RAPPORT ANNUEL SUR LES DROITS DE L'HOMME AU SUD KIVU -Année 2002

« Chaque jour, des enfants sont exploités et exposés aux violences de la guerre .
Chaque jour comme cela et une nouvelle journée au cours de la quelle nous n’avons pas accompli notre tache envers les enfants »

La R D Congo, depuis les événements des conflits armés, ne cesse de sacrifier ses enfants, sa progéniture. Voici six ans de souffrance, de calvaire.
Ceci est arrivé au moment où la majorité de la population croupissait dans la misère indescriptible qui puisse exister, fruit de la gestion du régime du feu Président Mobutu.
S’il en est ainsi, qu’en est – il des enfants qui sont les premières victimes ?
Des années en années, des épisodes en épisodes de guerre dite de « libération », les enfants de l’Est de la R D Congo continuent à être sacrifiés. Ils subissent les poids de tous ces événements jusqu’à ce jour .
Avec l’implication de la communauté internationale et l’évolution des pourparlers entre les belligérants en R D Congo, l’espoir de voir la situation se normaliser est en train de se dissiper. Et l’impression est que parmi eux, personne ne se souvient des enfants, de leur avenir.
L’année 2002 a connu beaucoup d’épisodes, afin de cesser les hostilités, mais en vain. Entre-temps les enfants deviennent de plus en plus extrêmement démunis face aux multiples violations dont ils sont victimes. Et cette violence est souvent liée à des situations désastreuses provoquant des graves insuffisances au niveau de l’encadrement et au développement des enfants.
Actuellement, ils sont des milliers abandonnés dans les foyers et plusieurs meurent par manque de nourriture ( de 7 % à 20 % dans les territoires et 5 % dans la ville de Bukavu ,comme taux de malnutrition aiguë ), manque d’abri ou des soins de santé primaires à cause des affrontements fréquents dans les villages à l’intérieur de la Province du Sud – Kivu ; car les affrontements ont quitté la ville pour y élire domicile .
Ils sont restés mutilés, handicapés à cause des mines anti - personnelles, de leur participation active dans les combats.
De l’autre coté, un nombre important ne fréquente plus l’école, à cause des affrontements réguliers, ne savent plus leurs domiciles fixes, ni leurs écoles, car détruits, pillés et d’autres abandonnent très vite les études.
Quels secours lors des catastrophes ou des conflits armés ? Ils ont souffert des conséquences de ces guerres et ont été victimes d’exploitation et des violences de toute sortes.
Ils sont morts, tués, blessés gravement ou invalides, sont restés sans abris et un nombre incalculable d'orphelins ou d'enfants séparés de leur famille, victimes de traumatisme psychologique et qui vivent aujourd’hui dans les conditions les plus précaires.
Et comme des situations d’insécurité ont persisté, ils ont été conduits à des maltraitances, à la violence ou à l’exploitation, d’autres encore ont été forcés d’entrer dans le milieu de la prostitution et travaillent dans des conditions dangereuses, ainsi que la vie dans les rues.
Bref, des violations très graves de droits de l’homme ont été observés dans la Province du Sud – Kivu, à l’Est de la R D Congo. Celles – ci entretenues et exécutées par la rébellion, le Rassemblement congolais pour la Démocratie ( RCD) et leurs alliés Rwandais et Burundais et diverses bandes armées dans la région : Mai – Mai, les Interahamwe, les FAP, les Mudundu 40 , le FRF,…²
Ils ont faits des enfants leur machine de guerre, la chair à canon, les ont tués, violés, laissés orphelins,…Des cas les plus frappants ont été reportés à l’intérieur de la Province ainsi que dans les grandes agglomérations .
Des cas d’insécurité ont été signalés, plusieurs cas de viols de jeunes filles et petits enfants par diverses fractions armés ainsi que des enlèvements.
« Le sort des victimes demeure inquiétant. L’opinion se rappellera qu’au début des guerres, plusieurs dénonciations de propagation d VIH/Sida, éventuellement portés par des éléments des armées d’occupation en R D Congo ont suscité des diverses controverses. Aucun travail connu n’a tranché cette question. Pourtant le taux de prévalence des cas du Sida identifiés aujourd’hui dans les différents villages de la Province du Sud – Kivu mérite une attention particulière » ( Rapport Héritiers de la Justice, 2001).
Les enfants sont restés traumatisés, à cause des actes de barbarie ont vécu des scènes macabres en voyant leurs parents torturés et détenus et parfois assassinés.
Plusieurs enfants ont été utilisés par les différentes factions rivales ; les unes démobilisent à travers des promesses, mais mobilisent par des faits. D’autres encore insécurisent les enfants soldats démobilisés de l’armée qui sont déjà réinsérés dans leurs familles et communauté.
Les enfants pris en otage dans leurs armées ne savent plus s’en détacher, et ceux qui ont cette chance sont traqués, poursuivis et arrêtés comme déserteurs, en avançant comme motif que les civils et la communauté internationale sont incapables de les encadrer.
Au niveau des droits économiques, sociaux et culturels, les enfants du Sud – Kivu n’ont pas su à quel saint se vouer. La pauvreté a pris de l’ampleur dans les familles, des enfants se sont retrouvés en nombre important dans les rues, ils sont devenus des gestionnaires de leurs familles précocement poussant ainsi les petites filles à s’adonner à la prostitution, et d’autres sont non scolarisés et déscolarisés.
Que n’a t- on pas vu avec l’afflux des sinistrés de Goma avec l’éruption du volcan Nyiragongo ? Beaucoup d’enfants non accompagnés, séparés de leurs familles ont rempli les rues de la ville de Bukavu. Les uns ont été pris en charge, mais d’autres sont restés sans assistance.
Beaucoup ont abandonné les études, faute des primes scolaires exigées que leurs parents impayés sont incapables de trouver. Les cas les plus frappants sont dans les territoires et villages où certaines écoles n’ont pas encore ouvert leurs portes depuis ces guerres.
Le taux de scolarisation est passée de 78 % avant la guerre, à 53 % en 2001 et à 43 % au taux net. La déperdition de 12,3 % de 1999 en juillet 2000 et la et la sous scolarisation des filles à 38 %.
Des décisions prises par les autorités du R CD – Goma sur la vente des nouvelles plaques minéralogiques ont suscité des désapprobations de la population du Sud – Kivu, à tel point que cela a éjecté dans la rue les enfants de la rue, les élèves de certaines écoles primaires à manifester leur mécontentement.

