Appel -Mémo pressant aux Sociétés Civiles du Kivu
Appel -Mémo pressant aux Sociétés Civiles du Kivu
(A propos de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu)
Par Joseph M. Kyalangilwa
Prés. Hon. de la Société Civile de la Province du Sud-Kivu
Président du Ghreat Lakes Forumn International (Suisse)
Depuis l’annonce de l’organisation d’une conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, on a enregistré bien des réactions en sens divers. En gros, celles-ci se résument en une principale conclusion qu’est l’inutilité de la tenue d’une telle conférence.
Mais, au fur et à mesure que le temps passe et les populations civiles souffrent dans certains territoires du Kivu, surtout après que le Gouvernement Central ait pris la décision de mettre définitivement fin à la mutinerie, à l’expiration du dernier ultimatum donné aux insurgés kundabatwaristes de rejoindre les camps de brassage, les voix des ennemis du Congo ont mobilisé les médias pour demander l’arrêt de l’avancée des FARDC et exiger la tenue de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Parmi les ténors de la tenue de cette Conférence, on n’est pas surpris de noter les pays étrangers bénéficiaires passifs des pillages des ressources naturelles du Kivu et les traîtres congolais de tous bords qui ont lamentablement échoué aux élections libres et démocratiques de 2006. Ce sont donc les mêmes congolais qui, pendant la mise en œuvre des institutions de la Transition bloquaient délibérément les mécanismes du célèbre consensus de triste mémoire ! Ces ratés-là qui n’étaient aux affaires que du fait du Dialogue inter-congolais de Sun City (2001-2003), ne désarment paset continuent à chercher et à rêver de revenir gratuitement aux affaires par le truchement de la tenue de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement des Provinces martyres du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Comme l’autorité suprême de notre pays, le Président Joseph Kabila Kabange élu démocratiquement au suffrage universel direct en octobre 2006, et, étant donné que nous les Kivutiens légendairement accueillants, hospitaliers et démocrates invétérés et donc respectueux de notre nouvelle Constitution, nous allons contribuer à la bonne tenue de cette Conférence. Comme on le sait, elle est autorisée et définie par les dispositions de l’Ordonnance présidentielle N° 07/075 du 20 décembre 2007 portant convocation de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. C’est bien dommage que l’on ait omis le Maniema qui fait partie intégrante du Grand Kivu (ancienne province du Kivu que Mobutu découpa en trois provinces en 1988, sans l’avis préalable des Kivutiens ! Ces trois provinces sont d’ailleurs complémentaires à tous points de vu).
Existent-ils les conflits intertribaux au Kivu ?
La réponse à cette question est NON et JAMAIS.
Si à un moment donné, surtout au moment des provincettes en 1963, certains politicards voulaient à l’époque instrumentaliser leurs tribus d’origine pour se tailler une place aux affaires, bien que n’étant pas encore mûres en politique, ces tribus-là avaient vite compris les inconvénients des enjeux et n’hésitèrent pas, au besoin, à massacrer leurs prétendus leaders. Les exemple en sont légion. Nos jeunes générations doivent lire la collection des publications « Congo 1959 à Congo 1967 », soit 10 volumes [Les Dossiers du C.R.I.S.P.], CRISP Bruxelles et INEP Kinshasa.
Tout récemment c’est-à-dire depuis 1998, les populations du Kivu se sont retrouvées à maintes reprises dans les assises provinciales, soit gouvernementales, soit organisées dans le cadre de la Société Civile. Les conclusions des rapports finaux de toutes ces assises sont disponibles et disent pratiquement la même chose sur la problématique des conflits au Kivu. C’est bien regrettable que les destinataires desdits rapports manquent de volonté politique pour répondre avec bienveillance aux préoccupations maintes fois exprimées, des populations que le Gouvernement congolais et la Communauté internationale sont sensés protéger. A titre illustratif, qu’a-t-on fait des résolutions et recommandations des Conférences Provinciales sur la Reconstruction de toutes les provinces de la RDCongo et particulièrement des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, tenues en janvier 1998 ? Qu’a-t-on fait des rapports des conférences, colloques et séminaires-ateliers tenus par les Sociétés Civiles du Kivu sur les préalables à la Paix, la Sécurité et le Développement du Kivu ? Nous avons maintenant les institutions politiques incarnées et dirigées par les mandataires issus des élections libres et démocratiques. Nous avons une Constitution adoptée par le Peuple Congolais et promulguée par le Président de la République en date du 18 février 2006. Que faut-il encore comme légitimité aux institutions politiques en place pour agir et réagir souverainement pour défendre l’indépendance et l’intégrité du territoire, pour protéger et garantir la Paix, la Sécurité du Peuple Congolais ?
C’est pourquoi, les organisateurs de cette Conférence doivent être à l’écoute permanente, à l’instar de la Société Civile, de toutes les communautés du Kivu et des délégués des autres provinces, bien lire et analyser objectivement toutes les recommandations des mémorandums de ces communautés, des coordinations provinciales des Sociétés civiles du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et de leurs composantes, les déclarations de ces mêmes communautés vivant à l’étranger (Diaspora). On trouve déjà sur internet les mémorandums des ressortissants du Kivu aux USA, Canada, Belgique, France, Angleterre, Afrique du Sud, etc..entre autres des Nande, Bavira, Lega, Shi, Bembe, Hunde, Fuliru et d’autres sont en cours. De grâce, il est demandé à la Coordination du Secrétariat Technique de cette Conférence de ne absolument rien négliger et donc de tout acter et enfin de tout publier dans les actes de cette Conférence et de les afficher sur un site internet ad hoc à l’instar de celui de la C.E.I. (Commission Electorale Indépendante) lors des élections de 2006.
