Référendum constitutionnel : la CEI maintient la date du 18 décembre 2005
La Cei a introduit mardi auprès des deux chambres du parlement une requête relative à la prolongation de la transition pour un dernier délai de six mois. Elle sollicite également l'approbation, par le parlement, de la fixation officielle de la date du référendum constitutionnel le 18 décembre 2005.
La première date retenue pour le référendum était celle du 27 novembre 2005. Elle est reprise dans le projet de loi électorale déposée il y a quelques jours à l'Assemblée nationale. Compte tenu des perturbations enregistrées sur le terrain lors de l' opération d'identification et d'enrôlement des électeurs, la Commission électorale indépendante (Cei) avait reporté la date du référendum au 18 décembre 2005.
Elle avait bien le droit de le faire en tant que pouvoir organisateur des élections à tous les niveaux. Malgré le quitus de la communauté internationale, la démarche unilatérale de la Cei devait revêtir un caractère légal en s'adressant au parlement .
Raison pour laquelle, le président de la Cei est allé mardi au palais du peuple introduire cette requête. Celle-ci comprend deux volets. Le premier concerne les justifications du report de la date du référendum. Le deuxième est relatif à la sollicitation de la prolongation de la transition pour le dernier délai constitutionnel de six mois. En principe, ce dernier report n'est pas renouvelable car, il arrive à terme le 30 juin 2006.
Il est évident que la requête de la Cei, qui est en réalité une formalité d'usage pour obéir aux dispositions juridiques, ne sera pas rejetée par le parlement. La parodie de débat sera une de plus de mise et à la fin le texte entériné unanimement ou par une majorité écrasante des parlementaires .
La formalité remplie, il restera la question de savoir comment la Cei s'y prend-elle concrètement sur le terrain en rapport avec le référendum constitutionnel prévu le 18 décembre prochain. D'ores et déjà, le représentant du secrétaire général de l'Onu en Rdc, l'ambassadeur William L. Swing, avait souligné dans un de ses rapports au Conseil de sécurité des Nations Unies que le matériel électoral était déjà commandé et que le recrutement de 200 mille agents destinés à l'opération référendaire était terminé. Que constate-t-on sur le terrain ?
Selon le rapporteur général de la Cei, M. Dieudonné Mirimo Mulongo, le déploiement du matériel électoral dans les provinces aurait déjà commencé et se poursuivrait sans relâche. Le personnel de la Cei commis à cette tâche serait même en train de procéder au repérage des sites pour l'installation des bureaux de vote.
OPTIMISME DES UNS, PESSIMISME DES AUTRES
Concernant le recrutement des agents des bureaux de vote, M. Dieudonné Mirimo rappelle qu'il en faut normalement 200 mille. S'il faut compter sur les agents recenseurs actuels, estimés à 40 mille, la Cei devra recruter au moins 150 mille agents supplémentaires. Cela est-il déjà fait ? Le rapporteur général de la Cei donne une réponse vague. Selon lui, le personnel de la Cei déployé sur le terrain pour le repérage des sites devrait également s'occuper de l'identification des agents de bureaux de vote, à commencer par ceux qui avaient jusqu'alors travaillé au recensement des électeurs. Identifier signifie-t-il recruter ? Il lui appartient d'apporter l'éclairage nécessaire. Car, la question des arriérés des salaires de ces agents demeure entière, même si l'ont tient à les rassurer qu'ils seront payés coûte que coûte avant le 18 décembre. Bien plus, rien ne rassure que ces derniers répondront massivement à un nouvel engagement.
Il est vrai que ces réticences et autres doutes ressentis par un grand nombre quant à l'avenir, la Cei se montre toujours optimiste. Le Rapporteur général Mirimo se veut à son tour rassurant et indique que son institution a tiré les leçons du passé. « C'est seulement à la descente sur le terrain des formateurs que la question de recrutement et de formation sera cernée et peut-être réglée » s'est-il contenté de dire en se confiant au Potentiel. Nonobstant cette expression de bonne volonté, des préoccupations demeurent. Les mêmes déclarations optimistes ont été entendues auparavant. Mais la suite des opérations a montré que les difficultés ont collé à la peau de l'organisation jusqu'à ce jour. A telle enseigne que d'aucuns craignaient le pire à tout moment. Ils en veulent pour preuve la poursuite de l'opération d'enregistrement des électeurs et le non paiement des agents recenseurs.
Aujourd'hui encore, ils ne voient pas de changement majeur dans les préparatifs en cours relatifs au référendum. Si les chefs-lieux des provinces et de certains territoires peuvent, de manière générale, être atteints par la Cei, il n'en est pas le cas pour la plupart de localités à travers la République. D'où le doute qui s'installe sur la capacité de la Cei à organiser le même jour et dans de bonnes conditions le scrutin référendaire.
Le Potentiel (Kinshasa)
Publié sur le web le 23 Novembre 2005
