Transition: les forces obscurantistes vs la résistance congolaise
L'Histoire de toutes les transitions que le Congo a connues et qui ont toutes échoué s'est déroulée sur le même fond et la même continuité de la lutte entre d'un côté les forces obscurantistes et de l'autre la résistance populaire. C'est parce que la résistance congolaise - cette force démocratique et progressiste - a souvent perdu de nombreuses batailles que ces transitions n'ont pas débouché sur les transformations sociales attendues par le peuple congolais.
Alors, se posent deux questions fondamentales pour nous Congolais :
1 - Comment en finir avec les forces obscurantistes qui, de tout temps, se sont dressées sur le chemin du développement et du progrès social du peuple congolais?
2 - Comment transformer la résistance populaire - cette majorité sociologique - en une force capable de traduire les aspirations du peuple congolais en des programmes d'un développement participatif dont la population serait à la fois le moteur, l'acteur et le principal bénéficiaire ?
Sans à aller trop loin dans la recherche immédiate des réponses à ces questions fondamentales, reviennent à la surface des problèmes d'hommes et d'organisation. En effet, un peuple uni et mobilisé par des dynamiques sociales autour d'un programme de développement participatif global arriverait plus facilement à transcender des clivages tribaux, ethniques et philosophiques d'autant mieux qu'il se serait doté des dirigeants compétents, intègres, patriotes et honnêtes. Un tel peuple, croyons-nous, ne peut jamais être vaincu tout le temps.
Il y a une vérité que nous ne devons jamais oublier: l'Indépendance, la Souveraineté nationale et la Démocratie sont des batailles qui se gagnent mais qui se perdent également lorsqu'elles ne sont pas défendues en permanence. Le contexte politique actuel en R.D.C. n'incite nullement à l'optimisme quant à la réussite du processus électoral et de la Transition. Si les défis que nous venons d'énumérer ne sont pas levés, il va sans dire que cette séquence de la Transition va échouer comme les précédentes, les mêmes causes produisant les mêmes effets. C'est la raison pour laquelle nous faisons les recommandations ci-après :
1° Aux Forces démocratiques de la résistance populaire
Elles ont une grande responsabilité dans la situation actuelle. Leur incapacité à organiser efficacement le mouvement démocratique et le conduire à la victoire a contraint les Congolais à subir le leadership actuel dominé par l'esprit du pillage, de la prédation, et l'égoïsme. Ces dirigeants qui ne portent pas à cœur le projet d'un Congo vivant dans une paix durable, n'ont guère le souci de la réussite du processus électoral et de la Transition.
Il faut donc continuer la pression sur le Gouvernement pour que les élections soient réellement libres, transparentes et démocratiques.
2° A la Communauté Internationale
De tenir compte des aspirations du peuple congolais dont il ne faut pas sous-estimer le niveau de conscience politique actuel. On ne peut pas dire que l'enrôlement des électeurs se fait dans un engouement généralisé. Sur 28 millions d'électeurs, on a pas toujours atteint 10 millions d'inscrits.
Il ne faut pas cautionner un mauvais processus électoral, qui va conduire le pays à la guerre civile. Il est encore temps de corriger. Il ne faut pas engloutir des centaines de millions de dollars dans un processus bâclé. Il faut continuer à faire pression sur les dirigeants actuels pour la transparence du processus électoral et sur la pertinence de lever tous les défis qui viennent d'être cités. Il faut favoriser le dialogue avec les forces politiques non encore impliquées dans le processus actuels.
3° Aux dirigeants actuels
De faire preuve d'un minimum de bonne volonté. Le chaos généralisé qui se profile à l'horizon, nous emportera tous. Ils seront les plus grands perdants d'une nouvelle guerre civile. Ils ne pourront même pas jouir calmement du fruit du pillage et de la prédation dont ils se rendent coupables tous les jours. A la veille du 30 juin, devant la menace d'une révolte populaire, un remaniement « profond » de l'équipe gouvernementale était annoncé. Qu'en est-il aujourd'hui ? Un trente juin peut en cacher un autre ! La menace passée, on peut continuer les mêmes pratiques d'autant plus qu'on a aucun compte à rendre au peuple.
4° A la Société Civile
De s'impliquer totalement dans la réussite du processus électoral, à l'exemple de la Société Civile burundaise. De mettre en place pour cela une véritable coalition pour la réussite du processus électoral afin de continuer à faire pression sur toutes les parties prenantes au processus électoral pour que chacune assume pleinement ses responsabilités.
Pour nous contacter ou pour de plus amples renseignements: gatsocietecivile@yahoo.fr
