Anniversaire sous surveillance!!

Ce 30 juin, date du 45e anniversaire de l'indépendance du Congo, marque aussi les deux ans d'une fragile transition politique censée aboutir aux premières élections démocratiques, finalement reportées. Deux manifestations sont prévues à Kinshasa.
L'un des quatre vice-présidents du gouvernement de transition de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, a lancé mercredi un ultime appel au calme aux Congolais, à la veille de la journée anniversaire de l'indépendance du pays. Nous invitons la population de Kinshasa à fêter dans le calme l'anniversaire de l'indépendance du pays et à ne pas se livrer à la violence, a dit M. Bemba, également dirigeant de l'ex-rébellion du Mouvement de Libération du Congo (MLC). Le vice-président congolais faisait référence à une "marche pacifique" prévue ce jeudi par l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) de l'opposant Etienne Tshisekedi qui a décrété la fin des institutions de la transition en cours au 30 juin. Nous nous opposons à toute prise de pouvoir par la force, a prévenu M. Bemba au cours d'une rencontre avec des représentants de la population de Kinshasa, mettant en garde contre toute violence ou tentative de pillage.
Le vice-président congolais a fait par ailleurs état, sans donner d'autres précisions, d'un prochain remaniement du gouvernement de transition à la suite d'une session d'évaluation de l'action gouvernementale.
La journée du 30 juin, date anniversaire de l'indépendance du Congo (1960), marque aussi les deux ans d'une fragile transition politique, commencée après une guerre de près de cinq ans et censée aboutir aux premières élections pluralistes et démocratiques du pays. Le parlement congolais a toutefois décidé le 17 juin de prolonger la transition de six mois.
L'UDPS, principal parti d'opposition congolais, a renouvelé mardi son appel à une "marche pacifique" le 30 juin à Kinshasa. La position de l'UDPS n'a pas changé. Nous maintenons notre marche pacifique le 30 juin pour protester contre la prolongation illégale de la transition, a déclaré son porte-parole, Jean-Baptiste Bomanza.
Dans un souci d'apaisement, le président sud-africain Thabo Mbeki, parrain de l'accord de transition, a dépêché à Kinshasa son ministre des Collectivités provinciales et locales, Sydney Mufamadi, qui s'est entretenu lundi avec M. Tshisekedi. Lundi aussi, le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, a mis en garde à Kinshasa contre tout blocage du processus en cours, approuvant sa prolongation, tout en prévenant les dirigeants congolais que cette décision ne devait pas être un prétexte pour retarder l'aboutissement de la transition.
(D'après AFP, Belga)
Le Soir en Ligne
jeudi 30 juin 2005, 07:30


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