Avec l’évolution de la politique en R D Congo, les enfants du Sud – Kivu attendaient déjà leur problèmes être résolus et leurs droits recouvrés. Tiennent – ils compte de l’intérêt supérieur des enfants, les politiciens de ce pays ?
Beaucoup ont été auteurs de violations des droits de l’homme, certaines sont connues par les autorités tant politiques que militaires du RCD – Goma et sont restés impunis, malgré les appels et dénonciations des militants des droits de l'homme.

Projet GRAM – Kivu asbl s’investit à publier ce rapport afin de donner de la lumière à l’opinion locale, nationale et internationale sur la situation des droits des enfants à l’Est de la R D Congo en général et au Sud – Kivu en particulier et d’inviter à tous les belligérants et autres acteurs à mettre fin à ces exactions et à prendre des mesures préventives et conservatoires pour la protection des enfants qui demeurent éternellement victimes de la violence et autres atteintes aux droits humains.

Ces cas cités ci – dessous ne sont que des illustrations parmi tant d’autres et qui, certains ont été dénoncés par des associations des droits de l’Homme et de l'enfant.

I . HOMICIDES ET ATTENTES AU DROIT INHERENT A LA VIE

- Début janvier 2002 , trois enfants et leur père Monsieur Jean, Fils de Kashe, de village Asele, Groupement des Babungwe, en territoire de Fizi, ont été victimes des mines anti - personnelles posées par des militaires burundais au service du RCD basés à Mboko, chef lieu de la collectivité Tanganyika. Ces infortunés du retour du champs ont sauté sur ces mines près du pont sur la rivière M- Ngule.

- Le 5 janvier 2002, des Interahamwe ont attaqué nuitamment Monsieur Maneno Kagayo de la collectivité - Chefferie de Burhinyi en territoire de Mwenga et après avoir échappé de justesse à ses ennemis, sa fille ( 15 ans ) qui dormait a été tuée par balles.

- En date du 21 janvier 2002 , des Interahamwe ont pillé dans le groupement de Luchiga et ont tué un jeune garçon de 16 ans et blessé Mlle Nsimire Makwende , orpheline ( 15 ans ), Mlle Nankafu Buhendwa Mushosha ( 11 ans ) élève en 5 ème primaire à Luchiga.

- Le 14 janvier 2002, un massacre a été commis par les militaires du RCD à Kaboke II, secteur Tanganyika dans le territoire de Fizi près de 20 personnes ont été tuées parmi lesquelles les enfants dont : Mademoiselle Tabu Regina ( 6 ans ), Mademoiselle Masola Nyonyolo ( 6 ans ), Mlle Nyange Nyonyolo ( 8 ans ), Mlle Sinandugu ( 10 ans ), Monsieur M' Elongo Nyange ( 15 ans ), Mr Jérôme Kiza ( 17 ans ).

- Le lundi 28 janvier 2002 dans la nuit , des Interahamwe ont fait irruption dans le village de Burhurhu, groupement de Bulumwa, collectivité - chefferie de Kaziba en territoire de Walungu, un enfant de 3 mois , au nom de Chance, fille de Aimée M' Muhigwa fut atteinte par des balles à l'abdomen.

- Le 10 /02/ 2002 , Mlle Noella ( 17 ans), fille de Madame M’Bakonda Jacqueline, résident au village Chaguma/ Mugogo dans le territoire de Walungu a été touchée au thorax par une bale tirée par des militaires du RCD . La pauvre fille est décédée le 13/02/2002 vers 15 Hoo .

- En date du 5 mars 2002, 5 enfants auraient été tués à Mapimo avec leurs parents et leurs Monsieur Sakalukoluko et son épouse dans le territoire de Shabunda par les bandes armées Mai - Mai.

- Le 6 mars 2002 à Mizango, groupement des Baliga en territoire de Shabunda, 4 enfants et leurs parents Mr Lumumba et sa femme ont été tués par des Mai - mai.

- Le 29 mars 2002, Monsieur Mazambi Wisomba( 9 ans ), Lusu Wasso( 11 ans), et Milemba ( 14 ans) ont été tués à Kyatela ( Kitutu) lors des affrontements entre les militaires du RCD et les Mai –Mai ( Territoire de Mwenga) : 5 autres y compris une fille ont été tuées vers Ngando, Kasika et Kitutu ; 25 jeunes ont été tués lors des affrontements à Mulungu, Groupement de Baliga, Territoire de Mwenga

- Le 23 avril 2002, lors des affrontements entre Mai - Mai et l'Armée patriotique rwandaise ( APR) à Kalonge, l'enfant - soldat Bahati ( 15 ans ) qui avait été démobilisé et réintégré dans sa famille et qui a été re - enrôlé par les Mai - Mai, a reçu une balle au niveau de fesses. Il serait parti dans la foret ou sa situation sanitaire demeure incertaine

- Le 16 juin 2002, Monsieur Kaderhwa ( 16 ans ) a été assassiné par les mai - mai dans la collectivité de Kalonge en territoire de Bunyakiri. La victime a été confondue à un ancien enfant soldat qui s'était autodémobilisé sans laisser l'arme. Ce dernier a été considéré comme déserteur et était recherché pour retourner dans l'armée.

