DES OPPOSANTS RWANDAIS TEMOIGNENT SUR UN PLAN DE COLONISATION DU CONGO-ZAIRE DU TRIO JOSEPH PAUL – PAUL KAGAME – YOWERI MUSEVEN

Chers compatriotes, citoyennes et citoyens, frères et sœurs en Christ, vous, les vrais patriotes zaïrois qui avez choisi de mourir de faim plutôt que de trahir votre patrie pour l’argent et l’accès aux pouvoirs politiques ; vous les autres Afro-Congolais de l'Afrique, des Amériques, des Caraïbes, de l'Europe et d'ailleurs ; vous les citoyens du monde qui vous reconnaissez dans cette ancienne terre d'Eden de la Bible qu’est le Congo-Zaïre (Genèse 2, versets 8 à 12) ; vous qui aimez cette terre autrefois habitée par ces très illustres monarques nègres qu’étaient les Pharaons égyptiens, cette terre de Simon Kimbangu, Lumumba et Mobutu ; de grâce, pour l’amour de Dieu ; ne la laissez pas être sacrifiée sur l’autel d’actuelles ambitions mercantilistes de nos frères au pouvoir à Kigali et à Kampala. De grâce, n’abandonnez pas entre les mains des forces du mal ce pays que de grands esprits comme Franz Fanon et Che Guevara adoptèrent dans leurs êtres intérieurs comme seconde patrie. De grâce, n’assistez pas passifs à une odieuse cannibalisation de ce très merveilleux patrimoine de l’ensemble de la civilisation judéo-chrétienne qu’est le Congo-Zaïre.

En effet, lorsque notre modeste personne s’évertue, depuis un certain temps, à s’époumoner pour solliciter, tant soit peu, l’attention de l’opinion nationale et internationale sur cette très sinistre réalité assez occultée que d’obscurs centres décisionnels qui régissent la mafia internationale de prédation des richesses du Congo-Zaïre veulent passer à la vitesse supérieure en laçant, à l’Est du pays, une nouvelle guerre destinée à transformer l’actuelle annexion de facto du Kivu en une plus substantielle occupation du pays, des personnes peu averties sont tentées de penser que nous racontons notre petite vie. C’est pourquoi nous voudrions prier ici chacun de ceux que nous avons cités, ci-dessus, de lire attentivement cette très édifiante et lucide analyse que rapporte le site d’informations rwandais Ikaze Iwacu, d’y méditer et d’en tirer des conséquences dans le sens d’une contribution personnelle contre la concrétisation de cet ignoble plan d’une « palestinisation » du Congo de l’Afrique. Voilà comment des Afro-Congolais du Rwanda se préoccupent du sort du Congo de l’Afrique alors que des RDCiens ne voient que leurs luttes égoïstes pour des mallettes de dollars de Kingakati et des fonctions politiques. Nous avons toujours dit que ce ne sont pas tous les Rwandais ou tous les Tutsis qui sont des partisans du pouvoir en place à Kigali.

Merci de bien vouloir trouver, ci-dessous, le texte intégral de l’analyse faite par le site Ikaze Iwacu (http://ikazeiwacu.fr/2015/05/03/rdc-rwanda-uganda-ils-tiennent-a-sauver-les-accords-de-lemera/). ’

Faustin BOSENGE
Coordonnateur des FNRC

RDC-RWANDA-UGANDA: ILS TIENNENT A SAUVER LES ACCORDS DE LEMERA.
3 mai 2015

Les bruits de bottes résonnent à nouveau dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Le Rwanda et l’Ouganda trépignent d’impatience à l’idée d’engager à nouveau leurs armées sur le sol congolais. Les présidents rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni ont créé une force commune dénommée Eastern Africa Standby Force (EASF) dont ils comptent se servir pour envahir ouvertement le Congo, officiellement afin de combattre les FDLR face à « l’inefficacité de la Monusco ».

Parallèlement, en dépit des démentis, ils parrainent la création d’une nouvelle « rébellion des Tutsis » sur les ruines du M23 dont les membres se sont installés dans les deux pays après leur défaite en 2013. Mais quelle que soit la forme que prendra le nouvel engagement militaire rwando-ougandais sur le sol congolais, les motivations des deux pays n’auront rien à voir avec les justifications officielles.
En réalité, les présidents Museveni et Kagame craignent que le départ de Joseph Kabila, leur allié à Kinshasa, soit synonyme d’un coup d’arrêt à leurs prétentions territoriales sur le Congo. Les deux dirigeants envisagent toujours d’annexer les régions de l’Est du Congo en application des accords de Lemera, un dossier qui a fait couler beaucoup d’encre et de sang, et sur lequel nous reviendrons.

