RAPPORT SUR LES EVENEMENTS SURVENUS A BUKAVU DU 26 MAI AU 9 JUIN 2004.

RESEAU DES FEMMES POUR
LA DEFENSE DES DROITS ET
LA PAIX
R.F.D.P

RAPPORT SUR LES EVENEMENTS SURVENUS A BUKAVU DU 26 MAI AU 9 JUIN 2004.

INTRODUCTION.

En date du mercredi 26 mai 2004 à partir de 17h45’ la population de la ville de Bukavu a été surprise par des coups de feu tirés dans le quartier Nguba, situé à la frontière avec le Rwanda, situation qui avait semé la panique dans toute la ville. Au niveau de la place Mulamba, on pouvait remarquer des militaires en majorité rwandophones empêchant les véhicules d’évoluer vers la frontière rwandaise.

A partir de 18h30’ les tirs se sont généralisés dans tous les coins de la commune d’Ibanda.
Jeudi matin la radio Okapi de la Monuc a informé la population qu’il y avait affrontements entre les éléments du colonel Jules Mutebusi et ceux restés fidèles au général et commandant de la 10ème région militaire, Mbudja Mabe.
La Monuc a rassuré la population qu’elle veillerait à sa sécurité et qu’elle s’emploierait à dénouer la crise.
Dès le lendemain, la majorité des populations « banyamulenge » (les femmes et les enfants en général) avaient quitté la ville pour le Rwanda.
Durant cette période qui avait duré 15 jours et déjà dès le premier jour, des cas graves de violation des droits humains et des violences sexuelles sur les femmes ont été observés.
Ce rapport présente de façon succincte les insurgés, les abus des droits humains commis par eux pendant qu’ils occupaient la ville de Bukavu, ainsi que le rôle joué par la Monuc.

I. les insurgés.

Jules Mutebusi est un militaire de l’éthnie « banyamulenge » désigné par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie comme commandant second de la dixième région militaire (province du Sud Kivu).
A la suite de sa mutinerie contre son chef, le général Nabyolwa en février 2004, au cours de la quelle il avait tué plus de 4 militaires, il est suspendu de ses fonctions mais continuait à entretenir plusieurs centaines de mutins au vu et au su des autorités. Les mutins entretenus par Jules Mutebusi, probablement avec les fonds de la province, sont en majorité des tutsi dits banyamulenge et des éléments des milices formés par deux anciens gouverneurs, Xavier Chiribanya ( un des condamnés dans l’assassinat du président Laurent Désiré Kabila) et Patient Mwendanga. Les milices de ce dernier s’appellent Mudundu 40.
Les hostilités déclenchées par le colonel Jules Mutebusi le 26 mai ont été appuyées par le général Laurent Nkunda. Ce dernier n’est pas « Munyamulenge » et réside à Goma au nord – Kivu. Il faut noter que c’est un militaire de l’Armée Patriotique Rwandaise mué comme beaucoup des militaires rwandais en militaire du RCD lors du retrait officiel du Rwanda de la RDC. Il a été accusé dans le rapport du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme d’avoir massacré les congolais à Kisangani en mai 2002.
Ce militaire commandant de l’armée rwandaise a été désigné par le RCD comme commandant d’une région militaire en RDC mais il avait refusé cette offre de haute fonction. Il a rejoint les mutins de Jules Mutebusi le mercredi 03 juin 2004 avec qui ils ont pillé, violé et massacré des congolais. Tous ces insurgés s’identifient naturellement plus au Rwanda qu’au Congo et sont des officiers du RCD/Goma.

II. Les violations des droits humains par les insurgés : analyse.

Dès le déclenchement de leur insurrection, les éléments de Jules Mutebusi ont assassiné les civils. C’est le cas de Monsieur Kabamba Mbikay, juge à la cour d’appel de Bukavu et résidant sur avenue Mimoza à Nyawera.
Le pillage, les viols et les assassinats illustrent la volonté d’appauvrir les congolais par l’asphyxie de l’économie et d’étouffer la résistance de ceux –ci à la partition de la RDC.

