Mama vision N° 001
Bulletin d’information du Réseau des Femmes pour la Défense des Droits et la Paix, RFDP
72, av. Maniema, Bukavu, RDCongo , E-mail :rfdp1999@yahoo.fr , Tél. : +243 0813181854
N° 001 juin 2005
LES FEMMES CONGOLAISES ONT GAGNE LA PARITE, ENFIN
L’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo a adopté, le 16 mai dernier, le projet de constitution de la 3e République devant régir le pays après cette période transitoire. Celle-ci est une première pour la femme congolaise, dont le droit de
participer à part égale avec l’homme à la gestion de la chose publique vient d’être
garanti. Il ne s’agit pas du tout d’un cadeau. Mais bien du fruit d’une longue lutte menée par la ‘’ Mama ‘’ congolaise à travers une série de plaidoyers et d’actions.
Une victoire… et une nouvelle guerre
J’ai toujours soutenu et défendu l’égalité entre les hommes et les femmes. C’est une réalité évidente. Et la nature même des choses le démontre. Loin de philosopher, une simple observation des lois de la nature régissant les êtres vivants le confirme. L’humanité doit regretter d’avoir créé, propagé et entretenu certains agents de socialisation avec l’intention de privilégier l’homme au détriment de la femme. Une attitude qui obscurcit les relations entre l’homme et la femme, limite leur capacité de collaboration et freine ainsi leur épanouissement et leur productivité.
Mieux vaut tard que jamais, certains instruments juridiques nationaux et internationaux ont vu le jour. Ils nuancent l’idée véhiculée par ces agents de socialisation (famille, école, religion, medias, politiques, lois,…) et instituent des lois sur les droits humains et les libertés fondamentales qui traitent équitablement la femme et l’homme. Dans notre pays, certaines de ces lois s’y rapportant étaient restées insuffisantes et leur application déficitaire pendant de nombreuses années.
Longtemps attendue, une heure d’espoir pointe aujourd’hui à l’horizon, la femme congolaise vient de gagner la parité. C’est le projet de la constitution qui le prévoit en son article 14.
Il reste cependant que celui-ci soit soumis au referendum populaire pour son adoption et sa promulgation par le Président de la République.
L’article 14 du projet de constitution suffit –il pour que la femme congolaise participe à « fifty –fifty » à la gestion de ce grand pays ? Certes non. Il présente plutôt une opportunité pour analyser en détail et réfléchir sur la manière dont les questions et les préoccupations sexospécifiques doivent désormais être intégrées dans tous les secteurs clés de la vie nationale.
L’application de la parité suppose la mise en marche d’un processus qui exige l’application stricte de bonnes politiques égalitaires en terme d’accès à l’investissement, à l’éducation, à l’emploi , au loisir, au pouvoir,…
Commencer par éliminer toute forme de discrimination à l’égard de la femme/fille congolaise comme le prévoit l’article 14 dudit projet est une des stratégies pour y parvenir. Il en est de même de l’aptitude de la femme congolaise à assumer les différentes fonctions qui lui seront légalement confiées. Le mérite occupe ici une place de choix.
Venantie Bismwa Nabintu
Contenu :- Les femmes congolaises ont gagné la parité, enfin………………………………………..2, 3
- L’instruction des filles, un des piliers de la parité……………………………………….4,5
- Des femmes pionnières d’une paix durable dans le territoire de Walungu……………….7
- Mme Venantie BISIMWA plébiscitée pour le prix « Mille femmes pour la paix »……….8
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EVENEMENT
LES FEMMES CONGOLAISES ONT GAGNE LA PARITE, ENFIN
L’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo a adopté, le 16 mai, le
projet de constitution de la 3e République devant régir le pays après cette période
transitoire. Celle-ci est une première pour la femme congolaise, dont le droit de
participer à part égale avec l’homme à la gestion de la chose publique vient d’être
garanti. Il ne s’agit pas du tout d’un cadeau. Mais bien du fruit d’une longue lutte menée par la ‘’ Mama ‘’ congolaise à travers une série de plaidoyers et d’actions.
En effet, le projet de constitution de la 3ème République en RD Congo dispose à son article 14, nous citons :
« Les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme et d’assurer la protection et la promotion de ses droits.
Ils prennent dans tous les domaines, notamment dans les domaines civil, politique, économique, social et culturel, toutes les mesures appropriées pour assurer le total épanouissement et la pleine participation de la femme au développement de la nation.
Ils prennent des mesures pour lutter contre toute forme de violences faites à la femme dans la vie publique et dans la vie privée.
La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales ».
L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions
La loi fixe les modalités d’application de ces droits ».
Comme on le voit, les efforts consentis par la femme congolaise viennent d’aboutir au résultat attendu. Un résultat qui, pour avoir un impact réel sur la femme et sur la nation, exige un travail énorme à accomplir aussi bien par la classe politique que par la femme congolaise elle – même.
Cette victoire de la femme congolaise est aussi une victoire de la société congolaise tout entière qui vient de faire un pas dans son processus vers un état de droit. La parité homme-femme est un droit, une question de justice. C’est aussi de la
société tout entière que doivent venir les garanties de son applicabilité à travers entre autres le vote pour que le bénéficiaire puisse en jouir réellement.
La parité signifie que les hommes et les femmes sont représentés à part égale dans les différentes institutions de l’Etat. Au gouvernement, à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans les entreprises publiques, dans les universités, dans les écoles, dans les secteurs agricole, commercial, de la santé,… Mais cela signifie aussi que la femme soit mise dans les conditions qui lui permettent de développer ses capacités physique, morale et intellectuelle lui permettant de mieux jouer son rôle actuel.
Si le peuple congolais réserve un « oui » au projet de constitution lors du referendum populaire, la parité entre hommes et femmes deviendra un acquis dans notre pays. Mais cet acquis ne le sera encore que par des textes. Il revient aux femmes et à tous les défenseurs de l’avènement d’un Etat de droit de tout mettre en œuvre pour lier les actes aux textes et à la parole.
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EVENEMENT
LES FEMMES CONGOLAISES ONT GAGNE LA PARITE, ENFIN (suite)
Bien réfléchie, la parité homme–femme ne devrait donc pas se limiter aux seuls textes et aux seules paroles. Elle devrait se traduire dans les faits. La définition de bonnes politiques d’intégration du genre dans tous les secteurs et à différents niveaux de la vie nationale est indispensable pour améliorer les relations hommes – femmes et les amener ainsi à collaborer sans toute forme de discrimination de l’un vis-à-vis de l’autre.
Ainsi la parité suppose –t-elle un processus qui, comme nous l’avons souligné ci – haut, exige l’application de bonnes politiques égalitaires.