- Le 22 juin 2002, Monsieur Ikando Kimengele ( 15 ans), fils de Kimengele Basubi, originaire de la localité de Misanga, a été tué à coup de couteau par les Interahamwe basés à Mulombozi. La victime a été soupçonnée de complicité avec l’armée du RCD et leurs alliés rwandais.

- Le 2 juillet 2002, Monsieur Songa Matula ( 14 ans) a été tué à Sigulu, collectivité de Wamuzimu, par balles lors du pillage organisé par les interahamwe Ce dernier fut assassiné en voulant se sauver.

- Le 2 juillet 2002, Monsieur Songa Matula (14 ans ) a été tué à Sigulu, collectivité de Wamuzimu, par balles lors du pillage organisé par les Interahamwe. Ce dernier fut assassiné en voulant se sauver.

- Lors des attaques du 16 et du 23 novembre 2002 par les Interahamwe dans les localités de Cazi, Lugerero, Karhwamurhi, Bulezi et Lushesha, un enfant de la famille Baguma Kabuzi a été tué avec 2 autres femmes.

- Le 23 novembre 2002 à 19 h 30, les Interahamwe ont attaqué le village de Cazi dans le groupement de Bushwira, en territoire de Kabare, et ont tué un bébé de 2 ans avec 6 autres personnes.

- Le 23 novembre 2002, des militaires du RCD basés à l'aéroport de Kavumu ont tué un jeune garçon de 14 ans, nommé Muniali, fils de Marara et de M'Bihembe.

- Le 30 novembre 2002 , entre 18 h 30 et 19 h oo à Sange en territoire d'Uvira, une fillette de 9 mois , Mlle Bébé Sharifa Rusagara a été tué par balles avec son père Ndaheba Rusagara et sa mère Dikila Mutawagumba.

- Le 30 novembre 2002 , entre 18 h 30 et 19 h oo à Sange en territoire d'Uvira, une fillette de 9 mois , Mlle Bébé Sharifa Rusagara a été tué par balles avec son père Ndaheba Rusagara et sa mère Dikila Mutawagumba.
Les autres enfants cherchant à se sauver deux ont été grièvement blessés par balles aussi. Il s'agit de Mr Muholeza Rusagara( 15 ans ) et Mlle Mwajuma Rusagara ( 10 ans ), tous élèves à école primaire Mushenyi.

- Le 31 décembre 2002, à Lushenyi,, collectivité de Kalonge en territoire de Bunyakiri, un enfant soldat au service des Mai - Mai répondant au nom de Kavuna ( 13 ans ) a tué par balle un ancien enfant soldat démobilisé et réintégré dans sa famille du nom de mugisho Kalumuna ( 11 ans ) et qui étudiait déjà à l' école primaire de Kalonge en première année. L'infortuné répondait aux questions de son ancien collègue militaire qui lui menaçait de savoir pourquoi il a quitté le service militaire. Celui - ci lui répondit qu'il n' a rien trouvé de bon et qu'il a préféré étudier, car à la longue son collègue sera son escorte. C'est avec cette réponse que son ami ouvrit le feu sur lui en lui logeant une balle sur la tête. L'auteur fut arrêté et transféré à Bunyakiri pour retourner à kalonge plus tard à son poste.

II. VIOLS, ENLEVEMENTS ET TRAITEMENTS DEGRADANTS DES ENFANTS ET FILLES MINEURES

" Cependant, soldats et autres combattants commettent des crimes de violence sexuelle suite aux cas de viols pratiquement e toute impunité et ni la police ni les autorités judiciaires ne donnent sérieusement….Ces crimes de violences sexuelle ont des conséquences directes, profondes et bouleversant pour les femmes et les filles qui sont attaquées ainsi que pour leur communauté" ( Rapport de Human Right Watch"la guerre dans la guerre", juin 2002).

- Le 12 Février 2002, à Butondo, groupement de M'Binga - Sud, chefferie de Buhavu dans le territoire de Kalehe, des hommes armés en provenance de haut - plateaux ont enlevé et conduit à une destination inconnue les personnes ci - après: deux fils et leur père Mr Ngurusi, une fille non autrement identifiée et son père Hungu, la fille de Mr Baris de Keyeho.

- Lundi 25 février 2002 vers 5 h 20, deux jeunes filles non autrement identifiées en provenance de l'hôpital général de Bukavu ou elles veillaient sur leur chère mère malade, ont été sérieusement violées à tour de rôle par 8 militaires du RCD revenant du patrouille et stationnés sur la route qui mène vers l'hôpital au parking de bus pour Bagira sur avenue Michombero dans la commune d'Ibanda.

- En date du 26 février 2002, , dans la localité Mabingu, groupement d'Irhambi en territoire de Kabare, des Interahamwe ont enlevé deux garçons Imani Barhunzi et Muhinzo. Après un séjour d'une semaine dans la foret du territoire de Masisi, ces deux jeunes gens ont été confiés à un infirmier qui les a ramenés chez eux le 5 mars 2002.

- Le 3 mars 2002 à 5 h oo du matin , trois fillettes dont l'âge varie entre 14 et 15 ans ainsi qu'un policier ont été enlevés par un groupe d'individus armés à Chirunga.
- Dans la nuit du 1er au 2 mars 2002, une fillette de 9 ans du nom de S.K a été enlevée au centre de Lushebere /Bushushu en territoire de Kalehe et conduite à une destination inconnue par des hommes armés en uniforme militaire qui ont pillé systématiquement le village.

- Dans la nuit du 18 au 19 mars 2002, les militaires du RCD ont violé et enlevé certaines femmes dans la localité de Lugo, groupement d'Izege en territoire de Walungu, dont Mlle Mwangaza(16 ans ), fille de Byamungu.

- Le 2 avril 2002 vers 15 h oo, une fillette âgée de 11 ans , élève à l'école primaire Mosala en 4 ème année C a été violée par un homme qui s'est fait passer pour un militaire du RCD, au niveau du tronçon routier reliant le lycée wima et l'Economat général dans la commune de Kadutu.