Les crimes économiques ont été systématiques et ont concerné tant les biens des privés que ceux communautaires ainsi que l’intégrité physique des opérateurs économiques innovateurs.
La base de l’économie a été détruite et les espèces monétaires raflés.
Dans une province où certains agents de l’Etat touche encore un équivalent de 5 $ us, les agresseurs ont pillé tout ce dont la population disposait comme argent liquide.
La Banque Centrale a été vidée par l’ancien vice gouverneur chargé de l’économie et des finances, Monsieur Tommy Thambwe.

Plus de 300.0000 personnes habitant de Bukavu et ses zones d’influence vivent du commerce au marché de Kadutu. Ce grand marché de Bukavu reçoit chaque jour en moyenne 10000 vendeurs et clients dont en majorité des femmes.
Deux jours après la prise de la ville par les militaires de Nkundabatware, le marché a été complètement pillé et les bâtiments de la Société Coopérative du Kivu incendiés.
2.200 locataires de cette coopérative qui fait louer ses bâtiments comme dépôts ont subi des pertes évaluées à environ 5.327.120 $ us. De ces 2.200 locataires, 75% sont des femmes et 25 % des hommes. Il faut ajouter au nombre de ces locataires officiels, des sous locataires dont le nombre peut équivaloir celui des locataires. Ce marché est une véritable plaque tournante de l’économie de la province.
Une évaluation exhaustive de pertes reste à faire pour la partie du marché gérée par la mairie et la commune de Kadutu.

Les maisons des opérateurs économiques ont été attaquées. Les assaillants ont emporté des téléphones mobiles, de l’argent, des bijoux et les matériels électroménagers. Les commerçants reconnus comme innovateurs ont été tués.
C’est le cas de Mr Cizungu Mwanawabene, communément appelé Soleil (comme le nom l’indique, il était la lumière) Il est un barman qui a créé un Institut supérieur qui dote les entreprises des informaticiens bien formés. Il a été tué après qu’il ait donné tout ce qu’il avait comme argent aux assaillants.
Plus de 100 personnes ont été tuées dans la ville suivant les premières évaluations des Nations Unies ( OCHA).
Les nouveaux quartiers érigés par « les nouveaux riches » ont été systématiquement visités.
A Muhungu la voix du Congo, les agresseurs ont pillé presque chaque maison, de porte à porte.
Quelques dépôts des commerçants Libanais, Panju, et DATCO étaient par contre sécurisés par les agresseurs et les marchandises ont pu y être évacuées par leurs propres camions.
Le pillage a aussi été utilisé comme un stratagème pour affamer la population. Les dépôts des organismes humanitaires ont été complètement pillés, supprimant ainsi toute possibilité de secourir les populations par une aide alimentaire d’urgence.
Les pharmacies ont été ciblées. C’est notamment les pharmacies situées à la place Nyawera.
Après avoir détruit et pillé la base de l’économie, les voies d’approvisionnement de la ville de Bukavu ont été bloquées par les agresseurs.
Le Rwanda a fermé ses frontières, bloquant la route de l’Est via Dar-es-salam.
Le colonel Jules Mutebusi a quitté la ville pour positionner ses militaires à Kamanyola en bloquant l’approvisionnement de la ville à partir du Sud Via le lac Tanganyika et le Burundi.
Le Général Laurent Nkundabatware positionne ses troupes au Nord dans le territoire de Kalehe, bloquant l’approvisionnement à partir de Goma et par Mombasa via l’Ouganda.
Mr Serufuli, le gouverneur du Nord-Kivu, a officiellement interdit tout trafic de marchandise avec Bukavu, précisant que quiconque transportera un colis de nourriture de plus de 20 kg de Goma à Bukavu paiera une amende de 300$. Son mot d’ordre n’a pas été respecté.
L’Ouest de Bukavu avait cessé depuis la guerre de 1996 d’être une Zone d’approvisionnement de la ville. Il s’agit d’une région occupée par des Interahamwe qui poussent les paysans à des déplacements permanents et où il n’y a plus de route pour la commercialisation des produits agricoles.

