TUJUWE ZAIDI No 14 ou SAVOIR PLUS

DEMOBILISEZ LES ENFANTS SOLDATS !
A l'Est de la R D Congo, les enfants ne sont jamais
libérés, ils détiennent encore les

Actuellement, les enfants ayant été démobilisés ne sont plus en paix ; d’une part ils sont encore poursuivis par certains commandants pour être re- enrôlés dans leurs unités, et la stigmatisation au niveau de leurs communautés d’autre part.
Les informations en provenance des territoires de la Province du Sud – Kivu font état de la situation dramatique que traversent les enfants associés aux forces et groupes armés et autres démobilisés.
Dans la collectivité de Kalonge, territoire de Bunyakiri, les enfants méritent une attention particulière, car sous la menace des responsables militaires du 1012è bataillon de l’ex composante Mai Mai basé à Cifunzi.
• L’enfant AKILI CHIYONGA, officiellement démobilisé.
• L’enfant BYAMUNGU KABEGO, âgé de 14 ans, habitant le village Itara en groupement de Mule.
• L’enfant SHOLERO MUGULA, âgé de 13 ans, habitant le village Chimbira en groupement de Mule.
Les enfants ci- après sont pris en otage dans l’armée et leur libération est conditionnée par la remise de l’argent auprès des parents :
1. MULENGA MASHANDA, âgé de 12 ans de la localité de Cholobera en groupement de Chifunzi.
2. KABWANA NAMURUBA, âgé de 16 ans, de la localité de Kahusi en groupement de Mule.
3. MUTAWEZA BUKONGWE, âgé de 16 ans du groupement de Caminunu.
4. NABINWA, une fille âgée de 14 ans de la localité de Kahusi en groupement de Mule.
Plusieurs autres enfants sont présents dans ce bataillon et les responsables militaires sont réticents et désintéressés au processus de désarmement, de démobilisation, et de réinsertion des enfants soldats (DDR).
Dans les territoires de la Province du Sud- Kivu, les enfants cités ci- dessus ne sont pas les seuls à souffrir, ils sont encore nombreux dans l’armée, et remarquable surtout avec cette opération de brassage.
Les ex - enfants démobilisés sont insécurisés par la population, ils sont pris comme des voleurs, vagabonds et associés aux groupes de malfaiteurs puisqu’ils manquent d’occupation, même les enfants auto - démobilisés continuent à être inquiétés.
Devant cette situation alarmante, Projet GRAM – Kivu ( Groupe de Recherches et d’Actions contre la Marginalisation au Kivu) s’inquiète de plus en plus du sort et de l’avenir de ces enfants qui continuent à être pris en otage dans l’armée, et ce malgré l’existence des instruments juridiques internationaux sur les Droits des enfants, notamment la Convention relative aux Droits des Enfants (CDE) et son protocole additionnel.
Ainsi, Projet GRAM – Kivu rappelle aux autorités politiques et militaires de la R D Congo de respecter et de mettre en application les engagements pris lors de la cessation des hostilités à Pretoria, de l’article 184 de la constitution du Gouvernement de la transition, et du Décret Présidentiel No 066 portant sur la démobilisation des enfants soldats. Et de mettre fin aux discours de démobilisation et de non recrutement des enfants de moins de 18 ans dans l’armée sans volonté politique.
Projet GRAM - Kivu demande instamment aux autorités de la 10eme Région militaire de prendre toutes leurs responsabilités pour faire appliquer les résolutions et décisions prises au niveau de la RD Congo pour le non recrutement, la démobilisation de l’armée des enfants de moins de 18 ans et de démobiliser urgemment ces enfants qui se trouvent entre les mains des responsables militaires du 1012è bataillon base à Kalonge et d’assurer leur sécurité après la démobilisation.
Projet GRAM – Kivu interpelle, en outre, tous les acteurs (Ongs membres de la Coalition pour mettre fin à l’utilisation des enfants soldats en RD Congo, Agences des Nations Unies et humanitaires, Ongs internationales, la Commission Nationale de Démobilisation et la Réinsertion ( CONADER),…) de faire pression aux autorités de la R D Congo pour faire accélérer le processus de démobilisation et de désarmement des enfants associés aux forces et groupes armés, car plus les jours passent, plus la souffrance et les dangers auxquels sont exposés ces enfants s’accroissent de plus en plus et leur sortie risque d’être compliqué à l’avenir ; et de mettre un accent particulier dans leur réinsertion et réintégration effective au sein de la communauté.
Enfin, Projet GRAM – Kivu en appelle à la population d’assurer la protection des enfants ex- soldats, de respecter leurs droits en tant qu’enfants comme tant d’autres dans les familles, les écoles et dans les métiers.
Mai 2005
Projet GRAM – Kivu.