Grand Siècle Africain, et les élections en RDC (4)

Pour le Grand Siècle Africain, le principal enjeu de prochaines élections en RDC doit être, - ou, devait être – la déclaration, l’affirmation, voire la proclamation de la mise en œuvre dès le prochain quinquennat, des programmes ambitieux et audacieux, cohérents et conséquents, massifs et inclusifs permettant l’émergence rapide au sein de la société congolaise, d’une classe moyenne ni riche, ni pauvre, ni profiteuse, ni plaintive.Ni envieuse et dont la fortune moyenne n’attire pas non plus l’envie.
D’une classe moyenne capable de transformer les vœux et autres souhaits exprimés par le peuple sous forme de cris, de plaintes, de doléances, ou de revendications, en véritables cahiers de charges. Lesquels cahiers seront à leur tour, pris en charge par les exécutifs centraux, provinciaux, urbains ou communaux et transformés en politiques, puis en plans, puis en programmes, puis en projets, et enfin en chantiers . Et, tout cela, avec comme bénéficiaire final : l’émetteur du cri, du vœu ou du souhait c’est-à-dire, l’habitant du pays, de la province, de la ville, de la commune.
Cette classe moyenne ne sera donc pas plaintive mais active. Tellement active, qu’elle jouera pleinement son rôle de régler et de réguler les tensions internes, de veiller à rétablir les éventuels déséquilibres au sein de la société, d’encadrer les masses, de surveiller les actions des Dirigeants, de les obliger à accomplir les promesses faites, de suivre l’exécution des chantiers projetés, de contrôler leur exécution, de vérifier leur conformité par rapport aux revendications du Souverain, revendications coulées sous forme de cahier des charges.
Hier, on parlait de 300 familles qui détenaient l’essentiel des avoirs du pays. Ces familles se sont enrichies par le simple fait d’être en politique. En Rdc, la politique a toujours été une affaire de partage de gâteau, de jambon et de saucisse, une affaire de conjugaison du verbe « manger » entre politiciens et leurs associés, doit-elle, en plein 21e siècle, continuer à être au service du ventre des seuls hommes politiques, et de leurs associés, au lieu d’être au service de l’intérêt général ?
Pour le Grand Siècle Africain, si le merveilleux paradoxe « Pays fabuleux, Dirigeants riches, Peuple pauvre » fonctionne trop bien en RDC c’est justement :
- Parce qu’il y a absence d’une classe moyenne dans ce pays.
- Parce qu’il y a manque de solidarité nationale, provinciale, urbaine, communale.
- Parce que les Dirigeants congolais conjuguent le verbe « manger » seulement avec leurs proches et lointains associés.
- Parce que la crainte du Souverain primaire n’a jamais fonctionné dans cette soi-disant « République démocratique »
- Parce que les Dirigeants congolais n’ont jamais travaillé dans la crainte d’être un jour jeté dans les poubelles de l’Histoire.
- Et, parce que, jusque là, les Dirigeants de la RDC n’avaient de compte à rendre qu’à leurs parrains extérieurs.
Mais, une chose est vraie : En Afrique, on ne vote pas « programme », on vote « tribu »,
En Afrique, on ne vote pas « projet », on vote plutôt « ethnie »
En Afrique, on ne vote pas « chantier », on vote plutôt « individu »
Ajoutons à cela le fait qu’en Afrique, nos pays sont à 80% rural et à seulement 20% urbain ;
Que les pays africains sont multiculturels, multi religieux, multiethniques;
Que l’analphabétisme, l’illettrisme, l’obscurantisme dominent ;
Que l’accès aux NTICs ne sont réservées qu’à 1 ou 2% des citadins ;
Qu’en plus, les populations ne défendent pas les mêmes principes, les mêmes valeurs morales et éthiques, les mêmes vertus.

A qui profite cet état des choses ?