Les viols massifs des femmes et filles de 3 à 70 ans constituent l’un des crimes les plus macabres dont les éléments de Nkundabatware et Mutebusi ont usé pour terroriser les populations civiles pendant les 15 jours d’occupation.
A Nguba, quartier frontalier avec le Rwanda, le viol a été perpétré presque de porte à porte. Il est très difficile de recenser les cas, les familles et les violées cachent cette ignominie.
Le porte à porte a été fait également aux quartiers pajeco et Muhungu la voix du Congo.
Le viol a encore été utilisé dans ce cas comme arme de guerre. Pour s’adonner ainsi au viol de façon systématique, les populations du Sud-Kivu craignent l’inoculation volontaire du VIH/sida par ces agresseurs dont il a été dit que beaucoup étaient séropositifs.

Le stratagème des insurgés contre le peuple congolais a aussi ciblé la communication en vue de bloquer toute circulation de l’information. Les stocks des cartes de téléphone ont été pillés par un haut responsable de la province nommé par le RCD, le chef de Division des Mines, Mr Abasi.
La chasse au téléphone était systématique. Dans toutes les maisons où ils sont entrés, les agresseurs exigeaient d’abord que leur soient remis tous les téléphones mobiles. Lors du pillage dans les magasins, ils demandaient aux badauds de chercher avant tout les téléphones et ils les récupéraient. Au passant, les insurgés ont sommé de déposer son téléphone. Le courant électrique a été coupé ; il n’y avait plus de possibilité de charger le téléphone ni de naviguer sur Internet. Les agresseurs fusillaient les câbles haute tension.

Les responsables rwandophones des services étatiques se sont réfugiés au Rwanda en emportant le patrimoine de service, notamment les véhicules.

III. Quelques données sur les violations des droits.

Les pillages.

Le 27 mai 2004 ; pillage systématique de toutes les boutiques situées sur l’avenue Emery Patrice Lumumba, principalement au marché Nyawera notamment :
- la pharmacie de la veuve du professeur Byamungu (pharmacie Gracia )
- le débit de boisson appartenant à Mr Mongane Jean Pierre, appelée communément boutique JP.
- La boutique Amiral
- La boutique de Mr Déo Cebeya
- La pharmacie la providence
- Un dépôt des ciments appartenant à Madame Annie Nsimire Ruchura
- L’entrepôt de la SNCC contenant des biens en instance de dédouannement
- Tous les dépôts des vivres situés sur l’avenue ISGEA dont le dépôt de Mr Mulume Polepole, de Mme jeannette Yenga et de Jean Bekao.

Le 02 juin 2004 ; pillage dans les familles :
A l’avenue la voix du Congo :
- La famille Endoto Jean : perte d’un poste de radio, un téléphone et 10 $.
- la famille Nendaga sur avenue du gouverneur : 6 téléphones
- la famille Kikanga Lambert : un téléphone, un poste radio,
- la famille Mambo Déo : Un téléphone et 20 $.
- la famille de mama Hadi épouse de Maurice : poste radio et téléviseur.
- La famille Nestor Matum’abirhi a vu ses deux véhicules, un téléphone mobile et 14.000$ us pillés par les militaires de Nkunda qui étaient stationnés dans l’école Kimbangu. Les deux véhicules ont été récupérés après repli de NKunda.
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Au quartier Cimpunda /Kadutu.
- Mr Babone a perdu 20$
- Mr Marcelin Kahanga : un téléphone Nokia
- Mr Yogolelo Yale : 180 $ et un téléphone mobile
- La veuve de Benoit Cizungu : 10 caisses de primus
- Mr Bitangano Bita : son téléphone et 25 $
- Mr Lameki : 30 $ et une montre pendule.