Un allié sur le départ

En effet, face aux difficultés de Joseph Kabila à modifier la Constitution pour pouvoir se maintenir au pouvoir, Rwandais et Ougandais prennent des précautions. L’arrivée à Kinshasa d’un président issu du vote des Congolais – et non des maquis rwando-ougandais[1] - pourrait compliquer l’application des « pactes secrets » noués entre Kabila, Kagame et Museveni. Le nouveau président devrait considérer qu’il n’a pas de comptes à rendre à Kigali et à Kampala.
Mais en positionnant leurs hommes sur le sol congolais alors que leur allié est encore au pouvoir à Kinshasa, Museveni et Kagame se mettraient en position de force. Ils pourraient perturber le calendrier électoral à Kinshasa pour permettre à Kabila de poursuivre son règne par la force des choses. Ils pourraient également obtenir des potentiels successeurs à Kabila l’engagement qu’ils poursuivront l’exécution de ces accords secrets.

Si militairement le Congo n’est pas en situation de s’opposer au déploiement des troupes des deux pays sur son sol[2], l’affaire pourrait toutefois prendre une tournure politique inattendue. Elle pourrait remettre brutalement dans les débats l’affaire de la balkanisation du Congo et les accords de Lemera, un« brûlot » sur lequel il faut revenir pour comprendre la répétition des évènements tragiques qui endeuillent l’Est du Congo depuis 1996.

Les Kabila et les accords de Lemera

Les accords de Lemera sont un sujet qui déchaîne les passions mais qu’on gagne toujours à aborder parce qu’il constitue la principale explication à l’acharnement des présidents Kagame et Museveni sur le Congo. Il est vrai que les deux présidents tirent de confortables revenus pour leurs régimes respectifs en parrainant le pillage des ressources minières de l’Est du Congo. Mais leur principale motivation est d’obtenir l’annexion pure et simple de l’Est du Congo à leurs pays, une prétention dont ils ne se cachent pas[3].

En obtenant de Joseph Kabila la nomination de leurs soldats dans les rangs des FARDC et leur cantonnement dans les régions convoités de l’Est, les deux présidents prennent l’option de mettre un jour les Congolais devant le fait accompli. On estime à 35 mille le nombre des soldats rwandais opérant dans l’Est du Congo[4]. Avec le déploiement annoncé des troupes rwandaise et ougandaise sur le sol congolais, la masse critique pourrait être facilement atteinte. Le Kivu tomberait comme un fruit mur, Kinshasa reconnaissant ne plus avoir le contrôle des troupes déployées dans l’Est. La méthode douce d’application des accords de Lemera aura payé.
Pour revenir au début, les accords de Lemera sont un document par lequel un groupe de Congolais actait le principe de la cession de l’Est du Congo au Rwanda, à l’Ouganda et au Burundi. Il s’agit des représentants des quatre composantes de l’Afdl, la « rébellion » derrière laquelle les armées rwandaise, ougandaise et burundaise ont mené l’agression contre le Congo (alors Zaïre) en 1996.

Laurent-Désiré Kabila, le général André Kisase Ngandu, Anselme Masasu Nindaga, et le leader tutsi Déogratias Bugera[5], le seul survivant du groupe, les trois autres ayant été tués dans des circonstances diverses[6]. L’article 4 du document stipule : « l’Alliance s’engage à céder 300 km aux frontières du pays, pour sécuriser ses voisins ougandais, rwandais et burundais contre l’insurrection rebelle ». Le document a été révélé par l’auteure britannique Claudia Mc Elroy dans son ouvrage intitulé Search of Power (à la recherche du pouvoir) et repris par le journal « UMOJA » dans son édition du 4 avril 2000[7].

Les accords de Lemera seront toutefois difficiles à faire accepter. Le principal signataire, Laurent-Désiré Kabila, sera même obligé de les renier publiquement lorsque le 28 juillet 1998 il lance cette phrase lourde de sous-entendu : « je n’ai pas vendu le pays ». Il venait, la veille, d’ordonner aux soldats rwandais de quitter le Congo. Mais Kagame et Museveni n’accepteront jamais que ce pacte ne fût pas respecté. Le 2 août 1998, ils déclenchent la Deuxième Guerre du Congo qui sera le conflit le plus meurtrier au monde depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus de Six millions de Congolais vont mourir, la moitié étant des enfants. L’essentiel des massacres des Congolais a lieu dans les territoires que les deux pays ambitionnent d’annexer. La guerre va toucher à sa fin après l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila et son remplacement par un homme proche de Kagame et Museveni en la personne de Joseph Kabila. Depuis, la politique menée par Kinshasa confirme l’exécution « en douceur » du projet d’annexion des territoires de l’Est du Congo par le Rwanda et l’Ouganda.

L’effroyable modus operandi

Concrètement, les présidents Museveni et Kagame créent des « rebellions congolaises » de façade derrière lesquelles vont opérer leurs armées respectives. Une fois ces troupes projetées sur le sol congolais, le régime de Joseph Kabila s’arrange pour que les soldats congolais perdent les batailles face aux agresseurs. La plus scandaleuse de ces défaites a été organisée en novembre 2012 lorsque l’armée rwandaise, opérant sous couvert du M23, s’est emparée de la ville de Goma, les soldats congolais ayant reçu l’ordre de ne pas se battre pour ne pas gêner la progression des agresseurs[8].

