ILS ONT ABIME LA FETE DE l’INTERNET EN AFRIQUE !
A l'occasion de la journée mondiale des NTICs, et face aux fléaux qui ne cessent d’émerger et d’abîmer le cyberespace, certains Internautes commencent à souhaiter que la fête des NTics soit également l’occasion de faire le bilan sur l’exercice des libertés dans le cyberespace.
Aujourd'hui, la magie de l'Internet nous permet d'entrer dans le cyberespace. Dans ce village où le temps est immobile, village dans lequel les distances, les frontières, les nationalités semblent être abolies, village dépourvu de dimension, un village qui semble plus réel que virtuel, en raison notamment des résultats rapides qu’il produits dans tous les secteurs d’activités possibles et imaginables.
Dans ce village de proximité, de créativité, de productivité et d’interactivité délicieuses et silencieuses, les humains sont si rapprochés, si unifiés, si regroupés, et si branchés qu'ils peuvent plus facilement, plus rapidement et plus librement correspondre, communiquer, collaborer, nouer des partenariats, s’associer et coopérer dans la construction du monde multiculturel, multireligieux et multipolaire du 21e siècle.
Mais, hélas, à cause justement de cette proximité et de cette interactivité retrouvées, voici une nouvelle série de fléaux qui viennent - encore - de faire leur apparition dans ce nouvel espace-temps. Comment débarrasser le cyberespace de ces nouveaux fléaux ? Comment décourager ceux qui abusent des bienfaits des NTICs?
Face aux fléaux de tous genres qui ne cessent d'émerger sur Internet, et en dehors de ses incontestables avancées technologiques, des voix commencent à souhaiter que la fête de l'Internet soit aussi l'occasion de faire le bilan sur l'exercice des libertés acquises ou conquises sur Internet.
En plus des bilans, des tableaux comparatifs, des chiffres d’affaires réalisés et autres graphiques faisant état, par exemple :
- De la croissance du nombre d’Internautes observée dans tel ou tel pays ;
- De l’accroissement dans tel ou tel pays du nombre d’Internautes utilisant la technologie qui permet les paiements électroniques ;
- Du bon fonctionnement de la e-administration : présence des formulaires administratifs téléchargeables, des informations sur les douanes, les impôts, les taxes…
- Du bon fonctionnement du e-gouvernement : présence des Ministères sur Internet pour offrir au public les services les plus divers : Statistiques, Conditions d’octroi d’agrément, Formulaires, …
- De l’accroissement du nombre d’écoles primaires, secondaires, et des Institutions d’enseignement supérieur et universitaire connectées à l’Internet : présence des palmarès, des banques de données etc.… sur leurs sites respectifs.
- De la présence dans tel ou tel pays des revues électroniques, des Bibliothèques virtuelles, des journaux en ligne…
- Etc…
En plus de tout cela, des voix souhaitent que des statistiques fiables sur la bonne utilisation des bienfaits des Ntics par les Internautes de tous les pays soient aussi établies chaque année, et qu’un classement direct ou inverse, croissant ou décroissant soit publié.
Ce classement annuel - pays par pays – pourrait se faire suivant un certain nombre de critères, d’indices, ou d’indicateurs objectivement vérifiables.
Les Internautes intéressés par ce travail pourraient aussi offrir leur contribution pour l’élaboration d’un tel classement en fournissant les éléments qu’ils possèdent. Cela d’autant plus que le comportement des Internautes dans la cyberculture naissante peut aussi être considéré comme un indicateur de l’état des esprits, de l’état des mentalités,et même du niveau de dignité, de transparence ou de corruption d’une société, d’un groupe humain, et même d’un pays.
En effet, durant l'année 2006, suite aux réclamations formulées par des Internautes abusés, le Consulat Général de l'Ambassade de France en Cote d'Ivoire a publié sur son site, un dossier spécial intitulé "Alerte aux arnaques". Ce dossier signalait les multiples variantes des messages que certains Internautes lancent dans le cyberespace à partir des pays d'Afrique de l'Ouest.