La définition de bonnes politiques est certes indispensable à faire de la disposition légale sur la parité homme-femme une réalité vécue. Cependant, l’implication des femmes elles-mêmes dans ce processus apparaît comme élément fondamental à son aboutissement heureux.
Des réponses appropriées à certaines questions devraient être trouvées pour y parvenir. Entre autres :
- Quel est le nombre de femmes en RDCongo ?
- Les hommes et femmes, ont – ils été touchés de manière égale par les récents conflits dans le pays?
- Comment se présente le taux de scolarité chez le garçon et chez la fille au Sud-Kivu en particulier et en République Démocratique du Congo en général?
- Quelle place occupent les femmes dans le commerce, l’industrie et l’emploi en R D Congo ?
- Existe – t-il une égalité de revenu entre l’homme et la femme en R D Congo ?
- Les femmes ont –elles accès à l’information et à des ressources de façon égale avec les hommes dans notre pays ?
- Quelles sont les activités non rémunérées et qui sont exercée s par les femmes? Et comment les rémunérer ?
Les réponses à ces petites questions auxquelles peuvent s’ajouter tant d’autres encore peuvent en quelque sorte expliquer la situation actuelle dans laquelle se trouve la femme congolaise. Les examiner de près et agir au plus vite pour améliorer la situation de la femme congolaise serait une acceptation de la communauté nationale et internationale à contribuer à l’application effective de la parité que vient de gagner la femme dans notre pays.
Les acteurs politiques, ceux de la société civile et la communauté tout entière ont un grand rôle à jouer dans l’avènement de cet état ou l’homme et la femme agissent équitablement. L’engagement de tous dans un processus de mise en place des mécanismes de régulation et de réduction de toute sorte de discrimination à l’égard de la femme est requis. Il devrait aboutir à l’élimination de l’exclusion ainsi que des barrières institutionnelles et autres pour privilégier la participation totale des femmes à tous les niveaux. La volonté de la femme congolaise à aller de l’avant en constitue un atout majeur.
DOSSIER
L’INSTRUCTION DES FILLES, UN DES PILLIERS DE LA PARITE
Le principe de la parité entre les hommes et les femmes prévu par le projet de constitution de la troisième république est une victoire de la femme congolaise. Il est plus une victoire de tout le peuple congolais du fait que la parité relève de la justice. Certes, sa reconnaissance est un pas de géant déjà franchi, mais encore faut-il mettre en pratique cette reconnaissance qui, aujourd’hui n’existe encore qu’au verbe et dans des textes. Ici, un observateur averti trouve que le chemin à parcourir reste encore long, très long même. Il est même plein d’obstacles créés par les hommes eux-mêmes et auxquels les femmes ont passivement adhéré. Parmi ces obstacles figure notamment l’éducation de la jeune fille.
En effet, la publication du projet de la constitution devant régir la RDCongo après la période de transition a suscité beaucoup d’intérêt de la part des congolaises et des congolais intéressés par la situation de la femme au sein de notre société. Tout particulièrement le Réseau des Femmes pour la Défense des Droits et la Paix qui a fait de la protection et la promotion des droits de la femme son cheval de bataille. Notre attention reste cependant attirée par l’applicabilité de l’article qui consacre cette parité, démarche qui exige le concours de tous. Il y va des changements d’attitudes au sein de la famille, à l’école, à l’église, dans les médias,... Mais cela dépend aussi de la volonté de la femme la poussant à aller de l’avant. Cette dernière considération suppose, à notre avis que, pour y parvenir, la femme congolaise devrait avoir impérativement -et à part
égale à celle de l’homme- accès à l’éducation, à la formation, à des ressources, à l’information, etc.
Néanmoins, si la parité requiert un certain nombre de préalables, le droit à l’éducation de la jeune fille apparaît comme une priorité. Les statistiques de fréquentation scolaire des filles et sur le taux de déperdition au fil des niveaux sont révélatrices. Elles présentent des chiffres encourageants et scandaleux à la fois. Tenez. Au cours de l’année scolaire 2003-2004, 5 694 des 13000 élèves régulièrement inscrits dans les écoles de la commune d’Ibanda à Bukavu étaient des filles contre 7906 garçons. Sur 17.345 de la commune de Kadutu, 6.813 sont des filles contre 10.532 garçons. Des 14.03 de la commune de Bagira, l’on a enregistré 6.621 filles contre 8.020 garçons.
En ce qui concerne la politique de recrutement des élèves, il y a lieu de considérer qu’elle varie d’une école à une autre. Si la plupart des écoles de la ville de Bukavu ne tiennent pas compte du sexe des candidats, il y en a cependant d’autres écoles telles que l’Institut Alfajiri qui n’encouragent pas les candidatures féminines. Il s’observe ainsi un grand déséquilibre entre les garçons et les filles inscrits au sein de cette institution scolaire, reconnue pourtant comme école mixte. Au cours de l’année scolaire 2003-2004 par exemple, 984 élèves étaient inscrits au sein de cette institution scolaire dont 336 filles et 648 garçons. Le même fossé numérique se dessine si l’on compare l’Institut Alfajiri à l’Institut Ibanda qui a accueilli 1.962 élèves parmi lesquels 1304 garçons contre 658 filles.
(lire la suite en page 5)
DOSSIER…suite
L’INSTRUCTION DES FILLES, UN DES PILLIERS DE LA PARITE
D’autres chiffres liés à la scolarisation des filles démontrent que celle-ci est souvent retardée par rapport au garçon. Le fait même que les études des filles ont été depuis longtemps- et même actuellement pour de nombreux cas- orientées vers des écoles qui les préparent à des métiers à caractère social seulement dénote de l’intention de la société à réduire la femme congolaise à une simple travailleuse ou tout simplement une ménagère ne s’occupant que des enfants et des travaux domestiques. C’est ainsi qu’on peut remarquer que l’ouverture des filles aux sections autres que pédagogiques aux humanités n’est que récente. Pourtant, ce sont ces humanités qui ouvrent la porte aux études supérieures et universitaires et donc à des postes de commandement.
Par ailleurs, le nombre des filles baisse davantage selon que l’on monte de niveau scolaire. Ceci fait que, dans la pratique, les garçons terminent en grand nombre le cycle primaire et secondaire par rapport aux filles. En réalité, cette déperdition ne fait qu’accompagner un petit nombre de filles inscrites au départ. Si la chance était également donnée aux filles de s’inscrire en nombre important comme les garçons, il n’y aurait certes pas un aussi grand écart entre les finalistes des deux sexes au secondaire.
