DES INITIATIVES QUE NOUS DEVRIONS IMITER : AU SENEGAL, DES JEUNES DOMESTIQUES INITIEES A L’INFORMATIQUE.

(Voici une intéressante correspondance de notre ami Abdouramane SAL GONZALEZ, chercheur sénégalais basé à Dakar qui nous fait part d’une expérience heureuse et qui constitue une vraie fierté pour son pays.
A quand l’imitation, par des congolais que nous sommes, des initiatives du genre ? Ah si le « ndombolo » pouvait céder la place à une formation du genre.)
Situé dans le Quartier Hersent de Thiès, le Centre Emmanuel qui a vu le jour, il y a seulement deux ans, a pour credo, d’accompagner les filles domestiques en les formant dans le domaine de l’alphabétisation fonctionnelle et de formation qualitative ; ceci à leurs heures perdues, précisément le soir après un journée bien remplie.
L’objectif est surtout de former des citoyennes conscientes du rôle qu’elles sont appelées à jouer dans le cadre de la promotion de la femme et surtout dans le processus de développement économique, social,et culturel.
Il s’agit également d’éviter certaines dérives dont font l’objet la plupart des domestiques.
C’est dans ce cadre précis que s’inscrit la formation d’une vingtaine d’adolescentes issues principalement des milieux dits « défavorisés » (Les Quartiers Hersant, Sampathé, Darou Salam, Cité Senghor notamment) qui viennent d’être initiées aux Ntic (Nouvelles Technologies de l’information et de communication).
La remise des diplômes qui a sanctionné cette formation menée de main de maître avec un bon encadrement s’est déroulée en présence du Gouverneur de la Région de Thiès et du Représentant de l’Unicef ; une autre occasion pour les initiateurs de procéder au lancement du nouveau site web.
Financé par le FNUAP et l’UNICEF, le programme a permis de former des jeunes domestiques dont 8O% n’ont jamais fréquenté l’école.
Pour la Coordinatrice du Projet, Madame Habiba Aïdara, c’est un financement de 1O millions de dollars qui a été injecté pour l’acquisition du matériel informatique et 5 millions de dollars pour la formation.
Par ailleurs, les autres charges du Cybercafé sont supportées par le Projet qui est en même temps géré par les domestiques elles-mêmes. D’ailleurs, une seconde phase est prévue pour le micro crédit afin de permettre aux jeunes filles défavorisées de se lancer dans des activités génératrices de revenus.
Le Projet vise 1O.OOO filles dans sa phase expérimentale de trois ans. En attendant, le Projet s’investit dans d’autres activités (santé de reproduction, éducation pour la santé, l’insertion socio-économique).
A ce jour, 15O femmes ont été formées à Pire dans le cadre de la transformation des fruits et légumes, à Mbour, elles sont 1OO autres à s’activer dans le cadre de la sensibilisation en matière de santé.
Pour le coordonnateur national du Centre, Marius Biya, 236 filles à Thiès et 15O à Mbour ont bénéficié des modules d’alphabétisation fonctionnelle de formation qualitative.