Elections : les fonds manquants réunis?
L'appel aux bailleurs de fonds, lundi à Bruxelles, a été en grande partie entendu. L'Union européenne a «bon espoir» de trouver les derniers millions nécessaires.
Le représentant du secrétaire général de l'Onu au Congo, William Swing, et le commissaire européen au Développement, Louis Michel, ont présidé lundi à Bruxelles une réunion des bailleurs de fonds, appelés à financer plus de la moitié du coût des élections au Congo-Kinshasa, qui manquait encore, soit 250 millions de dollars sur quelque 450 millions au total.
Alors que 1,7 million d'électeurs ont été enregistrés à Kinshasa depuis le 20 juin, l'Union européenne (52,5 millions de dollars), la Grande-Bretagne (24 millions), l'Allemagne (6,25 millions), la Belgique (3,12 millions), la Suède (1,25 million), la Suisse, les Etats-Unis, l'Autriche, le Danemark, la Grèce, la France, l'Espagne, la Norvège et la Tchéquie ont annoncé des contributions. Au total, a indiqué Louis Michel, 100 millions de dollars ont été trouvés. Pour que cet effort «porte ses fruits», on attend que le Conseil de sécurité approuve, de son côté, 103 millions de dollars réservés à la logistique, confiée à la Monuc (Mission de l'Onu au Congo).
KINSHASA RAPPELEE A L'ORDRE
Une certaine confusion règne encore au sujet de la contribution de Kinshasa: celle-ci a annoncé 20 millions de dollars, qu'elle entend cependant prélever sur une aide budgétaire française que Paris veut voir affectée à autre chose. «Si le Congo veut que la communauté internationale s'engage davantage dans les élections, le gouvernement congolais devrait faire un geste conséquent», a commenté Louis Michel. Jusqu'ici, Kinshasa n'a versé que 4 millions de dollars pour son propre processus électoral, qui représente «le plus grand scrutin que l'Onu a jamais soutenu», selon M. Swing, et «la plus grosse opération électorale hors Union», dit-on à l'Union européenne.
Jean-Michel Dumont, conseiller «Elections» de l'Union européenne à Kinshasa, a indiqué pour sa part avoir «bon espoir de trouver» les derniers millions manquants. «Certains participants, sur base des informations fournies aujourd'hui, espèrent un accord de leur gouvernement pour débloquer de l'argent dans les prochains mois, d'autres sur le budget de l'année prochaine.»
CONTROLES ADDITIONNES
Interrogé sur les accusations de l'Udps selon lesquelles le processus d'enregistrement des électeurs en cours à Kinshasa permettait «des fraudes massives» et «de brader la nationalité» congolaise en octroyant des cartes d'électeur à n'importe qui, William Swing a répondu que la technologie choisie par le Pnud (programme de l'Onu pour le développement, qui a choisi un fournisseur belge) «permet de détecter les fraudes par plusieurs contrôles additionnés. Les empreintes digitales sont numérisées et l'on sait très vite quand quelqu'un tente de se faire enregistrer une deuxième fois». Quant à la nationalité, «il existe un système de témoins dans les quartiers; cela marche sans problème jusqu'ici».
Libre Belgique
Publié sur le web le 12 Juillet 2005
