Mémoire sur les entraves au rapatriement des groupes armés étrangers et la paix en République Démocratique du Congo.
Ce mardi 24 février 04, s’est tenue dans la salle de réunion de PREFED à Kinshasa ; à l’initiative de la plate forme « Vaincre l’Isolement par l’Equité, Synergie V.I.E. » et l’ONGD « Base de l’Observatoire pour la République, B.O.R. », une journée de Réflexion sur les entraves au rapatriement et la paix en République Démocratique du Congo.
CONSTATS
Au regard du thème développé et du débat qui s’en est suivi, nous, membres des ONGs et Notables, soucieux du retour d’une paix durable en République Démocratique du Congo, ayant pris part active à cette réflexion, nous faisons les constats suivants :
1. Contrairement aux engagements des Gouvernements de la République Démocratique du Congo et du Rwanda d’une part et de la Communauté Internationale d’autre part, l’opération DDRRR ne semble viser que les seuls MAIMAI nonobstant le rapatriement de quelques combattants étrangers ;
2. La nationalité congolaise constitue depuis des années une pierre d’achoppement à la base de l’instabilité au pays et particulièrement dans sa partie Est ;
3. La fuite des responsabilités du Gouvernement de transition devant ses obligations d’Etat, tel qu’il ressort du retard mis dans la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national et face au silence du Gouvernement aux menaces d’éclatement d’une troisième guerre qui fait penser à une certaine complicité ;
4. Le refus de la MONUC d’assumer son nouveau mandat en tant que force d’imposition de la paix conformément au Chapitre 7 de la résolution 1496 des Nations Unies ;
5. La classe politique brille par son manque d’esprit de responsabilité en accordant beaucoup plus d’importance aux problèmes de repositionnement personnel qu’à la gestion de l’Etat et aux menaces réelles qui pèsent sur la patrie ;
6. Malgré toute sa pertinence, il est prématurée pour les Congolais de penser à l’organisation d’une Conférence de paix pour les Grands-Lacs avant le couronnement du processus interne en République Démocratique du Congo ;
7. Malgré la volonté affiché des milliers des réfugiés rwandais de rentrer chez eux, leur retour semble être entravé par l’absence d’un processus de paix interne au Rwanda ;
8. Malgré la présence de tous les anciens belligérants dans les institutions de la transition, la tournure sécuritaire avec les événements de ce mardi 24 février 2004 dans la ville de Bukavu, risque de déboucher sur une nouvelle guerre en République du Congo et relancer la crise dans la Région des Grands-Lacs ;
Au regard de ce qui précède, nous déclarons ce qui suit :
1. Que le processus DDRRR soit appliqué à tous les groupés armés le plus tôt possible et pour tout le monde ;
2. Que la question de la nationalité soit traitée avec équité, sans passion et sans complaisance ;
3. Que le gouvernement de transition prenne conscience de ses responsabilités dans la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national et particulièrement à l’Est du pays ;
4. Que la MONUC assume les responsabilités qui sont les siennes en tant que force d’imposition de la paix au lieu d’adopter des attitudes qui frisent la complicité dans l’agression continue de la République Démocratique du Congo ;
5. Que la classe politique prenne conscience du péril qui menace la patrie et revienne aux sentiments de responsabilité et de patriotisme ;
6. Que la Conférence Internationale sur la paix dans les pays des Garnds-Lacs se tienne, mais après le couronnement du processus de paix en République Démocratique du Congo par des élections libres et démocratiques;
7. Que la structure officielle chargée de la préparation de ladite conférence soit mise sur pied dès maintenant ;
8. Que la Société Civile se ressaisisse et revienne à son rôle traditionnel qui fait d’elle la voie autorisée des aspirations de la population ;
9. Nous encourageons les forces vives rwandaises qui appellent à l’initiative d’ouverture du processus de paix chez elles ;
10. Au gouvernement de la République Démocratique du Congo et à la MONUC de faire, chacun en ce qui le concerne, ce qui est de son pouvoir pour restaurer immédiatement la paix au Kivu et ce, en rapport avec la situation sécuritaire très préoccupante vécue à Bukavu à partir de la nuit du 23 au 24 février 2004.
Fait à Kinshasa, ce 24 février 2004.
Les participants : Jean Marie de NPDAC/ONGD ; Faustin B. LOKASOLA de NPDAC/RIPAX ; Tantia Sakata du Journal L’Avenir ; Honorable Sénateur MBARAMBARA Félicien de Synergie VIE, KAZAMWALI de HUMAN RESCUE ; Ir. Robert KALEGAMIRE W. de H.CH. ; Bienvenu N. Karhakubwa de UREPAD ; Chantal Pombo de CODIAF ; Jean-Pierre Bakajika du Journal Le Citoyen ; Monique Mwambusa de IDEF ; Idryss Katenga Mulolwa de AGIREC ; Tchuma Raphael, Notable de Bunyakiri /Sud-Kivu ; MWENADMBALI NGERA de CDJP/ONDH ; Honorable Mwami KATORA Ndalemwa, Chef de Chefferie de Mububu en territoire de Bunyakiri ; William Bumba de ACDS Human Rescue ; Fidèle Sulubuka de CEFED ; Guy BENGEHYA KAFARHIRE de FOYER D’ESPOIR ; Patience VUMILIA de NUMERICA Journal ; Félix THANT ; Annie ESALA de BOR ; Jean-Louis UGETHO de la Sociét Civile/ Forces vives de la RDC (S.E.N.) ; MATABARO Juvénal de ACREM ; Maître Denise Kadiombo de OCOPRE ; Justin KANDANDA de SAVE HUMANITY et RTNC ; KISUSU MBOHO de Un Toit à Toi ( T.A.T); John KASUKU de IJR/CAPE TOWN RSA ; Jean Désiré KASIWA KISUVUNDI de Fondation Mgr KATALIKO (FMK) ; Justin KAGUFA de GERDIS-FONEC ; Julie BILONDA K. de BOR ; Jean Désiré KANYAMANZI de APAGEL-AVIGEL : Madeleine BWENGE de RFDP ; John NNABUSHI de Synergie VIE ; Théophile H. MIRINDI de Synergie VIE (Orateur) ; Paul MITIMA L. de BOR ; Justin Pascal BALEGAMIRE de BOR (Modérateur).
