Kinshasa abritera-t-il un jour un Sommet de la Francophonie ?

Kinshasa abritera-t-il un jour un Sommet de la Francophonie ?

En 1990, Kinshasa n’a pas abrité le Sommet de la Francophonie. Un contexte et un prétexte ont justifié Kinshasa abritera-t-il un jour un Sommet de la Francophonie ?

En 1990, Kinshasa n’a pas abrité le Sommet de la Francophonie. Un contexte et un prétexte ont justifié son éviction.
Voilà qu’en 2010, Kinshasa n’abritera pas non plus le Sommet de la Francophonie. Un nouveau contexte et un nouveau prétexte viennent de justifier son éviction.

Face à l’éternel renouvellement des contextes et des prétextes en faveur des évictions répétitives de Kinshasa ;
A qui faut-il s’en prendre ? Quelles leçons tirer pour l’avenir ? Faut-il déposer la candidature de Kinshasa pour 2012 ?

………….

En 1990, Kinshasa n’a pas abrité le Sommet de la Francophonie. Un contexte et un prétexte ont justifié son éviction. A l’époque cela paraissait normal, il y a eu les événements de l’Université de Lubumbashi, l’imbroglio était tel que voulant conserver la respectabilité de ce Sommet, Kinshasa perdit le titre d’organisateur au profit d’une ville du Québec.

Voilà qu’en 2010, Kinshasa n’abritera pas non plus le Sommet de la Francophonie. Un nouveau contexte et un nouveau prétexte viennent de justifier son éviction au profit de Tananarive.

Face à l’éternel renouvellement des contextes et des prétextes toujours en défaveur de Kinshasa et, toujours en faveur, soit de Québec, ou d’une ex-colonie française
A qui faut-il s’en prendre ?
Quelles leçons tirer pour l’avenir ?
Faut-il déposer la candidature de Kinshasa pour 2012 ?

Faut-il s’en prendre :
A la Francophonie elle-même qui a du mal à décliner sa vraie identité, son vrai visage et les vrais critères de choix définitif et irrévocable à remplir par les pays-candidats à l’organisation de ses Sommets ?
Faut-il s’en prendre :
A ceux qui ont la charge des affaires de la Francophonie en Rdc ? Qui n’affichent pas clairement leurs ambitions pour faire triompher la francophonie en Rdc ? Qui ne manifestent pas clairement leur intérêt envers la francophonie ?
Faut-il s’en prendre :
Aux écrivains francophones de la Rdc, introuvables sur le marché francophone du livre francophone ?
Aux musiciens de la Rdc, ces grands philosophes lingalaphones, incapables d’exprimer leurs émotions et les effusions de leur âme dans la langue de Voltaire ou de Baudelaire ?
Aux acteurs de théâtre et autres comédiens de la Rdc qui jouent en lingala alors que leurs collègues nigérians jouent dans la langue de Shakespeare, et leurs collègues ivoiriens jouent dans la langue de Voltaire ?
Aux écoles de la Rdc qui commencent à enseigner la langue de Shakespeare à partir du primaire ?
Au peuple de la rue qui entretient à Kinshasa, une ambiance totalement lingalaphone, reléguant la langue de Voltaire dans les Bureaux, les salles de conférences, les Prétoires et les Auditoires ?
Aux grandes Entreprises publiques et privées établies en Rdc, qui exigent désormais la maîtrise parfaite de la langue Shakespeare à ceux qui postulent chez elles ?
A qui faut-il s’en prendre ?

Vrai ! Le congolais de la Rdc aime bien la langue de Voltaire et de Baudelaire, mais il n’est pas un militant farouche de cette langue. Sur un champ de bataille linguistique, faut pas compter sur lui .Il sera à son poste pour jouir des bienfaits de cette langue. Il battra en retraite lorsqu’il s’agira d’engager ses méninges et ses vertèbres dans des combats pour la défense de cette langue contre l’agresseur.

Au fond, « le plus grand pays francophone du monde » est plus multi lingala (multilingual, ou multilingue) que francophone. Dans les salons et les pavillons, les cénacles (mondains) et les tabernacles, les arrêts et les cabarets, les bus et les Campus l’ambiance est totalement lingalaphone. Curieux par nature, le congolais de la Rdc aime le multiculturalisme et l’inter-culturalisme. Il est prêt de passer d’une langue à une autre. Il n’aime pas se cantonner, ou être prisonnier d’une seule langue. Evoluant malgré lui dans un monde désormais capitaliste, il veut que la langue qu’il utilise lui soit rentable. Economiquement et financièrement.