Après lecture de cette alerte, l’analyse de l’un des fléaux s’en est trouvée quelque peu facilitée, dans la mesure où elle permettait aux Internautes ayant succombé aux charmes de ses arnaques de re-découvrir les finesses et les subtilités déployées par les arnaqueurs pour endormir la vigilance humaine.
Car les messages des « Arnaqueurs » les plus fins, et les plus subtils n’ont rien avoir avec les spams, les spims, ou les spoums. Ils ne sont ni de bogues, ni de blogs, ni de blagues. Ils n’ont rien de commun avec les « montants fabuleux » des messages qui vous « félicitent » et vous annoncent que vous êtes l’heureux gagnant de la « Bill Gates Fondation Loterie » ou d’un « Sportif millionnaire» qui veut vous « aider» sans votre accord.
Rien de commun non plus avec la naïveté clairement affichée des messages qui vous annoncent qu’une « Multimillionnaire agonisante» ou un «Défunt Multimillionnaire» voudrait, avec votre accord, vous faire cadeau de sa colossale fortune avec mission de n’utiliser cet argent pas autrement que dans des «œuvres caritatives»
Non, rien de tout cela. Ce sont plutôt des messages dignes d’être lus, analysés, et traités, car présentant apparemment les signes du sérieux que l'on retrouve dans les milieux des intellectuels, dans les milieux des gens civilisés ayant leurs passeports toujours valides et capables d'obtenir n'importe quel visa en temps voulu, ou présentant les signes du sérieux que l’on retrouve dans les milieux des hommes d’affaires bien assis. Ils vont jusqu’à vous exiger votre participation aux frais. Ce qui est normal, car rien ici-bas n’est gratuit.
Mais, hélas! Hélas ! Hélas ! C'est après leur avoir envoyé par le canal de Western Union les quelques billets verts pour couvrir les frais qu’ils vous exigent, que vous vous rendez subitement compte de l'imposture.
Autre alerte.
L’autre alerte générale lancée en 2006 concernait les « organisateurs de fausses conférences aux Usa ».
En effet, durant la même année 2006, le Consulat de l'Ambassade des Etats Unis en RDC a, dans un communiqué remis à la presse de Kinshasa, dénoncé les Organisateurs de fausses conférences aux Etats Unis.
Des Internautes de Kinshasa avaient reçu des invitations dans leurs boîtes pour aller participer à des conférences qui se tenaient aux Usa. Ils étaient assurés d'obtenir leur visa pour les Etats Unis et les chambres d'hôtel pour leur séjour. Tout cela, moyennant versement anticipatif d'une substantielle somme d'argent par le biais de Western Union. Attirés par toutes les facilités offertes, et par les bonnes impressions qu’ils allaient sans doute ramener au pays après la traversée de l’Atlantique,et après avoir visité les curiosités architecturales et urbanistiques qu’ils allaient découvrir ou re-découvrir, ces pauvres gens ont vite transféré les frais exigés par Western Union.
Hélas ! Hélas ! Hélas ! Aucune conférence de ce genre ne se tenait aux USA. L'argent envoyé n'est jamais parvenu à l'hôtel indiqué.
Et l'Ambassadeur américain d'ajouter: «Aucune organisation même légitime ne peut faciliter l'acquisition des visas aux participants d'une Conférence qui se tient aux USA».
Et l'Ambassadeur, de conclure: « Les organisateurs de fausses conférences donnent à leurs organismes des noms presque identiques à des organisations réelles et légitimes ».Quelle finesse! Quelle subtilité!
Et d’ailleurs, aujourd’hui, en 2007, en parcourant les invitations du même genre qui n’arrêtent pas de tomber dans les boîtes de beaucoup d’Internautes, on constate encore qu’il y a toujours un Monsieur localisé dans un pays ouest africain qui joue l'intermédiaire.