- En date du 12 septembre 2002, Mlle Nkumeji Kagayo (12 ans) du village Kacuba à Kalonge a été enlevée par les Interahamwe.

- Le 13 octobre 2002 à 20 h oo , la petite Alice Basirwa ( 12 ans ) a été enlevée et emportée la nuit par les Interahamwe avec 12 autres filles dont une garde malade de l'hôpital Général de Mukongola, territoire de Kabare.

- En date du 17 octobre 2002, la jeune fille jeannette Kabarhu de 14 ans , du village de Mamba, dans la collectivité - chefferie de Kalonge a été enlevée par les Interahamwe alors qu'elle était à la recherche des bois de chauffage et emportée dans le parc Kahuzi Biega pendant deux semaines. Elle trouva la liberté grâce à la récupération d'une autre fille par ces derniers.

- En date du 1er novembre 2002, la fille Furaha Ciralira du village Ntulu à Kalonge en route vers le marché e Mudaka avec 15 mesures de haricot, pour payer les habits de mariage, enlevée et emportée dans le Parc Kahuzi Biega pendant deux jours par les Interahamwe

- Le 16 novembre 2002, trois filles ont Jeannette Kabembe ( 16 ans ) du village Magumga, Kabibi Lungulungu ( 15 ans ) du village Lwakungu et Bora Kazogane ( 16 ans ) du village Bugarama dans le groupement de Mule à Kalonge , ont été enlevées par les Mai - Mai

- Le 20 novembre 2002 à 19 h oo , une jeune fille du nom de Venciane Tulinabo ( 16 ans ) du village Burhale à Kalonge a été enlevée par les Interahamwe après avoir pillé dans sa famille et emportée dans le Parc Kahuzi Biega vers Bitara pendant cinq jours.

- Dans la même date, la fille Josiane Nsimire (15 ans) du village Burhale a été enlevée et emportée dans le Parc de Kahuzi Biega pendant un jour par les Interahamwe.

- Dans la nuit du 27 au 28 novembre 2002 vers 23 h oo , Mlle Nsimire Antoinette a été attrapée par les militaires du RCD alors qu'elle était forcée d'accompagner les Interahamwe qui venaient piller de nouveau à Murhesa, son milieu natal . Elle venait de faire 3 mois avec eux dans le Parc Kahuzi Biega. Elle a été battue copieusement étant enceinte de 3 mois. Grossesse du commandant Serge des Interahamwe. La fille orpheline de père, a été enlevée le 1er août 2002 lorsqu'elle se rendait à Kalonge pur acheter des haricots à vendre pour la survie de sa famille. Le commandant Serge des Interahamwe l'amena manu militari dans la foret et fit d'elle sa femme.
- Pendant cette même période de novembre 2002, Mlle Namavu Colette ( 14 ans ) du village de Kalunda à Kalonge a été enlevée par les Mai - Mai .

- Le 15 décembre 2002 dans le village Chirunga, Mlle Nsimire , fille de Buhandwa( 11 ans ) a été violée par un militaire du RCD dans le champs

" Tant que le climat d'impunité persistera dans l'Est du Congo, des femmes et des filles continueront à être prises pour cibles au cœur de cette guerre dans la guerre" (rapport de Human Right Watch, " la Guerre dans la Guerre").

III. DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS :

Atteintes aux Droits à la Survie au Développement, à l'Education, à la Santé et aux Soins de familles.

La situation des droits économiques, sociaux et culturels a été très préoccupante cette année à cause de la persistance de la guerre.. La population s'est appauvrie davantage avec les beaucoup de retombées dans la prise en charge des enfants.
De cas d'insécurité dus aux affrontements réguliers dans les territoires et villages de la Province du Sud - Kivu ont mis à genoux le peu de revenu de la population par des déplacements, l'abandon des activités agricoles, pillages de leurs bêtes.
Des cas graves de malnutrition enregistrée et de la mortalité infantile ont pris de l'ampleur, des cas de déscolarisation.
Avec l'arrivée des déplacés de Goma suite à l'éruption du Volcan Nyiragongo dans la Province du Nord - Kivu, la Province du Sud - Kivu a accueilli un nombre important d'enfants séparés de leurs familles, des enfants des rues et autres abandonnés.
Les uns étaient accueillis et pris en charge au centre de transit de Bagira sous la gestion du Réseau enfance en situation particulièrement difficile ( Réseau ESPD) / Sud - Kivu, les autres dans les familles d'accueil avec un revenu très bas .
Et pourquoi ces enfants devraient - ils souffrir ainsi , " alors que le catastrophe était prévisible ? Avait déclaré le vulcanologue. Mais l'autorité n' y avait prêté qu'une molle attention… sinon elle aurait aidé à trouver pour les spécialistes les moyens financiers et matériels de surveillance, au lieu d'investir des millions de dollars dans la persistance de la guerre. Ainsi le pire aurait- il été évité, non pour contrer l'éruption, mais pour permettre à la population d'évacuer la ville à temps.
La communauté internationale, le cas échéant, se serait également mobilisée à temps pour des solutions adéquates. En d'autres pays, le cas aurait été jugé et puni pour " crime prémédité" commis par l'autorité ( Amani, N° 32).

Alors, les enfants sinistrés déplacés ont gonflé le chiffre des enfants en situation particulièrement difficile déjà dans la Province du Sud - Kivu.
Ces derniers sont trop souvent dans des conditions déplorables et sont l'objet de toutes sortes d'abus. Plusieurs n'ont pas pu accéder à l'école. Les rues sont devenues pleines d'enfants et mendiants, les enfants travailleurs et autres exploités sexuellement et économiquement et maltraités ou accusés de sorcellerie.

