Des massacres à Aru, silence à Kinshasa

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
DEMOCRATIE ET CIVISME
POUR LE DEVELOPPEMENT INTEGRAL
DECIDI

« Réseau des Associations pour la Culture Démocratique et Civique »

Statuts notariés à Kinshasa, le 02 juillet 2004, sous le numéro 149-722, Folio 87-93, Volume DCLX

COMMUNIQUE DE PRESSE

Cc : Honorable Président du Sénat
Honorable Président de l’Assemblée Nationale
Excellence Monsieur le Ministre de l’Intérieur
Excellence Madame la Ministre des Droits Humains
Excellence Monsieur le Ministre de la Justice
Excellence Monsieur le Ministre de la Défense Nationale
Excellence Monsieur le Président de l’Observatoire National des Droits de l’Homme
Excellence Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des N/U – MONUC
Au Chef Etat-Major Général des FARDC
Monsieur le Gouverneur de la Province Orientale

Des massacres à Aru, silence à Kinshasa

Dans notre communiqué de presse du jeudi 14 octobre 2004, nous avions dénoncé des massacres dans le Territoire d’Aru, District de l’Ituri, massacres à imputer aux Forces Armées de Jérôme Kakwavu.

Dans la conduite sauvage de son Armée insoumise au Gouvernement de l’Union Nationale, Jérôme Kakwavu, aidé par ses coéquipiers qui ne sont autres que les Généraux Salumu, Dirango, les Colonels Ali, Seyi et Lokana, le Major Omari, le Commandant de la Police à Aru du nom de Zibera et de celui de Mado, Banakenge, ont arrêté et déporté 25 Citoyens paisibles et innocents contre leur propre gré, de leur village à Ariwara, siège actuel de cette Armée de Jérôme. Le motif serait que ces citoyens auraient arrêtés deux voleurs à mains armées et qu’ils les auraient tués. Par hasard, ces bandits de grand chemin seraient des soldats de Jérôme Kakwavu.

Une fois dans le cachot à Ariwara, Jérôme fera fusiller le 12 octobre trois des détenus des noms de NYATI OLEMA, OTOMA ADHUKULE et ENEMA ADHUKULE. De suite des tortures, DRAZA MATOA va succomber le 13 octobre 2004 et l’autre ALITY ARAPELE succombera le 15 octobre des mêmes conséquences des tortures.

Ayant constaté que la population d’Aru allait se révolter, les Officiers qui étaient à Ariwara vont libérer 19 détenus à regagner leur village. Mais, comme ces citoyens étaient torturés jusqu’à la mort, ces victimes ne pouvaient marcher et les hommes de bonne volonté leur ont louer un camion, qui les a tous déposés à l’hôpital de référence de Laybo, où ils sont encore tous hospitalisés jusqu’aujourd’hui.
Ces personnes sont les suivantes : Messieurs MERIKO ARAPELE, NYANYA ANYAKO, DRAMANI AVOA, EFITRE DRADJAA DIA, EDHAKO ALOMA, DRADEBHO ETSAKO , ETUMBU DELE, OBEDRI DRAZAA, BHAYO NGURU, AVOA NYAKO, AVO NGENEMA, MADRONDO BHAKO, EDHAKO NGURU, OWIYO ATIKO, ENYADRIA NYATI, ADIBHO MUDJU, MUNGUNI ANGARANI, NYAMUA BHAYO, TRIMA NYAKUA.

Par ailleurs, Monsieur ADIAKU AMANIO est porté disparu dans le cachot. On pense qu’il serait exécuté par les hommes de Jérôme.

La question que se pose la DECIDI est de savoir, comme Jérôme et les siens disent qu’ils ne sont astreints au respect des résolutions du Dialogue Inter-Congolais de Sun City, pourquoi ne les démantèle-t-on pas. Jusqu’à quand vont-ils continuer à massacrer des personnes innocentes et rester impunis ?

La DECIDI pense que la Constitution est claire dans ses multiples Articles, tels que l’Art. 15 qui dit que la personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. Toute personne a droit à la vie et à l’intégrité physique. Nul ne peut être soumis à la torture ni à des traitements inhumains, cruels ou dégradants ?...
Les articles suivants 16, 17, 18, 19 confirment cela : La liberté individuelle est inviolable et garantie par la loi. Nul ne peut être poursuivi, arrêté ni détenu qu’en vertu dd la loi et dans la forme qu’elle prescrit,… les Art. 20, 21, 22, 23, 24 : Nulle peine ne peut être prononcée ou appliquée si ce n’est en vertu d’une loi…. A Ariwara, on condamne à la peine capitale, et les condamnés sont exécutés immédiatement, ou même sommairement. Dans quel pays au monde, si ce n’est qu’au Congo.

La Constitution de la Transition consacre 49 de ses articles sur les 205 au total rien aux libertés publiques, des droits et des devoirs fondamentaux du citoyen. Aru, c’est la jungle et un certain Jérôme Kakwavu, de nationalité douteuse, fait sa loi impunément.

Ce Monsieur n’est pas à son premier forfait, car dans son rapport de dix pages signé le 30 août 2004, La DECIDI avait dénoncé des violations massives des droits de l’homme à Aru. A titre d’exemple, il a été prouvé, noir sur plus que sur 14 cas de pédophilie et de viols, 11 sont attribués à Jérôme Kakwavu, sur 9 cas d’arrestations arbitraires recensés, Jérôme est dans 7 cas, et sur 8 cas d’exécutions sommaires, Jérôme est cité dans 6 cas. Cela prouve à suffisance, que cet homme est sadique, cynique,…

Pour la population tous ces officiers autoproclamés ou pas, ne doivent pas intégrés l’Armée nationale sans être interrogés sur ce qu’ils ont fait, ne serait-ce que pour la crédibilité de nos forces armées.

Et dans le cas précis, la DECIDI en appelle le bon sens patriotique des autorités du pays qui ont la charge constitutionnelle de protéger les citoyens à agir. Laisser perdurer le silence, confirmerait la complicité des assassins d’Aru avec certaines autorités tant nationales qu’étrangères à Kinshasa.

Bonne compréhension et au secours.

Pour la DECIDI

Bha-Avira Mbiya Michel-Casimir

Député

Directeur Général

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tél : 081 501 2933 / 98 910 874 B.P. 1376 Kinshasa 1 RD Congo

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