ACCORDS DE LEMERA ET ANNEXION DU KIVU: ON NE BADINE PAS AVEC LA TERRE DE SES ANCETRES

On ne badine pas avec la terre de ses ancêtres, le pays qui vous a fait voir la lumière du soleil et le sol qui a accueilli votre nombril. Ce n’est pas un fait du hasard que tous les Congolais signataires des Accords de Lemera sont morts dans des circonstances mystérieuses, en l’occurrence Ngandu Kisase, Laurent Désiré Kabila et Anselme Masasu, alors que les Bugera, Bizima Kara et leurs accompagnateurs non-congolais comme Joseph alias Kabila et James Kabarebe sont encore en vie. Il en est de même de tous les fils du pays qui ont participé ultérieurement à l’application de ces accords de la souffrance des populations du Kivu comme les Gaëtan Kakundji, Samba Kaputo, Katumba Mwanke et autres dont nous connaissons le sort. Et, ce n’est pas non plus une simple coïncidence que les Vital Kamerhe, Olive Lembe, Malu Malu et autres connaissent les graves problèmes de santé qu’ils ont aujourd’hui.

Cette histoire du projet de balkanisation de notre pays n’est pas un scoop sur lequel nous pouvons nous attarder aujourd’hui. C’est depuis plus de vingt ans que nous nous contentons d’en parler sans y apporter une seule approche de solution. Dans plusieurs de nos articles précédents, nous parlons des risques de colonisation de notre pays par le Rwanda. Les récentes incursions des troupes rwandaises sur notre territoire assorti de la mutinerie des éléments des M23 à Moanda et de la présence supposée des troupes ougandaises vers Beni appellent à des interrogations sur les intentions hégémoniques de Kigali et Kampala par rapport à noter pays.

C’est pourquoi, à mon humble avis, nous, les élites congolaises, devons cesser de nous consoler par des jérémiades stériles et accusations contre des Occidentaux sur ce qui arrive à notre pays. C’est nous-mêmes les Congolais qui sommes les principaux responsables de cette annexion du Kivu par le Rwanda. Aucun Américain, Belge ou Français n’avait braqué une arme à Kabila, Ngandu et Masasu pour les obliger à vendre une partie du territoire national sur un rayon de 300Km contre un soutien de l’Armée rwandaise pour détrôner Mobutu. Aucun dirigeant de l’Occident n’avait obligé Katumba Mwanke, Marcellin Chissambo et Antoine Gonda à effectuer le voyage de la trahison vers le Rwanda ayant tourné au crash dans lequel le premier cité avait péri. Aucun dirigeant de l’Occident n’avait forcé John Numbi et Didier Etumba à signer avec James Kabarebe des accords autorisant des troupes rwandaises d’entrer à tout moment sur le territoire congolais sans devoir à en prévenir Kinshasa. Aucun dirigeant occidental n’a contraint Maman Sifa à inventer le grand mensonge de la maternité de Joseph alias Kabila. Aucun dirigeant de l’Occident n’a obligé Vital Kamerhe à multiplier des mensonges pour faire élire un ancien caporal de l’Armée Rwandaise comme Chef de l’Etat du grand Congo-Zaïre. Aucun dirigeant de l’Occident n’avait forcé Malu Malu à trafiquer le résultat des élections de 2006 au détriment de Jean Pierre Bemba ou Jacques Ndjoli a encaisser des millions d’Euros de Joseph Kabila pour appuyer l’entreprise mafieuse de Ngoy Mulanda aux élections de 2011.

Personnellement, en tant qu’internationaliste, nous n’avons jamais trouvé à reprocher à Paul Kagamé qui, à l’instar du Maréchal Mobutu autrefois, ne fait qu’appliquer deux principes des relations nationales qui veulent que le langage de la force soit le plus prédominant dans les rapports entre les Etats (Paul Claval, Les Outils Géographiques pour Penser la Guerre, Penser la Paix, Université Paris Sorbonne) et que la notion de l’ordre dans la communauté internationale ne soit qu’un subtil « bornage de l’inacceptable » que des nations militairement fortes imposent à celles qui sont faibles (Philippe Delmas, Le Bel Avenir de la Guerre, Gallimard, Paris, 1995).

De toutes les façons, c’est nous-mêmes les Congolais qui favorisons le maintien de ce système Kabilo-lemeriste dont l’actuelle annexion du Kivu et la très probable colonisation prochaine de notre pays par le Rwanda ne sont que des conséquences logiques. C’est pourquoi, au niveau des FNRC, nous pensons qu’il est vraiment grand temps que les patriotes congolais, militaires et civils, hommes et femmes, jeunes et vieux, s’arment moralement dès maintenant à combattre en 2017 pour la libération de notre Région du Kivu. La victoire dans une guerre se gagne d’abord dans la tête avant de se réaliser sur le terrain. Moyens ou pas moyens, être au pouvoir ou pas, des patriotes congolais vont faire recouvrer la paix et sécurité à leurs frères et sœurs de l’Est du pays en 2017.

Faustin BOSENGE
Coordonnateur des FNRC