Des abus envers les enfants

Dans certains endroits, beaucoup de petites filles sont séquestrées parce qu'accusées de " sorcières".
Des maisons de tolérances entretenues par des femmes ayant un âge très avancé (professionnelles de sexe) et qui exploitent les enfants mineures dans les quartiers et agglomérations les plus pauvres de la ville de Bukavu ainsi qu'à l'intérieur de la Province ans les carrés miniers sans tenir compte des infections sexuellement transmissibles et le VIH / Sida.
Des milieux comme le territoire de Mwenga, les enfants sont utilisés comme concasseurs de pierres appelés communément " Twangeuses", en jargon local dans les carrières des mines à Kamituga et à Lugushwa au lieu d'aller à l'école.

De l'Utilisation et du Recrutement des enfants dans l'armée

Avec la situation qui prévaut sur terrain actuellement en R D Congo, et principalement à l' Est, la situation des droits humains nous préoccupe tant et appelle une action en synergie des Ong et association de défense de droits humains et l'implication de tous les acteurs sur terrain; Nous disons les belligérants en R D Congo ainsi que la communauté internationale.
Plus le conflit perdure, plus nous assistons à des violations très graves de droits de l'enfant en particulier.
Ces derniers sont utilisés par les acteurs combattants dans les villes et territoires dans la Province du Sud – Kivu.
Avec l'état d'avancement des négociations et processus de paix en R D Congo, force est de remarquer que les enfants continuent à être recrutés dans les forces combattantes dont elles – mêmes connaissent les tenants et les aboutissants. L’intérieur de la Province du Sud – Kivu reste le théâtre des affrontements réguliers et abus très graves envers les enfants. Ils se déplacent régulièrement ne connaissant plus leurs logis , et sont dans les forets et villages voisins en fuite , ils sont déscolarisés et non scolarisés , malnourris, sont violés et manquent des soins appropriés
La violence a pris de l'ampleur dans les villages et territoires surtout avec la prolifération des armes légères et ainsi les enfants ont été les plus exposés et ont participé activement dans différentes opérations de terrorisme, des tueries, des pillages et autres attaques,…Ils sont nombreux dans toutes les fractions et belligérants, qu'il s'agisse de l'armée du RCD , des Mai - Mai, des Interahamwe, du F.N.L., FRF,…
Avec le retrait de l' Armée Patriotique Rwandaise ( APR) du territoire congolais , l'heure était aux responsables du RCD de lancer des appels aux familles de faire enrôler les enfants dans leur armée pour la sécurité des territoires sous leur contrôle.
Axe Kaziba – Burhinyi – Luhwinja

Tous les enfants démobilisés de l'armée en 2001 – 2002 n'ont plus de problèmes de protection. Ils sont occupés aux champs, font la briqueterie et d'autres sont à l'école et réussissent.
L' on a remarqué l'arrêt momentané du recrutement, mais au mois d'août dernier les enfants qui étaient dans le local défense seraient destinés à des destinations inconnues, certaines langues disent que ces enfants seraient partis au centre d'entraînement de Luvungi , où le RCD forme les militaires actuellement .
Entre Tubimbi et Bwahungu , le commandant " Tango Papa "et ses 16 militaires du RCD ont transféré 8 enfants au centre d'entraînement de Luvungi par le biais du Commandant Charles de l' APR. Les familles de ces enfants sont à leur recherche.

Axe Walungu

Beaucoup d'enfants sont visibles dans l'armée de Mudundu 40 ( M40) à Ciherano ,Burhale, Lubona , Lurhala, Mulamba. Cette dernière a fait alliance avec l'armée du RCD il y a quelques mois après une longue résistance.
Depuis le 3 septembre2002, à Nzibira, Muyange 1er, le commandant M40 du nom d'Alex a recommencé le recrutement des enfants en exigeant, avec l'appui de L'APR sur une colline, que la local défense intègre M40.
A Tshagala et à Tshirungu, l'on a remarqué la fuite massive d'une dizaine d' enfants vers Luhago ( Nindja) et se sont dirigés vers l'armée de Mai – Mai ( FAC ) sous la conduite du commandant Claude , ancien déserteur de l'armée du RCD.
Izege et Ikoma sont dans l'insécurité avec la présence de la local défense incontrôlée .Le constat est que personne dans ce territoire ne veut démobiliser les enfants . Chaque fraction garde les enfants pour marquer sa présence sur terrain. Une nouvelle fraction appelée " Bana Mai " opère aussi dans le milieu.
A Walungu – centre, il existe un groupe militaire composé des plus ou moins 50 " Hutus" appelé les " Banyabwisha" pour le compte de la 5 ème brigade – Goma sous le commandement du commandant Elimu. Il paraîtrait que ce sont les anciens Mai – Mai du nord – Kivu. Parmi eux , des enfants armés.
D'autres jeunes garçons ont été enlevés par ce même commandant après avoir été refusé d'accéder à une fête de mariage dans la quelle un commandant M40 y a été conviée. Ce groupe militaire a remplacé L'APR à Walungu début août 2002.
Les associations membres de la coalition pour mettre fin à l'utilisation d'enfants – soldats au Sud - Kivu ont continué avec l'identification des enfants combattants dans Mudundu 40 avec l'autorisation de ce dernier. Trois officiers de M40 ont participé aussi à cette action , car eux – mêmes n'ont pas le chiffre exact des enfants qu'ils utilisent . Le résultat de cette identification sera publié dès que possible.