Est-ce à cause de cela que Kinshasa est chaque fois évincé au profit d’une ville totalement francophone ? Le scénario est presque toujours le même. On fait miroiter à Kinshasa l’espoir d’abriter ce Sommet. Kinshasa finit par croire qu’il a le titre en poche avant même qu’il ait posé sa candidature. C’est à l’approche du « jour j » que Kinshasa se rend compte qu’il est dans une compétition farouche, que le Sommet est un enjeu, un « marché à gagner », qu’il a des adversaires redoutables, qu’il lui faut remplir une série de conditions préalables, présenter des dossiers solides, des infrastructures déjà existantes, une capacité d’accueil déjà suffisante, etc.…

Qu’il faut donc au préalable disposer de ses propres équipements avant de mériter le titre d’organisateur de ce Sommet.

Qui a dit qu’à Kinshasa, il n’y a rien de tout cela ? En 1974, les Américains Ali et Foreman se sont donnés rendez-vous à Kinshasa sans attendre que Kinshasa ait des rues en or, des structures d’accueil de grand luxe et des infrastructures de rêve. Et tout s’est bien passé malgré les sarcasmes des oiseaux moqueurs occidentaux qui effrayaient les Visiteurs et Touristes occidentaux qui voulaient venir à Kinshasa leur disant que, durant l’âpre combat du 20e siècle, des serpents venimeux et des bêtes sauvages allaient quitter la forêt équatoriale pour déferler dans le stade Tata Raphaël. Rien de tout cela ne s’est passé. La « WBC Heavyweight championship » entre Ali-Foreman à Kinshasa fut un succès total.

Pour 2012, la Rdc doit-elle poser sa candidature à l’organisation du sommet de la Francophonie ?

Oui et non !
Car cela dépend de l’évolution de plusieurs paramètres, aussi bien du coté Francophonie, que du coté Rdc.

Coté Francophonie :
Evolution des mentalités à l’intérieur de cette Organisation (A qui appartient la Francophonie ? Qui en sont Membres privilégiés ? Qui en sont Membres ordinaires ou extraordinaires ? …)
Évolution de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la transparence.
Evolution de la manière dont cette Organisation entend corriger ses erreurs, et ses graves faiblesses et maladresses notamment dans la prise des décisions stratégiques concernant la survie de la francophonie et dans la gestion des ambitions et des utopies de ses Membres.

Coté Rdc :
Evolution dans sa façon d’afficher ses ambitions et ses utopies
Evolution dans sa façon de manifester son intérêt envers la francophonie
Evolution dans sa façon de se battre pour gagner l’enjeu de l’organisation d’un grand Rendez-vous mondial ou continental. (A peine sorti de la guerre, voici l’Angola en train d’organiser les finales de la « Copa do Africa » 2010 ! A peine sortie de l’apartheid, voici la République Sud Africaine en train d’organiser la « FIFA World Cup » 2010 !)

Ceci dit. Il serait bon que ceux qui ont la charge des affaires de la francophonie en Rdc, s’expliquent devant l’Assemblée nationale
Sur les vraies raisons de ces évictions répétitives,
Sur la façon dont ils comprennent le fonctionnement de cette Organisation internationale
Sur les leçons à tirer pour que cela ne se répète plus en 2012.
Et sur d’autres questions énigmatiques concernant les relations ambiguës entre le français, la Francophonie et les différents statuts de ses différents Membres.
Car rien ne nous dit que la Rdc est d’office qualifiée pour 2012.
Rien ne joue à son avantage. Sinon, la Rdc n’aurait pas essuyé une deuxième éviction consécutive.

De plus, il serait bon que la Rdc affiche désormais ses ambitions en matière d’organisation des grands rendez-vous culturels et sportifs de dimension continentale, voire mondiale : Coupes d’Afrique, Coupes du monde, Jeux Olympiques et autres Festivals, Festivités, et autres Célébrations mondiales. Et qu’il aide dès maintenant ceux de ses fils capables de mener des réflexions sur ces sujets, et de monter des dossiers solides.

N’eût été l’aventure de la Tour de Babel, le monde entier aurait parlé français, a dit Voltaire. J’ajoute ceci : N’eussent été les faiblesses et tergiversations de la Francophonie, n’eussent été les erreurs et naïvetés de la RDC, Kinshasa aurait déjà à deux reprises abrité les Sommets de cette Organisation politique, culturelle et linguistique.