De plus, les Internautes abusés signalent – courriers électroniques à l’appui – que les alertes du Consulat des Etats-Unis et de France ont toutes les deux, été lancées trop tard. Comment récupérer les billets verts, envoyés par les soins de Western Union et perdus dans le cyberespace ? Comment retrouver les traces des Internautes qui ont abusé de la « cyber-naïveté » humaine ? Où déposer plainte ?
Non, ne disons pas tout de suite que les Internautes abusés ont été bêtes, naïfs, crédules, imprudents. Qu’ils ont manqué de flair. Qu’ils ont mordu à l’appât de l’intérêt. Qu’ils ont foncé comme des poissons dans un filet, ou comme des vaches dans un abattoir.
Ne disons pas cela, car il y a des choses qui peuvent échapper à la vigilance de l’homme le plus perspicace de la planète. Et très souvent, les imposteurs ont le sang-froid nécessaire pour endormir la perspicacité humaine. Ils exploitent les fines coïncidences, les fines similitudes, les fines circonstances qui s’offrent à eux. Et, ils étudient le moment propice pour passer à la fine action. Ce sont de véritables génies qui, malheureusement utilisent leur intelligence dans le mal.
Parlant de l’escroquerie, Jonathan Swift, affirme dans « Les voyages de Gulliver » qu’elle est la manifestation du mauvais usage de l’intellect ou de l’intelligence par l’être humain.
Edgar Poe, et Machiavel avaient aussi écrit sur les démons de la perversité qui poussent l’être humain à faire mauvais usage de la puissance de ses facultés intellectuelles.
Si, sur le continent africain, il se confirme, la thèse selon laquelle les Internautes de l’Afrique de l’Ouest ont plus que tous les autres, abîmé la « fête » de l’Internet, édition 2006, en envoyant trop de « feintes » et des « dribbles réussis » sur Internet, il y a lieu de se demander ce qui se passe en Afrique de l'Ouest pour que, après avoir fourni à l'Afrique des Grands penseurs, et de Grands philosophes, les Grands éducateurs, les Internautes de cette partie de l’Afrique commencent en ce 21e siècle à vivre de ruse, de duperie, de tromperie, d’escroquerie, de camouflage et de maraboutage sur Internet ?
En dépit de ces thèses pessimistes, alarmistes,et défaitistes , nous devons affirmer sans crainte d'être contredit, qu'en agissant ainsi, les Internautes ouest africains qui se livrent à ce jeu non-déclaré, n'engagent et n'abîment que leur propre réputation, et non celle des Internautes de toute la zone Ouest africaine.
D’où l’urgence pour tout Gouvernement confronté à ces fléaux d'envisager des actions correctives, punitives, éducatives, voire répressives à l’endroit des acteurs directement concernés par ces feintes, agissant ou opérant à partir de son sol.
Quoi qu'il en soit, la fête annuelle de l'Internet, édition 2007, doit permettre à l’Afrique toute entière de poursuivre l'effort de vulgarisation, de popularisation, de démocratisation et de libéralisation des NTICs.
Car malgré le faible pourcentage mondial d’Internautes africains (2% seulement, à en croire certaines enquêtes publiées dans les médias), et malgré la faible présence africaine sur le Web, sur la Toile, ou dans le cyberespace (Moins de 1%, selon les mêmes sources), malgré tout cela, l’engouement vers les Ntics et l’appropriation de ces Ntics par les Africains sont des réalités palpables sur le Continent africain.
Reste sa bonne utilisation par tous les Internautes. N’oublions pas que Afrique rime non seulement avec Informatique mais aussi avec Electronique.
A bientôt.
En rapport avec ces fléaux :
- Lire « La cybermendicité ». Rapport sur un fléau qui abîme la proximité et l’interactivité délicieuses et silencieuses du cyberespace. (A paraître aux Ed. Gransaf).
- Lire aussi « Les appels de détresse de « Flora Konè », cette vieille fille de « 20 ans » qui gagne son pain et sa soupe à la sueur de ses plaintes et de ses feintes sur Internet. Chronique de la cybermendicité ordinaire. (A paraître aux mêmes Editions)
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