CONSEIL NATIONAL DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES DE DEVELOPPEMENT DU CONGO
BRUXELLES CE 25 SEPTEMBRE 2003
Excellence Monsieur le Ministre,
Au nom du Conseil National des Organisations Non – Gouvernementales de Développement, CNONGD, en sigle, nous nous faisons l’obligation de vous présenter nos remerciements pour l’honneur que vous nous avez fait, en acceptant de nous recevoir, en compagnie de nos partenaires du mouvement associatif Belge.
C’est un geste qui a une très grande signification, au moment où vous préparez une mission en République Démocratique du Congo.
Pour votre gouverne, le Conseil National des Organisations Non Gouvernementales de Développement, est un collectif, une plate – forme des O.N.G. de Développement, dont les activités remontent en décembre 1990. Il regroupe aujourd’hui près de 600 O.N.G.D., à travers toutes les provinces, regroupées en conseils régionaux des O.N.G.D.(CRONGD).
Ce collectif des O.N.G. de Développement de notre pays, a toujours joué un rôle déterminant et moteur au sein de la Société Civile, depuis le démarrage de ce long et pénible processus de transition. Il est à l’avant – plan de ce travail de plaidoyer mené depuis l’époque de la Conférence Nationale Souveraine jusqu’à ce jour, dans le souci de la prise en compte des revendications des forces sociales.
Le travail de la Société Civile de notre pays s’effectue à travers plusieurs domaines d’action, tels que le Développement Communautaire, la Santé, l’Education, les Droits Humains, l’Education Civique, la promotion de l’approche Genre, la Jeunesse, la Promotion des activités économiques, le mouvement syndical, le mouvement paysan de base, etc. Toutes ces initiatives dynamiques démontrent la vivacité de la société civile et son implication dans le processus de réhabilitation socio – politico – économique.
Excellence Monsieur le Ministre,
La Société Civile de la R.D.C. salue l’initiative du Gouvernement belge d’inscrire l’Afrique Centrale dans ses priorités en matière de Coopération au développement. Mais estimons que la République Démocratique du Congo, vu l’ampleur des problèmes vécus, devra être l’une des priorités. Cependant, elle se souvient de tout ce que la Belgique a fait, au moment où la coopération structurelle était interrompue. Nous nous souvenons que c’est à travers les actions humanitaires et le soutien aux projets de la Société Civile qu’une partie des ressources de la coopération ont été canalisée. C’est d’ailleurs ce qui a permis aux différents segments de la Société Civile de mener un travail formidable, qui a contribué à renforcer les dynamiques communautaires et les stratégies populaires de survie.
Ce travail abattu et que nous abattons toujours est le fruit de l’existence d’une chaîne de Solidarité Internationale, dont la Belgique, à travers les mouvements sociaux, constitue un maillon de haute importance. Nous fonctionnons donc selon une approche de synergie entre le Nord et le Sud. Entre la Société Civile du Sud et la Société Civile du Nord, nous sommes tous engagés dans un seul et même combat.
QU’EST – CE QUE NOUS DEMANDONS AU GOUVERNEMENT BELGE DE MANIERE CONCRETE ?
Ø De se rappeler toujours de son rôle historique dans l’analyse, l’examen et la recherche des solutions au problème de la République Démocratique du Congo.
Ø De traduire la nouvelle politique de développement de la Belgique en actes concrets, de manière à contribuer durablement à alléger la misère de nos populations .
Ø De renforcer le travail des Organisations sociales Belges et Congolaises, qui sont obligées de renforcer leur solidarité (renforcer les moyens d’action des ONG congolaises et des O.N.G belges)
Ø D’inscrire dans son agenda à court – terme la mobilisation des ressources internationales.
Ø D’annuler ses créances sur la R.D.C., afin de libérer ces sommes pour le Développement économique et social du pays.
Ø D’augmenter les budgets pour la Coopération directe et la Coopération indirecte.
Ø De soutenir, de manière substantielle, les priorités que la Société Civile de la R.D.C. s’est fixées.
Ø De mettre en œuvre un plaidoyer en faveur de la Société Civile, en vue de son implication réelle dans le processus de l’Accord de Cotonou, qui prévoit la prise en compte des Acteurs Non Etatiques dans le dialogue politique et dans les différentes phases de la mise en œuvre des programmes.
Ø De soutenir le processus de la Conférence de Paix et de Sécurité en Afrique des Grands Lacs.
Ø De soutenir des Programmes et des actions de concertation régulières entre les sociétés civiles de la R.D.C., du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda, en vue de parvenir à une harmonisation des vues et des approches de plaidoyer social et politique pour une paix durable dans la zone.
QUELS SONT LES AXES PRIORITAIRES DES ORGANISATIONS D’APPUI AU DEVELOPPEMENT ET DE LA SOCIETE CIVILE EN GENERAL ?
1) Paix et Résolution Pacifique des Conflits
2) Renforcement des Capacités techniques et institutionnelles de la Société Civile ;
3) Renforcement des Programmes de Santé ;
4) Renforcement des Programmes d’Education au développement ;
5) Renforcement des actions visant la Sécurité Alimentaires
6) Soutenir les actions de préparation de la population aux élections ;
7) Renforcement des activités en faveur des organisations de défense des droits humains
8) Renforcer les programmes de protection sociale (appui aux activités en faveur des groupes vulnérables)
9) Implication effective des O.N.G. locales dans le processus D.D.R.R.
CONCLUSION
La République Démocratique du Congo, notre pays, est à la recherche d’une stabilité institutionnelle, sociale, politique et économique, après une période longue de crise grave. Le Dialogue Inter Congolais a élaboré un vaste programme économique, social et humanitaire, qui devra être mis en œuvre pendant la période de transition. Notre souci est que les différents moyens de la coopération internationale nous conduise à la mise en œuvre de ce programme économique, social et humanitaire.
Au moment où les institutions de la transition viennent d’être mises en place, nous attendons un signal fort de la Belgique pour reprendre son rôle de « leading partner », pour que ce processus aboutisse et nous conduise vers les élections libres et démocratiques.
C’est à ce prix, estimons-nous, que la politique de la Coopération belge fera œuvre utile.
Fait à Bruxelles le 25 septembre 2003.
Félicien MALANDA NSUMBU
Secrétaire Exécutif du Conseil National des O.N.G.D.

