Bug à la CEI : 1,2 millions de noms volatilisés
Comme nous l’avions décrié lors de précédents articles évocateurs des prémices de dysfonctionnements qui allaient secouer la Commission électorale indépendante, l’un des pires scénarios que nous redoutions a finalement été divulgué au grand jour.
La preuve. Cette dépêche de l’Agence France Presse publié le samedi 15 juillet 2006 sur la perte des noms de 1,2 millions d’électeurs suite à plusieurs défaillances techniques dues aussi bien aux modes de transmissions des données qu’à leur méthodes de conservations.
"Nous avions établi le chiffre de 25,7 millions d'électeurs enregistrés à partir des données envoyées au fur et à mesure (par téléphone, internet) par
les centres d'inscription au central de Kinshasa. Il y a plusieurs centres où des données ont été mal saisies, où des CD-Rom ont été endommagés ou ne sont
jamais parvenus à Kinshasa", a expliqué à l'AFP un responsable des opérations de la CEI, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Certains CD-Rom de données ont été détruits par des agents de la CEI qui protestaient contre les retards de paiement de leurs primes, d'autres ont été
endommagés dans le transport, d'autres enfin se sont avérés illisibles par le serveur central du fait d'erreurs de saisie dans les codes des bureaux
d'inscription.
"Les électeurs existent bel et bien. Ils ont reçu leurs cartes, dont nous avons les numéros, mais nous avons perdu leurs noms", a affirmé le responsable
de la CEI.
"Le jour du vote, nous afficherons à côté des listes électorales, des listes comportant les numéros des cartes qui devront être complétées du nom
des électeurs correspondant, sur présentation de leurs cartes électorales", a-t-il ajouté.
Ces dysfonctionnements concerneraient 1.029 des 9.200 centres d'inscription du pays.
Déjà, que des chercheurs eurent à décrier le manque criant de professionnalisme qui caractérisaient les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, où l’on a eu à assister pêle-mêle, à la surexploitation des équipements pour des fins et des usages personnels et propres aux chefs des centres et des bureaux de la CEI.
Cet incident technique majeur, le seul a être dévoilé au grand jour cache mal, les vrais problèmes auxquels seront butés plus tard, l’Abbé Malu malu et sa comission.
Se référant à notre publication du 6 avril 2006
http://www.societecivile.cd/node/2749, il est de plus en plus évident que les prochaines élections annoncées pour juillet nous reserverons bien des surprises.
Qu’arrivera t’il alors le jours du scrutin avec ses gens qui ont leur cartes d’électeurs mais dont les noms ne sont pas présent sur les listes ?
Et que dire si cela se répétait lors du dépouillement des résultats ?
N’arriverait-on pas à une contestation généralisée ?
Qui ne sait pas que les CD contenant les identités de plusieurs individus provenant des centre circulent parfois entre les mains d’agents de la CEI qui les exhibent fièrement soit dans des bistrots ou les conservent quasiment chez eux ?
La sécurité des élections, ce n’est pas uniquement placer un garde devant un bureau de vote, c’est aussi garantir une sécurisation logicielle efficace afin d’éviter que les données recueillis ne soient pas altéré.
Ces dysfonctionnements sont le fait d’une négligence latente aussi bien au niveau des congolais eux même que des experts occidentaux qui ont vu en ces élections l’équivalent des préparatifs d’un match de foot alors que les conditions de sécurité informatique efficaces et adaptés ne sont pas tous réunis et ne le seront pas pour longtemps encore.
Attendons voir, ce que nous réservera l’Avenir lors des élections en Juillet 2006.
KALONJI BILOLO Trésor Dieudonné
Assistant à la Recherche en Informatique et TIC
En Collaboration avec le CRT
tresorkalonji@yahoo.fr

