LE GENERAL DISSIDENT DES FORCES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO « F.A.R.D.C », LAURENT NKUNDABATWARE DANS LES TERRITOIRES DE KALEHE & KABARE
RESEAU DES FEMMES POUR
LA DEFENSE DES DROITS ET
LA PAIX
R.F.D.P
Rapport d’enquête sur les violations et les violences faites aux femmes
RAPPORT SUR LA GUERRE MENEE PAR LE GENERAL DISSIDENT DES FORCES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO « F.A.R.D.C », LAURENT NKUNDABATWARE DANS LES TERRITOIRES DE KALEHE & KABARE, DURANT LE MOIS DE MAI A JUILLET 2004.
INTRODUCTION
La controverse sur la probabilité d’une 3e guerre en République Démocratique du Congo a été clos le 26/05/2004, par l’attaque de la ville de BUKAVU menée par deux chefs mutins, d’origine rwandaise et cela après avoir investi les territoires de KALEHE et KABARE. Le général dissident Laurent Nkundabatware,bien qu’il se réclame appartenir à la nationalité congolaise,avait par le passé ,servit dans l’Armée Patriotique Rwandaise ,puis récupéré dans l’ancienne armée du RCD/Goma lors du retrait officiel des troupes rwandaises de la RDC,en 2002. Il est l’auteur des massacres des congolais à Kisangani .lors de la mutinerie de certains soldats en Mai 2002. Quant au colonel Jules Mutebusi, il n’était pas à sa première tentative de déstabilisation de la province du Sud/kivu. Selon plusieurs habitants du territoire de Fizi , ce dernier avait en 2002 ,reçu de la part du Rwanda ,la mission de mener la guerre dans ce territoire . Pour réaliser cet objectif, des moyens très important en matériels et en hommes (soldats rwandais), avait été mis à sa disposition mais ceci se solda par un carnage dans les rangs des forces d’occupation.
En février 2004, il avait attenté à la vie de supérieur hiérarchique, le général Prosper Nabyolwa, après avoir soulevé les soldats de sa communauté contre l’autorité militaire en place.
Concernant la guerre elle même, certains de ses préparatifs avaient été dévoilées en février 2004 par la découverte des caches d’armes, trouvés dans les domiciles de certains hauts cadres du RCD/ GOMA et dans ceux de quelques commerçants de la place par la MONUC et la 10e région militaire. Il était observé dans le chef de ces mêmes cadres, la tenue des réunions clandestines. Il en était de même du regroupement en association de ces cadres avec certains repris de justice qui avaient trempé dans l’assassinat du feu président Laurent Désiré KABILA, dénommée : « les compagnons de MASASU ». L’insubordination caractérisée de certains officiers issus du R.C.D /GOMA aux ordres de la hiérarchie militaire a été aussi un signal fort de cette guerre ainsi que la mise en place des camps d’entraînement à NYAMUNYUNYI (territoire de KABARE) et à DUTU (territoire de KALEHE).
Le 26 mai 2004, la 3e guerre a été concrétisée par les deux officiers précités et elle s’est traduite par la commission des crimes contre l’humanité dans les territoires occupés par leurs troupes et dans la ville de BUKAVU.
Le présent rapport va s’appesantir sur les crimes perpétrés du 22 au 7 juillet 2004 et qui ont été rapportés aux enquêteurs du Réseau lors de leur descente sur terrain effectué à là fin du mois de juillet 2004.
Grâce à la méthode de l’interview, les enquêteurs ont pu recueillir des informations et autres données auprès des acteurs de la société civile de KALEHE. Ils ont aussi interrogé quelques responsables militaires et locales rencontrés sur le lieu.
Il ressort de ces investigations que les troupes insurgées avaient commises :
- Des homicides et atteintes au droit à la vie
- Des viols et violences sexuelles
- Des pillages
- Des enrôlements forcés
-
Ce présent rapport va développer les différentes violations commises par les insurgés pendant leur marche dans les territoires de Kabare et Kalehe. Il va ressortir les conséquences qui ont découlé de cette guerre dans ces territoires ; suivies des recommandations et d’une conclusion.
I BREF APERÇU PHYSIQUE ET HUMAIN DU TERRITOIRE DE KALEHE
Le territoire de Kalehe est composé de la collectivité chefferie de Buhavu et de celui de Buholo . Ceux ci sont divisés en 7 groupements dont notamment, celui de Buwi dont le chef lieu est Minova ; dirigé par le chef SANGARA
.
