Commémoration de la journée internationale du sida : l'Anecco interpelle les enseignantes sur l'éducation sexuelle dans les milieux scolaires
La commémoration de la Journée internationale contre le Sida, célébrée chaque 1er décembre a offert à l'Association nationale des enseignantes catholiques du Congo (Anecco) l'occasion de rappeler à ses membres la primauté de l'éducation sexuelle qu'il faut donner aux enfants sous leur encadrement. C'est la salle de fêtes de la paroisse Saint Joseph de Matonge qui a servi de cadre à cette manifestation.
Trois interventions ont marqué le déroulement de cette journée de réflexion sur le Sida. Il s'agit notamment du discours de la Présidente nationale de l'Anecco Mme Marie-Véronique Kokolo; de l'allocution de la chargée de programme Onu/Sida Mme Diéridith Beaujean, ainsi que du mot de circonstance du Dr Benjamin Kwengani, médecin du gouvernement, représentant le coordonnateur du Programme national de lutte contre le Sida, PNLS.
Dans son discours, la présidente de l'Anecco a, après avoir passé en vue les contours de cette journée, déclaré que «en ce jour de commémoration du Sida, le moment est aussi à l'évaluation, à la comptabilité de l'horreur causée par cette pandémie, et enfin à la prise de conscience par nous en vue d'arrêter la progression de cette maladie». Ceci avant de donner les statistiques données en 2002 d'après lesquelles 5 millions de personnes ont été infectées en cette année. Et 14 mille personnes seraient contaminées chaque jour, indique le rapport.
Que devons-nous faire? C'est la question que Mme Véronique Kokolo s'est posée après avoir présenté ce tableau sombre; pour enfin y répondre par une interpellation ferme à l'endroit des membres de son association appelés à aller à l'assaut du Sida par des actions éducatives dans leurs établissements respectifs.
Pour la représentante du Coordonnateur résident de l'Onu/Sida, l'organisation est en train de lutter contre la discrimination faite aux personnes vivant avec le sida dans la société. Pour ce faire, l'Onu/Sida mettra à contribution tout ce qui est à son actif pour non seulement lutter contre la progression de la maladie, mais également permettre à ces personnes de vivre tranquillement, a conclu Mme Diéridith Beaujean.
A son tour, le Dr Benjamin du PNLS a donné à l'auditoire des chiffres pour stigmatiser le danger du Sida. A cet effet, a-t-il déclaré, 60% des militaires venus en RDC pendant la guerre, du côté des rébellions comme celui de l'ex-gouvernement, étaient porteurs du VIH/Sida. Parce que le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi et le Zimbabwe comptent parmi les pays infectés en Afrique, a ajouté l'orateur. Un autre chiffre qui a effrayé les gens c'est le résultat d'une enquête menée dans la classe de 3ème secondaire dans un lycée de la place. Ainsi, sur 45 élèves que comptait la salle interrogée séparément, 41 avaient déjà eu des rapports sexuels, alors non protégés. Concernant l'âge, celui-ci variait entre 15 et 18 ans. Et de leur côté, leurs mamans interrogées sur la santé génitale de leurs enfants, 40 femmes sur 45 avaient prétendu que leurs enfants étaient encore en état de virginité. Seulement 5 femmes avaient opté pour la réserve. Après cela, le Dr Kwengani a recommandé aux enseignantes d'éduquer les élèves sur les méthodes d'abstinence et de fidélité.
Dominique Mukenza
Le Phare (Kinshasa)
2 Décembre 2003
Publié sur le web le 2 Décembre 2003