Axe Idjwi

Au nord, la police utilise les enfants au marché, au Beach d'accostage des pêcheurs pour le rassemblage des maniocs , viande, …Vivres qu'ils rançonnent aux petits vendeurs .
Au sud, les policiers utilisent une cinquantaine d'enfants pour le même travail. De l'autre côté, les pêcheurs utilisent le reste d'enfants toue la nuit.
- Dans la nuit du 2 au 3 mai 2002 , dans les collines de Chizi, Nyalunkumbwe et Lubona, sous – village Rambira , village Bushushu , groupement Mbinga – Sud , chefferie de Buhavu en territoire de Kalehe, des enfants et des jeunes gens ont été pris en otage par des bandes armées jusque – là non identifiées. Il s'agit de : Byeragi ( 8 ans ), Tuyubahe ( 10 ans), Ndorimana Muhati (9 ans ),Nzayituriki Masuhuko (9 ans ),Sibomana Byuvohore (7 ans), Bankunzi Byunvohore ( 9 ans ), Ruhaya Byunvohore ( 7 ans), Gérard kalibushi ( 10 ans ), Kakeri Bagiramenyo( 7 ans ), Habimana Ugezekure ( 8 ans ), Sibomana Nini ( 7 ans), Nshimiyimana Kanyamugenja ( 9 ans ), Mugisha Budani ( 8 ans ), Nkurikiyimana Bizimungu ( 9 ans), Ndela Ngirimpuhe ( 7 ans ) , Tumaini Nkurikiye (9 ans ), Shukuru Sekiribata ( 7 ans) , Uzabakiriho Sabanage ( 9 ans ), Zacharie Rwamafishi ( 7 ans), Zikana Kashuri ( 9 ans ), Zirarushya Rumazimisi ( 9 ans) ,Byegula Bushenyi ( 14 ans ), Ndugutse Magini (17 ans).
Des informations en provenance de Bushushu attestent que les victimes ont été pris de force pour aller grossir les rangs de leurs ravisseurs.
Idjwi est un milieu qui n' avait pas de militaires pendant la journée , mais seule la nuit où l'on pouvait apercevoir des militaires qui insécurisent le territoire .

Axe Bukavu

Les enfants démobilisés de l'armée sont en insécurité soit dans leurs familles, soit par les éléments de l'armée du RCD .Ayant perdu tout mécanisme de protection, les enfants sont obligés de réintégrer l'armée.
C'est le cas de l'enfant Ombeni qui a été arrêté à plusieurs reprises par les militaires du RCD.
L’on a remarque qu’avec la pauvreté, la réintégration semble difficile si des mesures d’accompagnement ne sont pas prises. Les enfants souhaitent retourner a l’école mais faute des moyens au sein de leurs familles, certains préfèrent rester dans l’armée.
Au niveau de la ville de Bukavu, le recrutement ne continue plus, et l’on remarque d’un côté la présence de moins en moins des enfants dans l’armée du RCD et la désertion des autres enfants, de l’autre côté . C’est ainsi qu’une approche de sensibilisation des enfants entre enfants.
Mais au niveau des territoires a l’intérieur de la Province, la situation est dramatique. Ceci peut s’expliquer par le fait qu ‘il y a eu des permutations au niveau des commandements de l’armée du RCD. C'est à dire que les commandants se déplacent avec leurs escortes qui sont les enfants ; aussi a cause du regard interpellant de la communauté internationale et de l’action de plaidoyer et de lobbying menée par les associations des droits de l’enfant en ville ; et par la suite à cause du programme de Save the Children qui a dure 3 ans déjà.

Axe Bunyakiri – Kalonge

Le 30 juillet 2002 à Nyabibwe, plus de 800 Interahamwe sont descendus pour les opérations de pillage et ont emporté plus de 400 enfants pour transporter les objets pillés chez eux (1126 familles ont été pillées ).
En date du 29 août 2002 ils sont encore descendus été emporté deux filles ( 16 et 17 ans) , l’une a été tuée a quelques mètres et l’ autre emportée. Ces inciviques viennent t de Zirhalo, Walikale.
A Bunyakiri, , les enfants autodemobilisés ont peur de rentrer chez eux , à cause de la présence de l’Armée Patriotique Rwandaise ( APR ) qui contrôle le territoire. Cette peur s’explique par le fait que le RCD avait transféré tous les enfants au centre d’entraînement de Luvungi et les mauvais traitements qui s’en suivent, s’ils ont commis des crimes dans les communautés et villages. Actuellement, ces enfants sont au nombre de 52 qui vivent en cachette dans les forets.
L’APR utilise les jeunes enfants pour transporter les munitions dans les forêts et autres positions. A Hombo par exemple, l’on trouve 5 enfants, et 3 filles concubines, 1 a Bunyakiri – centre et 1 dans la police.
De l’autre cote des Mai – Mai , il y a plus de 4000 enfants qui sont utilises dans leur armée .
A Kalonge, Quatre enfants qui ont été démobilisés et réintégrés dans leurs familles ont été récupère par la local defense du RCD .Et ceux qui ont tente de refuser ou de fuir ont été appréhendés et mis au cachot par le chef de poste de la DSR ( Direction de Sécurité et Renseignement ). Apres un travail de plaidoyer mené par Projet GRAM – Kivu ,deux d’entre eux été libérés et ont pris fuite a Kavumu et d’autres sont a Miti..
Dans l’armée de Mai – Mai , l’ on dénombre , un nombre incalculable d’enfants et qui sont pris en otage jusqu ‘ aujourd’hui.
Ils y sont sous otage, malgré leur volonté de quitter. C'est pourquoi beaucoup ont déserté, d'autres démobilisés officiellement et auto démobilisés, malheureusement poursuivis et enfin re - enrôlés parfois accusés de déserteurs par l'une ou l'autre groupe armé.
Les parents de ces enfants sont parfois poursuivis et inquiétés par les groupes armés ( Mai - Mai et RCD ) . Et l'exemple de cas le plus frappant:
Dans la plaine de la Ruzizi, en territoire d'Uvira, Monsieur Mwambusa Léonard de Katogota, père de l'enfant Kitumaini Bashizi qui a échappé à l'arrestation ou l'enlèvement le 27 novembre 2002 par son ancien commandant Mai - Mai à Runingu, ou il fait des navettes Runingu - Kamanyola chaque vendredi à la recherche des enfants soldats à Kamanyola.

