Bulletin hebdomadaire sur les activités des ONG de la RDC N° 15/2003
*LA COUPOLE 11.11.11/BELGIQUE RELIT SON PARTENARIAT AVEC LES ORGANISATIONS CONGOLAISES
Une équipe de 11.11.11. boucle en ce début de décembre 2003 une série de consultations de travail en RD-Congo, série qui a commencé en novembre dernier. En plus des échanges eus à Kinshasa avec les différents partenaires, cette mission s’est rendue à l’Est du pays, singulièrement dans la province du Nord-Kivu (Butembo, Beni) pour palper des doigts les réalités que connaissent les associations et les communautés de base dans cette partie de la République. Outre une montée remarquable des initiatives locales de développement, cette contrée est aujourd’hui en train de subir les conséquences des affres qui ont déchiré le district voisin de l’Ituri, dans la Province Orientale. En effet, des milliers et des milliers de personnes ont du trouver des refuges de fortune dans les territoires de Lubero et de Beni, plaçant les organisations congolaises et internationales dans un fait accompli préoccupant. Une chaîne de solidarité s’est rapidement tissée et, avec l’évolution plutôt positive en Ituri, il est maintenant question de ramener cette population dans ce district ou de l’insérer dans les territoires d’accueil selon la volonté manifestée par le requérrant.
Il faut noter, mercredi 19 novembre 2003, la direction du CNONGD a reçu, au siège de cette plate-forme, cette équipe de 11.11.11. Deux temps forts ont dominé cette séance de travail : l’état d’avancement des réalisations des activités programmées pour la fin de l’année 2003 et les grandes échéances attendues au sein de la plate-forme, notamment la session d’audit international et celle de l’évaluation externe. En plus de ces deux sujets, il a été rapidement passé en revue la situation de la Société civile de la RDC face aux nombreux défis auxquels fait face ce pays.
Cette séance de travail a permis aux deux parties de réitérer la ferme volonté de poursuivre leur partenariat.
*SEANCE DE TRAVAIL ENTRE LE CNONGD ET LE PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE/SOCIETE CIVILE-FORCES VIVES
Continuer d’échanger souvent sur les grands enjeux nationaux : telle est la conclusion à la quelle est parvenue une forte délégation du Conseil National des ONG de Développement de la RDC (CNONGD), conduite par le président du Conseil d’administration, M. Ramazani Kabengwa Tati, qui s’est longuement entretenue mercredi 19 novembre 2003 à Kinshasa avec le président du Groupe parlementaire de la Composante Société civile/Forces vives, le professeur Bahati Lukwebo. Plusieurs aspects de l’environnement national ont été abordés par les deux parties, notamment le « drôle de piétinement » qui caractérise le déroulement de la Transition. A cet effet, le président du Conseil d’administration du CNONGD a tenu à exprimer les inquiétudes de ce mouvement qui ne perçoit pas des avancées réelles vers le défi majeur qui est l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes dans moins de vingt mois. Pour sa part, le président du Groupe parlementaire/Société civile-Forces vives a pris en compte ces préoccupations et a indiqué que les délégués de cette composante au Parlement partagent totalement ces inquiétudes. Du reste, ils viennent d’envoyer à tous les membres de l’espace présidentiel une requête dans laquelle ils demandent justement à ces autorités de s’investir dans la capacitation de la Transition. Un accent particulier est mis sur le fonctionnement rapide des Institutions d’appui à la démocratie dont la direction a été confiée au mouvement associatif national.
Au terme d’un échange franc et marqué par le souci de renforcer les interventions de la Société civile/Forces vives dans l’avancée de la période de la Transition en RD-Congo, les deux parties ont convenu de multiplier leurs échanges. Dans un document daté de Kinshasa mardi 18 novembre 2003 et remis au président du Groupe parlementaire, le CNONGD note que « bien de situations que vit note pays en ce moment suscitent multiples interrogations et des craintes sans cesse croissantes, notamment :
- l’Ituri continue à flamber malgré la présence renforcée de la MONUC ;
- au point de vue politique, la réunification réelle du pays profond ne paraît pas être une priorité, surtout dans les zones toujours sous contrôle des anciens mouvements rebelles, en dépit de quelques actions plutôt médiatiques ;
- sur le plan économique, la réunification des recettes n’est pas encore au rendez-vous en raison d’innombrables blocages décelés au sein des structures spécialisées ;
- sur le plan social, la situation de la population demeure plus que préoccupantes, même l’aide humanitaire tarde à être distribuée.
