LA CRISE AMERICANO-IRAKIENNE: LA VERITABLE ARME A DESTRUCTION MASSIVE ENFIN RETROUVEE ET SES CONSEQUENCES
I. Présentation des faits
Dans mon article du Novembre 2003, intitulé « La crise américano irakienne : analyses des faits et quelques pistes de solution», j’avais souligné qu’il était extrêmement difficile de réfléchir objectivement sur un sujet brûlant et sensible impliquant des Grandes Puissances comme les USA, la Grande Bretagne et d’autres pays non les moindres. Certes, les intérêts entre les Etats dictent la politique internationale. J’avais à l’occasion souligné que malgré la déception des USA par la position de la France et vice-versa, cette dernière était plus le meilleur allié des USA pour lui avoir conseillé la bonne voie à suivre de s’impliquer dans le schéma du Conseil de sécurité des Nations Unies intégrant en dernier ressort le recours à la force en cas du refus par l’Irak de permettre aux enquêteurs des Nations Unies de réaliser leur mission pour trouver les armes à destruction massive. J’ai donc salué la grandeur d’esprit de la France, et surtout de Son Président Monsieur Jacques Chirac, mais aussi de la Russie, de l’Allemagne, de la Belgique, du Canada et de la République Sud-Africaine.
Honnêtement, que perdraient le Président Georges Bush en faisant comme la Reine d’Angleterre et le Premier Ministre Tony Blaire en organisant des voyages en France pour exprimer indirectement leur reconnaissance à l’endroit des autorités de ce Pays, qui, si leurs conseils seraient pris en compte, éviteraient ensemble la réaction fâcheuse des Irakiens et des arabes aux conséquences imprévisibles. Enfin aujourd’hui, les USA et l’Angleterre rejoignent la France et les autres Pays du camp de la paix pour jeter leurs éponges entre les mains de l’ONU afin d’éteindre le feu de la colère irakienne, au risque de brûler la maison : l’occident.
Comme j’ai pu le souligner dans mon article précédent cité ci-haut, la crise américano irakienne préoccupe au plus haut point tous les grands de ce Monde, mais, elle ne laisse pas insensible les petits. C’est ce qui explique notre intérêt pour apporter notre modeste contribution s’inscrivant dans notre apostolat pour la paix et la sécurité internationale, d’une part, et, d’autre part, la lutte contre la pauvreté et l’injustice.
Notre Pays la RDC est jusqu’à ce jour victime du même complot international, comme c’est le cas en Irak, sous prétexte de pourchasser les interahamwe, l’objectif fondamental de l’agression rwando-ougando-burundaise consistait au renversement du pouvoir établi, pourtant accepté par tous les congolais à l’exception de ses adversaires politiques, et de hisser au pouvoir un « hors la loi » , pour gouverner la RDC, afin de favoriser l’exploitation illégale et le pillage de ses ressources naturelles et de ses autres richesses par les multinationales et à défaut de procéder à sa balkanisation.
Beaucoup d’analystes soutiennent que les Administrations Bush et Tony Blaire ont trompé leurs compatriotes ainsi que la Communauté Internationale, si bien que leur mensonge porte aujourd’hui un discrédit à leur notoriété internationale. Nous aurions souhaité voir les ONG du Nord notamment Human Rigth Watch, Law Group, Amnistie Internationale, Crises International Group, etc surtout comme le Haut Commissariat pour les Doits de l’Homme n’est pas à mesure de le faire pour des raisons que chacun de nous pourrait s’imaginer, peser de tous leurs poids sensibiliser la Société Civile Occidentale et de faire des pressions sur leurs Etats respectifs pour exiger de sanctionner les actes criminels perpétrés en Irak par les Forces de coalition.
Et la question c’est de savoir si la véritable arme à destruction massive recherchée n’était pas l’interahamwe irakien Saddam Hussein ? Si donc tel serait le cas, quelles pourraient être les conséquences d’une guerre déclenchée sur un fonds de mensonges officiels?
Voici comment la succession des événements depuis le 11 Septembre 2001.
