« Le commandant nommé Wiseke , chef d’une milice hutu , proche du RCD/Goma , continue impunément à commettre des exactions sur les populations de Kalehe
RESEAU DES FEMMES POUR
LA DEFENSE DES DROITS ET
LA PAIX
R.F.D.P
N° 017 Mai 2004.
Feuillet occasionnel de dénonciation des violations des droits humains et des violences à l’égard des femmes.
« Le commandant nommé Wiseke , chef d’une milice hutu , proche du RCD/Goma , continue impunément à commettre des exactions sur les populations du territoire de Kalehe / province du Sud Kivu . »
La discipline et le respect des consignes qui sont parmi les exigences à observer dans toutes les armées du monde et en particulier dans celle de la République Démocratique du Congo encore au stade d’intégration et de restructuration, conformément à l’Accord Global et Inclusif, en son chapitre IV, point a, traitant de l’armée, ne sont pas suivi par le commandant Wiseke. Avec ses hommes , basés dans 3 camps , situés à Bogamanda , Bushaku I et II et Katasoma dont 500 d’entre eux ont regagné le territoire de Masisi en date du 25 /Avril 2004 ( colonne d’hommes aperçue par la population de Kalehe ) , le commandant Wiseke perpétue sans être inquiété des actes qui sont à la base de plusieurs abus des droits humains et des violences contre les femmes en territoire de Kalehe .Au motif de trouver la ration alimentaire pour ses militaires, il a érigé 3 barrières le long des sentiers menant au marché de Katasoma qui rassemble chaque Mardi et Vendredi , les marchands en provenance de Kabare , Bunyakiri et Kalehe .
-A la première barrière de Bogamanda , 40 franc congolais est exigé pour tout passant . Le taux pour les marchandises varie selon la quantité et la valeur de celle-ci. Pour une vache, le passage à la barrière revient à 5 dollars américains.
- A la deuxième barrière qui est située dans le marché, il est exigé à l’entrée comme à la sortie de toute personne du marché, le paiement de 40 FC.
- Le montant de 40 fc est payable pour le retour de ceux qui n’ont pas emprunté la route à l’allée. Il en est de même pour leur bagage et marchandise.
A cette barrière, ce sont surtout les marchands de Muku, Ramba, Mushungutu, Chigoma, communément appelés « Batembo » qui après le marché viennent à Kalehe, qui sont concernés.
En cas de non paiement, il s’ensuit des arrestations arbitraires pour les hommes et des séquestrations suivies des violences sexuelles pour les femmes.
- En date du 04 mai 2004, deux marchands d’huile de palme et arachide du village de Muku avaient été arrêtés à la barrière de Bogamanda et battus par ses soldats. Une amende de 10 dollars américains à chacun leur fut infligée.
- En la même date, 3 femmes dont la fille du pasteur Mugerangabo, de la communauté des Eglises Baptistes au Congo, de la localité Kasheke, avaient été arrêtées puis violées par les soldats de Wiseke.
A ces taxes forfaitaires, s’ajoute la collecte hebdomadaire des denrées alimentaires auprès des populations des villages avoisinant ses camps.
Selon notre source, toute la collecte est ramenée au commandant Wiseke dans ses quartiers à Bushaku I et Bushaku II où l’on trouve des carrières de minerais, cassitérite, colombo tantalite (coltant)
On se rappellera que le RFDP, dans son rapport sur l’état des lieux des droits humains en territoire de Kalehe de septembre 2003, avait fustigé le comportement de ce commandant et déploré aussi la nomination « des Rwandais », considérés comme étrangers par les populations à la tête de l’exécutif du territoire de Kalehe.
Au vu de la persistance de cet état des choses à Kalehe, le RFDP recommande :
• au gouverneur de province :
- de s’investir dans la suppression des taxes illicites qui dépouillent la population de
Kalehe déjà appauvrie par les multiples pillages et exactions perpétrés par les différents groupes
armés basés dans ce territoire.
• Au gouvernement de transition et à la 10 ème région militaire:
- de déployer des unités disciplinées et bien armées au Sud-Kivu pour la sécurisation des
populations rurales..
- d’identifier tous les groupes armés opérant à Kalehe et dans le reste de la province et
d’en contrôler effectifs et armements.
• A la MONUC :
D’accélérer l’opération DDRRR et d’user de son mandat actuel placé sous le chapitre 7 pour libérer les populations rurales congolaises de l’occupation rwandaise qui opère également à travers les combattants hutu .
LE DEMANTELEMENT DES MILICES ETRANGERES ET LEUR RAPATRIEMENT SONT UNE DES CONDITIONS
POUR LE RETABLISSEMENT DE LA PAIX EN RDCongo
