Grand Siècle Africain, et les élections en Rdc (7)
Jeudi, 30 juin 1960, la Rdc devient pays Indépendant. En examinant les dates des changements historiques majeurs, c’est-à-dire changements des Présidents de cette République: 24 Juin 1960, 24 Novembre 1965, 17 Mai 1997, 21 Janvier 2001, on constate que l’intervalle de temps qui sépare ces dates n’obéit à aucune règle, à aucune loi, à aucun principe.
Règne tantôt court, tantôt long, tantôt brisé.
Cela prouve – s’il en était encore besoin - que la marche de ce pays vers son DEVELOPPEMENT est encore anarchique et chaotique, que les changements historiques majeurs , et même les événements programmables y demeurent encore improvisés et imprévisibles , non programmés et non programmables.
Voilà qu’en cette année 2006, ce pays se prépare encore à un nouveau changement majeur de son histoire postcoloniale. Selon toute vraisemblance, après les élections de 2006, les événements historiques majeurs de ce pays deviendront prévisibles et programmables. Mais, hélas ! ce pays est encore malade. Tellement malade, tellement grabataire qu’il est pratiquement porté à bout de bras , pris en charge par la Communauté Internationale, et soumis à un acharnement thérapeutique.
Pays béni ! Puisque, potentiellement riche, plein de promesses, et promis à un bel avenir, son problème aurait dû être la mise en valeur de ses richesses et la poursuite du DEVELOPPEMENT plutôt que la recherche perpétuelle de la PAIX.
Pays maudit ! Puisque, au lieu de cela, depuis son accession à la souveraineté internationale, toutes les crises, toutes les convulsions, tous les conflits, toutes les turbulences, tous les retards, tous les paradoxes, tous les déficits semblent y avoir élu domicile l’empêchant de marcher droit sur le chemin de la PAIX et du DEVELOPPEMENT. Au point que son histoire postcoloniale est dominée par une quête perpétuelle de la PAIX plutôt que du DEVELOPPEMENT.
Jamais un Président de cette République n’a dirigé sans être dérangé par une rébellion, une mutinerie, une guerre dévastatrice.
Jamais un Président de cette République n’a eu le loisir de mettre en œuvre un programme cohérent et conséquent de DEVELOPPEMENT de ce pays, sans avoir été obligé de s’asseoir bien malgré lui, autour d’une table pour négocier avec une rébellion.
Jamais un Président de cette République n’a gouverné sans avoir été obligé de se mettre sérieusement à la poursuite de la PAIX plutôt qu’à celle du DEVELOPPEMENT.
Qui pis est, jamais un Président de cette République n’a quitté ses fonctions avec tous les honneurs dûs à la dignité et à la respectabilité du rang qui fut le sien, et mourir de vieillesse.
Si bien qu’en Rdc, la PAIX apparaît comme :
- une gageure, un pari, un défi entre Politiciens ;
- une utopie, une denrée si rare, si recherchée, si désirée mais introuvable ;
- une chose indomptable, capricieuse, jamais maîtrisée ;
- un édifice qui ne tient jamais debout, un édifice toujours provisoire ;
- une construction toujours à recommencer, à reprendre à zéro.
Voici venu le temps des « Présidentielles » et des « Législatives ».La campagne électorale vient de démarrer .Il y a eu beaucoup trop d’appelés, mais il n’y aura que très peu d’élus. Tellement peu d’élus, qu’on devra bien se poser des questions sur la façon dont les nombreux « Candidats malheureux » vont digérer leur défaite.
Face aux avantages hors normes, aux honneurs et aux privilèges exorbitants que les candidats malheureux ne peuvent trouver nulle part ailleurs qu’en politique ;
Face aux « gains inespérés, aux libéralités, aux immunités, aux gratuités » qu’ils vont rater pendant cinq ans ;
Face au chômage qui les guette ;
Face à l’absence d’un « Guide clair, net et contraignant à l’usage du Candidat malheureux ».
Et, face à l’existence des Candidats ayant la capacité d’exprimer leur mécontentement et leur contestation en faisant parler la poudre et la foudre.