Les enfants sont inquiétés par les commandants Bigaya et Muchepe, tous anciens commandants Mai - Mai, et aujourd'hui pour le compte du RCD. L'un basé à Runingu et l'autre à Mutarule. Il s'agit de. Kiriza François ( 14 ans ), Zihalirhwa Kagabo( 15 ans ), Masikini Kabwela ( 14 ans ), Omari Michel ( 14 ans ) Kapalata ( 15 ans ).

Ce même 27 novembre 2002 matin, les enfants Butoto Mugozi ( 16 ans ) de Katogota, Chayihabwa( 15 ans ) et Patrick de Luvingi ( 16 ans ) ont été arrêtés par le commandant Bigaya et remis aux militaires banyamulenge dont leurs noms n'ont pas été révélés, les ont conduit à Gwadili entre la route de Ngomo et Le Rwanda.
Selon les informations rapportées par deux autres enfants qui ont fui notamment Baponga et Amani tous deux déserteurs, ces enfants sont portés disparus et seraient tués. Et jusqu'aujourd'hui, les familles n'ont plus de leurs nouvelles. Certains enfants ont décidé de quitter le pays pour fuir au Burundi dans la Province de Cibitoke en commune de Rugombo dans le camp de réfugiés congolais. Il s'agit de : Malipo Kashaki (14 ans ), Bob Nyanja ( 15 ans ), Nyarubombo Nyanja ( 14 ans ), Cikiri kalala ( 16 ans ).
D'autres par contre, à cause de ces poursuites, ont décidé de reprendre les armes pour protection. C'est les cas de Mahanzi Pascal (15 ans ) qui est chez les Mai - Mai et Mayero Kalala ( 15 ans ) qui travaille auprès du commandant Abdou à Lubarika.

A Kalonge dans le territoire de Bunyakiri, les enfants démobilisés ou auto démobilisés ne sont pas du reste. Des enfants Mugisho Paul, willy Weteshe et Assumani Mutakubagana pourchassés et arrêtés par le commandant de la police du RCD et le chef de poste de la Direction de Sécurité et de Renseignement ( DSR) . A leur libération, les enfants ont fui leur village pour se réfugier à Miti et à Kavumu.
Quant à Mukenge Vicinte, Muderhwa Bahiga ont réintégré l'armée en tant qu'escortes du commandant Bashige Nyabirungu, et Patrick Civurha chez le commandant Mpeshe de la local defense du RCD .

A Uvira - Fizi, depuis février 2002, plus de 3.000 combattants Mai - Mai ont quitté les maquis dans les hauts plateaux d'Uvira pour se rallier aux forces du RCD, chiffre exprimé par le gouvernorat de la Province du Sud - Kivu.
Parmi les combattants, la moitié était composée des enfants de mois de 18 ans.
Au mois de mai 2002, et juin 2002, ces enfants - soldats ont été amenés de force dans des camps d'entraînement et de formation militaire avec autres combattants à Luvungi et au Rwanda. Ils sont estimés à 1 500 enfants des territoires d'Uvira et de Fizi qui suivent les entraînements et la formation dans ces centres.

D' autres enfants qui se trouvaient dans les local defense en provenance de Kaziba, Burhinyi, Walungu et d'ailleurs y ont suivi la formation
Des cas d'insécurité dans les territoires et villages sous l'occupation du RCD (attaques, pillages,…) étaient une opportunité pour le RCD de lancer des appels au recrutement des " jeunes" pour la sécurité des milieux . A cette occasion, les enfants se faisaient enrôler dans le local defense par l'entremise des administrateurs et autorités locales.
De l'autre coté, d'autres bandes armées ont retenu les enfants qu'ils utilisaient et passaient au recrutement d'autres.
Ainsi, les enfants - soldats, ayant remarqué leur prise en otage, ont commencé à déserter en s'autodémobilisant dans la clandestinité. Certains vivent en cachette dans les villages et d'autres fuient vers d'autres milieux plus sécurisants.

Des enfants en prison

Cette année, une centaine d'enfants ont été mis en prison. Arrêtés régulièrement et transférés en prison centrale ou dans les cachots avec ou sans irrégularités, pour fautes lourdes ou simples: vol, escroquerie, désertion, …certains sont même condamnés.
Plusieurs d'entre eux sont arrêtés et condamnés sans dossiers, tels les cas des enfants soldats de Kabambare et Salamabila ( 16 et 17 ans ) qui ont été coffrés pendant deux mois en prison centrale de Bukavu les accusant de déserteurs ; le cas de deux enfants civils de Katana - centre arrêtés par une plainte d'un monsieur ayant perdu 800 Fr Congolais , et transféré d'une juridiction à une autre sans dossier .

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Comme indiqué précédemment dans nos rapports, la situation des droits de l'homme dans la Province du Sud - Kivu à l'Est de la R D Congo ne peut être compris qu'en analysant les faits socio - politiques sur terrain.
Ils sont nombreux à gérer la Province: le RCD et leurs alliés rwandais d'une part, les Mai - Mai, les Interahamwe, les FDD, le F.N.L., les ex -Far, le FRF, les Mudundu 40 ,…d'autre part.
Ils se sont attaqués tous aux civils et les premiers à payer le lourd tribut : les enfants.

Or " les enfants ne savent rien de la guerre, mais ils en sont les premières victimes, même une fois que les combats ont cessé, beaucoup d'enfants de par le monde ne sont nés malheureusement que pour voir et subir les souffrances des personnes qui font la guerre" a déclaré José Cabral (un enfant Timorais et délégué au Forum des enfants, lors de la session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants, mai 2002 ).

