RD Congo : L’Ituri est ses violations des Droits

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
DEMOCRATIE ET CIVISME
POUR LE DEVELOPPEMENT INTEGRAL
DECIDI

« Réseau des Associations pour la Culture Démocratique et Civique »
Statuts notariés à Kinshasa, le 02 juillet 2004, sous le numéro 149-722, Folio 87-93, Volume DCLX
Autorisation Provisoire de Fonctionnement N° 023/CAB/MDH/KNT/NM008/2004, du 29 novembre 2004

RD Congo : L’Ituri est ses massives violations des Droits de l’Homme restées impunies

La DECIDI n’a cessé de dénoncer les violations massives des Droits de l’Homme au Congo et surtout en Ituri, mais le Gouvernement de la République y est allé toujours en pas de tortue, parfois même en faisant chapeau bas aux assassins, au lieu de les punir. Que ce soit à l’Est du pays ou au Nord-Est, les milices et les seigneurs de guerre se sont comportés comme des criminels, en détruisant tout sur leur passage, pillant le patrimoine congolais, violant filles et femmes, parfois même des garçons. Et tout ceci impunément. Bien que beaucoup de gens aient dénoncé, le Gouvernement de la République n’a pas pris ses responsabilités pour arrêter les exactions contre les civils dans ces régions. Comme preuve, la DECIDDI publie ici l’Article paru le 03 avril 2005, sous les plumes de Valérie Thorin, intitulé « Massacres à huis clos », avec la collaboration de Marcellin Musemakweli..

Jan Egeland, le Secrétaire Général Adjoint des Nations-Unies aux Affaires Humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, n'en revient pas. « Il est incroyable que nous ne considérions pas comme aiguë et intolérable la crise qui sévit dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC). C'est la pire situation humanitaire au monde », a-t-il déclaré, le 16 mars à Kinshasa, à l'occasion de la publication de son dernier rapport.

Effectivement, personne ne semble être en mesure d'enrayer la violence en Ituri. En dépit de la présence des Casques Bleus de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), des dizaines de milliers de personnes meurent chaque mois à cause d'un conflit larvé, mettant en scène une vingtaine de groupes armés. Alors que la guerre est officiellement terminée depuis 2002, avec la mise en place du Gouvernement de la Transition, trois millions de Congolais, pris au piège de ces combats entre fractions rivales, ont besoin d'une assistance quotidienne en matière de vivres, de médicaments et d'eau potable.

Les différents rapports de la MONUC et ceux des antennes locales du Bureau de la coordination des Affaires humanitaires (Ocha) sont plus scandaleux, les uns comme les autres en ce qu'ils révèlent de l'incroyable sauvagerie qui règne dans l'Ituri et, plus largement encore, au Kivu (Est) et même au Katanga (Sud). La mort de neuf Casques Bleus Bangladais, tués le 25 février dernier dans une embuscade, fait figure d'anecdote, comparée aux atrocités commises contre les populations civiles. Outre les nombreux enlèvements d'enfants, l'esclavage à des fins domestiques ou sexuelles, des décapitations, mutilations et tortures, la MONUC fait état de plusieurs actes de cannibalisme.

Le cas de Zainabo Alfani est en passe de devenir emblématique des horreurs quotidiennes qui se déroulent dans la région. Cette femme de 42 ans, commerçante à Kisangani (Nord), a été capturée le 5 juin 2003 sur la route de Bunia (Est). Recueillie par plusieurs ONG et soignée successivement à Bunia, Bujumbura (Burundi) et Bukavu (Est), elle est décédée le 11 mars 2005 à l'hôpital de Kinshasa, non sans avoir témoigné de son cauchemar devant des représentants de la MONUC. Le véhicule à bord duquel elle était montée avec trois de ses enfants a été stoppé en

pleine forêt. Mutilée et gravement blessée aux membres, aux parties génitales et au ventre, elle a vu ses tortionnaires manger, devant elle, des morceaux de sa propre chair. Conduite ensuite dans un camp, à l'intérieur de ce qui semblait être une cuisine, elle y découvrira des ossements humains et, plus loin, un corps empalé sur une broche, en train de cuire. Ses deux fillettes, âgées de 10 et 8 ans, seront plongées vivantes dans de grands fûts d'huile et d'eau, posés sur des feux de bois. Seul le petit Yacine, 6 mois au moment des faits, sera épargné.

Ces mots ont été difficiles à prononcer et à entendre, mais Egeland tenait à marquer les esprits. Le Général néerlandais Patrick Cammaert, chef de l'Etat-Major de la Division Est de la MONUC, a eu beau assurer que tout serait entrepris pour désarmer les fractions, capturer les chefs et les traduire devant la justice internationale, ses paroles ont semblé bien dérisoires. La tragédie de la RDC ne se mesure pas, comme au Darfour, en termes des déplacés - leur nombre est, en effet, largement supérieur à celui du Soudan, en nombre de morts et au degré d'intensité dans la violence.

Les spécialistes s'interrogent sur les motivations qui animent les belligérants. Culture de la guerre et assurance de l'impunité ? Enclavement et sentiment d'être abandonnés par Kinshasa ? Pour l'heure, la MONUC intensifie le processus de désarmement, tout en pourchassant de plus belle les chefs des fractions. Leurs efforts commencent à porter des fruits puisque Thomas Lubanga, leader de l'Union des patriotes congolais (UPC), actif dans le nord de l'Ituri, a été arrêté le 22 mars. Il a rejoint Floribert Ndjabu Ngabu, chef du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), en prison depuis le 1er mars, ainsi que ses lieutenants : Goda Sukpa et Germain Katanga. Par ailleurs, 550 combattants de la région de Aru (nord-est de l'Ituri) ont rendu leurs armes, sur les 4 000 répertoriés.

La DECIDI ajoute qu’au moment où cet article est écrit, plus ou moins 4000 ont remis leurs armes, contre une minime somme de 50 usd), dans le Territopire d’Aru. Par contre, aucun des seigneurs des guerres n’est arrêté, alors que des exactions et des tueries sans nom se sont opérées par les FAPC (Forces Armées du peuple Congolais) du Général Jérôme Kakwavu Bukande. Si on a arrêté certains seigneurs de guerre, il va de soi que ceux qui ont opéré à Aru doivent aussi l’être, car il n’y a pas de différence entre ceux qui ont assassiné, tué volontairement, en un mot, tous ceux qui ont violé les droits de l’homme sont les mêmes et doivent par conséquent subir la rigueur de la loi. La DECIDI attire de ce fait l’attention du Gouvernement sur ces faits qui ont été dénoncés par toute la population. S’il n’y a pas des mesures judiciaires contre ces hors la loi, ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui subiront à leur tour la rigueur des urnes.

Pour la DECIDI Fait à Kinshasa, le 14 avril 2005
Bha-Avira Mbiya Michel Casimir
Député et Directeur Général

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