LA CAMPAGNE NATIONALE CONTRE LES VIOLENCES FAITES A LA FEMME

Voici ce qui a été la Campagne au Maniema

La campagne nationale contre les violences faites à la femme en temps de guerre s’est déroulée dans la province du Maniema du 15 au 25 juin 2002. Le Réseau Femme et Développement du Maniema (REFED/Maniema) que dirige Madame AZAMA ASANI s’est assigné comme objectif global de soutenir la lutte contre les violences commises à l’endroit des femmes en favorisant le développement d’une opinion publique informée, sensibilisée et consciente des conséquences de ces violences.

La campagne au Maniema a connu quatre moments forts :
- un atelier de réflexion sur les diverses violences que subissent les femmes ;
- des débats à la radio Okapi et à la RTNC locale
- le pavoisement des différents sites au moyen des calicots et affiches ;
- la sensibilisation et la distribution de messages dans les communautés ;

L’atelier de réflexion sur les diverses violences que subissent les femmes a connu la participation de 30 associations représentées chacune par deux délégués. Parmi les différentes formes de violences, les participants ont épinglé :
1. les violences physiques ;
2. les violences psychologiques ;
3. les violences culturelles ;
4. les violences sociales ;
5. les violences sexuelles ;
6. les violences économiques ;
7. les violences familiales ;
8. les violences de la femme contre la femme.

Après lecture et réflexion approfondies de tout ce tableau de violences, les participants y ont décelé deux causes principales, à savoir l’Etat et la culture.
Explications : l’Etat à travers sa législation favorise les hommes au détriment des femmes. En ce qui concerne la culture, les participants ont indiqué que les mauvaises coutumes constituent une épée pour la femme. Et c’est quand elle se résigne à subir toutes les violences culturelles qu’elle est une bonne femme aux yeux de la culture.

A l’issue de cet atelier, les participants ont formulé quelques recommandations. Ils ont recommandé au Réseau Femme et Développement (Réfed) d’éveiller la femme et lutter ainsi contre l’ignorance, d’initier des sessions de formation en sa faveur et ce, à divers niveaux. Il a aussi été demandé au Réfed de mettre un accent particulier sur l’alphabétisation des femmes adultes.

Les débats dans les chaînes de radio avait un double objectif :
1. atteindre une plus grande partie de la population ;
2. éveiller la conscience des hommes et des femmes sur la situation de la femme. Ici, il était question que les hommes sachent que certains actes qu’ils posent à l’endroit des femmes, aussi petits qu’ils le croient, sont une violence contre celle-ci, notamment un mot choquant, une attitude de répugnance.

Pour interpeller tous les passants, les calicots portant différents messages sur la campagne ont été arborés à des endroits publics. Les mégaphones circulaient pour renforcer ces messages tout au long de la campagne. Toutes les femmes de la Ville ont donc été informées de l’action.

La campagne de sensibilisation était dirigée dans des communautés ciblées, à savoir les mamans catholiques, les mamans protestantes, les mamans musulmanes et les mamans kimbanguistes. Ainsi, la campagne avait atteint toutes les couches des femmes et a abouti à la signature d’une pétition que les femmes du Maniema ont adressé au pouvoir, à la société et à la femme.