Insécurité, dysfonctionnement et mort d’hommes à Aru / Ituri
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
DEMOCRATIE ET CIVISME
POUR LE DEVELOPPEMENT INTEGRAL
DECIDI
« Réseau des Associations pour la Culture Démocratique et Civique »
Statuts notariés à Kinshasa,le 02 juillet 2004,sous le numéro 149-722, Folio 87-93,Volume DCLX
Autorisation Provisoire de Fonctionnement N° 023/CAB/MDH/KNT/NM008/2004, du 29 novembre 2004
Insécurité, dysfonctionnement et mort d’hommes à Aru / Ituri
Lettre ouverte ou vérité à l’adresse des autorités chargées de la sécurisation des personnes et de leurs biens dans la Province Orientale, plus précisément dans le Territoire d’Aru. S’étant autoproclamés chefs, les généraux et autres officiers rebelles continuent toujours à malmener la paisible population, malgré des nouveaux grades leur accordés dans les FARDC. Avec l’assassinat odieux du commerçant Mungufeni Oti hier dimanhe à Aru, le Général Jérôme Kakwavu (à Kinshasa) et son colonel Salumu (à Ariwara) confirment leur plan diabolique de l’élimination physique de l’élite intellectuelle et économique du Territoire d’Aru non acquise à leur cause.
Après la torture et l’affreux carnage des habitants de la localité Angako dans la Collectivité des Kaliko-Omi, le problème de l’insécurité n’a fait que s’empirer. Aussi, vec la paie des planteurs de tabac par BAT-Auzi vers la fin de l’année des exactions et incidents se sont multipliés, avec des vols à main armée, des arrestations arbitraires des citoyens pour leur soutirer des amendes, de viols des femmes. Ces exactions commises par les miliciens des FAPC ont été portées à leur paroxysme à la suite d’une ruse du Général Salumu, qui a séjourné un mois durant à Kisangani d’où il devait rentrer à Aru pour regrouper ces miliciens en vue de leur désarmement et réinsertion. Or le 18 janvier il s’est contenté de déclarer le chef lieu du Territoire d’Aru et la localité d’Ariwara, sans toutefois désarmer les miliciens qu’il a plutôt redéployés dans plusieurs localités rurales le long des frontières allant du Territoire de Faradje au Soudan et Ouganda, loin du regard indiscret de la MONUC. A Ariwara, le dimanche 20 février 2005, un paisible commerçant du nom de Mungufeni a été froidement abattu par les hommes de Jérôme/Salumu, alors que cette ville était déclarée « ville sans armes ».
Leurs campements rien que dans les Collectivités frontalières regroupent environs 2000 hommes, cantonnés par groupe de 100 à 500 hommes suivant l’importance de la place à garder et les armes y stockées en cachette, pour que la MONUC ne les découvrent pas. Il faut noter que les miliciens récemment chassés du Territoire de Mahagi par la MONUC sont venus gonfler les effectifs dans ces localités.
Le commandement des FAPC laissant les miliciens vivre de rapines et faire ce qu’ils veulent, sans encadrement, les exactions commises par ceux-ci sont devenues monnaies courantes et un cauchemar qui ont bouleversé la vie des populations de tout le Territoire, de telle enseigne que les récoltes et les chèvres leur sont ravies, les poules sont chassées à la fronde comme des oiseaux, les femmes sont violées. Outre le vol à main armée et le pillage perpétrés jour et nuit, les miliciens établissent des barrages sur les routes et les sentiers en vue de rançonner les passants. À chaque barrage un piéton doit payer un droit de passage de 1000 shillings ougandais et un motocycliste 3000. En attendant que leurs parents viennent payer les rançons, les passants ou enfants n’ayant pas d’argent sont fouettés et gardés perchés sur les arbres servant de cachots.
L’insécurité et la terreur sont aussi l’œuvre de la autonome d’Aru, qui compte trois commissariats (situés à Aru, Nderi, Engbokolo) et vingt-six sous-commissariats dont le chef Zidera et le sous-chef Bamba assurent la coordination à partir de la ville d’Aru. Elle est une véritable organisation criminelle dont le seul objectif est l’extorsion d’argent et d’autres bien sous la menace. Ainsi les arrestations sont souvent arbitraires et donnent lieu à la confiscation des chèvres et d’autres biens. Il n’est pas rare que les prévenus passent plus de trente jours en détention sans jugement. Dans leur parodie de justice, les commissariats et sous-commissariats exigent à tout prévenu de verser entre cinquante et cent dollars pour les frais de déplacement, en plus des frais d’instruction du dossier et des amendes. Chacun des vingt-six sous-commissariats doit par ailleurs verser au compte personnel de Zidera cent dollars par semaine.
En effet, le régime de terreur imposé aux populations d’Aru par Jérôme Kakwavu est coordonné par les officiers supérieurs des FAPC qui contrôlent toutes les sources de revenues du territoire, y compris les recettes douanières qui leur rapportent par mois entre cinq cent mille et huit cent mille dollars et leur servent à acquérir de nombreux véhicules et maisons et à mener la vie de château. Le plus rigollot, c’est qu’après avoir géré Aru pendant plus de trois ans, les miliciens versent au mois de février 2005 une somme de 6000 usd dans la caisse de l’Etat congolais et s’en félicitent, y compris des autorités de la Province Orientale. Heureusement que le ridicule n’est pas méchant.
Le souhait de la population d’Aru est de voir d’être débarrassée de tous ces malfaiteurs dans l’immédiat. Que la MONUC et la Brigade Ituri se déploient pour sécuriser les gens et non pas seulement pour compter les morts et négocier avec des criminels.
Notre Association demande également à la population d’être vigilante et de s’organiser pour prendre sa défense. Les élections approchant, tous ceux qui n’ont intervenu que pour voler les recettes du Territoire doivent être tenus sous l’œil et leur refuser les voix. Vox populi vox dei, vox dei populi.
Pour la DECIDI
Bha-Avira Mbiya Michel-Casimir
Député et Directeur Général
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