Appel de la société civile en faveur de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) dans le Cadre de Développement Post2015
La santé est un droit universel. C’est à la fois un indicateur et un facteur clé du développement durable. Pourtant, alors que l’échéance pour la réalisation des Objectifs du millénaire approche, plus d’un milliard de personne dans le monde n’a toujours pas accès aux services de santé dont elle a besoin. Il existe des inégalités flagrantes dans l’accès et la qualité des services de santé, inégalités créées et renforcées par des facteurs sociaux, économiques et politiques.
Par ailleurs, de nombreuses personnes font face à des difficultés pour pouvoir payer les soins qu’elles reçoivent: près de 150 millions d’entre elles basculent dans la pauvreté chaque année à cause des sommes d’argent qu’elles doivent débourser directement. Les femmes, les enfants, les personnes les plus vulnérables sont les plus concernés. Cela accentue la pauvreté et les inégalités sociales.
La couverture sanitaire universelle (CSU) est de plus en plus reconnue et soutenue en tant qu’objectif. Elle fournirait une meilleure protection financière, un meilleur accès à des soins de santé de qualité et un renforcement des systèmes de santé. De réels progrès dans l’atteinte de cet objectif contribueraient à remplir la mission du cadre post-OMD de réduction de la pauvreté tout en apportant une réponse holistique appropriée aux problèmes de santé actuels et émergents.
Appel à l’action de la Société Civile
Nous, Organisations non gouvernementales, membres de la campagne citoyenne Post-2015 intitulée « la Santé pour Tous », appelons tous les membres des Nations Unies à inclure la CSU en tant qu’élément essentiel du prochain cadre de développement post-2015, selon ces principes de droits humains et de santé publique :
• Equité: donner la priorité aux besoins des populations les plus pauvres, désavantagées et vulnérables afin d’atteindre un accès équitable à des soins de santé de qualité et d’obtenir de meilleurs résultats évalués par le prisme de plusieurs critères (le statut socio-économique, le sexe, l’âge, la situation géographie, l’origine ethnique, le handicap et l’orientation sexuelle)
• Participation: obtenir des engagements concrets pour renforcer la mobilisation et l’implication des communautés dans la conception et la mise en œuvre de la CSU
• La solidarité au sein des pays : soutenir les contributions progressives et les subventions pour les populations pauvres, et renforcer, à l’échelle mondiale, l’aide pour les pays qui ne peuvent raisonnablement pas financer à un niveau minimum les services de santé;
• L’adaptation rapide et efficace aux problèmes de santé : reconnaitre que les OMD actuels ne sont pas atteints et qu’il faut proposer des cibles plus ambitieuses tout en répondant aux problèmes sanitaires prioritaires émergents comme les Maladies Non Transmissibles (MNT).
• L’harmonisation avec les autres composantes du cadre post-2015, au travers d’objectifs ambitieux et mesurables qui améliorent l’état de santé des populations, tout en contribuant aux autres secteurs pour répondre à la question des déterminants sociaux de la santé;
• Investir dans les systèmes de santé, comme les ressources humaines et les médicaments essentiels, et mettre en place un système de redevabilité des politiques de santé basé sur des normes qui respectent l’équité, protègent les droits individuels et optimisent l’utilisation des financements. Cela contribuera à la réalisation progressive de la CSU grâce à un ensemble d’objectifs et d’indicateurs garantissant une réduction des écarts.