Le territoire de Kalehe est limité :
-au Nord, par la rivière Chungiri qui le sépare du territoire de Masisi ,
-au Sud, par le territoire de Kabare
-a l Est, par le lac Kivu et le territoire d’Idjwi
-a Ouest, par la rivière Nyawaronga .
Le territoire de Kalehe est habité par 7 communautés dont les principaux sont :
-les Bahavu qui représentent 60 % de la population, les bambuti (pygmées) et les réfugiés rwandais de 1959 et des immigrants surtout d’origine rwandaise en provenance de Masisi .
Selon la population de Kalehe , certains ressortissants de ce groupe font la navette entre leur pays d’origine ,le Rwanda et le Congo selon que les intérêts sont favorables dans tel ou tel pays .
Ainsi, de part sa position géographique le territoire de Kalehe est situé à mi-chemin entre les deux provinces du Nord et du Sud –kivu .Du point de vue sécuritaire, Kalehe demeure le sanctuaire privilégié des milices rwandaises et autres groupuscules armés formés jadis par l’armée patriotique rwandaise et certains politiciens d’obédience rwandaise.
Quelques localités du territoire de Kabare , voisines de Kalehe , tel que Maziba et Mabingu sont restées le terrain de prédilection de ces mêmes milices .C’est ainsi que ces localités n’ont pas été épargnées par les crimes commis par les soldats insurgés .
II Quelques cas des violations des droits humains commis par les insurgés
1 Homicides et atteintes aux droits à la vie
L’arrivée des troupes insurgées dans les deux territoires précités s’était soldée par des atteintes aux droits à la vie des personnes. Selon l’administrateur de Kalehe ,le nombre des personnes tuées atteindrait le chiffre de 52 . De ce nombre, les cas ci-dessous identifiés ont été rapportés aux enquêteurs du Réseau :
-monsieur Kaliga ,37 ans , cultivateur de son état, résidant à Ihusi-Centre avait été assassiné le 25 –Mai 2004 par les insurgés , son corps a été enterré dans sa parcelle
- monsieur Mubala Gilbert ,29 ans, résidant dans la localité de Bushaku a été tué le 15 juillet 2004. Il a été enterré par sa famille.
-monsieur Albert Bugobo 23 ans, domicilié dans le groupement de Binga –Sud localité Ihoka ,a été assassiné , le 2-Juin 2004 ,par deux soldats insurgés .
-monsieur Murhula Buroko , 55 ans , cultivateur , résidant dans la localité de Kanyuyi a été tué par les soldats insurgés , le 20-Juin 2004 parce qu’il avait refusé de s’enrôler dans leur rang (des insurgés) et combattre au front de Muongoza.
-madame Mawazo Nabulima ,35ans, de la localité Nyabibwe, avait assisté, le 15 Mai, à l’assassinat de son mari, monsieur Lwambo Kandeke, par les soldats insurgés..Les mêmes soldats après leur forfait, l’avaient violée.
Des cas graves des blessés par balles ou avec des objets tranchants, ont été signalés aux enquêteurs du Réseau :
-monsieur Maheshe Bosco ,52ans, habitant la localité de Bushaku avait été blessé au niveau des deux bras par balles, le 17-Juillet 2004.
-madame Ndamuso Rubega , 40 ans , de la localité Bushaku , a été atteinte aussi .
-monsieur Binja Husseni , 12 ans , résidant dans la localité Irambo en territoire de Kabare avait été blésse par éclats d’obus lancés par l’hélicoptère de la Monuc à côté du marché de Kabamba (territoire de Kabare) , le 25 Mai 2004 .
-le 15 Mai 2004 trois soldats insurgés avaient coupé la main gauche de monsieur Migabo Barashondera ,40ans, de la localité Nyabibwe, territoire de Kalehe. Ce dernier s ‘était opposé à l’enlèvement de sa fille Nzigire Bashondera, âgée de 13 ans, par les soldats insurgés.
2 Viols et violences sexuelles
Selon plusieurs témoignages recueillis à Kalehe et Kabare, beaucoup des femmes et des filles avaient été violées par les soldats mutins mais les victimes ne veulent pas se dévoiler de peur d’être indexées.