Sur avenue Kibombo au rond point ISP.
- la famille Amisi Abasi ; six téléphones mobiles et 60 $.
- la famille Abeneto Gustave ; 1 téléphone plus une grosse somme d’argent
- la famille Bushiri jean Marie : 100$
- la famille Munganga Nestor : une grosse somme d’argent.
- la famille Issa, baba Bienvenu ; une grosse somme d’argent
- la famille baba Anto : une grosse somme d’argent
- pillage de la boutique Tuungane appartenant à Swedi Issa.

Le jeudi 3/ 06/2004 : de 10h à 22h : pillage d’autres familles résidant sur avenue Kibombo dont :
- la famille Kizungu Cijanda : un téléphone et 10$.
- La famille Lwabanji Raphaël : 3 téléphones, un magnétoscope
- La famille Kilero Jean ; un téléphone et une magnéto.
- Pillage de l’église Brahmaniste et de tous les téléphones des fidèles qui s’y étaient réfugiés.

Le vendredi 4/06/04 : pillage au marché de Kadutu :
- la Société Coopérative du Kivu ( SOCOKI) a été systématiquement pillée avant que les agresseurs ne mettent le feu sur les batiments.
- Presque tous les dépôts dans la partie du marché gérée par la mairei de la ville. Le grand dépôt mama Bikuba a été pillé et incendié.

Les noms de quelques commerçants qui ont perdu leurs marchandises qui étaient gardées à la coopérative et dans d’autres dépôts :
- Mweze Mirindi a perdu les marchandises d’une valeur de 10000$, il habite Nyawera.
- Bagalwa Mzeze de Nyawera, commune d’Ibanda.
- Buyoya de la place Mulamba, commune Ibanda
- Barhasima de Kadutu.
- Cihanza de l’avenue Sinelac, Ibanda.
- Mulenga de Muhungu / Ibanda.
- Antoine Shabadeux de Muhungu / Ibanda.
- Kasole de Muhungu / Ibanda
- Déogratias de Muhungu / Ibanda
- Bodrie de Muhungu/ Ibanda
- Cirungu de la route d’Uvira / Ibanda
- Modeste de Cimpunda / Kadutu.
- Byamungu Mweze de Funu/ Kadutu.
- Cebweru de Muhungu.
- Mandevu, chef de depot .il habite l’avenue Fizi.
- Claude Lukerherhe de l’avenue du gouverneur.
- Mpana masu bonne année de Muhungu/ Ibanda.
- Nakajege constant de Ndendere.
- Euphrasie mama Nyange, 1500 $ us
- Indonesie Bahizire Denis
- Ganywamulume de Muhungu
- Mzee Baba Kandi de Muhungu
- Kulondwa Rugamika a perdu les biens d’une valeur de 4000$.
- César Ganywamulume de Nguba, son dépôt a été incendié et tous les biens qui s’y trouvaient.
Le même jour, les familles voisines au grand marché de kadutu ont été aussi victimes des pillages, surtout celles résidant sur le sentier office, derrière le bâtiment de la SOCOKI notamment chez :
- Kaka féfé qui a perdu plusieurs caisses de primus, fanta et 100$.

Pillage à Nguba et Muhumba, commune d’Ibanda du 26 au 2 juin 2004.

Toutes les boutiques situées sur avenue Emery Patrice Lumumba, de la place Mulamba jusqu’ à la frontière Ruzizi Ier ont été pillées.
C’est le cas notamment de la boutique de :
• Mr Muhemba
• Mme Emmanuela Irenge
• Mr gervais Kakisingi
• Pharmacie Lindo
Quelques organismes internationaux ont été aussi pillés. Il s’agit de
• Malteser
• War Child
• PAM
● International Medical Corp
• MSF

Parmi les maisons visitées à Nguba et dans lesquelles les assaillants demandaient le téléphone, l’argent, les appareils éléctro- ménagers, les véhicules, on compte celles de :
• Mme Jeanne Cimanuka
• Mme Fundiko
• Mr Cimanuka Chrisostome
• Mme Yacenta Mparanyi
• Mr Ramazani Amedée
• Mr Kyalangililwa
• Mr Ntirata
• Mr Mudekereza

• Mr Lambert Bitoro
• Mr Simon Tembo
• Mr Namuzene a vu tous les biens de sa maison pillés par un groupe de trois mitaires dont trois congolais et trois rwandais, dirigés par Odilon Kurhengamuzimu de M40..

