Tabac, cigare, cigarette et cigarillo : Effets et méfaits chez les fumeurs et les cultivateurs

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Tabac, cigare, cigarette et cigarillo : Effets et méfaits chez les fumeurs et les cultivateurs

Quelque part au Congo Démocratique, on cultive le tabac pour l’exportation. A cause de la manipulation de ce produit toxique, les cultivateurs de ce coin-là en subissent les conséquences néfastes. Qui leur viendra en aide face aux Compagnies multinationales sans cœur ? Bien qu’elles gagnent des millions des dollars américains par an, le coin est resté pauvre, le sol et le sous-sol appauvris à cause de l’utilisation abusive des engrais et la population se trouve dans un état de maigreur effrayante.

Tue ou ne tue pas. Nuit ou ne nuit pas. Plaisir dans la bouche, dans la gorge, dans le nez, dans les poumons, le tabac attire beaucoup d’êtres humains vers lui. Parfois des consolations, quelques fois des évasions suivies des soulagements et détente du corps, tout cela fait que l’homme qui fume ne sent pas le danger.

D’abord le tabac est une plante annuelle ou vivace, dont l’espèce principale est cultivée pour ses feuilles riches en nicotine. Ses feuilles séchées et préparées se fument, se prisent ou se mâchent. La cigarette est un cylindre de tabac haché, enveloppé dans du papier fin. Le cigare est un petit rouleau de feuilles et de fragments du tabac, que l’on fume. Le petit cigare s’appelle cigarillo.

Pour la petite histoire, la culture du tabac trouve son origine en Amérique, il y a plus ou moins 3000 ans. A cette époque-là les Indiens fumaient les feuilles de tabac mélangées au chanvre, qu’ils appelaient tabaco. Au même moment, en Europe, les Romains fumaient la pipe qui contenait des feuilles d’eucalyptus et de poirier. Ce n’est qu’en 1492, lors de son expédition en Amérique que Christophe Colomb découvre le tabac et le rapporte en Europe, à la Cour Espagnole et Portugaise, où il (le tabac) est resté pendant longtemps comme simple plante d’ornement. Vers le 16ème siècle, le médecin personnel de Philippe II commence à propager le « médicament universel » : le tabac.

En France, il entre en 1556 par un moine d’Angoulême , où on l’appelle « herbe angoumoise ». La première cigarette est inventée vers 1843 et au 20ème siècle, elle devient un produit de consommation courante. Si le 19ème siècle a vu la naissance de la cigarette, le 20ème va voir sa prépondérance coïncider avec le développement foudroyant des cancers du poumon, et autres affections tabagiques graves.

La fumée de cigarette contient plus de 4000 produits chimiques, dont au moins une soixantaine est reconnue comme cancérogène. Quant au tabac non brûlé, il contient plus de 2500 composés chimiques, dont des pesticides et de nombreux additifs ajoutés au cours de sa transformation.
La fumée respirée directement par le fumeur actif (courant principal) a une composition différente de celle qui s’échappe latéralement de la cigarette (courant secondaire) ou de celle rejetée par le fumeur (courant tertiaire). La fumée du courant secondaire contient d’avantage des toxiques (monoxydes de carbone, oxydes d’azote, etc.) et des cancérogènes (goudrons, benzènes, etc.) que celle du courant principal.
Ce qui est dangereux avec le tabagisme passif, c’est le cumul des durées d’exposition sur une fumée et surtout si c’est tout au long de la vie.
Quand vous fumez à côté d’un non-fumeur, il fume aussi.

D’où vient alors la toxicité du tabac qu’on trouve dans la fumée ? Au départ, le tabac n’était pas si dangereux, mais au fur et en mesure que les fabricants de cigarettes ajoutaient au tabac des additifs chimiques afin d’augmenter l’assimilation de la nicotine par le corps (notamment l’ammoniac) et ainsi provoquer une dépendance plus rapide, la toxicité également augmentait et le tabac devenait de plus en plus une nourriture suicidaire.
Pour être clair dans nos idées, nous allons vous donner ici les noms de quelques éléments contenus dans la cigarette et qui entrent dans la composition de la fumée. Il s’agit notamment de :

