RD Congo : Le Tribunal Militaire de garnison rendra son verdict ce vendredi dans l’affaire d’assassinat d’un journaliste

Le Tribunal Militaire de garnison de Kinshasa/Matete rendra son verdict ce vendredi 13 avril après avoir pris l’affaire en délibéré le 04 avril 2007 au cours d’une audience publique dans l'affaire relative à l'assassinat de Franck Ngyke, journaliste à Référence Plus, un quotidien paraissant à Kinshasa (capitale de la RD Congo) et de son épouse Hélène Paka. Le Ministère public avait requis, lors de l’audience publique, la peine de mort, comme peine la plus forte pour toutes les infractions mises à charge de leurs assassins présumés qui avaient perpetré le crime à leur domicile, dans la nuit du 02 au 03 novembre 2005 à Kinshasa.Pour le Ministère public, ce réquisitoire, qui a exclu toute circonstance atténuante, se justifie par le fait que l’assassinat du journaliste avait été planifié depuis plusieurs jours par les prévenus qui n’en étaient pas à leur premier forfait. Les avocats des parties civiles ont, pour leur part, déploré la légèreté avec laquelle l’instruction de cette affaire a été menée au niveau tant de la police que du parquet militaire et le refus du Tribunal de faire droit à leurs nombreuses requêtes tendant à voir certaines personnalités être entendues en audience publique. « Ce procès s’achève sans que l’on puisse connaître les mobiles du crime et alors qu’il subsiste encore de nombreuses zones d’ombre », ont-ils déclaré. La partie civile a également fustigé le sabotage de ce procès par l’Etat congolais, pourtant partie au procès, qui ne s’est jamais donné la peine de contribuer à la manifestation de la vérité.Quant aux avocats de la défense, ils ont sollicité l’acquittement pur et simple des prévenus au bénéfice du doute. En effet, selon la défense, l’accusation n’a jamais été à même, tout au long de ce procès, d’apporter la moindre preuve de la culpabilité des prévenus et, même, ce procès a dévoilé l’existence d’un autre groupe d’assassins présumés, appréhendés par la police puis relâchés, mais dont les aveux étaient proches de la version des orphelins. « Dans ce cas, le doute devrait devrait profiter aux accusés », ont-ils laissé entendre. Le principal accusé, Joël Munganda a demandé au Tribunal d’être poursuivi seul pour l’appel émis du téléphone du journaliste et l’acquittement des autres accusés qu’il reconnaît innocents. Pour rappel, 5 personnes étaient poursuivies dans le cadre de ce dossier des chefs d’association des malfaiteurs, assassinat, tentative d’assassinat, violation des consignes, extorsion, vol d’armes et recel d’objets. Il s’agit du Sous-Lieutenant Joël Munganda, chef présumé de la bande, du Sous-Lieutenant Didier Awantimbine, de l’Adjudant Papy Munongo, de Paulin Kusungila et de Serge s Kabungu Obez.