Oui, oui, il y a fort à parier que tous les beaux programmes, les beaux projets, les beaux chantiers seront battus aux élections au profit de la médiocrité triomphante.
Oui, c’est une hypothèse qu’il convient de prendre très au sérieux.
D’ailleurs, Aristote déplorait que la démocratie puisse consacrer le règne de la médiocrité. Il avait raison car la démocratie exige qu’on remette le pouvoir à la majorité, même si elle est médiocre.
La Rd-Congo est un pays multiculturel composé de plusieurs peuples. Un pays fragmenté, émietté et morcelé en plus ou moins 250 groupes ethniques qui n’ont pas les mêmes mentalités, qui ne partagent pas les mêmes vertus, les mêmes valeurs morales et éthiques,qui n’ont pas la même conception du bien public et du pouvoir politique. Un pays découpé en 218 partis politiques qui ont des programmes quasi identiques sur le fond, des programmes copiés collés, véritables catalogues de bonnes intentions. Un pays dont l’alchimie, la cohésion et l’équilibre internes restent à stabiliser pour une communauté de destin et un exercice apaisé du pouvoir.
C’est finalement un pays où le bien côtoie le mal, la vertu cohabite avec le vice, l’excellence doit s’accommoder de la médiocrité.Dans un tel pays, des élections régulières, parfaitement transparentes peuvent amener au pouvoir des bons comme des mauvais Dirigeants.
En plus, n’étant pas encore devenus des êtres mathématiques, rationnels, prévisibles, chiffrables, et programmables, étant encore au stade sentimental et émotionnel, pour les Africains en général, les individus, les tribus, les ethnies sont plus identifiables, plus déchiffrables, plus lisibles, plus saisissables que les programmes, les projets et autres chantiers politiques trop intellectualistes, trop élitistes, trop savants, et trop académiques.
D’où l’urgence de la mise en œuvre des programmes massifs de traduction, et de vulgarisation des « projets socioculturels, socio-économiques et sociopolitiques » nécessaires au décollage de ce pays.
D’où l’urgence de travailler à la promotion et au respect des principes, des valeurs, des règles, des vertus, des mentalités, et de toutes choses qui élèvent progressivement aussi bien le monde rural qu’urbain vers leur plein développement.
D’où l’urgence de remédier à la carence de véritables Hommes d’Etat en RDC.
Vrai ! Il est vrai que les élections ne sont pas une panacée, qu’il y a en Rdc extrême émiettement du paysage politique congolais, inexistence des débats démocratiques sur les questions de fond et absence des Dirigeants emblématiques capables de soulever un large enthousiasme sur une utopie mobilisatrice ;
Il est vrai aussi qu’une fois élus, les nouveaux Dirigeants ne vont pas résoudre tous les problèmes de la Rdc en un seul quinquennat, que certains d’entre eux vont même prendre leurs distances par rapport à leurs promesses de campagne, par rapport aux programmes présentés à leur électorat, par rapport aux engagements pris en faveur des cahiers de plaintes du souverain primaire ;
Oui, oui, tout cela est bien vrai !
Mais, il est vrai aussi que la responsabilité de l’électeur ne s’arrête pas le jour des élections. Quelques soient les résultats des élections, les heureux élus auront, de leur coté, l’obligation d’accomplir les promesses faites. Tandis que les électeurs auront, de leur coté, l’obligation de surveiller les actions de nouveaux élus et d’exiger qu’ils accomplissent leurs promesses en utilisant les canaux officiels mis à leur disposition (Groupes de pression, ONGs, … )
S’agissant notamment de la Rdc, ces mêmes élections sont la seule voie royale, l’unique clé de voûte, l’unique solution magistrale à la crise d’autorité et de légitimité qui empêchent la stabilité des pouvoirs, et le fonctionnement normal de ce pays.
Si le nouveau dispositif « Classe moyenne+Société Civile = 1» est mis en place et fonctionne à merveille de façon à canaliser les plaintes du peuple, il y a lieu de dire ceci aux Congolais :
- Que dans ce bas monde devenu capitaliste dans lequel les gens ne se font plus de cadeaux, « voter quelqu’un » ou « voter pour quelqu’un », c’est signer un CONTRAT ou un MARCHE avec ce « quelqu’un », lequel sera désormais tenu au respect des clauses de son CONTRAT ou de son MARCHE, sous peine de mort politique.
- Que même si, se croyant plus malins et plus rusés que le commun des Congolais, ces politiciens ne respectaient pas leurs engagements, il n’y a pas à se lamenter, car, à court terme, ils tomberont dans leurs propres pièges, puisque
D’élections en élections, la démocratie deviendra une réalité vivante en Rdc ;
D’élections en élections, les Dirigeants élus par erreur seront vite repérés, démasqués, minorisés puis jetés dans les poubelles de l’Histoire ;
D’élections en élections, la politique en Rdc cessera d’être une affaire des médiocres et des démagogues qui, matin, midi, soir, conjuguent le verbe « manger » dans leurs cercles très fermés, au mépris de la misère publique.
Oui, d’ici peu, la politique en Rdc ne sera plus tout cela, elle deviendra plutôt un champ d’excellence, de responsabilité et d’efficacité.
A bientôt !