FILLE MERE, FILLE AMERE.
« Ma vie a basculé lorsque j’ai atteint l’âge de 20 ans. Jusque là, nous menions une petite vie tranquille de bourgeois. Suite à certaines turbulences politiques, mes parents ont tout perdu. Petit à petit, nous avons sombré, atteignant le fond du gouffre. Pour ne fut ce que assurer le manger à leur progéniture, mes parents ont tout sacrifié, vendant absolument tout ce qui était vendable.
C’est alors que survient un bon samaritain, un homme d’affaires tout à fait disposé à subvenir à mes besoins. Dans ma naïveté et dans l’ignorance où j’étais des réalités de la vie, j’ai vu en lui la main de Dieu qui me secourait. Comme pour me conforter dans mes illusions, l’homme en question a même promis de m’épouser.
Au fil des jours, ses demandes se faisaient de plus en plus précises. Ainsi que vous pouvez vous imaginer, je ne pouvais absolument rien refuser à mon bienfaiteur, ma dette morale envers lui était déjà trop lourde. En fin de compte, ce qui devait arriver est arrivé : j’étais grosse ! Je ne savais quoi faire, j’étais désemparée ; personne à qui demander conseil. »
Chers parents, il est impérieux d’instaurer un climat de détente et de dialogue à la maison. Par tous les moyens, encouragez vous enfants à se confier à vous en premier lieu. Même en période difficile, discutez en famille, examinez les conséquences et envisagez les parades.
Quant à vous, jeunes filles, ne jouez pas avec le feu : apprenez à serrer la ceinture en vivant selon vos moyens.
« J’ai envisagé et essayé d’avorter par crainte surtout par surtout de la réaction de papa ; j’ai fait 4 ou 5 tentatives d’avortement, rien n’y faisait. Pendant 3 mois, je ne ressentais plus la joie de vivre en attendant avec appréhension la réaction de la famille. »
Jeunes filles, l’avortement n’est pas une solution. Les conséquences sont réelles, sur le plan sanitaire, sur le plan spirituel.
« Cette réaction a été violente lorsqu’ils ont découverts que j’avais une grossesse de 3 mois. Les uns parlaient de me chasser purement et simplement, les autres de me déposer manu militari chez l’auteur de la grossesse, d’autres encore pleuraient. Mais tous étaient d’accord sur un point : à cause de moi, l’opprobre s’était abattue sur la famille. Je sortais plus de peur d’affronter les regards des voisins. Suite à tout cela, j’ai accouché prématurément. »
Chers parents, ne soyez pas trop égoïstes au point de ne voir que ce que vous ressentez et pas ce que vis la pauvre fille, mère sans le vouloir.
« Je pensais qu’après l’accouchement, je bénéficierais d’un de repos. J’ai vite déchanté, il me fallait m’occuper seule d’un enfant prématuré. Je devais travailler dur, faire le feu pour l’eau chaude à des heures impossibles. Je ne dormais presque plus, ne vivant que pour garder mon bébé au chaud. Dans l’entre temps, l’auteur de la grossesse n’a pas trouvé mieux que de quitter la ville. A son retour 2 ans plus tard, c’était pour me signifier qu’il n’étais plus disposé à m’épouser.
Suis-je encore utile à la société ? Au-delà de ce qu’on peut penser ou ne pas penser, la vie s’écoule dans la grisaille pour les filles mères.
Parents, décideurs, opérateurs politiques, venez à mon secours ! Certes, je suis mère, mais je suis surtout une fille amère… »
A la suite de ce témoignage poignant, AVIE lance une fois de plus un vibrant appel aux hommes de bonne volonté pour réfléchir ensemble sur la problématique des filles mères. Ecrivez-nous à notre adresse e-mail ou contactez-nous, proposez quelque chose afin de changer la situation de la fille mère ou plutôt de la fille amère parce que mère.
