MICRO FINANCE : REQUALIFIER LES PROFESSIONNELS DE CE SECTEUR D’INTERVENTION
Quant aux objectifs spécifiques, ils se déclinaient comme suit :
- informer et former les acteurs de terrain sur les dispositions légales en matière de fonctionnement des IMF ainsi que sur la nature des relations entre une ONGD et une IMF;
- informer et former les acteurs de terrain sur le schéma d’ installation d’une IMF ;
- informer et former les acteurs de terrain sur le caractère vital de la rentabilité pour une IMF ;
- informer les acteurs de terrain sur l’importance d’une politique de provision du portefeuille pour les IMF ;
- stimuler et/ou créer une dynamique de concertation et d’échanges d’expériences entre les différents réseaux ;
- capitaliser les expériences réussies susceptibles d’améliorer les compétences des acteurs dans ce secteur.
En fait, au cours de leurs interventions sur terrain, « l’une des préoccupations majeures des ONGD a été de répondre aux besoins croissants de la population en ce qui concerne l’offre des services financiers, c’est-à-dire comment assurer de façon permanente et durable l’accès aux crédits à la population. La recherche de la solution à cette question à conduit certaines associations de développement (ONGD) à introduire un volet épargne et crédit dans leurs activités. L’octroi des crédits et la sensibilisation de la population à l’épargne a abouti à la redynamisation des activités créatrices de revenus. La synergie d’actions entre opérateurs a abouti dans différentes provinces à la mise en place des réseaux thématiques dont on peut citer à titre illustratif ces cas :
- Le Groupe des Actions de la Micro finance du Kivu (GAMF)
- Le Réseau Epargne et Crédit (REC) du Bandundu
- Le Réseau Solidarité Micro-Finance (RSM) de Kinshasa
- ADEKOR, « holding » des Institutions de Micro Finance du Kasaï Oriental,
Il est à noter cependant que la combinaison de fonctionnement ONGD et services financiers sous une même coupole n’a pas donné des résultats positifs de manière générale dans ce sens que les épargnes des clients ou des membres ont servi à soutenir les activités de l’ONGD et les cellules de microfinance ont accumulé des résultats négatifs. Ceci a interpellé l’autorité qui a pour matière de travail, la gestion de l’argent, la Banque Centrale. Son intervention dans le secteur de la micro finance a jeté la lumière et la base légale de travail entre l’ONGD et les Institutions de micro finance (IMF). Le changement de tutelle pour les uns, les directives de travail ainsi que les exigences du secteur financier ne sont pas encore connus et perçus par tous les acteurs du mouvement associatif. Il s’agit notamment de :
• Définir le rôle de l’ONGD et celui de l’IMF ;
• Définir les Relations ONGD et IMF ;
• Démontrer l’importance de Rentabilité, Durabilité et Pérennité au sein des IMF.
Au niveau pédagogique, les axes suivants ont été exploités :
- Relation IMF – ONGD/mère et Réglementation des IMF, défis et opportunités
- Processus de mise en place d’une IMF, propositions d’éléments pratiques, si possibles les étapes.
- Rentabilité, Durabilité et Pérennité
- Pratiques actuelles en microfinance, pratiques informelles dans le milieu
- Politiques de provision du portefeuille
Au terme des travaux, des recommandations ont été formulées :
1. Vis-à-vis du CNONGD
que l’atelier National sur la micro finance soit annuel ;
que le CNONGD fasse le plaidoyer auprès des acteurs nationaux et étrangers pour la promotion de la micro finance ;
que le CNONGD assure la mise en contact des IMF ;
que le CNONGD installe à son Secrétariat Exécutif la cellule ou point focal sur la micro finance ;
que le CNONGD se dote d’une banque des données et facilite la dynamique d’échanges,…
2. Vis-à-vis du CRONGD
que le CRONGD accorde une place appropriée dans son plan d’action aux activités de micro finance ;
que le CRONGD favorise la promotion du secteur et constitue une banque des données ;
que le CRONGD facilite la concrétisation des restituions en provinces.
3. Vis-à-vis des Réseaux Thématiques
Organiser les formations et information ;
Organiser des recherches – action sur les thèmes et pratiques novatrices ;
Mettre en place ou consolider les réseaux ;
Organiser les rencontres régulières d’échanges ;
Capitaliser les actions au niveau du CNONGD et du CRONGD.
4. Vis-à-vis des acteurs IMF
S’engager à restituer les acquis de l’atelier ;
mettre en application les acquis en impliquant les autres ;
s’engager à l’auto - formation et à l’auto - information.
5. Vis-à-vis de la Banque Centrale du Congo
que la Banque Centrale du Congo vulgarise les lois et règlements régissant les secteurs ;
que la Banque Centrale du Congo accorde un temps nécessaire d’environs trois mois aux organisations pour se mettre en règle ;
que la Banque Centrale du Congo assouplisse les conditions d’agrément.
Des résultats probants ont été atteints :
« Les capacités ont été renforcées ;
Les outils uniformisés ;
Les concepts de l’IMF, rentabilité, durabilité, pérennité, provision, …
maîtrisés ;
L’IMF a été reconnu comme étant non seulement une institution de finances ;
(IF) mais aussi comme une institution de Développement ;
La démarche pratique des restitutions et des suivis a été définie ;
Les réseaux provinciaux des professionnels ont été mis sur pied pour offrir ;
des services durables et de qualité aux populations congolaises ;
Les acteurs de terrain, à savoir les délégués provinciaux ont été informés et formés sur le schéma d’installation d’une IMF, sur le caractère vital de la rentabilité pour une IMF et sur l’importance d’une politique de provision du portefeuille pour les IMF ;
Une dynamique de concertation et d’échanges d’expérience entre les différents réseaux a été stimulée ;
Les expériences réussies ont été capitalisées. »

