TUJUWE ZAIDI ou SAVOIR PLUS N° 009

Il ne se passe pas des jours sans que l’opinion ne suive sur les ondes des radios locales des communiqués divers parlant de la disparition des enfants dans la ville de Bukavu et ses périphéries.
Il s’agit en fait du nouveau phénomène d’exploitation économique des enfants et jeunes filles dont l’age varie entre 10 et 13 ans par un réseau des femmes commerçantes de la commune de Kadutu exploitant la route Butembo, Goma en R D Congo, Burundi, Rwanda et Kampala en Ouganda,… qui les sollicitent moyennant des promesses des habits, de l’argent, et de la nourriture,… Ces enfants proviennent des milieux très défavorisés de la ville de Bukavu et ses périphéries : Buholo 4, Nyamugo, Cahi, Kaza Roho, et des familles pauvres, brisées, ou enfants victimes de la maltraitance et des présumés sorcières.
Ces femmes donnent aux enfants de l’alcool, de la drogue pour travailler sans crainte avant l’apprentissage des techniques de vols.
Malheureusement en cas des forfaits, ce sont ces enfants qui sont attrapées, tabassées, incarcérées, et parfois tuées.
Des cas très parlants d’il y a 16 mois font état de la mort a Kampala d’une jeune fille de 13 ans du nom de Cécile qui habitait chez sa sœur sur l’avenue route d’Uvira dans la commune d’Ibanda, ville de Bukavu. En effet, la jeune fille, abordée par Madame Nakanyi, commerçante de son état, habitant la commune de Kadutu, l’a accompagnée jusqu'à Kampala pour les opérations de vol. Selon les témoignages de Chance Palala et Sifa, amies faisant partie de l’équipe, la petite Cécile leur a parlée de son départ avec la dame, après que ces dernières aient refusé de partir avec elle.
Malheureusement à Kampala en Ouganda, l’enfant fut attrapée la main dans le sac Abandonnée par la dame, elle fut tuée après avoir été brûlée vive sur une chaise. Les enfants qui ont été informées à partir de Kigali au Rwanda, lors de leur voyage, du décès de leur collègue Cécile ont été intimidées de ne pas parler de cette nouvelle faute de quoi, elles seraient mises à mort ou en prison.

Le dernier cas est celui de la petite fille Sifa Namubande ( 13 ans),habitant sur avenue Kahuzi à Nyakaliba dans la commune de Kadutu a Bukavu qui , depuis la rentrée scolaire 2003- 2004, est au service de Madame Nabunyemu Munyololo, communément appelée Maman Risé. Elle fut remise à sa mère après plusieurs jours de sa recherche.
Des sources dignes de foi, deux autres jeunes filles : Feza et Titi ( 14 ans)seraient parties avec Madame Nakanyi et une autre du communément appelée « Maman Redok » et que leurs familles n’ont pas de leurs nouvelles.
D’autres encore seraient parties a Kampala avec ces femmes pendant que la Police Spéciale pour la Protection de l’Enfance ( PSPE)/ Bukavu avait appréhendé deux de ces femmes, Mesdames Namunyemu Munyololo et Kito Munyololo ( Maman Mireille) seraient entre les mains du parquet général de Bukavu ou leur dossier est en instruction.

Devant cette situation très alarmante sur la vie des enfants, Projet GRAM – Kivu dénonce avec la dernière énergie ces actes criminels et s’inquiète du sort de ces enfants victimes d’exploitation par ces femmes commerçantes de la ville Bukavu qui veulent s’enrichir a travers les efforts des enfants innocents.

Ainsi Projet GRAM – Kivu :
- Prie les autorités politico- militaires de se saisir du dossier et de démanteler ce réseau des femmes exploitant les enfants
- Demande aux autorités compétentes de passer a l’arrestation immédiate de ces femmes pour qu’elles soient jugées et punies sévèrement selon la loi.
- Demande aux familles de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la protection de leurs enfants, et de ne plus les maltraiter, les rejeter pour qu’ils ne soient pas la cible de ces femmes criminelles.
- Recommande aux associations de protection des droits des enfants de dénoncer d’autres cas d’exploitation pour mettre fin à ce nouveau phénomène contre l’avenir des enfants.

Bukavu, Février 2004
Projet GRAM - Kivu