Société civile : l’implication dans la prise des décisions
Les membres de différentes plate-formes de la société civile se sont rencontrés, jeudi 4 décembre dernier, pour une journée de réflexion pouvant leur permettre de donner du tonus à leur composante. La rencontre a eu pour cadre le bâtiment qui abrite les installations de l’Initiative congolaise pour le sauvetage des populations de Goma (Icg) et de l’Observatoire anti-corruption (Oac) situé sur huitième rue, quartier résidentiel dans la commune de Limete.
La journée a été marquée par une conférence sous le thème : “ Implication de la société civile dans la coopération structurelle ” animée par M. Nobert Yamba Yamba Shuku, consultant et expert en développement. Après des travaux en commissions, quelques recommandations pratiques ont été formulées par les participants. Ces recommandations invitent les membres de la société civile à s’organiser en une force unique pour une participation effective au développement de la communauté congolaise.
Dans un langage musclé, M. Norbert Yamba Yamba a fait un constant général qui démontre que tous les indicateurs de notre pays sont au rouge. Cela est dû au fait que la population, c’est-à-dire la société civile ne participe pas à la gouvernance du pays. “ De l’accession de la Rdc à l’indépendance à nos jours, a-t-il dit, le gouvernement du pays est resté une affaire privée entre les mains d’une minorité qui n’associe pas la population ”. Ce constant, a-t-il poursuivi, a fait qu’après 30 ans de coopération structurelle, on a investi des moyens colossaux et que la situation de notre pays ne change toujours pas.
Au deuxième stade de son exposé, M. Yamba Yamba s’est posé la question de savoir s’il existe vraiment une société civile en Rdc. Quelle définition pouvons-nous donner à cette société civile et quel rôle joue-t-elle dans la gouvernance de notre pays? Il a souligné que dans notre pays, il existe une société civile d’en haut, c’est-à-dire des hommes en cravate, des hommes qui affirment qu’ils ont des associations mais en vérité ne font rien et celle d’en bas, constituée d’associations de base et qui opèrent sur terrain.
“ L’absence de l’unité entre ces deux sociétés civiles fait que les bailleurs de fonds ne nous prennent pas au sérieux. Ils disent qu’en Rdc tous sont des politiques, des hommes en cravate à la recherche de la survie personnelle”, a-t-il affirmé.
Il a enfin fixé quelques préalables (au total douze) pouvant permettre à la société civile de bien jouer son rôle dans le développement de notre pays. Il a recommandé à ces derniers de revenir à leur mission traditionnelle et que les forces sociales de la société civile soient unies autour d’un cadre de concertation.
En réponse à une question de la presse, M. Roger Mwamba, président du comité organisateur de cette journée de réflexion et président de la plate-forme du Conseil fédéral de développement (Confed), a précisé que l’objectif assigné à cette rencontre est d’arriver à l’unification de la société civile dans sa diversité. “ La société civile doit s’unir pour défendre les intérêts de la nation et doit savoir quelle est sa position vis-à-vis des institutions de la transition et de la coopération structurelle internationale ”, a-t-il souligné.
La recherche des intérêts politiques ne donne rien à notre pays et ne garantit pas le progrès de notre société. Il faut que la société civile donne du tonus pour que chacun de nous où qu’il se trouve, se donne, au nom de l’unité, à défendre les intérêts du pays a conclu M. Roger Mwamba.
Godard Mabokoy