A l'intérieur de la Province, les enfants se posent la question de savoir s'ils sont nés pour la guerre ou pour la paix. Et tous les belligérants n'en font pas leurs préoccupations, les droits des enfants sont jetés ou ignorés.
Et les violations sont restées impunies, malgré diverses dénonciations et interpellations des associations des droits de l'Homme, de Droits de l'enfant. Ainsi ils continuent à les commettre à cœur joie et menacent ainsi la paix que veulent les enfants.
Toute l'attention tournée vers les différentes rencontres entre les belligérants à Gaberone, et récemment à Pretoria qui ont abouti aux accords de paix. Les enfants attendent sa mise en application.
L'avenir des enfants est hypothéqué, des homicides, des viols, enlèvements, déplacements fuyant l'insécurité dans leurs milieux, leur prise en otage dans les armées,…
Et les forces en présence sont capables, si elles le veulent, de contribuer à la paix.

Projet GRAM - KIVU ( Groupe de Recherches et d' Actions contre la ¨Marginalisation au Kivu ) devant cet état permanent de violation des droits de l'Homme et de menace de paix, ne cesse de les dénoncer et d'interpeller les auteurs et les responsables sur les conséquences désastreuses dans la Province .
Cette situation appelle une intervention urgente et concertée, d'autant plus que de vestiges de ces deux guerres sont encore visibles (la paupérisation de la population, la culture de la haine chez les enfants, la culture de violence et des conflits déjà ancrés dans les cœurs des enfants.
Des actions de grande envergure sont à mener avec le concours de la communauté internationale en vue de sauver les enfants qui souffrent tant des affres de la guerre qu'ils n'ont pas demandée.
Dès lors, Projet GRAM- KIVU rappelle à tous les belligérants qui s'enlisent dans la logique des armes , le RCD et leurs alliés d'une part, les Mai - Mai, FDD , F.N.L., FRF, Ex - Far , Interahamwe, qu'ils demeurent responsables de tous les actes commis à l'endroit des enfants de la Province du Sud - Kivu et qu'ils répondront de leurs actes.

Projet GRAM - KIVU recommande au RCD de protéger les populations et leurs biens et éviter ainsi leur déplacement forcé.
Une attention particulière doit être accordée à la protection des enfants, en évitant leur ciblage, leur utilisation continue dans les conflits armés, leur enlèvement et leur recrutement forcé, l'exploitation et les sévices sexuels qu'ils subissent. Et que ceux qui en sont auteurs et tous les corollaires envers les enfants soient punis selon la loi.
Elle invite, en outre aux responsables belligérants de prendre de mesures efficaces et pratiques d'encadrement de leurs hommes et de s'assurer que ceux - ci ne commettront pas d'autres atteintes aux droits de l'Homme.

Projet GRAM - KIVU demande au belligérants de respecter pleinement les dispositions pertinentes des normes internationales relatives aux droits et à la protection des enfants dans les conflits armés, en particulier les conventions de Genève de 1949 et les obligations dont elles sont assorties en vertu des protocoles additionnels de 1977 y relatifs, la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant de 1989 et le protocole facultatif du 25 mai 2000, le protocole II à la convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination, tel qu'amendé, la convention N°182 de l'OIT contre les pires formes de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines anti- personnelles et sur leur destruction ,…tel que stipulé dans la résolution 1379 du conseil de sécurité des Nations Unies.

Projet GRAM - KIVU invite le RCD à s'impliquer aussi dans la promesse que le Gouvernement de R D Congo a tenu de " protéger les enfants contre la maltraitance, l'exploitation et la violence", lors de la session extraordinaire de l'ONU consacrée aux enfants en mai 2002, et de les protéger en cas de conflits armés.

Projet GRAM- KIVU invite la communauté internationale de s'impliquer résolument dans le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des enfants soldats et dans les accords de paix de Pretoria.
Que la Communauté internationale mette fin à l'impunité et poursuive les responsables de crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et autres crimes abominables commis contre les enfants qui exclue autant que possible ces crimes des mesures d'amnistie et des actes législatifs de même ordre, et qu'elle veille à ce que les mécanismes de recherche de la vérité et de réconciliation mis en place après les conflits s'occupent des abus graves dont les enfants ont été victimes comme le souligne la résolution 1379 (2001) du conseil de sécurité des Nations Unies.

Entre-temps, Projet GRAM- KIVU se félicite de l'entrée en vigueur du protocole facultatif à la convention relative aux droits de l'enfant sur la situation des enfants impliqués dans les conflits armés, le 12 février 2002, et de l'entrée en vigueur du statut de Rome de la Cour Pénale Internationale le 1 er juillet 2002, dont le 60 ème instrument de ratification a été déposé le 11 avril 2002.
Mais encourage toute initiative de la mise sur pieds du Tribunal Pénal International pour le Congo pour que ces auteurs soient condamnés de suite de leurs actes barbares envers les enfants.

Projet GRAM - KIVU invite la population de multiplier des mécanismes de protection des enfants dans les communautés et de travailler en parfaite collaboration avec les associations des droits de l'Homme, de droits de l'enfant en dénonçant toutes les violations envers leurs droits.

" Nous avons donc besoin de vous tous, pour qu'ils (les enfants ) puissent réaliser leur rêve et vivre dans la paix, sans plus jamais de guerre. Aujourd'hui c'est à mon tour de vous demander au nom de tous les enfants de bien vouloir agir pour que nos droits soient respectés.
Les lois et les conventions ne permettent pas encore très bien de concrétiser les bonnes paroles qui sont prononcées. Or, il ne faut pas oublier que les enfants grandissent dans la paix et la sécurité, ils pourront alors devenir des adultes capables de cohabiter de par le monde entier.

Donnez - nous cette chance !" ( José Cabral )

Pour le Projet GRAM - KIVU a.s.b.l,

AMISSI SULUBIKA Victor
Coordinateur
Tél. : 00 250 085 36 654
E-mail : amsulvic@yahoo.fr
13, Av. . de la Cathédrale, Ibanda, Ville de Bukavu
Province du Sud - Kivu, R D Congo