De quoi sera fait l’après proclamation des résultats des « Présidentielles 2006 en Rdc » !
Durant le prochain mandat présidentiel, la PAIX pourra-t-elle régner sur toute l’étendue de la Rdc, de façon à permettre la mise en œuvre d’ambitieux programmes de DEVELOPPEMENT plutôt que la poursuite d’une PAIX budgétivore et insaisissable !
Le verdict des urnes sera-t-il accepté dans la sportivité et l’élégance !
Le prochain Président pourra-t-il gouverner sans être dérangé par des rébellions, des mutineries, des guerres !
La campagne électorale des « Présidentielles » et des « Législatives » 2006 vient de démarrer sur toute l’étendue du territoire de la Rdc. Et on remarque que le thème de la PAIX ou de la SECURITE occupe une bonne place.
Grand Siècle Africain se félicite de ce choix prioritaire, et stratégique, mais souhaite que les Candidats à la Présidence soient plus optimistes quant à l’avenir de leur pays, plus responsables, plus positifs, plus persuasifs, plus participatifs et donc, plus clairs sur les questions ayant trait :
- à l’abolition de la guerre comme moyen d’accession à la magistrature suprême ;
- au respect du verdict des urnes ;
- à l’impérieuse nécessité de la PAIX et de la SECURITE sur toute l’étendue du Territoire afin de permettre l’enclenchement du processus de DEVELOPPEMENT.
- aux dispositions pratiques à prendre pour dissuader les éventuels « Candidats malheureux » ayant les alliances et les parrainages extérieurs, et la capacité de faire parler la poudre et la foudre, de recourir à ses moyens archaïques et anti-démocratiques pour exprimer leur mécontentement.
- Et, à l’obligation de mettre fin aux disputes, et querelles entre politiciens qui doivent , après la proclamation des résultats, avoir « un langage politiquement correct » qui favorise la PAIX, la réconciliation, le ralliement, la cohésion, le rassemblement de toutes les forces promotrices du pays derrière les nouveaux Dirigeants. Car, à cause des disputes et querelles entre politiciens, la campagne électorale est – partout au monde - une période de rupture de la cohésion nationale, provinciale, urbaine, communale et même rurale, une période de division, de zizanie, d’éveil des démons de l’intolérance.
Et, après ce combat des fauves, pour permettre au pays, à la province, à la ville, à la commune, au monde rural de repartir du bon pied et de marcher droit, main dans la main vers le DEVELOPPEMENT, que voit- on ailleurs ?
Ailleurs, on voit les Dirigeants politiques « heureux ou malheureux » lancer des appels au calme, demander à leurs supporters d’accepter le verdict des urnes, d’enterrer la hache de guerre, d’oublier les querelles et de se ranger derrière les Chefs démocratiquement élus pour une participation efficace aux efforts de DEVELOPPEMENT du pays.
Cela est une exigence démocratique à laquelle tout démocrate digne de ce nom doit normalement se plier pour préserver la cohésion des « Forces promotrices » de son pays.
Pourquoi cela ne serait-il pas le cas en Rdc ?
A l’époque de la Pensée unique, de Parti unique, d’unique Visionnaire et de Candidat unique, l’Occupant du fauteuil présidentiel avait la tâche facile. A chaque réunion du Gouvernement, il ordonnait au Rapporteur du Conseil d’annoncer à la Nation que « La PAIX et le CALME régnaient sur toute l’étendue du Territoire, et que les populations vaquaient paisiblement à leurs occupations journalières ».