C’est ainsi que plusieurs cas restent ignorés à ce jour. De source officielle, le centre hospitalier de Kalehe/Ihusi, dirigé par le docteur Masheka, médecin- chef de zone de santé rurale de Kalehe, avait déjà enregistré 100 cas des viols commis durant cette guerre.
En territoire de Kabare , il ressort de l’enquête que les cas des viols ont été surtout commis à proximité des résidences de certains chef des mutins,originaires de Katana dont les maisons étaient transformées en casernes pour militaires à cette occasion . C’est en l’occurrence le groupe des soldats qui campait dans la maison du colonel insurgé George Mirindi. Ce groupe était dirigé par le fils de monsieur Chirunga ,nommé Chanda Cheru, de la localité Kajuju en groupement Irambi / Katana .
Les cas enregistrés par les enquêteurs du Réseau sont notamment :
-mademoiselle Kuambiliwa Namira, 15 ans, domiciliée dans la localité de Munanira , avait été violée chez elle , le 30 –Juin 2004 , par quatre militaires insurgés . La victime avait été internée au centre hospitalier de la place. Pendant qu’elle était sous traitement, elle a été encore violée et enlevée du centre par d’autres militaires.
-mademoiselle Kasi Ndagano , 18 ans , résidante au centre Ihusi –Kalehe ,avait été violée par deux militaires en date du 28 Mai 2004 , sur la route Goma-Bukavu , lorsque les troupes insurgés progressaient vers la ville de Bukavu .
-madame Françoise Ceru , 24 ans, mère de deux enfants , habitant la localité Cibanda , avait subi le même sort en date du 29-Mai 2004 à 14 heures , commis par deux militaires .
-mademoiselle Singi Mwambusa , 16 ans , de la localité Cibanda avait été victime de viol , le 1-juin 2004 , par un militaire insurgé , lors de leur escale dans ladite localité , après avoir attaqué la ville de Bukavu .
-mademoiselle Naminani Rutaga , 14 ans , a été violée par les soldats insurgés en date du 2-Juin 2004 à Kalehe /centre.
- mademoiselle Joséphine Kahesi 19 ans, avait été enlevée le 29 / Mai 2004 à Katana./centre et amenée auprès d’un commandant insurgé, nommé Patrick qui était basé dans la localité de Kashenya ( Kabare) par deux militaires insurgés .Ledit commandant l’avait soumise pendant deux jours à une exploitation sexuelle .La victime a raconté qu’elle avait réussi à échapper à son bourreau lorsque les affrontements avaient repris dans la localité de Kashenyi (territoire de Kabare) ,le 30 Mai 2004 ,entre les insurgés et les soldats loyalistes.
-Madame Benita Binja , 45 ans , résidant dans la localité Maziba (Kabare), avait déclarée avoir été violée par un groupe des militaires insurgés qui étaient dans le local défense du territoire de Kalehe , basés dans la localité de Bushaku qui étaient commandés par un rwandophone, nommé Wiseke .
- madame Berta Kashala ,30ans, de la localité Maziba ,a connu le même sort en date du .30/ Mai /2004, pendant qu’elle se rendait à la paroisse de Moanda/Katana ,pour se réfugier . Elle était en compagnie de plusieurs autres femmes lorsque six militaires insurgés ,en provenance de la plantation Kakondo située à proximité du lac Kivu ,les avaient attrapées et violées.
- Madame Birava Cimanuka, 29 ans, résidant au quartier Mulege1èr (Kabare) a déclaré ce qui suit : » j’ai été surpris par les soldats insurgés dans la localité de Mbinza (Kabare) .Ils se dirigeaient vers la commune de Bagira (ville de Bukavu).Quatre d’entre eux m’avaient violée à tour de rôle .Ce sont les gens du quartier qui m ‘avaient transporté à la maison car je ne pouvais pas marcher. »
3 Cas des pillages
Les biens publics ainsi que ceux des paisibles populations ont été la cible des hommes de Laurent Nkudabatware en territoire de Kalehe ; c’est notamment :
- à la paroisse catholique de Kalehe/centre où tous les biens ont été systématiquement pillés. Parmi les biens de la dite paroisse, on signale :
- un véhicule marque DAF,
- deux Jeep Land Cruiser
- quatre appareils frigorifiques
- quatre panneaux solaires et toute l’installation électrique
-tout le bétail d’élevage.
