Feuille de manioc ou légume vert carné

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
DEMOCRATIE ET CIVISME
POUR LE DEVELOPPEMENT INTEGRAL
DECIDI
« Réseau des Associations pour la Culture Démocratique et Civique »
Statuts notariés à Kinshasa, le 02 juillet 2004, sous le numéro 149-722, Folio 87-93, Volume DCLX
Autorisation Provisoire de Fonctionnement N° 023/CAB/MDH/KNT/NM008/2004, du 29 novembre 2004

Feuille de manioc ou légume vert carné

Dans un de nos précédents articles, nous avions parlé du manioc comme aliment-fétiche. Cela s’est avéré tellement juste que plusieurs personnes ont eu à le lire et à nous féliciter pour l’article. Aujourd’hui, nous allons élargir l’horizon en parlant de la feuille de manioc qui donne de l’énergie et qu’on peut comparer à la viande ou au poisson. C’est pour cela d’ailleurs que nous avons intitulé cet article « Feuille de manioc ou légume vert carné ».

La feuille de manioc vient de l’arbre du manioc, une plante originaire d’Amérique du Sud, actuellement cultivée dans plusieurs régions chaudes et humides du monde. Comme nous l’avons décrit dans notre premier article, en République Démocratique du Congo, la feuille de manioc a plusieurs noms : Pondu ou Mpondu en Lingala, matamba ou Kaleji en Tshiluba, Saka-Saka en Kikongo, Sombe en Swaheli et feuilles de manioc en français.

Elles proviennent d’un arbuste appelé « manioc », sont pétiolées, simples, lobées et alternes. On trouve deux types de manioc en RD Congo : le type à tubercules et feuilles, et le type à feuilles sans tubercules (appelé faux manioc ou caoutchouc à Kinshasa). Parmi les premières catégories, il y en a du manioc amer et du manioc doux, appelé « silencieux » dans d’autres régions, à cause de son passage glissant dans la bouche.

Notre expérience personnelle à montrer que pour produire du bon manioc et des feuilles succulentes, il faut d’abord bien labourer le sol de 25 à 30 centimètres de profondeur. Bien veiller à enrichir le sol du compost ou d’autres matières organiques pour les régions à l’Ouest de la RD Congo, et en forêt, éviter tout engrais. Là, il suffit seulement de défricher le périmètre voulu en dessouchant les grands arbres. Quand à la savane, le débroussage suivi d’un labour de 25 cm de profondeur suffisent amplement pour obtenir un résultat spectaculaire, mais pas miraculeux.

L’un des éléments primordiaux d’une bonne production est la sélection ou choix des boutures. Il est nécessaire de les prélever sur des plantes saines, âgées de 7 à 18 mois. Se limiter à prendre la partie au milieu, soit éliminer 1/6 vers les racines et 1/6 vers le sommet. Et puis couper des fragments de 20 à 30 cm de long, portant 5 bourgeons, qui peuvent servir de boutures.

Ces boutures sont généralement mises au sol ou en terre au début de la saison pluvieuse ou même en pleine saison pluvieuse. Les enfouir aux ¾ de leur longueur en position oblique, aux écartements de 1 m x 1 m ou 1 m x 1,5 m pour les « feuilles caoutchouc ». Faire beaucoup attention à ne pas planter les boutures tête en bas. Pendant la culture, il est parfois conseiller de faire le paillage et le buttage pour renforcer la fertilisation du sol.

Au cours du travail, quelques maladies peuvent nous embêter. Ce sont surtout les cochenilles et les maladies des cierges. Si les cochenilles (poudre blanche) apparaissent au sommet, il faut tailler les parties atteintes. Par la suite brûler tout ce qui a été coupé pour éviter la propagation des cochenilles.
Contenant 7% de protéines au poids frais, les feuilles de manioc servent de légume pour l’homme et, en petite quantité de fourrage pour le bétail et le poisson. Elles renferment des vitamines A et du fer. Les tubercules par contre, contiennent à peine 1% de protéine et beaucoup d’amidon. On y trouve de l’acide cyanhydrique, plus dans les tubercules que dans les feuilles. Cet acide peut provoquer le goitre lié à une carence en iode. Afin de l’éliminer, les tubercules doivent être bien rouis ou macérés et les feuilles plongées dans de l’eau chaude avant de les piler.

La préparation en délicieux repas n’est pas trop facile non plus. Car si on y fait attention, on risque d’obtenir autre chose que ce qui est consommable ? Les spécialistes nous renseignent que pour produire un mets succulent, il faut séparer les feuilles d’avec leurs tiges, les laver soigneusement, les plonger dans l’eau chaude pendant quelques minutes en les remuant (première opération).
Si l’opération dure plus longtemps que nécessaire, les feuilles risquent de devenir amères.

Ensuite il faut piler les feuilles ou les hacher comme chez les Bakongo, et les cire au grand feu. On peut les assaisonner à l’huile de palme, à la mwambe, à la pâte d’arachide (crues), etc. D’autres y ajoutent du poisson fumé, salé ou frais, selon le cas, des aubergines, des oignons, de l’ail, du poireau et d’autres ingrédients. A l’est de la RD Congo, on prépare parfois le Sombe aux haricots ou au maïs.

Depuis deux ans bientôt, la DECIDI est en train de faire des recherches pour rendre le manioc plus consommable avec une bonne production dans le District de l’Ituri. L’étude pourra mener à mettre sur pied des unités de traitement du manioc. Plusieurs plans ont déjà été faits et nous attendons la réalisation. Par cette même occasion, la DECIDI lance un appel aux organisations de financement, pour qu’elles viennent l’appuyer. Aussi, le même appel est lancé aux organisations congolaises pour échange d’idées dans le but de compléter nos études.

Pour autres renseignements, veuillez consulter notre site le http://www.societecivile.cd/membre/decidi ou lire le site de la Société Civile de la RD Congo, le http://www.societecivile.cd Merci et à bientôt.

Pour la DECIDI

Bha-Avira Mbiya Michel-Casimir
Député et directeur Général.

Kinshasa, le 03 mai 2005

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