En effet, depuis le 11 Septembre 2001, l’Al Quaida de Ben Laden frappe au cœur des USA en écroulant le building du World Trade Centre à New York. Le régime de Saddam Hussein fut pointé comme sponsor du terrorisme dans le Monde;
Selon le livre publié récemment par un journaliste américain, deux mois après le 11 septembre, le Président Georges Bush avait demandé au Pentagone le plan d’attaquer l’Irak ;
Pour y parvenir, les USA soutenu par la Grande Bretagne et son fidèle allié, ont cherché des prétextes pour convaincre la Communauté Internationale à voter une résolution par le Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant la guerre contre le régime terroriste de Saddam Hussein pour détention d’armes à destruction massive ;
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a pris la résolution d’envoyer une équipe d’experts de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) pour enquêter sur terrain les allégations contre l’Irak et lui faire rapport ;
N’ayant pas été satisfait par cette résolution, au lieu d’attendre la fin de l’enquête dont le résultat préliminaire ne présentait aucune trace d’arme à destruction massive, ces deux pays ont déclenché unilatéralement la guerre sans l’aval des Nations Unies ;
Deux camps se sont constitués au sein d l’ONU : le camp de la paix sous le leadership du Secrétaire Général des Nations Unies et de la France, l’Allemagne, la Russie, le Canada, la Belgique et l’Afrique du Sud qui exige la fin de l’enquête initiée par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour envisager le recours à la force, d’une part, et, d’autre part, le camp de la guerre constitué par les USA, l’Angleterre, la Pologne, l’Italie, l’Espagne ainsi que le Rwanda;
Les forces de coalition sont arrivées à bout du régime de Saddam Hussein le 8 Avril 2003. Un Administrateur Civil américain fut nommé pour confirmer l’occupation de l’Irak et non sa libération. Un gouvernement provisoire multiethnique sans aucun pouvoir réel fut mis sur pieds Cette situation plongeant les irakiens dans une confusion totale quant au mobile profonds des USA dans leur Pays. C’est le début du cauchemar américain en IRAK.;
Faisant appel à la Communauté internationale pour la reconstruction de l’Irak, la France ainsi que l’Allemagne ont conditionné leur participation au transfert de compétence à l’ONU pour la reconstruction et l’organisation de l’émancipation de l’Irak dans le souci de partager ensemble les responsabilités , c’est-à-dire les marchés, ainsi que les risques.
Devant l’insistance des USA et son refus de transférer les compétences à l’ONU, le Conseil de sécurité des Nations Unies a laissé faire les USA, pour éviter une deuxième crise entre les deux, en votant à l’unanimité la résolution autorisant le financement international pour la reconstruction de l’IRAK sous l’égide des USA. C’est à ce moment que les USA ont raté l’opportunité leur offerte par la Communauté internationale pour décharger le lourd fardeau irakien sur le dos des Nations Unies, devenu très humiliant.
Devant l’impasse et l’inefficacité de l’approche militaro sécuritaire, Le Président Georges W Bush a rappelé en consultation son Administrateur civil en IRAK à l’issue de laquelle il a inscrit en priorité le transfert du pouvoir au Gouvernement provisoire irakien d’ici le 30 juin 2004 et l’organisation des élections dans deux ans;
Washington a demandé au Gouvernement provisoire irakien d’élaborer le projet de constitution et de déterminer le calendrier pour les échéances électorales tout en se refusant de quitter l’IRAK avant l’installation d’un régime élu démocratiquement ;
La France a tendu la main aux USA, en prônant l’approche diplomatique à travers l’unité de la Communauté Internationale tout en proposant une conférence consultative pour la formation d’un Gouvernement provisoire en Irak;
Le 13 décembre 2003, ce fut la capture de Saddam Hussein, le Président irakien déchu. Depuis cette date, les Pays du camp de la paix ont fait un revirement en félicitant le Président Bush, dans l’espoir de les associer à la reconstruction de l’Irak. Et depuis cette arrestation, la recherche des armes à destruction massive a pris fin.
Cependant, même après la capture de Saddam Hussein, le terrorisme n’a pas cessé, le cas de l’attentat perpétré en Espagne en est une illustration. De plus, la crise irakienne a atteint un niveau de dégradation sans précédente ;
• Il est très important de souligner que tous les arabes, mêmes ceux qui donnent l’impression d’être derrière les Forces de coalition, sont contre la présence de ces dernières en Irak et soutiennent indirectement leurs frères irakiens, sachant bien qu’après l’Irak, ce serait leur tour.
II : Obstacles éventuels à la résolution immédiate de la crise américano irakienne
Au niveau actuel de la crise americano-irakienne, l’ONU se heurterait à des obstacles suivant parmi tant d’autres :
Difficultés pour les Nations Unies d’organiser le dialogue inter-irakien pour la paix et le nouvel ordre politique avant le retrait effectif des forces de coalition ou d’occupation ;
L’ONU n’a plus la crédibilité nécessaire aux yeux des résistants irakiens et arabes dans la mesure où c’est une affaire des puissances politico-militaro-financière et non de tous les Pays membres;
Problème de légitimité et de légalité du Gouvernement provisoire imposés par l’Administration américaine pour le transfert de souveraineté au Peuple Irakien en dehors d’un cadre de concertation entre différentes forces internes en présence ;
Risque pour les Irakiens de s’opposer à un semblant de transfert de souveraineté, dans la mesure où les USA exigent au gouvernement provisoire de céder une partie de cette souveraineté aux troupes de la coalition. Car, l’Irak se comporterait comme un protectorat des forces de coalition. Au fait, c’est par ce que jusqu’en juin 2004, les Forces de coalition n’auront pas encore rentabilisé les moyens investis dans le financement d la guerre.