Selon monsieur Paul, agent à la Caritas paroissial d’Ihusi-Kalehe , les assaillants avaient détruit sur place toutes les archives , les armoires , les fenêtres ainsi que les tables .
-à l’hôpital de Kalehe/centre, le groupe électrogène de 30 KVA a été dépiécé et quelques pièces ont été emportées par les insurgés. Actuellement son fonctionnement pose un sérieux problème et bloque par ricochet celui du bloc opératoire de l’hôpital.
-parmi les écoles du territoire de Kalehe qui ont été détruites, on note :
-l’Institut Bushushu (localité Bushushu)
-les écoles primaires Mabula (Bushushu), de Cibanja, de Nyamukubi, de Bulemba et de Cigera.
En plus des objets pillés et qui ont été identifiés, la population de Kalehe affirme que tous les animaux domestiques avaient été emportés et embarqués dans des canons motorisés en direction du Rwanda par les assaillants . L’absence de tout animal domestique avait été aussi constatée par les enquêteurs du Réseau lors de leur séjour de six jours passés dans le territoire de Kalehe
Ceux-ci n’ont aperçu ni canard, ni poules, ni chèvres ni vaches sur place.
Les produits des champs n’ont pas été épargnés aussi par les pillages, surtout les champs situés en bordures du parc de Kahuzi / Biega.
Dans d’autres cas, les pillages étaient suivis de la destruction des maisons par des incendies Les enquêteurs du Réseau avaient dénombrés plus de 70 maisons brûlées et saccagées. La plupart de ces maisons sont situées dans les localités de Bushushu , Muhogo , Bushaku et Nyawaronga .
4 Enrôlements forcés
Selon les informations recueillies en territoire de Kalehe , il ressort que les jeunes ont été enrôlés de force par les milices et groupes armés qui opèrent dans ce milieu . Ce fut notamment le cas des jeunes Ntamango Zihalirwa, âgé de 13 ans, de Christophe Buhendwa ,14ans et de Muhabazi ,12ans, tous résident dans la localité de Bushushu (Kalehe). Dans les rangs des insurgés, certains jeunes ont été affectés aux travaux forcés comme coupeurs de bois de chauffage, puiseurs d’eau pour les hommes de la troupe etc. .
Beaucoup de jeunes des mêmes villages que les deux anciens gouverneurs du Sud/Kivu (Xavier Ciribanya et Patient Mwendanga) avaient été enrôlés dans les milices formées par ces deux derniers.
III REPONSES DES AUTORITES LOCALES SUR LES EVENEMENTS SURVENUS EN TERRITOIRE DE KALEHE ET KABARE
D’après les autorités locales, le centre de KALEHE avait été complètement détruit suite aux mouvements des troupes dissidents auxquels s’étaient joints les anciens combattants Rwandais appelés « BAKOBWA » par la population de KALEHE ainsi que certains éléments de local défense, commandés par un certain apollinaire NYAHENGEZI Ces autorités avaient noté aussi la mort de 52 personnes tuées par les insurgés et par les bombes qui avaient été larguées sur le territoire de KALEHE par l’ hélicoptère de la MONUC. Cette dernière avait occasionné des pertes en vie humaine dans les rangs des forces armées de la R.D.C ainsi que des dégâts matériels. Deux maisons qui étaient à proximité du marché de KABAMBA, groupement IRAMBI/KATANA territoire de KABARE avaient été complètement détruites.
Les mêmes autorités avaient encore déploré la collaboration de certains de leurs collègues avec les mutins, notamment : les deux administrateurs adjoints du territoire de KALEHE, chargés respectivement des finances et de l’administration et tous deux d’origine rwandaise.
IV. CONSEQUENCES DE LA GUERRE AU PLAN HUMANITAIRE ET SECURITAIRE
a) Au plan humanitaire
Les incendies des maisons situées particulièrement dans les localités de BUSHUSHU, MUHIGO, BUSHAkU et NYAWARONGA, par les soldats dissidents avaient forcé 3500 ménages au déplacement. La plupart d’entre eux s’étaient regroupés dans 5 camps d’accueil, installés dans les localités de BACIGOKA, CABULO, KASUNYU et UGERA.