. Meurtres

Les personnes suivantes ont été assassinées à leur domicile :
- Mr Kabamba Mbikay, résidant sur avenue Mimoza à Nyawera dans la commune d’Ibanda a été tué le 26 mai 2004.
- Baba Bienfait, tué le 27 mai 2004 à Nyawera commune d’Ibanda
- Mr Lambert Bitorwa, tué le 03 juin 2004 à Muhumba en commune d’Ibanda.
- Mr Mukamba Waroso, de l’avenue Ndendere, commune d’Ibanda, tué le 03 juin 2004.
- Mr Cizungu Mwanawabene, dit Soleil du quartier Ndendere, tué le 03 juin 2004.
- Mr Maguy Kavungirwa , tué le 03 juin 2004.
- Mr Ignace Murhula Kagizi(étudiant en 1er graduat à l’ ISDR/Bukavu) de Muhungu
- Mr prince Witeshe Muhubao résident à Muhungu, son corps a été retrouvé à la SNCC le 10 juin 2004 (étudiant en 2 ème graduat ISDR/Bukavu)
- Mr Katembo résidant à Bagira, quartier B.
- Mr Bosco résidant Muhungu/EDAP tué le mercredi 2 juin 2004.
- Mr Cito Bahaya, Burhiba / Kasha
- Mr Evariste Kashemwa de Miti centre, tué le 01/06/2004
- Mr Jean Pierre ; Miti centre, tué le 01/06/2004.
- Mr Mubembe, Miti centre, tué le 01/06/2004
- Mr Mbilici, Miti centre
- Mr Nyamusenge Kahembe/Miti
- Mr Vano Kambehe/ Miti
- Mme Muhingano Mulengeza/ Bushumba

Quelques cas de mort par balles perdues.

- Le 27 mai 2004 sur avenue Muhungu météo en commune d’Ibanda, un enfant de 5 ans de la famille Bilala Izidore a été tué.
- Le 2 juin 2004 au quartier latin, avenue Muhungu / Ibanda, deux garçons de 5 et 7 ans appartenant à la famille Majaliwa.
- Le 2 juin 2004 au quartier Mahenge/ Kadutu, Mlle Amani Munyololo

Le comportement complice de quelques éléments de la Monuc.

Un témoin en provenance de Katana a confirmé avoir vu 3 boats plein des militaires et munitions accoster au niveau de la plantation de Kankondo venant du Rwanda.
Les éléments de la Monuc étaient venus les saluer avant que des camions fuso ne transportent le chargement amené par les agresseurs.

A Kalehe, à l’arrivée de Nkunda, la Monuc aurait demandé aux maï - maï présents de laisser entrer les éléments de Nkunda et de négocier.
Au niveau de Kabamba, la Monuc avait tiré environ 26 obus sur des positions de la 10ème région militaire. Elle a reconnu avoir tiré par erreur mais un tel nombre d’obus peut-il être tiré par erreur.

La Monuc avait arrêté les avancées des éléments de la 10ème région militaire qui pourchassaient Mutebusi vers la frontière rwandaise. En s’interposant, elle a permis à Mutebusi d’occuper et de contrôler le quartier Nguba pendant environ 15 jours en y commettant des crimes sur les populations civiles ; surtout de contrôler la frontière rwandaise, retirant ainsi toute possibilité aux FARDC de surveiller les incursions de l’armée rwandaise qui étaient pourtant signalées par les populations. Jusqu’à ce jour, la Monuc limite le contrôle de la partie de Muhumba, frontalière aussi avec le Rwanda par la 10 ème région militaire. Du temps de Nyabiolwa, les caches d’arme avaient été signalées dans certaines parcelles.