II. Opportunités à saisir par les forces d’occupation de l’Irak
Il existerait un éventail d’opportunités à saisir par les USA, l’Angleterre et les autres Pays alliés, parmi lesquelles peuvent être rangées :
Disponibilité de l’ONU pour jouer le rôle central dans le transfert de la souveraineté de l’Irak au peuple irakien;
Accord des Etats comme la France, la Russie, l’Allemagne, le Canada, la Belgique, l’Afrique du Sud sur la décision du Président Américain Georges Bush et du Premier Ministre Britannique Monsieur Tony Blaire de transférer la souveraineté de l’Irak à son Gouvernement provisoire à travers une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies ;
Recourir aux beaux offices des Pays non impliqués militairement dans la guerre pour assurer la médiation en Irak notamment la France, la Russie, l’Allemagne, le Canada, la Belgique, l’Afrique du Sud, etc ;
Impliquer des personnalités comme Nelson Mandela dans la médiation tout comme des Pays arabes non proaméricains ou non probritannique et des Pays non arabes du camp de la paix notamment la France, la Russie, l’Allemagne, le Canada, la Belgique, l’Afrique du Sud, etc ;
Mains tendues des Irakiens à toute assistance extérieure allant dans le sens de la protection de leur dignité ;
Envisager l’envoi des casques bleus issus des Pays musulmans d’Afrique avec la médiation de la République Sud-africaine
III. Conséquences de l’occupation de l’Irak par les Forces de coalition
• Cette guerre a mobilisé quatre acteurs importants contre le Monde occidental : Les partisans de Saddam Hussein en premier lieu, des intégristes musulmans, des nationalistes irakiens (sunnites et chiites confondus), des terroristes du Monde entier dont Al Quaida ;
• Révélation selon laquelle toutes les guerres dans les Pays du Tiers-Monde sont pour la plupart commanditées par des Grandes Puissances militaro-politico-financière ou à travers leurs multinationales en vue de l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de ces Pays. C’est le cas de la RDC, l’Angola, la Cote d’Ivoire, le Liberia, l’Irak, etc…
• Cette crise pourrait conduire tôt ou tard à la mise en place d’un nouvel ordre politique mondial avec la fin de la dissuasion américaine en tant que super-puissance devant la conscience nationale et la détermination d’un Peuple patriote, malgré les divergences pouvant exister entre ses différentes composantes, à défendre sa dignité et ses droits souverains ; De toutes les façons’ l’histoire du peuple irakien tout comme celle du peuple vietnamien sera enseignée dans des écoles américaines, pour éviter à la génération future de commettre encore des erreurs, car à la troisième fois , ce serait peut-être la puissance américaine qui s’écroulerait.
• Nécessité pour l’Europe de prendre conscience de son leadership en tant que super-puissance militaire et économique à coté des USA pour le rétablissement l’équilibre mondial rompu par la désintégration de l’Union Soviétique et au nom de la sécurité internationale, à défaut de quoi, le terrorisme pourrait s’accroître en tant que mode d’expression des personnes désespérées et sans défense devant l’injustice ou la loi de la jungle. Et pour y arriver, l’Europe devrait se constituer en un Etat Fédéral dont les Pays actuels resteraient des Etats Fédérés ou, à défaut, de consolider l’ union européenne actuelle de façon à se doter d’une politique de défense, d’une politique extérieure et de l’intérieure commune ainsi qu’une monnaie unique sans quoi elle sera toujours fragilisée par des rivalités internes. C’est alors qu’elle s’exprimerait en véritable super-puissance, capable de dissuader les USA. A défaut de quoi, l’Europe ne saurait gérer ses contradictions avec les USA, si elle n’est pas véritablement Une et Une seule Europe. Et le Tiers - Monde souhaiterait voir cette Union Européenne intégrée les quatre paramètres de sécurité ci haut-cités. Cette guerre risque de radicaliser la position des Pays comme la Corée du Nord dans son programme d’armement nucléaire considérant le manque de sincérité des certaines grandes puissances qui ne semblent pas prêcher par des exemples ;
• La renaissance du sursaut de nationationalisme irakien avec le rapprochement inattendu entre sunnites et chiites contre les Forces de coalition ;
• Le Pays du Tiers-monde devraient saisir cette opportunité pour se concerter et faire des propositions concrètes sur la politique de la mondialisation, initiative purement occidentale, pour éviter des surprises fâcheuses et irréparables ultérieurement, en considérant que ce plan n’est autre que l’invasion economico-financière des Pays riches par les Pays pauvres ou tout simplement un mécanisme d‘ expropriation moderne des Pays pauvres par les Pays riches.
