Rapport de mission effectué du 22 au 29 juin 2004 à Mbandaka, Chef -Lieu de la Province de l'Equateur en RDC Par le Coordonnateur National de ILDI-ONGD

Rapport de mission de Mbandaka du 22 au 29 mai 2004

A. Contact avec les autorités ecclésiastiques.

Sur ordre du Président d’AFRICAT, il nous a été demandé d’être en contact avec les autorités ecclésiastiques de l’Archidiocèse Mbandaka - Bikoro dans la province de l’Equateur en RDC en vue de signer un accord de partenariat. Le partenariat (AFRICAT - Archidiocèse Mbandaka Bikoro) a pour objectif appuyer les communautés locales de la région de Mbandaka dans la lutte contre la pauvreté.

Tour à tour, nous avons été reçu par :
- l’ Abbé Richard Moyombe Curé de la Paroisse Saint Eugène a été le premier à nous recevoir dans son bureau de travail. Après l’entretien, il nous a conduit à deux Kms du centre ville dans la paroisse voisine Saint Pierre à Basoko où réside l’Abbé curé Jean Denis Ilonga responsable de CARITAS Développement de l’Archidiocèse. Les deux entretiens ont eu lieu le samedi 22 mai 2004 entre 16h30’ et 17h45’. L’entretien s’est clôturé par la remise de la lettre qu’AFRICAT a adressé à l’archevêque. Ce dernier nous promettra de nous solliciter une audience auprès de son excellence Mgr Kumuondala Mbimba l’archevêque de Mbandaka - Bikoro. D’autres contacts ont eu lieu le soir avec l’Abbé Recteur et le chancelier l’Abbé Jean Remy à 18h35.

- nous serons reçu par l’archevêque le mercredi 26/05/2004 à 15h30’ dans sa résidence. Au cours de cet entretien, il a été question de signifier à l’autorité ecclésiastique les raisons qui ont motivé notre présence à Mbandaka, particulièrement le contact avec l’Eglise catholique. Il n’y avait pas assez de commentaires à faire étant donné que la lettre du Président d’AFRICAT explicitait la raison d’être de notre séjour qui n’est autre que la recherche des voies et moyens pouvant permettre à l’Eglise de disposer des moyens pour lutter contre la pauvreté auprès des communautés locales.
L’archevêque qui a manifesté l’intérêt dans ce partenariat a exigé les statuts de l’organisation AFRICAT pour l’étude du dossier. L’entretien a pris 30’

B. Contact avec les autorités politico administratives, les institutions et les organisations de la Société Civile,

En l’absence du Gouverneur de la Province , nous avons eu des contacts avec le Directeur de Province de l’Equateur, Mr ATu Adoula, la Vice- maire de la ville ,les bourgmestre , les autorités judiciaires , etc.. ont partagé avec nous les difficultés liées au sous-développement de l’Equateur en général et la ville de Mbandaka en particulier. Dans cette ville, la misère se lit dans le visage de toute la population qui a passé plus de cinq de guerre.
Parmi les principaux obstacles du développement de la ville de Mbandaka il ya :
- l’impayement des salaires des agents de l’Etat,
- le délabrement des infrastructures de base (écoles, hôpitaux, routes, bâtiments administratifs, etc.….
- la malnutrition et le sida,
- le phénomène enfants de la rue appelé communément « Phaseurs, Chégué », les mendiants qui se recrutent parmi les personnes du troisième age,
- le transport des personnes et des biens se fait par bicyclette (vélo) ce qui est à la base désintéressement d’un grand nombre de paysans habitant la périphérie de la ville et qui n’arrivent pas à évacuer leur production agricole. la plupart d’hommes de la région ont été victimes des pillages et autres actes d’extorsion par les militaires pendant la guerre,

- Le manque d’électricité à Mbandaka est la principale cause à la base de l’enclavement de la ville. L’alimentation en fourniture électrique se fait par deux grands groupes électrogènes datant de l’époque coloniale. Le faible niveau de vie des populations, le manque de carburant, l’état vétuste de l’outil de production sont à la base de la fuite des commerçants dans d’autres villes du pays, qui faute d’énergie n’arrivent à installer mêmes des petites fabriques de produits manufacturés, et voire l’installation des chambres froides et autres usines importantes.

-La fourniture d’eau est aussi l’une des causes des maladies, la majorité de la population consomme l’eau du fleuve et des puits infectée et non traitée,

-Sur le plan sanitaire, il y a lieu de noter la présence des organisations internationales telles que : OMS, Fondation Damien (lutte contre la lèpre et Tuberculose) Médecins Sans Frontières dans la santé communautaire et la lutte contre le sida. Il faut noter que cette dernière est en voie de se retirer dans toutes les zones de santé qu’elle appuyait dans la province. L’Hôpital Général de Mbandaka, est toujours sans appui et la plupart des malades sont abandonnés à leur triste sort sans assistance médicale.

-Sur le plan scolaire, Hormis les quelques écoles catholiques et protestantes disposant d’une infrastructure adaptée, les élèves des écoles des réseaux étudient à même le sol sans banc sans uniforme, ni fourniture scolaire.

Les agences des Nations Unies présentes (FNAUP et OMS, OCHA, PAM) les institutions gouvernementales, les ONGs internationales font beaucoup de bruits mais sans impact réel sur terrain. Les organisations locales n’arrivent pas à intervenir auprès des populations locales faute d’appui. L’Etat congolais dépassé par les querelles au sommet a cessé d’exister depuis bien longtemps, et la population continue à croupir dans la misère la plus noire.

C.Nos suggestions :
Nous ne pouvons pas conclure ce rapport sans toutefois mentionner le vœu d’un grand d’ONGs locales qui ont manifesté l’intérêt de travailler en collaboration avec AFRICAT dans la recherche des partenaires capables de financer les projets variés qui sont dans les tiroirs.
La ville n’est pas connue à travers le monde. il ya lieu de mettre sur pieds un site Internet ou un portail destiné à présenter l’Equateur et sa ville au reste du monde . Il sera question de réaliser des documentaires, des films et autres diapos sur le mode de vie des habitants, des potentialités de la région, etc…

La crise dans cette ville dépasse le seuil du tolérable nous demandons au président d’AFRICAT et ses partenaires d’intervenir en finançant les projets de développement à Mbandaka ainsi que dans la périphérie. Il s’agira d’abord dans les domaines suivants qui cadrent avec les objectifs du millénaire :
-l’assainissement,
-la santé,
-la lutte contre le sida le paludisme, la trypanosomiase, etc..
-la nutrition,
-l’Education,
-la lutte contre la pauvreté,
-la micro finance,
-femme et développement.

Fait à Kinshasa, le 01 juin 2004.
Jean Marie Bolika
Coordonnateur National
Initiative Locale pour le Développement Intégré « ILDI-ONGD »

Jeanmariebolika@yahoo.fr, ildiongd@voila.fr
Tél. :+243816867321