Criminalité à Kinshasa

Léonard Nsumpi, enseignant à l’Université pédagogique nationale (ex-Ipn) tué à bout portant dimanche 21 août 2005 à 22 heures par des hommes armés non identifiés vient de payer le prix le plus fort à l’insécurité maintes fois dénoncées dans la ville de Kinshasa. Qu’a-t-il fait pour mériter un sort aussi ignoble ? s’interrogent aussi bien les activistes des droits de l’homme que l’opinion en général. Laquelle se souvient encore de l’odieux assassinat, en date du 31 juillet, d’un autre activiste des droits de l’homme à Bukavu, du nom de Pascal Kabungulu.
Au total, des voix s’élèvent chaque jour qui passe pour réclamer que lumière soit faite sur le meurtre d’un homme aux valeurs scientifiques éprouvées et qui se trouve, à ce jour, soustrait de manière brutale et inacceptable, à l’affection des siens. Pour l’Ong « Journalistes pour la Promotion et la Défense des droits de l’Homme », (JPDH), une commission d’enquête indépendante devra être rapidement diligentée pour élucider les circonstances de l’assassinat de l’enseignant.
Dans un communiqué rendu public à cet effet, JPDH relaie en outre le récente revendication, publiée la semaine dernière, d’un Collectif dit de la défense des victimes de l’Isc. En substance, les pétitionnaires s’interrogent sur ce sont devenus les étudiants arrêtés par la police lors des incidents survenus entre les étudiants de l’Isc et ceux de l’Ista le 02 février 2005. Le Collectif insiste particulièrement sur la nécessité de disposer des informations sur le sort de Mlle Milongo Matudidi, happée au cours de la mémorable bagarre. Selon le Collectif, Milongo Matuddi qui accompagnait son cousin étudiant, s’était retrouvée dans la tourmente d’une bagarre dont elle ne connaissait ni les tenants ni les aboutissants, jusqu’à l’intervention très controversée de la Police qui a plus surchauffé qu’apaissé les esprits. Du coup, la famille de Milongo Matudidi s’interroge sur la destination prise par sa fille qui ne fait, depuis lors, signe de vie. JPDH cite également le cas du pasteur David Ntumba, dont les sermons orientés vers une sorte d’évangile de la libération lui a valu maintes tracasseries de la part des services de sécurité. Dans une série des recommandations, JPDH exige la fin des actes d’intimidations ainsi le respect des principes de la présomption d'innocence et de l'individualité de l'infraction.