La déperdition scolaire des filles s’explique aussi par leur surcharge par des travaux ménagers qui ne leur permettent pas d’étudier et s’adonner à la lecture. De même, le plus grand nombre de parents préfèrent, à cause de la conjoncture aiguë, payer les frais de scolarisation des garçons au détriment de leurs sœurs. Il afut noter aussi de l’éducation véhiculée par la famille, l’école, la culture locale,… qui tend à considérer l’instruction de la fille comme un passe-temps, estimant qu’un homme serait en train d’étudier pour elle.
Peu d’investissements éducatifs sont consentis en milieux ruraux où vivent la majorité des femmes.
Comme on peut le constater, l’accès des filles à l’instruction reste encore limité pour des raisons multiples d’ordre économique et socioculturel. Ce comportement viole gravement l’article 13 du PACTE INTERNATIONAL RELATIF AUX DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS ratifié par la république Démocratique du Congo qui stipule : « Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent le droit de toute personne à l’éducation. Ils conviennent que l’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et du sens de sa dignité et renforcer le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Ils conviennent en outre que l’éducation doit mettre toute personne en mesure de jouer un rôle utile dans une société libre, favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux, ethniques ou religieux et encourager le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
2. Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent qu’en vue d’assurer le plein exercice de ce droit :
a) L’enseignement primaire doit être obligatoire et accessible gratuitement à tous ;
b) L’enseignement secondaire, sous ses différentes formes, y compris l’enseignement technique et professionnel, doit être généralisé et rendu accessible à tous par les moyens appropriés et notamment par l’instauration progressive de la gratuité. (Lire la suite en page 6)
DOSSIER…suite
L’INSTRUCTION DES FILLES, UN DES PILLIERS DE LA PARITE
c) L’enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par l’instauration progressive de la gratuité.
d) L’éducation de base doit être encouragée ou intensifiée, dans toute la mesure possible, pour les personnes qui n’ont pas reçu l’instruction primaire ou qui ne l’ont pas reçu jusqu’à son terme… ».
Afin de rendre effective l’application de la parité et permettre ainsi à la femme congolaise de participer activement à la gestion de la chose publique de son pays, il s’avère utile que notre société s’emploie à améliorer l’image de la femme instruite et à envoyer toutes les filles à l’école.
Car, pour que soit effective la parité entre homme et femme, cette dernière a besoin d’étudier et se qualifier afin d’être compétitive sur le marché de l’emploi et d’en créer. Elle doit par ailleurs se libérer des préjugés dont elle est l’objet et s’instruire davantage pour affirmer ses connaissances et épanouir ses aptitudes et ses capacités naturelles.
Car, si la société congolaise travaille pour la parité et traduit les intentions en actes, les rapports entre hommes et femmes vont s’améliorer tant au foyer, à l’école que dans les milieux professionnels. Ce qui va contribuer largement à l’épanouissement de la femme congolaise et partant de la société congolaise tout entière.
Mama Vision
Bulletin d’Information du Réseau des Femmes pour la défense des Droits et la Paix, RFDP
Ont contribué à la publication de la présente édition :
Mme Venantie BISIMWA NABINTU
Mme Laetitia SHINDANO
Mlle Rita LIKIRYE
Mr Abel BACHISHOGA
Mr Jean-Pierre BACHIYUNJUZE
Mr Boniface BAHIZIRE
LES DROITS HUMAINS SONT AUSSI LES DROITS DES FEMMES
PORTRAIT
M’SHEKEZA, présidente du Comité d’Alerte pour la Paix de Walungu
Très peu de gens choisissent le règlement pacifique des conflits en lieu et place de la violence, une fois mortellement blessés. Les initiatives ne manquent pas pourtant. C’est le cas de Madame Nzigire M’Shekeza, agricultrice de son état, habitant le Village Budodo en groupement de Kaniola. Elle est actuellement déplacée à Walungu-centre après avoir fui les exactions des éléments rwandais, ALIR, RASTAS et Interahamwe qui occupent son terroir.
Pourtant, elle n’est pas la seule à avoir fui l’insécurité grandissante à Kaniola et ses groupements périphériques. Des milliers d’autres familles dont les unes sont hébergées soit au stade Mafundwe où a été érigé un camp de fortune et d’autres entassées dans des familles d’accueil. Avec quelques amies de Kaniola, M’Shekeza participe à des réunions de concertation entre les déplacés. Mais également à des réunions organisées par ou à l’intention des femmes du territoire.
Son souci permanent est que la paix revienne dans le territoire pour lui permettre de regagner ses champs abandonnés depuis 2 ans. Elle a choisi de prêcher pour la paix et dirige d’intenses actions de médiation entre les membres de la communauté et l’autorité établie. Grâce à son adhésion au CAP, une structure accompagnée par le RFDP, elle a pu prendre part à une série de séminaires de formation sur le genre, la transformation des conflits, le renforcement du pouvoir des femmes,…
Elle nous a confié, souriante, qu’elle doit son action au RFDP qui l’a outillée. A la quarantaine d’âge, M’Shekeza préside le CAP Walungu. Et elle y tient avec fermeté
MEDIAS
Le prix Nobel de la paix 2005 attribué à 1000 femmes au monde
Des millions de femmes s’engagent quotidiennement pour promouvoir la paix. Elles prennent soin de survivants, elles favorisent la reconstruction et créent une nouvelle culture de la paix. En leur nom, nous comptons permettre à 1000 femmes de recevoir le prix Nobel de la paix de 2005. Cet honneur politique doit montrer que leur travail est précieux et exemplaire.
Comme leur travail en faveur de la paix va de soi et qu’il est le plus souvent peu spectaculaire, il n’est pas reconnu, encore moins honoré. Depuis que le prix Nobel de la paix a été accordé pour la première fois en 1901, ce sont surtout des hommes – et 12 femmes qui l’ont reçu. Dans les négociations visant à instaurer la paix, ce sont bien davantage des «princes de la guerre» que des «reines de la paix» qui définissent de nouvelles structures politiques, la reconstruction et les conditions nécessaires à la sécurité. Et tout près, des femmes montrent quotidiennement comment, avec leurs expériences et leurs compétences, elles peuvent développer des programmes en faveur de la paix et les rendre durables.
Il s’agit de femmes du monde entier et de toutes les couches sociales – paysannes, enseignantes, artistes ou politiciennes – qui s’engagent pour un avenir sans violence. Chacune a son histoire propre et son origine – pour certaines offrant des possibilités extraordinaires, pour d’autres bien peu d’ouvertures. Afin de rendre enfin visibles l’histoire et le travail de ces femmes, l’intention est de faire connaître dans le monde 1000 portraits de ces femmes. Ces 1000 stratégies visant à surmonter les conflits de façon constructive devraient aussi donner d’importantes impulsions à la recherche en matière de conflits et à la politique de promotion de la paix. C’est pourquoi le projet aura une composante de recherche. Enfin, il s’agit de créer de nouveaux réseaux de promotion de la paix et de consolider les existants. Pour plus d’informations, visiter le site : lhttp://www.1000peacewomen.org/eng/html/medien.php .
