FINANCEMENTS EXTERIEURS DE LA RDC : LA BANQUE MONDIALE, LE FMI ET LA SOCIETE CIVILE D’ACCORD SUR LES PRINCIPES MAJEURS DE PLEIN PARTENARIAT

Ce sont les représentants eux-mêmes de la Banque Mondiale et du FMI qui ont reçu, mercredi 11 février 2004 en leurs représentations, les deux délégations de la Société civile de la RD-Congo chargées d’approfondir leur réflexion sur les récents financements obtenus par ce pays auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux. Certes, les deux séances de travail se sont déroulées séparément, c’est-à-dire la première dans la matinée et la seconde dans l’après-midi, mais les grandes lignes de ces échanges sont annonciatrices d’une nouvelle dimension de partenariat. Ces convergences ont indiqué que :
- Le processus de discussions ayant abouti aux récents financements de la RDC n’a pas été ouvert à la Société civile ;
- le gouvernement congolais ne s’est pas rattrapé lors de l’élaboration des prévisions budgétaires 2004, concernant surtout les dépenses pro-pauvres ;
- le cycle communicationnel entre les différents partenaires au développement est entaché de maintes failles ;
- un espace de travail en synergie, conforme, doit être mis en route pour remédier à toutes ces malfaçons.
Certes, cette compréhension mutuelle s’est démontré comme un pas en avant, mais elle s’exprime aussi en défi pour la Société civile. Cette dernière se doit bien rapidement, entre autres, de :
- améliorer sa stratégie de structuration, en collaboration avec le ministère du Plan, pour être facilement acceptée par tous les partenaires ;
- démontrer nettement son expertise dans les matières en concerne ;
- obtenir une place appropriée au sein du circuit communicationnel entre les différents partenaires au développement en RD-Congo.
C’est tout un programme !
Il y a deux semaines cette Société civile a publié un mémorandum sur les récents financements extérieurs obtenus par la RD-Congo. Plusieurs réactions ont été enregistrées au niveau de la « leading agency » de cette initiative, le Conseil National des ONG de Développement (CNONGD). La Banque Mondiale et le FMI ont, quant à eux, voulu en savoir davantage en invitant les acteurs du mouvement associatif national en leurs sièges, mercredi 11 février 2004. Pour la Société civile de la RDC, elle doit participer effectivement à toutes les étapes de construction de tout programme de développement en RD-Congo et non être considérée comme un simple figurant chargé de valider des programmes auxquels elle n’a pas été pleinement associés.
Depuis que la RDC est redevenue fréquentable par les financiers internationaux, une inquiétude s’étale au grand jour : les financeurs se disent satisfaits de l’application des programmes de développement, le gouvernement applaudit, mais celui qui devait être le premier bénéficiaire de cette politique, c’est-à-dire la population, n’y trouve pas son compte ! Ainsi, la Société civile de la RDC propose-t-elle la mise sur pied d’un espace de concertation régulière afin que les attentes de la population soient bien intégrées dans les programmes de développement et l’application d’une stratégie appropriée de renforcement de ses capacités institutionnelles et managériales.