Dido DINGANGA
Ecrivain-Consultant en gestion des projets et contrats
Ex_Vice-Président de l’Alliance Franco-Congolaise de Kolwezi
Auteur de « Jours francophones sur Terre » (A paraître)
didodinganga@yahoo.fr

son éviction.
Voilà qu’en 2010, Kinshasa n’abritera pas non plus le Sommet de la Francophonie. Un nouveau contexte et un nouveau prétexte viennent de justifier son éviction.

Face à l’éternel renouvellement des contextes et des prétextes en faveur des évictions répétitives de Kinshasa ;
A qui faut-il s’en prendre ? Quelles leçons tirer pour l’avenir ? Faut-il déposer la candidature de Kinshasa pour 2012 ?

………….

En 1990, Kinshasa n’a pas abrité le Sommet de la Francophonie. Un contexte et un prétexte ont justifié son éviction. A l’époque cela paraissait normal, il y a eu les événements de l’Université de Lubumbashi, l’imbroglio était tel que voulant conserver la respectabilité de ce Sommet, Kinshasa perdit le titre d’organisateur au profit d’une ville du Québec.

Voilà qu’en 2010, Kinshasa n’abritera pas non plus le Sommet de la Francophonie. Un nouveau contexte et un nouveau prétexte viennent de justifier son éviction au profit de Tananarive.

Face à l’éternel renouvellement des contextes et des prétextes toujours en défaveur de Kinshasa et, toujours en faveur, soit de Québec, ou d’une ex-colonie française
A qui faut-il s’en prendre ?
Quelles leçons tirer pour l’avenir ?
Faut-il déposer la candidature de Kinshasa pour 2012 ?

Faut-il s’en prendre :
A la Francophonie elle-même qui a du mal à décliner sa vraie identité, son vrai visage et les vrais critères de choix définitif et irrévocable à remplir par les pays-candidats à l’organisation de ses Sommets ?
Faut-il s’en prendre :
A ceux qui ont la charge des affaires de la Francophonie en Rdc ? Qui n’affichent pas clairement leurs ambitions pour faire triompher la francophonie en Rdc ? Qui ne manifestent pas clairement leur intérêt envers la francophonie ?
Faut-il s’en prendre :
Aux écrivains francophones de la Rdc, introuvables sur le marché francophone du livre francophone ?
Aux musiciens de la Rdc, ces grands philosophes lingalaphones, incapables d’exprimer leurs émotions et les effusions de leur âme dans la langue de Voltaire ou de Baudelaire ?
Aux acteurs de théâtre et autres comédiens de la Rdc qui jouent en lingala alors que leurs collègues nigérians jouent dans la langue de Shakespeare, et leurs collègues ivoiriens jouent dans la langue de Voltaire ?
Aux écoles de la Rdc qui commencent à enseigner la langue de Shakespeare à partir du primaire ?
Au peuple de la rue qui entretient à Kinshasa, une ambiance totalement lingalaphone, reléguant la langue de Voltaire dans les Bureaux, les salles de conférences, les Prétoires et les Auditoires ?
Aux grandes Entreprises publiques et privées établies en Rdc, qui exigent désormais la maîtrise parfaite de la langue Shakespeare à ceux qui postulent chez elles ?
A qui faut-il s’en prendre ?

Vrai ! Le congolais de la Rdc aime bien la langue de Voltaire et de Baudelaire, mais il n’est pas un militant farouche de cette langue. Sur un champ de bataille linguistique, faut pas compter sur lui .Il sera à son poste pour jouir des bienfaits de cette langue. Il battra en retraite lorsqu’il s’agira d’engager ses méninges et ses vertèbres dans des combats pour la défense de cette langue contre l’agresseur.

Au fond, « le plus grand pays francophone du monde » est plus multi lingala (multilingual, ou multilingue) que francophone. Dans les salons et les pavillons, les cénacles (mondains) et les tabernacles, les arrêts et les cabarets, les bus et les Campus l’ambiance est totalement lingalaphone. Curieux par nature, le congolais de la Rdc aime le multiculturalisme et l’inter-culturalisme. Il est prêt de passer d’une langue à une autre. Il n’aime pas se cantonner, ou être prisonnier d’une seule langue. Evoluant malgré lui dans un monde désormais capitaliste, il veut que la langue qu’il utilise lui soit rentable. Economiquement et financièrement.