SOCIETE
DES FEMMES PIONNIERES D’UNE PAIX DURABLE DANS LE TERRITOIRE DE
WALUNGU
Dans le cadre de l’évaluation des activités des partenaires de l’ONG britannique International Alert, le Réseau des Femmes pour la Défense des Droits et la Paix, (RFDP), a organisé, le 28 mai dernier, une séance de travail avec les femmes de Walungu regroupées au sein du Comité d’Alerte pour la Paix, CAP en sigle.
Les CAP sont des structures à la base initiées par le RFDP dans son programme « Femme et Paix » financé par DIFD à travers International Alert. Le but de ce programme est de faire participer la femme à la gestion des conflits et à la recherche de la paix au sein de sa communauté.
La réunion qui s’est tenue dans la salle NDARO de la Paroisse Ste Bernadette de Walungu était une occasion pour le CAP de présenter ses activités devant son réseau accompagnateur, le RFDP. Activités qui se résument en l’implication de la femme de Walungu dans la recherche et la consolidation de la paix dans ce territoire qui continue à subir les effets néfastes de la guerre, situation aggravée par la présence, en cette entité, des combattants hutu Rwandais qui y sèment la terreur et la désolation.
Dans un mémorandum adressé aux autorités du territoire et lu à cette occasion par Mwa Shekeza, les femmes du CAP Walungu ont tenu à lever toute équivoque concernant leur structure en rappelant ses objectifs. Ceux-ci consistent à servir d’intermédiaire entre les autorités locales et les femmes, à plaider la cause de toutes les femmes devant les autorités locales qui représentent l’Etat, à dénoncer les cas de violations des droits humains commises dans le territoire, notamment à l’égard de la femme et de la petite fille et contribuer à la résolution de conflits de leur milieu.
Ces femmes ont suggéré à l’autorité d’être toujours à l’écoute de la femme ; d’appuyer, à travers le CAP, les activités du RFDP axées sur la lutte contre l’impunité des auteurs des
violences sur des femmes ; de s’impliquer dans la sensibilisation de la communauté à dénoncer
les auteurs des violences sexuelles et leurs complices qui opèrent avec des éléments rwandais et de prendre en charge les personnes déplacées de suite de l’insécurité.
Le dialogue permanent et franc établi entre le CAP et l’autorité territoriale, coutumière et militaire de la place, la participation de la femme à des réunions organisées à différents niveaux de l’entité, des séances de médiation en cas de conflits opposant des individus ou des familles sont là quelques réalisations à mettre à l’actif du CAP /Walungu.
Aussi, les femmes du CAP Walungu restent-elles convaincues que le retrait des combattants hutu rwandais du territoire congolais demeure une condition sine qua non du retour à la paix dans le territoire, dans la province du Sud-Kivu et dans le pays dans son ensemble. C’est pourquoi elles ont initié une série de rencontres avec l’antenne de la MONUC en position à Walungu Centre. Au cours de la dernière du genre, elles ont proposé à la MONUC une liste des femmes qui, ayant été emportées et détenues en brousse pendant longtemps, connaissent bien les pistes de la brousse dans laquelle sont cachés les combattants hutu interahamwe, Rastas qui troublent la quiétude de la population de Walungu. Ces femmes sont prêtes à servir de guide aux éléments du contingent pakistanais de la MONUC basés à Walungu pour aller contraindre ces rwandais à rentrer chez eux.
La séance, présidée par Madame Nzigire Mwa SHEKEZA, présidente du CAP/alungu, a eu lieu en présence de mesdames Liz EGAN, gestionnaire du programme femme et paix dans la région des grands lacs de l’ONG britanique International Alert et Annie BUKARABA, coordinatrice d’International Alert pour l’Est de la République Démocratique du Congo.
Contribuons à la rédaction et à la reproduction de Mama Vision,
Mama Vision, vision de la société congolaise par la femme
EN BREF
Nouvelle publication du RFDP
Le RFDP vient de publier une étude sur les violences sexuelles contre les femmes et les filles au Sud-Kivu. L’ouvrage intitulé « Le corps des femmes comme champ de bataille durant la guerre en République Démocratique du Congo.
Viols et violences sexuelles sur les femmes et les filles au Sud-Kivu (1996-2003) » est le rapport d’une étude réalisée conjointement par le Réseau des Femmes pour un Développement Associatif (RFDA), le Réseau des Femmes pour la Défense des Droits et la Paix RFDP) et International Alert. Cet ouvrage témoigne le malheur connu par la femme et la fille du Sud-Kivu pendant la période de guerre (1996-2003).
Il présente la place de la femme au sein de la société sud-kivutienne avant d’aborder les violences sexuelles subies par celle-ci ainsi que leurs conséquences sur le plan économique, social et culturel.
La spécificité de cette publication est de mettre en exergue les motivations des auteurs des viols. En outre, il évoque les efforts fournis par la Société Civile pour assurer la prise en charge des victimes des violences sexuelles.
L’ouvrage a été solennellement présenté au public de Bukavu en date du 17 mai 2005 au cours d’une conférence de presse animée par Mesdames Venantie Bisimwa Nabintu (RFDP), Jeanne d’Arc Chakupewa (RFDA) et Annie Bukaraba (IA) en la salle de réunions de International Alert.
Souhaiteriez-vous le parcourir ? Veuillez alors passer à nos bureaux et vous serez vite servi.
Mme Venantie BISIMWA plébiscitée parmi les « Mille femmes pour la paix »
La Secrétaire Exécutive du RFDP, Madame Venantie Bisimwa Nabintu a été plébiscitée, du prix « mille femmes pour la paix » dédié à mille femmes au monde entier qui se sont distinguées par leur militantisme aux droits humains et à la paix. Le prix Nobel de la paix sera attribué à 3 d’entre elles après un tirage au sort qui sera organisé dans les tout prochains jours.
Mama vision tient à féliciter très vivement les mille femmes ainsi sélectionnées. Elle se réjouit que l’une d’entre elle soit issue de la province du Sud-Kivu et, qui plus est, membre de son comité de rédaction et Secrétaire Exécutive du Réseau.
De récents événements au RFDP
- Du 28 au 30 avril 2005, il s’est tenu à l’Institut des Techniques Médicales UZIMA de Walungu, un séminaire de formation sur le renforcement du pouvoir des femmes à l’intention des femmes leaders du territoire de Walungu.
