Pas de réunification ni de pacification véritables sans l'implication de la société civile
Le rôle patriotique que ne cesse de jouer constamment la Société Civile du Sud-Kivu sous l’impulsion de son nationaliste Bureau de Coordination Provinciale, est incontestablement capital dans la vie sociale, économique et politique pour le bien-être des populations de la Région du Kivu en général et et de celles du Sud-Kivu en particulier.
Les dirigeants de cette société civile et les leaders des composantes de ses organisations membres sont toujours conscients de leur mission sacrée et permanente. Celle-ci consiste à préserver et à promouvoir les pratiques démocratiques, tout en restant à l’écoute des populations dont ils sont l’émanation. Ils ont toujours aussi présents à l’esprit les fondements de leur éthique et du fait que la société civile demeure le contre-poids du pouvoir quel qu’il soit et dont elle ne peut être une caisse de résonance et encore moins un instrument de propagande.
Si la Communauté internationale et même le gouvernement central à Kinshasa avaient pu écouter attentivement avec un cœur plein d’humanisme, les dénonciations préventives, les cris d’alarme et les appels pressants avec recommandations urgentes sur la situation sur le terrain que ne cessaient de leur adresser la Société civile, ses organisations membres des promotion et de défense des droits de l’Homme, ses organisations des femmes et sa composante des confessions religieuses dont l’Eglise catholique en tête, le Congo Démocratique n’aurait pas déploré les pertes en vies humaines de ses plus de quatre millions de civiles innocents de 1998 à 2003. Le Congo ne connaîtrait pas la misère profonde dans laquelle vivent ses populations aujourd’hui.
La première personne au sommet de l’Etat qui avait reconnu le patriotisme et la résistance farouchement courageuse de la Société Civile du Sud-Kivu contre la balkanisation du Congo, était feu le Président Laurent-Désiré Kabila. C’était dans son discours à la Nation en fin décembre 1998 au moment où tous les territoires des provinces de l’Est du pays étaient agressés et occupés par les troupes régulières de la coalition ugando-rwando-burundaise dont la présence est encore signalée dans certaines zones d’ombre dans l’Est du pays.
La récente découverte de cache d’armes de guerre dans la résidence privée de l’ex-gouverneur de la province du Sud-Kivu le mardi 3 février 2004, par le général Prosper Nabiolwa, Commandant de la 10ème Région Militaire au Sud-Kivu et les échanges de coups de feu qui s’en étaient suivis, allaient devenir le début d’une nouvelle meurtrière guerre. Celle-ci a pu être évitée de justesse grâce à la médiation conjuguée de la Société Civile et de l’Eglise catholique, médiation et implication de la société civile auxquelles le général Prosper Nabiolwa avait fait bon de recourir pour éviter le nouveau bain de sang au Sud-Kivu. Nous félicitons les jeunes de Bukavu qui, par une marche pacifique de soutie, ont encouragé le courage du Commandant le Général Prosper Nabiolwa et les mesures que le Gouvernement de transition a prises le 7 février 2004, portant suspension de leurs fonctions le gouverneur Xavier Chiribanya Chrimwamiainsi que le Maire de ville de Bukavu et le Directeur provincial de Sécurité, mesures que jugeons insuffisantes au regard de la gravité du crime commis. L’on se souviendra que les préparatifs de la troisième guerre étaient dénoncés, il y a plus de six mois, par la Société civile, mais que, malheureusement et la Communauté internationale et le gouvernement de transition à Kinshasa ne prenaient pas au sérieux. La Société Civile avait bien dénoncé que le gouverneur du Sud-Kivu Xavier Chiribanya Chirimwami, préparait cette guerre avec l’assistance et complicité des pays voisins dont le Rwanda. Le but de lancer cette guerre à partir de Bukavu (Sud-Kivu) était de destabiliser de nouveau le Congo à partir du Sud-Kivu. Dieu merci, les sud-kivutiens demeurent égaux à eux-mêmes, c’est-à-dire vigilants et nationalistes invétérés. Il va sans dire que l’effectivité de la réunification et de la pacification du Sud-Kivu et partant de la Région du Kivu ne pourra se faire efficacement qu’avec l’implication de la Société Civile en qui les populations ont confiance. C’est bien dommage que certains partis politiques qui avaient pourtant fait preuve de leur nationalisme et qui auraient pu participer à l’encadrement des populations meurtries, à l’instar de la Société civile du Sud-Kivu, se sont malheureusement prostitués en un vagabondage politique éhonté tel qu’ils ont même composé avec les agresseurs de notre pays. Ces partis politiques-là auront longtemps du mal à recouvrer la confiance des sud-kivutiens même si on les inonder de cadres originaires du Kivu.
Par Joseph M. Kyalangilwa
Président de la Société Civile de la Province du Sud-Kivu
