EDUCATION ENVIRONNEMENTALE COMME PROGRAMME SCOLAIRE EN RDC
Le programme d’enseignement en République démocratique du Congo ne prévoit pas dans son cursus une matière qui serait spécifique à l’éducation à l’environnement. Cette lacune, pour le moins capitale, a pour effet de limiter les possibilités de s’ouvrir au monde en perpétuelle mutation.
A l’école primaire autant que chacun peut s’en souvenir, il s’organisait une ou deux fois par semaine des travaux manuels sans impact réel sur l’assainissement de nos milieux scolaires. Ils étaient devenus trop mécaniques au point que le but à atteindre s’en voyait détourné. Il n’y avait pas au vrai sens un engagement mobilisateur de la part de nos enseignants pour nous démontrer qu’est-ce-que nous gagnerions ou perdrions selon que notre environnement scolaire était malsain ou propre. Ce que l’on apprend tout petits a toujours eu l’avantage de demeurer pour la vie parce que c’est le véritable moment d’apprentissage, d’initiation et de spontanéité. L’école primaire nous a donc permis de nous familiariser avec certains cours malheureusement, ce programme n’a pas prévu de nous initier à l’amour de la nature au sens du bien commun.
L’école secondaire étant le prolongement du primaire, elle n’innove pas tellement le programme reçu au niveau du primaire mais elle le perpétue en y ajoutant juste quelques leçons pour faire la différence. Cependant, malgré cette différence on remarque toujours l’existence de la même lacune : ce programme est aussi muet que le précédent, l’éducation à l’environnement y est inexistante. A quelques exceptions près certaines écoles qui ont la possibilité d’engager en leur sein des ouvriers dont la tâche est d’assurer les petits travaux manuels tels que balayage des classes, nettoyage des installations sanitaires, assainissement des cours de récréation etc… évitent à leurs élèves de se familiariser avec les travaux à caractère communautaire diminuant ainsi du coup leur sens de responsabilisation. Et le seul moment où les élèves sont appelés à accomplir des telles tâches c’est seulement en cas de punition. A quoi aboutit-on par la suite, ce que ces élèves étant incapables de contribuer à l’assainissement de leurs milieux scolaires avec ce que cela peut avoir comme effet d’entraînement, le font non par amour mais plutôt par contrainte.
Quant à l’université, rien d’étonnant que cet élève mal préparé au départ une fois arrivé à ce niveau ne se sente pas du tout concerné par l’entretien de son milieu. Ne dit-on pas que mieux vaut redresser un jeune arbre qu’un vieil arbre. Quoi de plus surprenant que nos milieux universitaires se soient transformés en dépotoirs? La réponse à cette question est facile à deviner. Cet écolier d’hier devenu étudiant d’aujourd’hui n’a pas eu tout au long de son parcours des prédispositions susceptibles d’en faire un homme soucieux de donner à son cadre de vie l’attention qui lui convient. Il se plaît dans la médiocrité parce que l’image qu’il a gardée tout au long de sa vie est celle d’attendre que d’autres travaillent à sa place.
Ceci étant, nous pensons à Educateurs pour la Sauvegarde de l’Environnement « ESE asbl » que c’est à la racine qu’il faut attaquer le mal. Pour donc arriver à susciter de l’intérêt chez les élèves afin qu’ils comprennent quels sont les atouts qu’on gagne en vivant dans environnement sain, scolaire soit-il, ils doivent être préparés dès la base. Cette préparation n’est possible que si le programme d’enseignement en RDC envisage d’introduire le cours d’éducation à l’environnement. C’est à ce titre que pour ne pas laisser les choses s’enliser continuellement plusieurs organisations écologiques ont vu le jour dans le but de sensibiliser à travers les quartiers, par la radio ou tout autre support des groupes sociaux et des individus en vue de les amener à intégrer dans leurs habitudes des comportements citoyens en les invitant à participer à des travaux communautaires d’assainissement.
Quand à ESE asbl, tout en encourageant la méthodologie des autres, a plus orienté ses programmes de sensibilisation à travers les écoles par une éducation environnementale de proximité et participative. Il en va de la survie de notre planète.