- Du 1er au 3 mai 2005, il s’est tenu en l’église 8 ème CEPAC / IHUSI de Kalehe, un séminaire de formation sur les infractions et la procédure pénale à l’intention des leaders sociaux du territoire ainsi que les femmes membres du CAP de cette entité.
- Du 20 au 22 mai 2005, il s’est tenu, au Centre OLAME / Bukavu, un séminaire de formation sur le renforcement du pouvoir des femmes et le processus électoral en République Démocratique du Congo regroupant des femmes leaders issues de tous les territoires de la province du Sud-Kivu.
- Le 28 mai 2005, réunion de travail avec le CAP /WALUNGU en la salle Ndaro de la Paroisse de Walungu. Une délégation de International Alert y avait participé dans le cadre de l’évaluation des activités en rapport avec le programme « Femme et Paix ».
EN BREF (suite…)
Mme Venantie BISIMWA a participé à l’Assemblée plénière de l’ONDH
Dans sa vocation de défendre et de promouvoir les droits de la femme, notre Secrétaire Exécutive, Mme Venantie BISIMWA NABINTU est aussi membre
de l’Observatoire National des Droits de l‘Homme en RDCongo. C’est en cette qualité qu’elle s’est rendue à Kinshasa pour participer à l’Assemblée plénière de juin de cette institution nationale.
ATTENTION, LES ELECTIONS LIBRES ET TRANSPARENTES APPROCHENT
Il ne reste plus que quelques mois pour que le peuple congolais réponde à ce rendez-vous tant attendu, le tout premier de l’histoire de son pays : les élections libres, transparentes et démocratiques. Ce rendez-vous s’annonce irréversible, n’en déplaise aux conservateurs sceptiques, aux anarchistes de tous bords et aux prophètes de l’apocalypse. Aujourd’hui, l’heure est à la vérité, c’est le peuple qui va trancher, qui doit trancher, en élisant ses dirigeants. L’opération d’identification est d’enrôlement est déjà en cours et se poursuit normalement à Kinshasa. Bientôt ce sera le tour des provinces.
Mama vision en profite pour rappeler à la « mama » congolaise qu’elle doit y participer de façon active à sa double qualité d’électrice et de candidate à tous les postes.
Ces élections représentent une occasion unique qui nous est accordée pour participer à la gestion de notre pays d’une part et d’autre part pour élire des personnes responsables et patriotes pour diriger ce pays à différents niveaux.
Mama Vision encourage de manière particulière les femmes congolaises à se porter candidates pour participer activement à la gestion de son pays. Elle invite les femmes et les filles congolaises à faire bénéficier leur majorité numérique à la nation en s’acquittant intelligemment de leur devoir civique.
Se priver des élections c’est aussi priver son candidat ou candidate préféré(e) d’une voix qui, peut-être lui manquera pour qu’il (elle) gagne le poste de son choix. N’oublions pas de passer au bureau d’identification et d’enrôlement pour répondre à ce devoir civique. Car sans se faire identifier et enrôler, nous ne pouvons pas voter.
Ce serait une catastrophe pour l’avenir de ce pays qu’on risque, une fois encore, d’abandonner entre les mains des pilleurs qui font tout pour eux-mêmes et les leurs et rien pour le peuple et pour le pays.
«
Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à assurer le droit égal des hommes et des femmes de jouir des tous les droits civils et politiques énoncés dans le présent pacte ».
(Article 3 du Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques
TUKIO MAALUM
WANAWAKE WAKONGOMANI WAJINYAKULIA USHINDI
Bunge la taifa la jamhuri ya kidemokrasia ya Congo latoka kukubali mradi wa katiba myipya itakayoongoza inchi baada ya kipindi hiki cha mpito. Katiba hiyo inalenga kumushirikisha mwanamke mkongomani kwa kiwango sawasawa na mwanamke katika ngazi zote za uongozi wa inchi.
Hilo ni tunda la kazi alioendesha ‘’mama’’ mda wa siku nyingi, wala si jambo la zawadi fulani aliopewa mwanamke na binti wa Congo.
Katika kifungu chake cha 14, mradi wa katiba ya Jamhuri ya Kidemokratia ya Kongo inasema kama viongozi watakusudia kupiga marufuku ugandamizi wowote dhidi ya mwanamke pamoja na kumkinga na kutekeleza haki zake. Watachukua mipango yote inayofaa kwa ajili ya kushirikisha mwanamke katika maendeleo ya taifa katika sekta mbalimbali kama vile za uraia, kisiasa, kijamii na kitamaduni. Watachukuwa mipango yote iwezekanayo kwa ajili ya kupiganisha hali zote za ujeuri unaoendeshwa dhidi ya mwanamke. Mwanamke ana haki ya kuwakilishwa kwa namna ya usawa katika mashirika zote za inchi, za jimbo na za mtaa. Na kwamba serkali atatekeleza utimizaji wa uwakilisho huo mwanamke-mwanaume ndani ya mashirika hizo. Na sheria ndiyo itapanga njia za utimizaji wa haki zile zinazohusu ushirikisho wa mwanamke.
Kama tunavyotambua, kazi aliyoifanya mwanamke mkongomani imetoa matunda mema.
Matunda ambayo inaomba wanasiasa na wanawake wao wenyewe waendeshe kazi mingi tena ili hali ya mwanamke iweze kumfalia yeye binafsi na inchi yetu kwa jumla.
Ugawaji madaraka kwa usawa humaanisha kama wanawake wapashwa kushiriki katika ngazi zote za uongozi wa inchi. Ndani ya serkali, katika Bunge, Senati,
viwanda vya serkali, vyuo vikuu na shule ndogo na za sekondari, katika sekta ya mlimo, ya uchuruzi na ya afya,…Ila pia humaanisha kama mwanamke anapashwa kuwa na uwezo pamoja na ujuzi wa kushika vema madaraka atakayoyapewa kupitia ugawaji huo.
Ikiwa mkongomani atakubali hii kupitia kura ya maoni (referendum) itakayo andaliwa na Seneti katika siku zijazo, mwanamke atakuwa amefaulu katika ugawaji wa madaraka inchini humu.
Wakati ule, kufaulu kwa mwanamke, hata kama inakusudiwa na katiba yenyi kukubaliwa na raia wote, itakuwa bado ni kwa miandiko. Itangojewa basi kutekelezwe mbino zitakazoruhusu miandiko hiyo itimizwe kupitia vitendo.
Ni sherti kusindikiza mradi huo na mipango nyipya za siasa ya kuingiza jinsia katika ngazi mbalimbali. Hiyo itaruhusu kutengeneza mawasiliano kati ya mwanamke kwa kuhuzuriana na mwenziwe mwanaume bila ubaguzi wowote wa mmoja dhidi ya mwengine.