Les enquêteurs du Réseau avaient pu observer que les besoins de ces populations étaient énormes et qu’il y avait crainte que l’aide d’urgence mise sur pied par les organisations humanitaires ne soit à la hauteur.
Néanmoins, le 30 juillet 2004, il avait été noté que plusieurs ménages avaient bénéficié de l’aide des organisations humanitaires ci-après : Caritas, WORLD VISION, CICR et FHI
Du point de vue sanitaire, la forte concentration humaine et les mauvaises conditions d’hygiène avaient exposé les déplacés à des maladies pulmonaires, surtout les enfants.
b) Au plan sécuritaire
La présence de quelques poches des soldats mutins cachés dans les forêts du territoire de KALEHE entretient actuellement un climat de psychose pour les habitants qui sont éloignés des postes gardés par les soldats des Forces Armées de la République Démocratiques du Congo « FARDC ».
Quant aux relations entre les deux principales communautés vivant à Kalehe, à savoir les Bahavu et Rwandophones, une méfiance totale règne entre eux.
Avant la guerre,les Bahavu avaient dénoncé l’enrôlement des enfants rwandophones dans les milices séditieuses ainsi que les entraînements que ces derniers subissaient dans le centre de formation de DUTU, en groupement de BINGA-NORD, territoire de KALEHE. Ce camp avait été ouvert après la fermeture de celui de NYAMUNYUNYI, décrié par la population du SUD KIVU.
Pendant la prise de Kalehe par les troupes insurgés, composées en majorité des rwandophones, certaines personnes parmi la population rwandophone avaient profité de leur présence pour amener leur propre bétail ainsi que celui des Bahavu , qui était gardé dans les mêmes pâturages .
Les BAHAVu accusent encore cette communauté pour avoir délibérément alerté l’opinion tant nationale qu’internationale qu’elle était l’objet d’un génocide de la part des FARDC, allégations avancées dans le seul but de discréditer la République Démocratique du Congo.
En rapport avec le prétendu génocide de certains membres de cette communauté vivant dans la localité de BUSHAkU (ancien fief de la milice rwandaise, alliée à l’ancien RDC/GOMA et commandé par WISEKE, aujourd’hui allié au général NKUNDABATWARE), il ressort que les combats s’étaient déroulés dans cette localité (du 20 au 21/7/2004) et que les ressortissants des deux communautés avaient été tués. Il y avait même les BASHI qui ont été tués. Une partie de la population rwandophone avait évacué la localité et exigé son rapatriement dans leur pays d’origine le RWANDA au Haut commissariat aux réfugiés (HCR).
Dans le même ordre d’idée, ces mêmes candidats au rapatriement avaient fait volte-face une fois arrivée à la frontière congolaise en déclarant au HCR, qu’ils étaient congolais et rwandais à la fois.
V CONLUSION
La guerre déclenchée le 26 Mai 2004 par le colonel JULES MUTEBUSI et le général LAURENT NKUNDABATWARE contre les Institutions de la Transition de la RDC, avait été préméditée de longue date. Elle avait bénéficié de l’appui extérieur et de celui des certains acteurs politiques congolais. Ceux-ci se sont rendus coupables des crimes contre l’humanité.
Les autorités locales ont confirmé la véracité des faits passés durant l’occupation des territoires de KALEHE et KABARE par les insurgés.
Le déplacement des populations fuyant les zones de combats avait crée une situation humanitaire déplorable. Les populations des localités de BUSHUSHU, BOGAMANDA et NYAWARONGO ont été les plus touchées.
VI Recommandation
Au vu de ce qui s’était passé dans les territoires précités durant la guerre de 15 jours, le Réseau des femmes pour la défense des Droits et Paix, demande :
Au gouvernement de la République Démocratique du Congo :
- de punir tous les cas d’indisciplines observés dans les rangs des F.A.R.D.C et de traduire tous les auteurs des crimes commis pendant cette guerre devant les juridictions compétentes.
- de s’investir dans le démantèlement de toutes les milices encore présentes en R.D.C et forcer leur rapatriement.
A la Communauté Internationale
- de diligenter une enquête sur tous les crimes commis en RDC et de mettre en place un Tribunal International pour la RDC.
- de soutenir la Transition en R.D.C
Aux populations du Sud-Kivu :
- de rester vigilant en dénonçant tous les actes qui menacent la Transition en R.D.C
