Reconfirmation de la présence d'Okapi au PNVi (Gratien Bashonga, President de Acodi et Biologiste du WWF/PEVi-Kacheche)
L’Okapi est un animal endémique en République Démocratique du Congo. Il est localisé dans la forêt de l'Ituri au nord-est de la République démocratique du Congo près des frontières avec le Soudan et l'Ouganda dans la réserve de faune à okapis, une réserve inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Découvert en 1901 dans les forêts de la vallée de la Semliki faisant actuellement partie du Parc National des Virunga, cet animal jouit d’une protection depuis 1932 mais il se fait toujours chasser.
Depuis lors, l’on a continué à s’interroger sur sa présence au PNVi afin de l’ajouter sur la liste de la faune mammalogique sauvage du Parc National des Virunga mais, faudra-il attendre les années 1957 à 1959 pour le signaler, grâce aux rapports des conservateurs de Mutsora (secteur nord du PNVi) sur base des observations directes de l’animal par des gardes, des traces et des crottes enregistrées à l’issue des certaines investigations entreprises sur la rive gauche de la rivière Semliki.
Depuis cette époque, aucune étude n’a plus fait mention de la présence de cet animal au Parc National des Virunga, toute l’attention étant portée vers la réserve de faune à Okapi d’Epulu où, en effet, se réalisait toute sorte de recherche sur l’Okapi.
Le WWF qui travaille en partenariat avec l’ICCN Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) depuis à peu près 17 ans au Parc National des Virunga a une fois encore voulu de nouveau soulever cette question après des conflits armées qu’a connu la République Démocratique du Congo et où les Parc et réserves naturelles ont constitué les lieux de refuge et source de support alimentaire des principaux groupes et bandes armées.
Le retour à la paix proclamé au pays a été pour le WWF une occasion saisie pour examiner la question.
C’est donc dans ce cadre que le WWF/EARPO, sur base des vieux rapports de l’époque coloniale, a identifié le secteur où des Okapi ont été pour la dernière fois enregistrés dans le Virunga. Avec l’aide des images satellitaires récentes et des cartes de 1948 géoréférencées, il a été possible d’extraire des coordonnées et de cerner le secteur cible où il serait encore possible de localiser ces animaux.
Ainsi, le GIC (un projet basé à Epulu) a été sollicité pour disponibiliser des pygmées dont l’expertise dans la détection des animaux à partir des signes n’est plus à douter, ensemble avec ceux vivant autour du secteur nord du PNVi, des gardes du PNVi et du biologiste du WWF/PEVi (Mr Gratien BASHONGA), il a été mise sur pied une équipe recommandée de se rendre durant une semaine sur le lieu, soit du 20 au 27 mai 2006.
Résultats obtenus
- Au total 150 signes appartenant à 17 espèces d’animaux et activités humaines ont été enregistrés pendant une semaine pour l’ensemble de 3 sites (Makoyobo, Lesse et Abia) tous dans la forêt de la rive gauche de la moyenne Semliki secteur nord du PNVi.
- Les différents signes enregistrés sont des cris d’animaux, des empreintes, des crottes, signes de broutage, observations directes, lieu de repos, traces…
- Sur 150 signes enregistrés 17 appartiennent à l’espèce Okapia johnstoni comprenant des crottes fraîches, des empreintes et signes de broutage dont l’age varie de 0 à 7 jours.
- Pour les activités humaines nous avons noté les pistes, pièges, campement, feu, coupes et objets abandonnés avec une fréquence plus élevée dans le site d’Abia où les signes d’Okapi n’ont pas été retrouvés.
Conclusion
Ainsi, nous pouvons confirmer que l’Okapi existe bel et bien au Parc National des Virunga mais ne jouit d’aucune mesure de protection car son habitat sur la rive gauche de la moyenne Semliki est soumis à une forte pression humaine.