Usawa ni kama vile mfatano ao mlolongo wa mambo. Usawa wakusanyisha kwa ngambo moja mipango ya kiserikali na kwa ngambo ingine mwanamke yeye mwenyewe.
Kwa ajili ya kufikia hapo ni sherti kutafuta majibu kwa maoni haya madogo ambayo hujitokeza kama maswali.
TUKIO MAALUM
WANAWAKE WAKONGOMANI WAJINYAKULIA USHINDI
- kuna idadi ya wanawake inchini mwetu congo?
- wanawake na wanaume waligusiwa kwa namna ya usawa na matokeo ya vita? Ushindi wa mwanamke mkongomani ni ushindi wa taifa lote
- mwanamke ana nafasi gani katika sekta ya uchuruzi, viwanda na ya wafanya kazi inchini
mwetu ?
- kuna usawa kati ya pato la mwanamke mkongomani na mwanaume?
- wanawake wanafikilia kwa habari na rasilimali kwa namna ya usawa na wanaume ?
- inchini mwetu wanaume ngapi huenda shuleni, na wasichana wangapi ?
Majibu kwa maswali haya madogo yaweza kutufasiria hali muhimu hadi sasa mwanamke mkongomani. Baada ya kutafakari, ni jambo la maana kufanya haraka iwezekanavyo kwa ajili ya kutengeneza hali hiyo. Kutenda hivyo ni kama kufungua njia ya kuonyesha nia ya kila mmoja wetu kushiriki kwenyi utekelezaji wa ushindi huo ambao mama mkongomani atoka kujinyakulia. Wana siasa, wanamemba wa shirika la raia pamoja na jamii yote kwa jumla wanaalikwa kushirikiana ili mpango huu wa
usawa kati ya mwanamke upate kutekelezwa. Ni lazima ugandamizi wa
mwanamke upiganishwe bila kurudi nyuma. Hii itamruhusu kushiriki katika ngazi zote za maisha ya taifa. Ni lazima mwanamke yeye mwenyewe aonyeshe nia yake ya kuchukuwa uwazifu huo. Inamubidi ajitahidi ili asonge mbele.
Kwa kweli ushindi anaotoka kujinyakulia mwanamke mkongomani sio ushindi wake binafsi, lakini ni wa taifa nzima. Ni ushindi wa kwali na pia wa haki. Kutekelezwa kwaushindi huo hautafaidia mwanamke yeye mwenyewe kwa inchi yote kwa jumla. Ndiyo maana raia wote wanayo mapashwa ya kuunga mkono ushindi huo.
Ushindi huu wa leo huamanisha vita vipya atakavyoendesha mama mkongomani. Ni lazima ajitahidi akionyesha ufahamu na ujuzi anao.
ANGALISHO, UCHAGUZI WAKARIBIA
Mnamo siku si nyingi, raia wakongomani huenda kujichagulia wao wenyewe viongozi wa inchi yao. Tayari wale watakaochagua wameikwisha kuanza kujiandikisha kupitia offisi zilizosimikwa kwa ajili ya kuendesha kazi hiyo.
Kazi ile ilianzia katika mji mkuu wa Kinshasa. Watu kupita milioni tatu wamekwisha kujiandikisha huko na wanajiandaa hivi kushiriki kwenyi uchaguzi utakaokuja katika mwezi wa inne wa mwaka ujao 2006. Majimbo za Province Orientale na Bas-Congo nako tayari kumeanzishwa operesheni hiyo
Mama Vision anapendelea kushika wakati huu ili akumbushe wa ‘’mama’’ wa Congo mzima kama wanayo haki ya kushiriki katika uchaguzi huo kulingana na hali hizi mbili : kama wachaguzi (électrice) na kama wachaguliwa (candidate).
Uchaguzi huo ni njia ya pekee inayotutolewa kwa ajili ya kuwapatia madaraka wanainchi wenyi kupenda maendeleo ya raia na inchi yao na ambao wanalishika jukumu lao.
Mama Vision anapendelea kuwapa moyo wanawake wakongomani washiriki kwa bidii katika uongozi wa inchi hii kupitia uchaguzi ujao. Ni lazima wanawake na mabinti wa Congo wafaidishe uwingi wao dhidi ya wanaume wakichagua kwa hekima na akili wale watakaongoza inchi yao kesho.
Kujizuia kuchagua ao kuchaguliwa ni kurudisha inchi yetu katika giza za hapo mbeleni. Ni pia namna ya kumkosesha sauti moja yule amabaye ungelipendelea aongoze inchi hii. Na wewe pia waalikwa kushiriki.
JAMII
WABINTI WANASTAHILI KUELIMISHWA ILI USAWAZIKO KATI YAO NA WANAUME NA WANAWAKE UPATE KUTEKELEZWA INCHINI JAMUHURI YA KIDEMOKRASI YA CONGO.
Kanuni ya usawa kati ya wanaume na wanawake iliyotekelezwa na mradi wa katiba ya serikali ya mpito ya jamhuri ya kidokrasia ya Congo ni ushindi wa mwanamke mkongomani. Ni zaidi ya ushindi kwa wanainchi wote wa kongo sababu usawaziko huo unatokana na sheria. Ni kweli kama kukubali huko ni hatua kubwa iliyofanywa. Ila inaombwa zaidi ukubali utekelezwe sababu sheria hii ingali tu ya maneno na maadiko.
Ni kweli, tangazo la mradi wa katiba itakayo ongoza Congo baada ya serikali ya mpito ilitokeza faida kubwa baadhi ya wanaume na wanawake wa kongomani wanaohangaikia urekebisho wa hali mbovu ya mwanamuke ndani ya jamii. Uangalifu wetu unasimamia kwa kuchunguza namna kifungo cha usawaziko (parité) kati ya mwanaume na mwanamke kitatenda kazi yake badala ya maneno matupu. Na ni muhimu watu wote wahusike tangia niya njema ya wanasiasa hadi ndani ya jamaa kupitia shule, makanisa, vyombo vya habari, mila na utamaduni. Ijapo kuwa hivyo, yote hutokana na nia ya mwanamuke peke yake itakayo msukuma kuenda mbele bila kujianchilia wengine wamuongoze kwa lile atakalo fanya.
Kama tuwazavyo, mawazo haya yanaweza kufikiwa wakati mwanamuke mkongomani anapashwa kapata fungo sawasawa na ya mwenzi wake wa kiume kama vile elimu, mafunzo ya kiufundi, asilimali, upashaji habari na kazalika.
Ijapokuwa hivyo, kama usawaziko waweza kufikia kiwango fulani kama hatuwa ya kimbelembele, haki ya elimu ya binti huonekana kuwa ni ya muhimu saana.