• Prise de conscience par la plupart d’Arabes du fait que la guerre contre l’Irak n’est qu’une guerre d’affaires, une guerre pour des intérêts économiques plutôt que la lutte pure contre le terrorisme ;
• Déshonneur fait aux Peuples Américain et Britannique non seulement suite au mensonge officiel présenté comme prétexte par leurs dirigeants pour avoir le contrôle du pétrole irakien, mais aussi de suite de violations massives des droits de l’Homme notamment les tortures et sévisses faites aux prisonniers de guerre irakiens.
IV. Ce qu’il convient d’éviter
• Eviter que cette guerre ne se transforme en celle des musulmans contre les chrétiens ;
• Eviter le haut risque d’embrasement des intérêts des Forces de la coalition et surtout américano-britannique partout dans le monde ;
• Eviter pour l’Irak des facilitateurs comme Monsieur Mustapha Niasse dont l’accord global et inclusif pour la transition ainsi que la constitution façonnés pour la RDC ne sont autre qu’une autre bombe à destruction massive et rapide.
VI. Observation
Même après la découverte de la véritable arme à destruction massive en Irak qui n’est autre que Monsieur Saddam Hussein, la sécurité internationale demeure sérieusement menacée. Face à leur rejet par la population irakienne, la dignité des Forces de coalition ou d’occupation est compromise. Un nouvel ordre politique international s’impose. En effet, l’on ne naît pas terroriste, mais on le devient de suite de l’injustice. Prétendre combattre le terrorisme par la force des armes, c’est une peine perdue d’avance. C’est comme l’huile versée sur le feu. Le terrorisme ne peut être attaqué qu’à la source, c’est-à-dire en luttant contre l’injustice dans l’application des instruments juridiques internationaux. « Il vaut mieux, dit-on, un mauvais arrangement qu’un bon procès».
S’il est donc vrai que la véritable arme à destruction massive n’était autre que l’ex- dictateur Saddam Hussein, pourquoi les forces de coalition continuent-elles à massacrer le peuple irakien ? Et l’ONU n’est-elle pas devenue impuissante face aux enjeux entre les membres. Il serait important de repenser l’organisation de cette Institution pour réduire les abus des pouvoirs donnés aux Etats puissants, en ramenant le droit de veto aux cinq continents plutôt qu’en l’élargissant simplement à d’autres Etats qui ne feront que se comporter comme les cinq premiers détenteurs. Il reviendrait à l’Union Africaine d’exiger son droit de veto.
Pour enrichir le plan de paix de l’envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Irak, CEAPACGL propose à l’ONU un plan de pacification de l’IRAK basé sur le cessez-le-feu, le retrait effectif des forces de coalition et leur remplacement par les casques bleus, l’organisation d’un dialogue inter-irakien en vue d’un nouvel ordre politique pour la gestion de la transition, le financement d’un plan de reconstruction de l’Irak par les forces de coalition, une conférence internationale sur la démocratie, la justice et la paix dans le but d’examiner les revendications des groupes terroristes et d’y trouver une solution si possible.
Pas plus loin que ce Vendredi 14 Mai, le Ministre des Affaires Etrangères des USA, Monsieur Collin Powell a annoncé le retrait des troupes américaines de l’Irak si le gouvernement provisoire le leur demanderait de quitter après le transfert de la souveraineté au peuple irakien. Pour le CEAPACGL, les Forces de coalition et surtout les USA et l’Angleterre sont pour ce Gouvernement provisoire irakien ce que le fleuve Nil est pour l’Egypte. C’est comme l’on demanderait au RCD-Goma d’exiger le retrait des troupes rwandaises de la R.D.Congo. Heureusement que les USA doutent que cette demande serait formulée. Mais, c’est plutôt au peuple irakien qu’il faudrait s’adresser pour connaître sa volonté.
Pour CEAPACGL, il aurait fallu que le Président Bush et le Ministre Tony Blaire présentent en toute humilité des excuses à leurs peuples respectifs, à l’ONU et au peuple irakien. Car leur mensonge soutenu jusqu’à ce jour n’honorent pas leurs Pays. Heureusement, Dieu est au dessus des puissances mondaines et en Lui, les faibles trouvent la vie.
CAPBG
