et d’isolement entraînant des traumatismes physiques et psychologiques, l’exposition à des risques d’abus physiques et sexuels commis soit par leur employeur ou les membres de sa famille pour un salaire insuffisant et difficilement acquis.
La rue expose plusieurs enfants aux différents dangers d’exploitation et des travaux lourds.
L’Etat congolais en abandonnant les familles, a exposé les enfants à de travaux qui ne sont pas de leur age, en ne respectant pas leur droit à l’éducation.
Or, Il est admis que l’enfant doit être protégé contre toute forme de négligence, de cruauté et d’exploitation. Il ne doit pas être soumis à la traite, sous quelque forme que ce soit. Il ne doit pas être admis à l’emploi avant d’avoir atteint un age minimum approprié ; il ne doit en aucun cas être astreint ou autorisé à prendre une occupation ou un emploi qui nuise à sa santé ou à son éducation, ou qui entrave son développement physique ou moral.
Malgré ces violations de droits des enfants, il existe un vaste arsenal juridique international qui protège l’enfant dont l’objectif est de contribuer à l’élimination de son exploitation économique. Il va de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant à un nombre de conventions de l’Organisation Internationale du travail ( OIT) dont le No 182.
Et cette convention No 182 de l’OIT préconise l’adoption de mesures assorties de délais en vue d’éliminer les pires formes de travail des enfants.
La R D Congo a signé et ratifié cette convention en s’engageant à prendre des mesures immédiates et efficaces pour assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants, et ce de toute urgence, en incluant des mesures assorties de délais d’exécution pour :
- empêcher que des enfants ne soient engagés dans les pires formes de travail des enfants ;
- prévoir l’aide directe nécessaire et appropriée pour soustraire les enfants des pires formes de travail des enfants et assurer leur réintégration et leur intégration sociale ;
- assurer l’accès à l’éducation de base gratuite et, lorsque cela est possible et approprié, à la formation professionnelle pour tous les enfants qui auront été soustraits des pires formes de travail des enfants ;
- identifier les enfants particulièrement exposés à des risques et entrer en contact direct avec eux ; et
- tenir compte de la situation particulière des filles.
En ce jour, Projet GRAM – Kivu tient a rappeler aux autorités de la R D Congo que les enfants tiennent beaucoup aux promesses leur faites en mai 2002 pour assurer leur protection, et qu’il ya lieu de les réhabiliter dans leur droits en leur garantissant une securite dans une nation de Paix.
Parents, Autorités politiques, militaires, femmes de ménages, exploitants, marchands,… Tous , mobilisons – nous pour lutter contre le travail des enfants en vue de garantir leur respect, dignité et leur avenir.
Agissons des Maintenant !
STOP AU TRAVAIL DES ENFANTS !
Bukavu, Mai 2004
Projet GRAM – Kivu