Tukichunguza taswira ya wangapi kati ya wabinti huenda shuleni kulinganishwa na hesabu ya wanaume, asilimiya ya wanawake ni ya chini saana kwani hesabu yao ni ndogo kupita kiasi. Kwa mfano, mwaka wa masomo 2003 –2004 baadhi ya wanafunzi 1.300 waliondikwa kwenye shule pa Ibanda mjini Bukavu, 5.694 tu ndiyo walikuwa wabinti, wengine wakiwa wanaume. Pa Kadutu wanawake 6.813 tu zidi ya waaume 10.535. Na pa Bagira wabinti 6.621 zidi ya wanaume 8.020.
Inaonekana kwamba ijapokuwa hakuna sheria inayo wanyima watoto wakike haki ya kujiandikisha shuleni kama watoto wanaume, shule nyingi mjini haziwape fursa ya kuandikwa kulingana na mashurti wanazo wawekeya. Kama kielelezo, hesabu ya mabinti kwenye shule za kuchangia(écoles mixtes) inahakikisha hali hiyo. Pia wanawake mara nyingi wanyimwa pendekezo ya kuendesha elimu yao katika nyanja mbalimbali wakiwasukuma wasome masomo inayoambatana na kazi za nyumbani, kama vile kufundisha (pédagogie)ao kushona nguo (coupe et couture),…
Hesabu ndogo ya wabinti kuandikishwa shuleni inaonekana wazi wakati wa kuhitimu muhula wa masomo ya msingi, sekondari ao vyuo vikuu. Ndipo utaelewa kwamba wanaume ni wengi saana kuliko wanawake. Basi ni wanawake wangapi wanaopewa shahada ya univasti ?
Sababu ingine ni kuachishwa masomo na wazazi juu ya ukosefu wa pesa. Maoni ni kwamba, binti ataolewa na maisha yake yatategemezwa na mume wake ambaye iko shuleni kwa sasa. Ndiyo maana ni vema ao muhimu kuwasomesha wanaume ambao watakao waowa wabinti baadaye.
Inaonekana waziwazi kana kwamba kuelimishwa kwa wabinti kunakuwa na mipaka kutokana na vipingamizi ao visababu vya ukosefu ma pesa na kutokana na mila na utamaduni wetu.
Hali hii inaenda kinyume na kifungo cha 26 cha tangazo la kimataifa kuhusu haki za binadamu inayo sema: “ Mtu yeyote ana haki ya elimu. Elimu yapaswa ipewe bure kwenye shule ya msingi na ile ya maelimisho ya kimsingi. Masomo ya msingi ni ya mkazo. Masomo ya kiufundi na ya kazi ni kwa watu wote, na yale ya vyuo vikuu yapashwa ifunguliwe kwa kadiri sawasawa kwa wote kulingana na uwezo wa akili ya kila mtu bila ubaguzi. Elimu yapashwa ilenge maendeleo ya kibinadamu na kuongeza kutia mukazo wa kueshimisha haki za binadamu na uhuru wake”.
Ili kuweko usawaziko kwa mwanamuke mkongomani kwenye uongozi wa inchi, inaomba wakongomani wawe na maoni mazuri kuhusu mwanamuke wakiwatuma wabinti shuleni ili wapewe elimu itakayo wapatia fursa ya kujielimisha, kupata uwezo wa kufanya kazi katika nyanja mbalimbali za maisha. Inaomba pia mwanamke ajihimize mwenyewe kuenda shuleni ili apate elimu itakayo mfungulia mlago wa kujitetea, kupata kazi ya kujitegemeza na kuwa huru kuunda kazi. Kama wanainchi wa kongo wanatumikia usawaziko kwa kugeuza maoni yao mawasiliano kati ya mume na muke inaweza kurekebisha mambo.
JAMII
WANAWAKE WA WALUNGU WAJITOLEA KWA IJILI YA KURUDISHA USALAMA MTAANI MWAO
Shirika ‘’Réseau des Femmes pour la Défense des Droits et la Paix ‘’RFDP ‘’liliandaa mnamo tarehe 28 mei mwaka huu katika ukumbi wa NDARO ya Parokia Ste Bernadette ya Walungu, mkutano mmoja uliokusanya vikundi mbalimbali vya wanawake wa mtaa wa Walungu vinavioungana katika ‘’CAP’’(Comité d’Alerte pour la Paix ‘’ao kamati ya kuhadhari kwa ajili ya amani.
Mkutano huo ulisimamiwa na bibi NZIGIRE Mwa Shekeza, ambaye ni kiongozi wa kikundi hicho ‘’CAP ‘’ mtaani Walungu. Walishiriki pia mkutanoni humo bibi Liz ÉGAN, kiongozi wa mpango ‘’Mwanamke na Amani“ wa shirika la kingereza International Alert katika kanda la maziwa makuu, aliyesindikizwa na bibi Annie BUKARABA yeye akiwa ni mratibu wa International Alert mashiriki mwa Congo. Walikuwa katika mzunguko wa kutathmini miradi inayoendeshwa na washiriki wa mpango huo wa ‘’Mwanamke na Amani‘’, likiwemo shirika RFDP.
Tukumbushe ya kwamba kulingana na mradi huo wa mwanamke na amani, shirika RFDP lilikwisha andaa vipindi vitatu vya mafunzo dhidi ya wanawake ambao watakuwa wakifundisha wengine. Wanawake hao hutoka sehemu mbalimbali za jimbo la Kivu ya Kusini. Idadi yao ni kumi ambao walisha pewa mafunzo hayo.
Kulingana pia na mradi huo, RFDP ilifaulu kusimika vikundi vya wanawake vya kutetea haki na upatanishi huko Walungu, Kamanyola, Kabare, Kalehe na Ciriri pa Bukavu. Siku hizi, kunaendeshwa mazungumzo ili kusimikwe kikundi kile katika mkoa wa Kiliba, mtaani Uvira.
Alipochukuwa usemi, kiongozi wa CAP Walungu, alionyesha kama uundaji wa kikundi hicho uliruhusu kuwe uhusiano bora kati ya mwanamke wa mtaa wa Walungu na viongozi wa ngazi mbalimbali. Aliongeza ya kwamba kupitia CAP, mwanamke wa Walungu amefaulu kushirikishwa kwenyi mikutano mbali mbali kuhusu jamiii ; na pia kwamba kikundi hicho kilisaidia watu binafsi na jamaa nyingi kwa kutengeneza hali ya uhusiano na kwa kutatua mizozo wanayo kupitia njia za upatanisho.