Devant ces réalités graves qui peuvent conduire notre peuple au découragement, le CNONGD s’étonne et s’indigne du silence observé dans le chef des parlementaires issus de la Société civile en qui pourtant les Congolaises et les Congolais ont investi plus d’espoir.
L’adhésion des députés de la Société civile-Forces vives à un budget social de misère qui vient d’être voté à l’Assemblée national est une cause de grande déception ».
REACTION PROMPTE
Dans un accusé de réception daté de Kinshasa jeudi 20 novembre 2003, le président du Groupe parlementaire/Société civile-Forces vives indique qu’ « après la restitution faite par le président du Groupe aux délégations provinciales de la Société civile de la fructueuse rencontre que vous avez eue avec lui, nous constatons que vos préoccupations sont également les nôtres et que le cri d’alarme que lance le CNONGD vient renforcer celui que votre Groupe avait déjà lancé lors de son point de presse tenu dans la salle Kivu du Palais du Peuple, il y a trois semaines. En effet, votre Groupe avait mis en garde tous les animateurs de laTtransition sur le strict respect de la durée de la Transition et l’organisation sans délai des élections libres, démocratiques et transparentes. De même, votre Groupe avait insisté et continue à insister sur le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national par la nomination de nouveaux dirigeants ».
Pour terminer le Groupe parlementaire/Société civile-Forces vices souligne que « nous ne pouvons que vous assurer de notre engagement de servir les intérêts du Peuple congolais et vous encourageons à continuer à nous interpeller chaque foi que besoin. Nous espérons que les autres organisations de la Société civile vous emboîteront le pas ».
*PREMIER ECHANGE TECHNIQUE SUR LE PROCHAIN SYMPOSIUM NATIONAL DE LA SOCIETE CIVILE
Compte tenu de la drôle de morosité qui enveloppe l’environnement national et face aux nombreux défis auxquels est confrontée la population congolaise, à l’invitation du CNONGD et du PREFED, des personnes-ressources provenant du RECIC-National, du CEFORMAD, du Secrétariat National de la Société civile de la RD-Congo/Forces vives et de l’Association des Avocats de la Défense ont tenu jeudi 19 novembre 2003 à Kinshasa la première réunion préparatoire du Symposium national de la Société civile dont les travaux se dérouleront dans la capitale congolaise en mi-décembre 2003. Les participants à cette séance de travail, après avoir accepté qu’il était urgent de qualifier le rôle des Forces vives au cours de la période de Transition en RDC qui bat de l’aile, ont échangé sur des aspects techniques en rapport avec la tenue de ces importantes accises qui devraient amener le mouvement associatif à jouer un rôle décisif dans l’environnement national. Avec comme objectif global « permettre aux leaders de la Société civile de réfléchir sur les stratégies d’impliquer cette composante dans la gestion de la Transition en vue de protéger et défendre les intérêts de la population », cette rencontre à la quelle prendront part au moins six délégués de chaque province, poursuit un train d’objectifs spécifiques, notamment :
- appuyer la définition d’une vision commune de la Société civile congolaise ainsi que celle relative aux rôles qu’elle a à jouer à travers les regroupements du mouvement associatif pour maintenir la cohésion nationale pendant la Transition ;
- préparer la participation de la Société civile à la Conférence des Sociétés civiles des pays des Grands Lacs et à la Conférence régionale sur la paix ;
- définir et mettre en place une commission des stratégies, ayant pour rôle de faire régulièrement des analyses et de proposer des solutions aux problèmes du pays aux décideurs ;
- finaliser la Charte de la Société civile.
Eu égard au souci commun de parvenir à des résultats ayant une plus-value réelle, les participants à cette rencontre technique ont décidé de poursuivre leurs réflexions lundi 24 novembre 2003 en fin d’après-midi.
*PLAIDOYER DES ACTEURS SOCIAUX POUR LA PAIX DANS LA REGION AFRICAINE DES GRANDS LACS
Le président du Conseil d’administration du CNONGD, M. Ramazani Kabengwa Tati, représentera le CNONGD la rencontre régionale axée sur l’implication de la Société civile dans la Conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la Région des Grands Lacs (CIRGL) prévue pour juin 2004 sous les auspices des Nations Unies qu’organise à Goma, du vendredi 28 novembre au lundi 1er décembre 2003, le Comité de suivi du Plaidoyer régional des acteurs de la Société civile pour la paix dans la région des Grands Lacs, dont est membre le Conseil Régional des ONG de Développement (CRONGD) du Nord-Kivu.