Certaines trahisons sont toutefois lourdes de conséquences[9], mais les enjeux sont ailleurs. Battu militairement, le Congo se présente à la table des négociations. Le principe de l’amnistie figure en tête des exigences, ce qui permet aux agresseurs d’être continuellement à l’abri de poursuites judiciaires pour les crimes de guerre qu’ils commettent et libres de recommencer les attaques contre le Congo[10]. La dernière fois en date fut le 12 décembre 2013 avec la signature des accords de Nairobi. Ils donneront lieu à la loi d’amnistie que promulgue le président Kabila le 11 février 2014[11].

En plus de l’amnistie, les rebelles (des faux rebelles mais de vrais soldats rwandais et ougandais) obtiennent du gouvernement de Kinshasa le droit d’intégrer l’armée congolaise. La dernière vague s’est opérée en 2009[12]. Le procédé doit être recommencé plusieurs fois. Tout le « génie » derrière est de permettre à Kagame et Museveni de disposer d’un maximum de leurs soldats dans les rangs de l’armée congolaise afin que, le moment venu, ces derniers, positionnés à des postes stratégiques dans la hiérarchie des FARDC et dans les territoires convoités de l’Est, mettent un jour les Congolais devant le fait accompli en proclamant la fin du contrôle de Kinshasa sur ces territoires.

Paralysée par les infiltrations, l’armée congolaise sera mise à genou avant le moindre combat et le Kivu tombera comme un fruit mur. Si le Rwanda et l’Ouganda ont réussi le pari des infiltrations, ils restent confrontés à l’hostilité des populations congolaises. Mais « grâce » aux massacres répétés et à l’impunité dont ils bénéficient de la part du régime de Kinshasa et de la communauté internationale, ils sont à peu près persuadés qu’ils finiront par briser la résistance des populations congolaises. C’est que les deux présidents ne sont pas seuls à la manœuvre.

Le projet visant à faire perdre au Congo ses régions de l’Est semble être déjà acté dans plusieurs milieux occidentaux, comme en témoignent les déclarations, parfois intempestives, de certaines personnalités de premier plan.

Les accords de Lemera et la communauté internationale

La plus spectaculaire des déclarations actant la perte de l’Est du Congo au profit du Rwanda et de l’Ouganda a été faite en 2011 par Herman Cohen, ancien sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines pour qui au département d’Etat, « le Kivu fait partie du Rwanda »[13]. Quinze ans avant Herman Cohen, c’est un autre dirigeant américain qui mettait une croix sur les populations congolaises de l’Est. En octobre 1996, lors du Forum pour la réglementation internationale, Walter Kansteiner[14], a défendu la thèse de la création d’un Tutsiland dans l’Est du Congo[15].

Sa nomination par George Bush au poste d’assistant du secrétaire d’État pour l’Afrique en 2001 va même susciter l’inquiétude chez plusieurs observateurs, dont Cynthia Mc Kinney, représentante démocrate de Géorgie, qui prendra l’initiative d’écrire au président George W. Bush pour lui exprimer sa « grande préoccupation » face à cette nomination « qui pourrait augurer une diplomatie américaine cauchemardesque pour le règlement de la guerre tragique en RDC »[16].
Le 11 février 2013, dans une intervention devant le Brookings Institute de Washington, le Sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Johnnie Carson, a indiqué que la solution pour ramener la paix en RDC devra emprunter les schémas de l’ex-Yougoslavie ou du Soudan, voulant dire par là que la balkanisation de ce pays était un passage obligé[17]. Et il n’y a pas que les dirigeants américains militant pour le démantèlement du Congo.

En janvier 2009, le président français Nicolas Sarkozy, a affirmé au cours du vœu au corps diplomatique que « le Congo doit partager son espace et ses richesses avec le Rwanda »[18]. La phrase a provoqué un tollé obligeant le président français à modérer ses propos. En mars 2009, il va effectuer une courte visite à Kinshasa pour tenter de calmer la colère des Congolais, mais le mal était fait. Il effectuera une visite à Kinshasa pour tenter de rassurer les Congolais.

Voyage inutile pourtant puisqu’il s’est agi de rencontrer Joseph Kabila dont la politique vis-à-vis du Rwanda et de l’Ouganda consiste, justement, à faire aboutir ce projet. Mais il y a pire. Dans son ouvrage Le Canada dans les guerres en Afrique centrale, l’analyste des questions géopolitiques Patrick Mbeko pointe du doigt deux autres personnalités de premier plan, a priori au-dessus de tout soupçon : le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner[19].

En gros, des « gens puissants » travaillent à faire éclater le Congo. On sait que cette entreprise de destruction est synonyme de catastrophe pour la population. On va donc garder un œil sur les frontières du Congo. Dès qu’il y a du mouvement, on sait à peu près ce qu’ils ont derrière la tête. Reste à savoir comment il faudra s’y prendre…

Boniface MUSAVULI