Congo-RDC : Dans la fièvre des préparatifs de son Cinquantenaire !
Le Cinquantenaire en Rdc, sera-t-il une répétition monotone des autres fêtes annuelles du 30 juin ?
A l’occasion du Cinquantenaire, va-t-on, le jour du 30 juin, sur l’ensemble du territoire, assister ou participer au même grand défilé organisé chaque année sur la place publique ?
Va-t-on, encore et encore, écouter les mêmes grands discours tirés de l’histoire et prononcés par les illustres personnages historiques de la République ?
Va-t-on, encore et encore, suivre les mêmes grands débats à la télé, et à la radio sur les actes posés ou non posés par tel ou tel autre illustre acteur de l’histoire de l’Indépendance du pays?
Va-t-on, encore et encore, se déhancher, boire et manger en écoutant les mêmes chansons historiques composées cinquante ans plus tôt par les Artistes historiques du pays ?
Va-t-on encore et encore, faire passer des films avec des images de durs lendemains d’Indépendance, images faites de sang, d’émotion, de paix perdues, de démocraties perdues, d’expériences malheureuses et autres péchés de la jeunesse du pays ? ….
Si tel sera le cas, disent certains jeunes d’aujourd’hui, il n’y aurait donc eu rien de nouveau sur le Cinquantenaire.
Si tel sera le cas, le Cinquantenaire en Rdc, ne serait donc qu’un non-événément, un anniversaire comme tous les autres, une répétition monotone des autres fêtes annuelles du 30 juin. Avec cette différence, qu’on lui aura abusivement collé la noble appellation de « Cinquantenaire ».
Pour beaucoup de Jeunes d’aujourd’hui (qui, au 30 juin 1960, n’étaient pas encore apparus sous le soleil) et autres « Enfants de l’Indépendance » (qui, au 30 juin 1960, n’étaient que des gosses, bambins, ou garnements, inconscients des enjeux, jouant aux billes, au cerceau et au cerf-volant, mais qui, aujourd’hui, ont la cinquantaine bien sonnée), pour beaucoup d’entre eux, le Cinquantenaire doit être très différent de l’anniversaire d’un 30 juin ordinaire.
Comment doit-il être alors ?
A peu près ceci : En plus de ce que prévoit les dépliants et autres tableaux synoptiques du Commissariat Général au Cinquantenaire, il devait embarquer, ramasser, intéresser et mobiliser le peuple tout entier, ou tout au moins, le public le plus large à travers tout le pays
Dans des manifestations de tout genre (culturelles, récréatives, touristiques, sportives …) ;
Dans des travaux manuels et bénévoles d’embellissement des rues, des quartiers, des villes;
Dans des jeux où il n’y a ni gagnant, ni perdant;
Dans des réflexions au niveau des Quartiers pour une recherche d’un consensus national sur les questions essentielles concernant la poursuite de notre marche en tant que Pays, Etat, Nation, République Quinquagénaire, saluant un drapeau quinquagénaire, chantant un hymne quinquagénaire, et cheminant vers notre commun devenir;
Dans des réductions des prix de certains articles de première nécessité (denrées alimentaires, médicaments …)
Dans l’organisation des visites guidées des lieux toujours fermés au public;
Dans la libération des « Prisonniers », ces malades, indigents, nécessiteux enfermés dans certains hôpitaux pour non-paiement de leur facture …
Ces manifestations, ces travaux, ces jeux, ces réflexions à la base, ces amnisties ou libérations ponctuels et occasionnels devaient commencer déjà maintenant de façon à créer dès maintenant un certain enthousiasme général.
Au fond, le Cinquantenaire nous offre l’opportunité de forger un consensus national (bientôt, le consensus africain), de nous réconcilier, de passer l’éponge sur certains petits faits qui nous divisent, de resserrer nos rangs, de nous tourner résolument vers l’avenir (comme le proclament si bien les panneaux publicitaires du logo officiel), et de porter nos regards vers ce qui nous rassemblent : le bien-être général.
L’année du Cinquantenaire est lui-même une année-charnière, un virage sympathique, un tournant historique décisif pour un nouveau départ avec le plus bel élan vers notre commun devenir.
Car, quoiqu’on dise, nous n’avons pas échoué !
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Extrait du Livre « Oh, non, nous n’avons pas échoué ! » (A paraître)
Jules DINGANGA NLANDU
Participant à la réflexion sur le Cinquantenaire de la RDC