Pendant cette occupation, les populations de Nguba étaient désarçonnées de voir les éléments de la Monuc et les éléments de Mutebusi se faire des signes d’approbation et d’encouragement chaque fois que leurs véhicules se dépassaient.
Les propos et les actes des éléments de la Monuc cachaient mal leur sympathie envers les agresseurs. Laurent Nkunda avait déclaré à la radio Okapi que le chef de la MONUC, Mr Swing lui avait donné un téléphone.
Aussi, les propos du porte parole de la Monuc, Monsieur Touré Hamadou traitant les deux chefs agresseurs de « coopératifs » par rapport au responsable loyaliste qui défendait son pays et ses institutions, suivis sur la voix des ondes avaient laissé voir que la Monuc encourageait l’agression, violant ainsi son engagement de soutenir les institutions de la transition et de protéger les populations civiles.
Ces dernières n’étaient pas protégées par la Monuc dans la mesure où cette dernière n’avait pas agi pour mettre hors d’état de nuire à la quiétude populaire ces agresseurs, alors qu’elle se trouve sous chapitre 7.

Un colonel de Nkunda nommé John Bahati accompagné de Mr Touré Hamadou avait rencontré en date du 01 juin 2004 la société civile à Bukavu, alors que les éléments de Nkunda étaient supposés se trouver encore en dehors de la ville. Fait surprenant pour les Congolais, cet officier de Nkundabatware était habillé en tenue de la Monuc.

Les éléments de Nkunda et de Mutebusi étaient transportés dans les véhicules de la Monuc, portant des habits de la Monuc pour créer la confusion.
Le Mercredi 02 juin, deux militaires de Nkunda venaient d’être abattus par un soldat congolais avant que lui-même ne tombe sous les balles de ces derniers qui étaient plus nombreux.
Aussitôt après, les populations présentes à cette place publique de Bagira ont vu venir une auto blindée des forces sud africaines de la Monuc. Elle avait ramassé les deux corps des soldats agresseurs, laissant là celui du militaire congolais. Avant cela, un certain major Doris, reconnu comme bras droit de Mutebusi, habillé en tenue casque bleu de la Monuc était descendu de l’engin en se moquant de cette population présente. Il est l’une des personnes impliquées dans l’assassinat du président L.D.K. Kabila.

Aussi, certains éléments de la Monuc ont achevé à ternir l’image de leur institution en s’investissant dans les pillages, notamment au marché de Kadutu.
Pendant qu’ils laissaient les agresseurs ouvrir les dépôts, les piller et laisser après la place aux badauds congolais, les éléments de la Monuc intimidaient les pillards congolais pour les obliger à abandonner leur butin qu’ils chargeaient après dans leur véhicule. Des sources concordantes confirment les avoir vu piller les pantalons jeans, les cigarettes et autres biens.

Au vu de ce qui précède, le RFDP recommande
:
Au président de la République, garant de la paix et de la sécurité de tous les Congolais de tout investir pour anéantir toute velléité de partition de la RDC d’où qu’elle vienne, afin de stabiliser de façon durable le pays et enfin mobiliser toutes ses ressources pour sa reconstruction.

D’apporter un soutien concret, conséquent et régulier à la 10ème région militaire dont la majorité d’éléments se sont montrés capables de défendre le territoire ;

Au gouvernement de transition
De redéfinir la base et les éléments de coopération avec la Monuc,
De diligenter une enquête sur les comportements des éléments de la Monuc durant cette période d’une nouvelle agression rwandaise du territoire congolais.
D’intenter des procès contre les deux meneurs de la présente agression pour casser l’impunité des crimes de guerre en RDC.

Au parlement de transition ;
De dénoncer le complot international dont est victime la RDC et pour lesquelles beaucoup d’informations sont aujourd’hui révélées, visant sa balkanisation, dans le seul but d’accéder de façon anarchique à ses richesses.