Comme à la CNS (Conférence Nationale Souveraine tenue à Kinshasa du 7 août 1991 au 6 décembre 1992), la RTNC doit tout faire pour que tous les Congolais puissent suire les travaux de cette Conférence. La RTNC qui est maintenant sur internet devra mettre les bouchées doubles pour que les compatriotes de la diaspora suivent chaque jour cette Conférence.
Comment mettre définitivement fin à l’aventure meurtrière de Kundabatware et à tous ceux qui le soutiennent ?
Le Président de la République et Chef de l’Etat est le garant de la bonne marche de toutes institutions de notre Pays. Il lui incombe donc de faire appliquer par le Gouvernement les dispositions de la Constitution, notamment ses articles 63 (alinéas 1 et 3) et 64. Donc c’est par la force que le Gouvernement doit mettre définitivement fin aux aventures de Kundabatoire, ses hommes et tous les traîtres congolais bien connus qui le soutiennent. Ils doivent tous, sans distinction répondre immédiatement de leurs actes devant la Cour Pénale Internationale de La Haye dont les enquêteurs sont attendus au Kivu en janvier 2008.
Pour réussir cette opération, le gouvernement, toutes les provinces du pays et les hommes d’affaires doivent résolument soutenir nos vaillants éléments de lqFARDC aux différents fronts. Arrêter et sanctionner tous les commandants des FARDC qui sont de mèche avec les kundabatwaristes et éloiger du Kivu tous les éléments des FARDC jadis dans les rangs de Kundabatware.
Et les FDLR (Groupes armés des réfugiés Hutu-rwandais) ?
Comme tout le monde le sait, les réfugiés Hutu-rwandais ont été déversés au Kivu, sans contrôle réglementaire aux frontières congolaises en juillet 1994, par la décision de l’ONU exécutée par les soldats français sous l’Opération Turquoise. Il y a plus de 17.000 casques bleus de l’ONU dont le mandat vient d’être prorogé juqu’au 31 décembre 2008. Il incombe à la Communauté internationale qui s’est toujours dérobée de son obligation, c’est-à-dire celle obligeant l’ONU à travers la MONUC à arrêter et désarmer toutes les les forces négatives étrangères présentes dans l’Est de la RD Congo. Ensuite, rapatrier ces réfugiés au Rwanda et en Ouganda, leurs pays d’origine. Ceux de ces réfugiés qui refuseront de rentrer dans leurs pays, que le UNHCR leur trouve les pays d’asile. Depuis longtemps ces réfugiés, notamment les Hutus-rwandais ont exigé de la Communauté internationale d’organiser une conférence nationale inter-rwandaise (Hutu ; Tutsi et Twa) permettant à ces ethnies rwandaise qui parlent la même langue et qui ont la même culture, de trouver ensemble sous les auspices de l’ONU, les voies et moyens d’instaurer une véritable démocratie au Rwanda. Car, le régime de police actuel à Kigali ne parviendra jamais à restaurer la paix véritable au Rwanda. Le Rwanda de Paul Kagame doit suivre la voie du Burundi composé de trois mêmes ethnies et qui est actuellement sur les bons rails d’un Etat démocratique avec les institutions politiques issues des urnes. Le régime actuel à Kigali se perd inutilement dans des rêveries hégémoniques qu’avaient tentées ces ancêtres dont leurs rois laissèrent leurs peaux sur les champs de batailles le long de la Ruzizi près de Bukavu. Leurs tombes y sont encore tristement visibles.
Que dire à la Communauté internationale et à leurs ambassadeurs présents à la Conférence ?
Tout le monde a suivi, à l’annonce de la tenue de cette Conférence à Goma, les déclarations de certains diplomates accrédités à Kinshasa sur les antennes de la RTNC (Radio et Télévision Nationale Congolaise) et dans les médias occidentaux, ont demandé avec insistance ; non seulement d’assister aux séances inaugurale et finale, mais à participer aux travaux de la Conférence à Goma. Nous avons noté parmi ces diplomates les représentants des pays bénéficiaires passifs des pillages des ressources naturelles du Kivu qu’ils importent officiellement du Rwanda et de l’Ouganda. Les Congolais doivent avoir le courage de pointer du doit accusateur les représentants des USA, Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique etc..qui achètent à Kigali et à Kampala les produits miniers pillés au Congo et partant, soutiennent directement l’insécurité au Kivu. Tous les leaders des Sociétés civiles du Kivu ont lu et relu tous les rapports de l’ONU sur les exploitations illégales et les pillages systématiques des ressources naturelles de la RDCongo et autres richesses des Congolais. En outre, il y a beaucoup de rapports sur ces exploitations illégales des minerais de la RDCongo et la route que suivent ces produits recherchés par les industries stratégiques occidentales, causes principales de plus de 4 millions de congolais massacrés innocemment sur l’autel du coltan, pyrochlore, diamants, or, cassitérite, tungstène, pour ne citer que ceux-là. Plus de 300.000 femmes sans distinction d’âges, sauvagement violées, humiliées dont plusieurs sont devenues séropositives : sans compter le nombre d’enfants sans pères nés de ces relations forcées. Ils constituent une bombe à retardement pour la société congolaise.
Nous souhaitons enfin aux délégués des Sociétés civiles de se comporter dignement comme d’habitude, de dépassionner les débats, de relancer let de maintenir constantes toutes les bonnes recommandations précédemment prises par cette Institution, quitte au besoin, à les actualiser et à les adapter pour la Paix, la Sécurité et la Reconstruction des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. C’est le meilleur cadeau que la Société civile puisse offrir, en cette deuxième année de lq Troisième République, aux paisibles, accueillantes, hospitalières et entreprenantes populations du Kivu.
Fait à Sirnach (Suisse), ce 31 décembre 2007.
jmk