Dans sa lettre d’information, le CRONGD/Nord-Kivu note qu’ « une vingtaine d’organisations membres de la Société civile du Rwanda, du Burundi et de la RDC appuyées par le Centre canadien d’études et de coopération internationale (CECI) à travers le projet Action citoyenne pour la Paix (ACIPA), ont pris l’initiative de mener une action commune de plaidoyer en faveur de la paix dans la Région des Grands Lacs. Ayant appris l’organisation en cours par l’ONU de la CIRGL, elles ont décidé de mener collectivement un plaidoyer pour que la Société civile des pays concernés y soit véritablement impliquée.
En plus de organisations partenaires de CECI/ACIPA dans la région, sont également invités d’autres organisations membres de la Société civile de la région intéressées par la CIRGL, des structures régionales d’appui et d’accompagnement de la Société civile et des organisations internationales oeuvrant dans la Région ainsi que des experts venant de plusieurs horizons».
La rencontre de Goma poursuit les objectifs suivants :
- échanger des informations sur les différents processus de préparation de la CIRGL dans chaque pays de la Région des Grands Lacs ;
- dégager les grandes lignes d’un cahier de charge de la Société civile des pays des Grands Lacs par rapport à la CIRGL ;
- élaborer un plan d’actions commun pour préparer la Société civile à la CIRGL ;
- mettre en place les mécanismes de suivi des résultats et conclusions de la rencontre régionale.
*PROCESSUS DE MISE EN ŒUVRE DU CODE FORESTIER ET NORMES D’APPLICATION
Du lundi 17 au mercredi 19 novembre 2003, il s’est tenu à Kinshasa l’atelier sur le processus de mise en œuvre du Code forestier et des normes d’application en RD-Congo. Ces travaux permis aux participants (des délégués des ONG et de la Société civile -Kinshasa, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Bas-Congo, Province Orientale et Bandundu-, des partenaires –RainForest/Norvège, Rain Forest/Grande-Bretagne, CED/Cameroun-, des experts du ministère en charge des forêts et des membres du corps professionnel bois, de mettre sur pied un mécanisme de suivi-évaluation de l’atelier :
- le Groupe de Travail Forêt (GTF) ;
- la création d’un point focal dans chacune des six provinces ayant participé à l’atelier ;
- la mise en place d’un réseau d’échange et de communication ;
- l’organisation dans six mois d’un autre atelier de suivi ;
- l’élaboration rapide du rapport général des travaux ;
- la publication des Actes de cet atelier.
En outre, cette rencontre a défini l’implication de la Société dans la vulgarisation du Code forestier et la mise en œuvre des normes d’application. Enfin, un mémo a été envoyé au ministre de l’Environnement, eaux et forêts pour l’élargissement du Comité de pilotage/projet FAO de mise en œuvre des normes d’application aux structures suivantes : CNONGD, GTF, Peuples autochtones.
*PROPOSITIONS DES ONG CONGOLAISES A LA BANQUE MONDIALE POUR UNE MEILLEURE INTERVENTION EN RDC
Quelles actions de développement la Banque Mondiale peut-elle inscrire dans sont prochain programme rn RD-Congo ? Comment pourra-t-elle intervenir mieux dans le fin fond des provinces ? En séjour de travail dans ce pays en octobre 2003, une mission de la Banque mondiale a rencontré, mardi 11 novembre 2003 à Kinshasa, une délégation du mouvement associatif composée du CNONGD, du CENADEP ainsi que des structures spécialisées des Eglises kimbanguiste et musulmane. Cette consultation avait comme soubassement l’intégration des vraies aspirations des communautés de base congolaises dans le programme 2004-2006 de cette institution financière. Les participants ont échangé autour des actions prioritaires que la Banque Mondiale pourrait inscrire dans ce programme : les infrastructures de communication (routes, chemins de fer, voies fluviales), l’appui à la dynamique communautaire, l’appui au gouvernement notamment dans la réforme de l’administration publique. Un accent particulier a été également mis sur le mode d’intervention de l’institution financière dans les provinces. A ce niveau, il a été question d’envisager une sorte de décentralisation de l’aide, de gestion des fonds délégués par des comités où devraient siéger des délégués des ONG et des églises.
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