1. DDT (insecticides). Le Dichloro-Diphéni-Trichloréthane est un insecticide puissant, et est utilisé pour détruire des insectes nuisibles ;
2. Acide stéarique (cire à chandelle). Se dit d’un acide contenu dans les graisses animales et servant surtout à fabriquer des bougies ;
3. Toluène (solvant). C’est un hydrocarbure aromatique liquide, de formule C7H8, il est employé comme solvant et détachant, ainsi que dans la préparation de colorants, de médicaments et de T.N.T. (Trinitrotoluène). Ce dernier est un solide cristallisé produit par nitration du toluène, constituant un explosif particulièrement puissant, appelé tolite – T.N.T. – Toluidine.
4. Nicotine (violent excitant du système neurovégétatif). C’est le principal alcaloïde du tabac, dont la teneur varie de 1 à 8 pour 100 dans les feuilles des espèces cultivées, et qui est un violent excitant du système neurovégétatif.
5. .Acide acétique (vinaigre). C’est l’acide CH2CO2H auquel le vinaigre doit sa saveur.
6. Acétone (solvant). C’est un liquide incolore, le CH2C0CH2, volant, inflammable, d’odeur éthérée, il est utilisé comme solvant.
7. Ammoniaque. Contenue dans les engrais et servant aussi pour nettoyer les toilettes, la solution aqueuse de gaz ammoniac est un composé gazeux (NH3) d’azote et d’hydrogène, à l’odeur très piquante. L’alcali est un hydroxyde d’un métal alcalin ou de l’ammonium (nom générique)
8. Arsenic est un poison à rat. C’est un corps simple de couleur frise, à l’éclat métallique, de densité 5,7 et se sublimant vers 450°C (en répandant une odeur d’ail), élément chimique (AS), de numéro atomique 33, et de masse atomique 74,79. L’anhydride arsénieux est utilisé comme poison.
9. Butane (gaz pour briquet). L’hydrocarbure gazeux saturé C4H10 est employé comme combustible et vendu liquéfié sous faible pression, dans des bouteilles métalliques.
10. Cadmium est un composant pour piles. Un métal mou, blanc, bleuâtre, de densité 8,6, fusible à 320°C, il est utilisé pour protéger l’acier et employé en alliages (plomb, étain, zinc). Sous forme de sels, il fournit divers pigments pour la peinture fine. D’élément (CD), de numéro atomique 48, de masse atomique 112,40.
11. Carbone monoxyde (gaz émanant du tuyau d’échappement des autos). Le carbone est corps simple non métallique, constituant l’élément essentiel des charbons et des composés organiques. Se présentant sous forme cristallisée (diamant, graphite) ou amorphe (charbon de terre, houille, anthracite, lignite), élément ©, de numéro atomique 6 et de masse atomique 12,01, il est infusible, bon conducteur de la chaleur et de l’électricité, combustible et réducteur. En monoxyde, il contient un seul atome d’oxygène dans sa molécule. Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz très toxique.
12. Ethanol (alcool). Dérivé de l’éthane, sa formule est le C2H60H. L’éthane est un hydrocarbure saturé (C2H6), gazeux, il est utilisé comme combustible.
13. Formaldéhyde (désinfectant). L’aldéhyde formique est le nom vulgaire de l’éthanol, liquide volatil, il est formé au cours de la déshydrogénation de l’éthanol. Sa formule est le CH2CHO.
14. .Méthane (gaz émanant des marécages, mines, etc.). C’est un gaz incolore (CH4), de densité 0,554. brûlant à l’air avec une flamme pâle. Il se dégage des matières en putréfaction et constitue le gaz de marais et le grisou. C’est le constituant essentiel du gaz naturel.
15. Naphtaline (boules à mutes). La naphtaline impure du commerce est utilisé comme antimite. C’est un hydrocarbure aromatique C10H8, formé de deux noyaux benzéniques accolés.
16. Pyrène. C’est un hydrocarbure polycyclique aromatique qui se rencontre dans les goudrons de houille.
17. Uréthane ou uréthanne, son composé est le NH2C00R (R représentant un radical carboné, ester de l’acide carbonique).
18. Polonium 210. Métal radioactif souvent associé au radium dans ses minerais ; élément (PO) de numéro atomique 84.
19. Nitrobenzène, (additif pour parfums, explosif, colorants). C’est un dérivé nitré du benzène, connu, en parfumerie sous le nom d’essence de mirbane. Il entre dans la composition de certains explosifs et sert à préparer l’aniline. Le benzène est un liquide incolore, volatil, combustible obtenu à partir du pétrole ou de la houille ; premier terme (C6H6) de la série des hydrocarbures atomiques ou cycliques.
20. Phénol (antiseptique). Un dérivé oxygéné du benzène. Il est présent dans le goudron de houille, de formule C6H50H, utilisé comme désinfectant et dans l’industrie des colorants, des matières plastiques, des médicaments, des explosifs, etc.

