CES PARENTS QUI JETTENT LEURS ENFANTS DANS LES RUES DE KINSHASA

La réinsertion sociale des milliers d’ enfants de la rue est une équation difficile pour le gouvernement congolais. Le phénomène des enfants de la rue prend de l’ampleur particulièrement à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), et pique la curiosité de tout visiteur, qu’il vienne de l’étranger ou de provinces de ce vaste pays d’Afrique centrale. Comme si ce drame n’était pas visible et déplorable, de nombreux parents continuent de jeter leurs enfants dans les rues de Kinshasa, même les tout petits.

C’est particulièrement le cas d’un garçon de 3ans abandonné, il y a environ un mois, par ses parents au Rond-point Victoire, l’un de plus mouvementés carrefours de Kinshasa, précisément à la Place des artistes rendue célèbre par un monument qui y est érigé. Les adoptants de ce gamin qui sont des policiers du Commissariat de la Compagnie mobile d’intervention de la police nationale, situé près de la Place des artistes, l’ont surnommé « FILS ». Cet enfant qui vit de dons des personnes de bonne volonté qui passent par ce coin ne sait pas du tout parler. Néanmoins, il prononce le nom de « Marthe » qui serait sa mère. Tous ceux qui passent par cet endroit sont émus de voir ce gamin abandonné par ses parents sur la place publique.

Toujours à la Pace des artistes, vit une fillette de 7 ans nommée OLGA, abandonnée, elle aussi, par ses parents résidant sur l’avenue KIMPUANZA, dans la commune de Makala. Personne avec handicap et orpheline de père et de mère, OLGA s’est réfugiée au Commissariat de la police pour être à l’abri des brimades que l’oncle paternel de sa mère et ses proches lui font subir. Ces parents profèrent même des injures et des menaces de mort contre la petite OLGA. Outre ces cas répertoriés par PAX JUNIORS, une ONG congolaise de promotion de la culture de la paix et de défense des droits de l’enfant basée à Kinshasa (tél : O81 32O 28 8O), Dieu seul connaît les noms d’autres enfants nouvellement abandonnés par leurs parents dans les rues de Kinshasa. Pour récupérer nombreux d’entre ces enfants et assurer leur réinsertion socioprofessionnelle, PAX JUNIORS envisage de créer un centre d’hébergement et de formation avec l’appui des partenaires intéressés.

Interpellation du gouvernement

En attendant, cette ONG rappelle au gouvernement congolais son devoir de prendre toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger les enfants de la RDC contre toutes formes de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques et mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation. Et cela , en vertu de l’article 19 de la Convention relative aux droits de l’enfant qui a été adoptée le 2O novembre 1989 par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Halte à l’irresponsabilité des parents

De leur côté, les parents ne doivent pas fouler aux pieds leurs responsabilités. Les enfants ne sont pas venus au monde de leur propre gré mais par la volonté des parents. D’ailleurs, le Bon Dieu, l’auteur du processus de procréation, ordonne aux parents d’élever leurs enfants dans l’amour. Et la communauté humaine, à travers la convention relative aux droits de l’enfant, souligne, pour sa part : « La responsabilité d’élever l’enfant et d’assurer son développement incombe au premier chef aux parents ou, le cas échéant, à ses représentants légaux. Ceux-ci doivent être guidés avant tout par l’intérêt supérieur de l’enfant » ( article 18 de la Convention).