Cela était vrai ! Tout à fait vrai !puisque effectivement la PAIX régnait sur tout le Territoire. Mais le fauteuil présidentiel était à cette époque bien verrouillé, bien cadenassé et interdit aux assoiffés. L’Etat affirmait son autorité par des actes plus répressifs qu’éducatifs, des actes plus répressifs que pédagogiques. Face à cet Etat policier, les assoiffés du pouvoir préféraient l’exil, le maquis ou la diaspora. Ainsi, quelques enfants de ce pays ne pouvaient pas participer aux efforts de DEVELOPPEMENT. Même les « Présidentiables » qui en avaient l’étoffe, préféraient revoir leurs ambitions à la baisse. Même le Premier Chef de l’Etat de ce pays, après qu’il eût quitté ses fonctions ne pouvait plus se mouvoir à l’intérieur du pays, encore moins sortir du pays. Craignant qu’il puisse un jour reconquérir son fauteuil, son successeur l’avait relégué dans l’arrière-pays, assigné à résidence avec interdiction de sortir du pays. C’est donc au prix de l’exclusion, et de l’enfermement de quelques enfants de ce pays que la PAIX et le CALME régnaient sur toute l’étendue du Territoire.
Nous voici en période des Pensées multiples, des Partis multiples, de multiples Visionnaires et des Candidats multiples, aujourd’hui, la démocratie exige que le fauteuil présidentiel soit déverrouillé, décadenassé et ouvert à échéances fixes, à tous les assoiffés et ambitieux de la République. Dans un tel contexte, l’Etat doit affirmer son autorité par des actes plus éducatifs que répressifs, plus pédagogiques que répressifs de façon à inclure, à intégrer, à faire participer tout le monde – y compris les agitateurs, les turbulents et autres troublions – aux efforts de DEVELOPPEMENT. Tâche ardue ! Car c’est au prix de l’inclusion, de l’intégration de tous les enfants de ce pays que la PAIX peut régner, et le DEVELOPPEMENT peut s’enclencher sur toute l’étendue du Territoire.
Oui, tâche ardue ! C’est la preuve supplémentaire - s’il en était encore besoin - que la démocratie n’est pas une affaire des médiocres, mais une affaire des esprits évolués, une affaire des esprits supérieurs, capables de transcender les sentiments primaires, pour s’élever de façon à penser en termes, d’intégration, d’inclusion, d’éducation, de métissage et de brassage, dans la perspective d’une PAIX véritable, solide et durable et d’un DEVELOPPEMENT général.
Non, les peuples – en général - n’aiment pas les guerres, les exils, les mutineries, et autres rébellions. Sans doute parce que « il n’y a jamais de guerre, sans crime de guerre », « il n’y a jamais de guerre, sans facture humaine ».Les peuples n’aiment pas les guerres, sans doute parce que « il n’y a jamais de guerre, sans que quelqu’un paie un tribut plus lourd qu’un autre ». Ce « quelqu’un » c’est toujours le peuple.
Oui, les peuples aiment bien les luttes, les résistances, les compétitions, les championnats! Pas les guerres. Par contre les Politiciens, eux - obéissant à Machiavel, qui dit que la guerre est une autre façon de faire de la politique –aiment bien les guerres, les exils, les mutineries, les rébellions. Sans doute parce que les guerres, les mutineries, les rébellions sont : des affaires de gros sous, - des situations de désordre avec partage de butin, - des marchés juteux entre marchands d’armes et Chefs de guerre.
Le peuple de la Rdc, échaudé, traumatisé, terrorisé et thésaurisé n’a plus besoin de guerre, mais de DEVELOPPEMENT.
« DEVELOPPEMENT, est le nouveau nom de sa PAIX perpétuelle ».
« DEVELOPPEMENT, est le nom de son nouveau projet de PAIX perpétuelle ».
« DEVELOPPEMENT, est le nom de sa nouvelle utopie mobilisatrice ».
Conscient de cela, voici la Rdc cherchant à assainir ses mœurs politiques, cherchant à intégrer tous ses enfants dans le 21e siècle, cherchant à rythmer son DEVELOPPEMENT à la cadence des élections démocratiques, et cherchant à abolir les rébellions, les mutineries, les exils, les alliances paradoxales, les parrainages léonins.
Souhaitons que les « Grandes Premières Elections Démocratiques » en Rdc marquent le début d’une ère dominée par la cohabitation harmonieuse du couple « PAIX et DEVELOPPEMENT » plutôt que par l’essoufflante poursuite de trois lièvres budgétivores qui ont pour nom PAX, PAX, PAX.