Wakikamilisha nia yao ya kushiriki katika utekelezaji wa amani mtaani mwao, wanawake wa CAP walitembelea mnamo tarehe 26 mei, viongozi vya kituo cha Monuc/Walungu. Shabaha ya wanawake wale ilikuwa ni kupatia Monuc wamoja kati yao walijitolea kuingia musituni pamoja na askari wa Monuc ili wawaonyeshe mahali pote ambapo wajambazi wa Rasta na washirika wao wanajificha ili wawafukuze na kuwarudisha inchini mwao. Ila kwa bahati mbaya mazungumzo yao hayakufaulu kulingana na kwamba viongozi wa mataa hawakuweza kuelewa lengo la wanawake hao na wakawarudisha baada tu ya kuwasili kwenyi kituo cha Monuc.
KUUNGA MKONO USAWAZIKO KATI YA WANAWAKE NA WANAUME NI KUTETEA HAKI ZA BINADAMU, UDEMOKRASI NA MAENDELEO
HABARI MAALUM
Bibi Venantie BISIMWA kapewa tuzo la « Mille femmes pour la paix »
Katibu tendaji wa shirika RFDP, bibi Venantie Bisimwa Nabintu alitolewa mwakani huu wa 2005 tuzo la « Mille femmes pour la paix ». Tuzo hilo litatolewa kwa wanawake elfu moja toka pande zote za dunia ambao walionyesha ujuzi wao katika ugombeaji wa haki za binadamu na amani.
Watatu kati ya wanawake hao watapata tuzo Nobel la Amani kiisha kura za kubahatisha.
Mama Vision anawapongeza sana wanawake hao elfu moja ambao walijitahidi katika haki za binadamu na utekelezaji wa amani dunaiani.
Kwa namna ya pekee bibi Venantie BISIMWA kutoka jimbo letu la Kivu ya Kusini, katibu tendaji wa shirika RFDP na hasa mwanamemba wa kamati ya uandishi wa Mama Vision.
Ukihitaji kujua mengi kuhusu moja wapo wa habari hizi, usijute kwa kutuona ofisini mwetu kupitia anuani zetu zipatikanazo kwenyi ukarasa wa 1 wa toleo hili ao kwenyi mtandao wa intaneti WWW.1000peacewomen.org
RFDP ilitangaza kitabu kimoja kuhusu viini vya ubakaji na hasa vinyume vya kitendo kile dhidi ya raia wa Kivu ya Kusisni.
Shirika « Réseau des Femmes pour la Défense des Droits et la Paix », RFDP kwa kifupi, linatoka kuchapisha kitabu kimoja kiitwacho katika lugha ya kifransa « Le corps des femmes comme champ de bataille durant la guere en République Démocratique du Congo :Violences contre les femmes et les filles au Sud-Kivu (1996-2003). RFDP ilishirikiana na mashirika mengine kama vile RFDA (Uvira) na International Alert (Londres) katika utafiti uliotangulia utangazaji wa kitabu hicho na ambao uliendeshwa katika mitaa mbali mbali za jimbo la Kivu ya Kusini. Ni kama vile mitaa za Fizi, Uvira, Walungu, Kabare, Kalehe, Shabunda na Bukavu.
Kitabu hicho huonyesha namna mwili wa wanawake ulitumiwa kama uwanja wa
mapigano katika vita vya uvamizi wa Congo na inchi jirani za Rwanda, Burundi na Uganda tokea mwaka 1996 hadi 2003.
Toleo hilo linaonyesha ginsi wapiganaji waliendesha kitendo kile cha ubakaji kwa utesi mkali wakilenga kuangamiza raia wakongomani, kuwafezeresha na kuwamaliza kuptia mwili wa mwanamke.
Kwa upekee, kitabu hicho kilionyesha uwazi viini vinavyosukuma watenda ubakaji kuendesha vitendo hivyo na shabaha ya vitendo hivyo kwa jumla.
Waandishi walitoa mapendekezo fulani. Moja wapo wa mapendekezo yale ni kwamba serikali ya Congo inapashwa kujihusisha na jambo lile bila shaka. Na pia wanatarajia kuuundwe sheria nyipya itakayo ruhusu kuazibu vikali vitendo kama vile.
Ukihitaji kusoma kitabu kile, milango yetu ni wazi kwako.
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Someni Mama Vision na kututumia maoni yenu kuhusu uandishi wake
TASWIRA
BIBI NZIGIRE M’SHEKEZA, PREZIDENTI WA KAMATI YA KUHADHARI KWA AJILI YA AMANI MTAANI WALUNGU
Nia nzuri na watu wenyi busara ambao hupendelea kutatua mizozo kupitia njia za amani wangaliki bado. Ila pia kuna wengi ambao
Mama Vision, maoni ya mama na binti mkongomani
hukusudia pia kutumia nguvu, mara tu maslahi yao yanapo tatizwa.
Mama Nzigire M’shekeza ni mmoja kati ya watu wenyi busara. Mama huyu ni mkulima wa kijiji cha Budodo, mkoani Kaniola. Anaishi siku hizi hapo Walungu centre. Ni muhami wa vita kulingana na hali mbaya ya usalama unaokabiliana nayo mkoa wao kwa pekee na mtaa wa Walungu kwa jumla. Alikimbia hivi vitendo vya ujeuri vinavyoendeshwa na wanamgambo wanyarwanda wa FRDL, ALIR, RASTAS, Interahamwe.
Jamaa nyingine nyingi za wahami zinapatikana huko Walungu. Pamoja na wenziwe, M’shekeza anashiriki katika mikutano ya wahami.
Na pia katika mikutano yenyi kushirikisha wanawake wa mtaa nzima wa Walungu.
Ombi la M’shekeza la kila saa ni kuona usalama unarudishwa mkoani mwake ili arudilie kazi zake za shamba zake alizoziacha kunapita sasa yapata miaka 2. Anapendelea kushawishi wengine wanawake ili wajiuzishe na kurudishwa kwa amani. Kwa hiyo anaendesha kazi za masikilizano kati ya watu na jamaa. Anashiriki katika Comité d’Alerte pour la Paix, kikundi kilichoundwa na kusindikizwa na RFDP. Kupitia CAP, mama huyu alifaulu kushiriki kwenyi mafunzo kuhusu utatuaji wa mizozo, jinsia, mwongezeko wa uwezo wa mwnamke, …
Alituelezea, cheko midomoni, kama shuguli yake yote yaraisishwa kulingana na mafunzo alioipewa na RFDP. Akiwa na umri yapata makumi manne, Nzigire M’shekeza anaongoza kikundi cha CAP huko Walungu na huenda akaishikilia vizuri.
Mme Nzigire Mwa Shekeza (à g.), Mme Venantie Bisimwa( au centre) et l’adiministrateur du territoire de walungu,M. Déo Balezi (à dr.) à la cérémonie d’ouverture officielle du séminaire de formation sur le renforcement du pouvoir des femmes à Walungu)
