Le chef d’œuvre de la cruauté des FDLR en RDC:18 personnes tuées et d’autres blessées à l’arme blanche à Kaniola, territoire de Walungu

Dans la nuit du 9 au 10 octobre 2005, des éléments des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) ont attaqué le groupement Kaniola dans le territoire de Walungu. Au moment de ce forfait, les assaillants ont incendié des maisons et utilisé les armes blanches (marteaux, machettes, houes, tridents, …) faisant au minimum 18 morts et plusieurs blessés. Des sources concordantes et témoignages des rescapés, les victimes ci-après ont été identifiées :

a) Parmi les morts :

- Mme Bora Muhigirwa
- Mme Busime Mwa Nabihamba
- Mme Busime Aimérance
- Mme Aimérance mwa Bagalwa
- Mr Kalumuna Maurice
- Jean Baderha Kashali
- Mr Pascal Ciguge
- Mr Aganze
- Mr Sylvain Ndagano
- Mr Florentin Ndagano Birhashwirwa
- Mr Marko Kahunyanga
- Mr Kiriza Kashemwa
- Mme Nabintu La Joie Zihalirwa
- Mme Régine Mwa Muzerwa
- Mr Nakalera Vincent Maheshe
- Mr Bunyemba
- Mr Mushamuka Kagayo

b) Les blessés :

- Mr Birugu Ntamwenge
- Mme Francine Mwa Kabasha
- Mr Byamungu Kashali
- Mme Mwa Kalemba
- Mr Bulonza Muhigirwa
- Mme Floride Mwa Kalolo
- Mr Janvier Bishikwabo
- Mr Espoir.

Selon plusieurs sources contactées, pendant tout le temps que ces exactions ont duré, aucun secours n’a été enregistré en faveur de cette population en détresse. Irritée, la population s’en est prise le lendemain aux agents de la MONUC venus observer et mener des investigations sur ces crimes. Les populations locales estiment que la présence massive des éléments des FARDC et de la MONUC dans le milieu pouvait permettre d’éviter que ces crimes soient commis si des mesures préventives, allant dans le sens d’anéantir ces bandes armées qui sèment régulièrement la terreur auraient dû être adoptées à temps. C’est à cause de cet état de chose que la population locale a organisé une marche de protestation contre la MONUC au lendemain dudit massacre. Cette marche a entraîné l’arrestation et la détention du sieur Fiston Mushagalusa Lukula au cachot de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) à Bukavu du 12 au 24/10/2005.

Ce carnage indescriptible est une épisode d’une longue série de massacres commis par le même groupe, dans ce territoire et qui semblent être couverts par un manque de réaction énergique et déterminée de la part des éléments FARDC appuyé par la brigade du Kivu de la MONUC déployés dans ce secteur depuis environ une année pour sécuriser ces populations. Malheureusement, au lieu de prendre acte de la réclamation légitime de sécurisation et de protection que lance instamment les populations exaspérées de Walungu et revoir leur plan, les autorités congolaises, par le biais de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR), ont pris l’option d’arreter et de mettre au cachot de monsieur Fiston Lukula, au motif qu’il serait l’organisateur de la marche de protestation contre la MONUC.

L’asbl Héritiers de la Justice considère que l’arrestation de monsieur Fiston Lukula comme une violation de ses droits de manifester dans la mesure où, peu après la marche incriminée, des femmes de ce milieu ont organisé une marche similaire à Bukavu auprès de la 10è Région Militaire. Elles venaient tout simplement réclamer une protection intense pour le territoire de Walungu devenu, depuis plusieurs années, le théâtre quotidien des exactions des FDLR. En plus, des marches similaires sont prévues par-ci, par-là, notamment en Belgique le 4 novembre prochain par un collectif des femmes congolaises vivant dans ce pays. L’association considère que cette arrestation viole les articles 16 et 30 de la Constitution de la Transition en RD Congo qui garantissent le droit des manifestations à tout citoyen congolais en ces termes : « La République Démocratique du Congo garantit l’exercice des droits et libertés individuels et collectifs, notamment les libertés de circulation, d’entreprise, d’information, d’association, de réunion, de cortège et de manifestation, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs ».

« La liberté de réunion et de manifestation pacifiques est garantie sous réserve du respect de l’ordre public. Toute personne a le droit de participer à une réunion ou à une manifestation et nul ne peut y être contraint. »

Au lieu de traumatiser davantage cette population meurtrie, l’association recommande au Gouvernement de Transition d’envisager urgemment un mécanisme pouvant contribuer à mettre les FDLR et les Rastas hors d’état de nuire.

Ces quelques photos des victimes des exactions commises à Kaniola permettront au lecteur d’apprécier la gravité des faits :


Lien Internet suggéré

Brève description du lien

Site des droits humains et la paix