Est-ce à cause de cela que Kinshasa est chaque fois évincé au profit d’une ville totalement francophone ? Le scénario est presque toujours le même. On fait miroiter à Kinshasa l’espoir d’abriter ce Sommet. Kinshasa finit par croire qu’il a le titre en poche avant même qu’il ait posé sa candidature. C’est à l’approche du « jour j » que Kinshasa se rend compte qu’il est dans une compétition farouche, que le Sommet est un enjeu, un « marché à gagner », qu’il a des adversaires redoutables, qu’il lui faut remplir une série de conditions préalables, présenter des dossiers solides, des infrastructures déjà existantes, une capacité d’accueil déjà suffisante, etc.…

Qu’il faut donc au préalable disposer de ses propres équipements avant de mériter le titre d’organisateur de ce Sommet.

Qui a dit qu’à Kinshasa, il n’y a rien de tout cela ? En 1974, les Américains Ali et Foreman se sont donnés rendez-vous à Kinshasa sans attendre que Kinshasa ait des rues en or, des structures d’accueil de grand luxe et des infrastructures de rêve. Et tout s’est bien passé malgré les sarcasmes des oiseaux moqueurs occidentaux qui effrayaient les Visiteurs et Touristes occidentaux qui voulaient venir à Kinshasa leur disant que, durant l’âpre combat du 20e siècle, des serpents venimeux et des bêtes sauvages allaient quitter la forêt équatoriale pour déferler dans le stade Tata Raphaël. Rien de tout cela ne s’est passé. La « WBC Heavyweight championship » entre Ali-Foreman à Kinshasa fut un succès total.

Pour 2012, la Rdc doit-elle poser sa candidature à l’organisation du sommet de la Francophonie ?

Oui et non !
Car cela dépend de l’évolution de plusieurs paramètres, aussi bien du coté Francophonie, que du coté Rdc.

Coté Francophonie :
Evolution des mentalités à l’intérieur de cette Organisation (A qui appartient la Francophonie ? Qui en sont Membres privilégiés ? Qui en sont Membres ordinaires ou extraordinaires ? …)
Évolution de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la transparence.
Evolution de la manière dont cette Organisation entend corriger ses erreurs, et ses graves faiblesses et maladresses notamment dans la prise des décisions stratégiques concernant la survie de la francophonie et dans la gestion des ambitions et des utopies de ses Membres.

Coté Rdc :
Evolution dans sa façon d’afficher ses ambitions et ses utopies
Evolution dans sa façon de manifester son intérêt envers la francophonie
Evolution dans sa façon de se battre pour gagner l’enjeu de l’organisation d’un grand Rendez-vous mondial ou continental. (A peine sorti de la guerre, voici l’Angola en train d’organiser les finales de la « Copa do Africa » 2010 ! A peine sortie de l’apartheid, voici la République Sud Africaine en train d’organiser la « FIFA World Cup » 2010 !)

Ceci dit. Il serait bon que ceux qui ont la charge des affaires de la francophonie en Rdc, s’expliquent devant l’Assemblée nationale
Sur les vraies raisons de ces évictions répétitives,
Sur la façon dont ils comprennent le fonctionnement de cette Organisation internationale
Sur les leçons à tirer pour que cela ne se répète plus en 2012.
Et sur d’autres questions énigmatiques concernant les relations ambiguës entre le français, la Francophonie et les différents statuts de ses différents Membres.
Car rien ne nous dit que la Rdc est d’office qualifiée pour 2012.
Rien ne joue à son avantage. Sinon, la Rdc n’aurait pas essuyé une deuxième éviction consécutive.

De plus, il serait bon que la Rdc affiche désormais ses ambitions en matière d’organisation des grands rendez-vous culturels et sportifs de dimension continentale, voire mondiale : Coupes d’Afrique, Coupes du monde, Jeux Olympiques et autres Festivals, Festivités, et autres Célébrations mondiales. Et qu’il aide dès maintenant ceux de ses fils capables de mener des réflexions sur ces sujets, et de monter des dossiers solides.

N’eût été l’aventure de la Tour de Babel, le monde entier aurait parlé français, a dit Voltaire. J’ajoute ceci : N’eussent été les faiblesses et tergiversations de la Francophonie, n’eussent été les erreurs et naïvetés de la RDC, Kinshasa aurait déjà à deux reprises abrité les Sommets de cette Organisation politique, culturelle et linguistique.

Dido DINGANGA
Ecrivain-Consultant en gestion des projets et contrats
Ex_Vice-Président de l’Alliance Franco-Congolaise de Kolwezi
Auteur de « Jours francophones sur Terre » (A paraître)
didodinganga@yahoo.fr