En outre, le tabac a beaucoup d’inconvénients dans la vie de l’homme. Non seulement il réduit les capacités immunitaires, mais il est aussi responsable de 30% de l’ensemble des cancers. Il provoque 95% des cancers du poumon, qu’il encrasse. Le cœur subit une fatigue chronique, et les fonctions sexuelles du fumeur sont perturbées. Le tabac favorise le déchaussement des dents et accélère l’apparition des rides sur tout le corps. Le vieillissement cutané est avancé de 10 à 20 ans.
Très souvent, les fumeurs sont nerveux et développent l’anxiété en favorisant la dépression. La concentration et l’attention sont altérées chez le fumeur, qui voit également sa mémoire et ses reflexes diminués.

Que pouvons-nous recommander aux décideurs pour qu’ils développent un esprit d’amour envers ceux qui meurent d’ignorance dans les champs de tabac à l’est du pays ?

D’abord l’Etat congolais devra obliger les fabricants de cigarettes à signaler certains dangers dus à la consommation du tabac sur les paquets de cigarettes par des avertissements écrits. Il faudra certainement envisager une loi au niveau du Parlement et des édits dans les Provinces décentralisées en ce sens. Aussi, les paquets de cigarettes devront indiquer le niveau d’émission de quelques substances toxiques, par exemple « goudron 14-34 mg ».

En deuxième lieu, l’Etat devra encadrer les cultivateurs (paysans), qui se font rouler par les malignes Compagnies de tabac. Tenez, dans le petit Territoire frontalier d’Aru, il y a plusieurs Compagnies, qui font cultiver le tabac par les paysans et l’achètent en totalité une fois l’an, mais au prix qu’elles-mêmes fixent. L’Etat congolais n’existe pas là. Il arrive qu’un cultivateur, après avoir passé toute l’année aux travaux du tabac, ne touche que 200 à 300 dollars américains comme produit de vente de ses marchandises. Soit moins d’un dollar par jour pour un travail pénible, dégradant et suicidaire.

Autres conséquences : les cultures vivrières et pérennes ne s’appliquent plus dans ce Territoire, jadis grenier de l’Afrique de l’Est. L’environnement, détruit par les engrais déversé par les compagnies tabacicoles, se voit encore déboisé aux fins de sécher le tabac. Les routes et les ponts dans la région sont détruits par de gros camions qui viennent prendre le tabac pour l’exportation via l’Ouganda.

En vérifiant le budget de l’Etat congolais, ces sociétés n’interviennent nullement. Souvent elles corrompent les autorités politico-administratives avec des petits montants, pour ne pas s’acquitter de la totalité en faveur de l’Etat congolais. Si jamais, elles disaient le contraire, il faudra que l’Etat envisage un audit dans toutes les Compagnies tabacicoles implantées dans le Territoire d’Aru pour nous contredire.

Dans le milieu, le niveau intellectuel a fortement baissé. Dans le temps, Aru sortait des gens capables de se défendre sur n’importe quel échiquier intellectuel international. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Allez vérifier sur terrain, si j’ai menti.

Le danger est donc réel. Il est omniprésent et menace la vie de tous les Congolais de plusieurs générations. L’Etat congolais et les Gouvernements Provinciaux devront réglementer les travaux de productions agricoles en encadrant les paysans comme cela l’était à l’époque coloniale.

Kinshasa, le 06 avril 2007

Pour la DECIDI

Honorable Bha-Avira Mbiya Michel-Casimir
Directeur Général.-